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Guide pour la prévention des effets nocifs des sucettes sur la position des dents

Orthodontie Par Louis-Marie DUSSERE le 14-04-2010

Guide pour la prévention des effets nocifs des sucettes sur la position des dents

Ou : pour une bonne information sur l’usage de la sucette afin de préserver le capital orthodontique de vos enfants

« Dois-je utiliser une sucette pour mon bébé ? » ou « Est-ce bien ou mal d’utiliser une sucette pour mon bébé ?». Ce sont les questions que se posent généralement les parents. Ceci montre à quel point il y a un manque d’information sur un produit qui est pourtant aujourd’hui devenu de consommation courante. En effet, compte tenu du rythme de la vie moderne, 80% des parents vont acheter une sucette. Cependant, il est à noter que l’introduction d’un objet ou plutôt d’un corps étranger dans la bouche d’un enfant est un geste qui n’est pas anodin et qui peut s’avérer dangereux et causer des dommages d’un point de vue médical.

S’agissant d’un objet qui va agir directement sur le développement maxillo facial des nouveau-nés, comment peut-on laisser des parents dans l’incertitude ? Plusieurs études scientifiques démontrent que 35% des enfants utilisant une sucette auront une déformation de leur denture. Ces enfants devront subir une médecine réparatrice coûteuse à la collectivité (les frais d’orthodontie sont remboursés par la sécurité sociale lorsqu’ils sont débutés avant l’âge de 16 ans). Comment ne pas s’interroger quand nous savons pertinemment que la prévention par une meilleure information des parents entrainera inévitablement une baisse du nombre des enfants touchés par ces déformations.

Une étude menée sur des couches de la population de pays en voie de développement et n’utilisant pas de tétine ou de sucette montre que les enfants ont une denture correcte. Les campagnes en faveur de l’allaitement au sein sont une bonne chose de ce point de vue. Cependant, dans les pays développés, les femmes sont contraintes de quitter leur foyer pour des raisons professionnelles au détriment du temps passé auprès de leurs enfants. Tétines et sucettes sont donc devenues incontournables, en somme un mal nécessaire.

L’information des parents ou futurs parents doit donc devenir pour les pouvoirs publics un enjeu médical et économique à ne pas négliger.

Il aussi à noter que les industriels transforment ce manque d’information en désinformation, ce qui est, d’un point de vue éthique mais surtout médical, dangereux. En effet, nous constatons sur les emballages des sucettes des vertus imaginaires et trompeuses (« ne déforme pas les dents », « orthodontique »… ). Alors que d’un point de vue scientifique c’est tout le contraire. Une réglementation et un cadrage strict des messages publicitaires sont certainement nécessaires.

Il faut donner une meilleure information aux nouveaux parents face à la désinformation caractérisée faite par les fabricants de sucettes qui non seulement emploient abusivement le qualificatif « orthodontique » mais aussi annoncent des vertus mensongères sur les emballages à des fins purement mercantiles.

Cependant afin d’ être tout à fait bien informé sur le bon usage des sucettes, il faut ici soulever un aspect positif :

les sucettes réduiraient les risques de mort subite du nouveau-né
.

la mort subite du nourrisson reste la première cause de décès infantiles. Toute nouvelle mesure de prévention reste donc la bienvenue. C'est dans ce contexte que plusieurs auteurs ont depuis plusieurs années déjà souligné une réduction du risque chez les bébés utilisant la tétine durant leur sommeil :

- Les Néo-Zélandais Mitchell et coll. ont comparé 485 décès imputables à la MSN à 1.800 nourrissons témoins. Ils ont observé que l'usage de la sucette était beaucoup moins élevé chez les nourrissons décédés que chez les nourrrissons témoins (RR 0,44, 95 % IC 0,26 à 0,73). Ils ont fait cette observation avant même le début de la campagne néo-zélandaise National Cot Death Prevention Campaign en 1992.

- En Norvège, Arnestad et coll. ont examiné 121 décès par MSN et ont découvert que seulement 10 % « utilisaient toujours » une sucette par rapport à 24 % des sujets témoins. Ils ont conclu que le recours à la sucette pourrait constituer un facteur favorable dans la prévention de la MSN.

- En 1998, aux Pays-Bas, L'Hoir et coll. ont déclaré que 12 % des cas utilisaient une sucette, par rapport à 48 % des sujets témoins (RR 0,19). Ils ont conclu que les sucettes devraient être recommandées, du moins pour les bébés nourris au biberon.

- Fleming et coll. , du Royaume-Uni, ont entrepris une étude cas-témoins de trois ans dans le cadre de l'étude Confidential Enquiry into Stillbirths and Deaths in Infancy menée auprès de la population générale. Ils n'ont découvert aucune différence entre les cas et les sujets témoins pour ce qui est de l'usage systématique des sucettes. Toutefois, moins de nourrissons décédés de la MSN s'étaient servi d'une sucette lors de leur dernier sommeil que de sujets témoins pour leur sommeil de référence (RR 0,62, 95 % IC 0,46 à 0,83). Cette constatation a donné lieu à la suggestion selon laquelle seuls les bébés qui utilisent régulièrement une sucette mais qui ne le font pas pour leur dernier sommeil sont plus vulnérables à la MSN.

- La Chicago Infant Mortality Study a porté sur l'environnement de sommeil dans 260 cas de MSN au sein d'une population urbaine à prédominance noire pour contribuer à en réduire l'incidence au sein de ce groupe très vulnérable. Les chercheurs ont découvert que l'usage de la sucette réduisait considérablement le risque de MSN au sein de son échantillon de population (RR 0,3).

Une nouvelle étude américaine vient confirmer mais aussi amplifier ce résultat :

Use of a dummy (pacifier) during sleep and risk of sudden infant death syndrome (SIDS): population based case-control study De-Kun Li 1*, Marian Willinger 2, Diana B Petitti 3, Roxana Odouli 1, Liyan Liu 1, Howard J Hoffman 4 - 1 Division of Research, Kaiser Permanente Northern California, 2000 Broadway, Oakland, CA 94612 2 Pregnancy and Perinatology Branch, Centre for Research on Mothers and Children, National Institute of Child Health and Human Development, NIH, Bethesda, MD 20892 3 Research and Evaluation, Kaiser Permanente Southern California, Pasadena, CA 91188 4 Epidemiology and Biostatistics Program, Division of Scientific Programs, National Institute on Deafness and Other Communication Disorders, NIH, Bethesda, MD 20892.

* Correspondence to: dkl@dor.kaiser.org .
Objectives To examine the association between use of a dummy (pacifier) during sleep and the risk of sudden infant death syndrome (SIDS) in relation to other risk factors.
Design Population based case-control study.
Setting Eleven counties in California.
Participants Mothers or carers of 185 infants whose deaths were attributed to SIDS and 312 randomly selected controls matched for race or ethnicity and age.
Main outcome measure Use of a dummy during sleep determined through interviews.
Results The adjusted odds ratio for SIDS associated with using a dummy during the last sleep was 0.08 (95% confidence interval 0.03 to 0.21). Use was associated with a reduction in risk in every category of sociodemographic characteristics and risk factors examined. The reduced risk associated with use seemed to be greater with adverse sleep conditions (such as sleeping prone or on side and sleeping with a mother who smoked), although the observed interactions were not significant. For example, infants who did not use a dummy and slept prone or on their sides (v on their back) had an increased risk of SIDS (2.61, 1.56 to 4.38). In infants who used dummies, there was no increased risk associated with sleeping position (0.66, 0.12 to 3.59). While cosleeping with a mother who smoked was also associated with increased risk of SIDS among infants who did not use a dummy (4.5, 1.3 to 15.1), there was no such association among those who did (1.1, 0.1 to 13.4).
Conclusions Use of a dummy seems to reduce the risk of SIDS and possibly reduces the influence of known risk factors in the sleep environment. (Accepted 8 November 2005)
.

Cette dernière étude de l'organisation Kaiser Permanente et de l'institut national de la santé suggère que l'utilisation d'une sucette pendant la nuit élimine 90% des cas de syndrome de mort subite du nourrisson. Il s'agit de la première cause de mortalité infantile entre 30 jours et un an. L'étude s'est intéressée à 185 cas de décès qui ont eu lieu entre 1997 et 2000, et à 312 jeunes enfants aux caractéristiques similaires. La sucette avait déjà été reliée à une diminution du facteur de risque, mais il s'agit de la première étude entièrement dédiée au sujet. La protection serait maximale chez les enfants qui dorment dans un environnement à risque (sur le ventre ou sur le coté, sur un matelas trop mou, avec exposition au tabagisme).

Par quel mécanisme la tétine offrirait une protection ?

Il existe de nombreuses théories sur le pouvoir protecteur de la sucette dans l'environnement du sommeil. Ces théories sont également intéressantes pour les personnes qui spéculent sur le mécanisme exact de la MSN, car son incidence a chuté de manière remarquable après la campagne « Dodo sur le dos » menée au Canada et après des campagnes similaires à l'étranger : dans les années 90, la campagne médiatique pour faire dormir les nourrissons sur le dos a permis de réduire le nombre de décès par mort subite de 50% aux États-Unis. Sources: British Medical Journal, Kaiser Permanente.

Une action mécanique de l'anse de la tétine sur la liberté des voies aériennes est supposée : la poignée volumineuse de la sucette empêcherait le bébé de suffoquer dans ses couvertures en protégeant l'accès aux voies respiratoires. Les tétines ont une poignée externe arrondie qui pourrait modifier la configuration du passage de l'air entre la bouche et les narines. Elles pourraient ainsi empêcher l'hypoxie accidentelle lorsque l'enfant est couché le visage dans la literie, car la poignée ronde et dure ménage un petit passage pour l'air. Autre hypothèse : les mouvements de succion pourraient aider au développement neurologique des voies aériennes supérieures, particulièrement en position sur le ventre ou sur une literie souple.

La succion de la sucette maintient la langue en avant et la perméabilité des voies respiratoires supérieures. D'autres postulent que les sucettes réduiraient le reflux gastro-oesophagien et l'apnée qui s'ensuit. On avance également que l'usage de la sucette pourrait favoriser une légère rétention du CO2 et accroître la pulsion respiratoire.

Enfin, les sucettes pourraient représenter un obstacle mécanique au fait de rouler sur le ventre et un nourrisson réconforté par une sucette ne bouge peut-être pas aussi souvent pendant son sommeil, ce qui limite le risque qu'il soit recouvert de couvertures. 

En attendant confirmation de ce résultat, ce n'est pas une raison pour dormir avec bébé ou pour le laisser sur le ventre. Celui-ci doit toujours dormir sur le dos, dans son propre lit, équipé d'une literie peu souple, sans couverture ni oreiller, dans une chambre non enfumée et non surchauffée. Et en plus, donnez-lui une tétine à sucer pendant son sommeil !

A quel besoin répond la sucette ?

La succion non nutritive est nécessaire car elle apaise et sécurise le bébé.
Le mode de succion non nutritive est caractérisé par des mouvements buccaux :
- rapides
- sans amplitude
- en salves brèves, séparées de longues pauses.
Il apparaît précocement, vers la 10ème semaine de vie intra-utérine. Après la naissance, il persiste pendant plusieurs années chez tous les enfants. Lorsqu'un enfant pleure ou est triste, il cherche presque toujours à sucer ses doigts, un objet…. ou le sein.

L’invention de la sucette vient de ce constat.





Ecran labial commercialisé par la société « Dentaurum »
La succion, comme l’allaitement, est un réflexe inné que la nature nous offre. Mais ce n’est pas seulement un réflexe pour s’alimenter : un bébé prend plaisir à téter, et il cherche par tous les moyens à reproduire ce bien être. Petit à petit, la succion entraîne la découverte des doigts, des mains et ce réflexe se modifie pour devenir une découverte : la découverte de son corps. Le bébé prend conscience petit à petit que son corps et celui de sa mère sont distincts. D’où un besoin de se rassurer en recherchant le bien être de la succion . Le sein, le pouce, la sucette deviennent des éléments permettant à bébé de se rassurer, de se consoler, de s’apaiser mais surtout l’aide à trouver son sommeil.

Il est donc important pour sa bonne maturation psychique que bébé puisse exercer son réflexe de succion.
A cet effet, les orthodontistes sont unanimes pour dire que les sucettes sont de très loin préférables au pouce pour les raisons suivantes : leur téterelle a une forme dite « physiologique » et surtout le sevrage est plus facile à obtenir.

Oui mais…

Les sucettes sont elles adaptées à la bouche des bébés ?

Force est de remarquer que d’un point de vue médical et scientifique, aucun industriel ne tient ou n’a tenu compte des contraintes odontologiques et du développement maxillo-facial dans le design de ses sucettes. Il est aussi à remarquer que d’un point de vue législatif ces contraintes ne sont guères plus considérées. Seul les contraintes de fabrication sont cadrées législativement de la même manière que…. les jouets ! Alors que la sucette est tout sauf un jouet...Oubli ? Erreur ? Les effets nocifs des sucettes actuelles ne sont plus à démontrer tant les études scientifiques à ce sujet sont nombreuses telle celle menée en 2002 par un collège de scientifiques américains et publiée par l’« American Academy of Pediatric Dentistry » (AAPD) :

Author: Cristina Giovannetti del Conte Zardetto, Célia Regina Martins Delgado Rodrigues, Fabiane Miron Stefani Title: Effects of Different Pacifiers on the Primary Dentition and Oral Myofunctional Structures of Preschool Children (https://www.aapd.org/searcharticles/article.asp?article_id=385)
Traduction: Titre : Effets des différentes sucettes sur la dentition lacteal et les structures orales myofonctionnelles d’enfants en bas âge, non scolarisés
Extrait : - Sujet : le but de l’étude était d’évaluer les caractéristiques des arcades dentaires et de certaines structures orales myofonctionnelles sur des enfants âgés de 36 à 60 mois, suçant des sucettes.
 - Méthode : soixante et un enfants répartis en trois groupes : (1) ceux n’ayant jamais eu d’habitude de succion (2) ceux suçant exclusivement une sucette dite « physiologique » (3) ceux ayant sucé exclusivement une sucette classique. Un examen clinique approfondi a permis d’observer sur les enfants l’évolution entre les arcades et leur largeur, ainsi que les structures myofonctionnelles suivantes : lèvres, langue, joues et palais dur. - Résultats : les analyses statistiques ont montré que : (1) toutes les sucettes(physiologiques ou classiques) ont tendance à ouvrir une béance antérieure (prévalence de 50% dans chaque groupe ; P=.001), (2) l’inversé d’articulépostérieur n’est présent que chez les enfants aynt une habitude néfaste de succion de sucette, (3) l’overjet antérieur est plus important chez les enfants ayant sucé une sucette physiologique (3,6mm) ou une sucette classique (3,7mm), que sur les enfants n’aynat aucune habitude de succion (1,3mm) ; (P=.001), (4) la distance inter-canine au maxillaire est significativement plus petite chez les enfants suceurs de sucettes (29,6mm pour les sucettes physiologiques et 29,2mm pour le groupe des sucettes classiques), alors que ceux n’ayant pas de sucette ont 31,2mm et de plus, (5) ces derniers ont montré une plus grande aptitude à la mobilité des joues(74% ; P=.002) et à l’élaboration d’une forme normale du palais dur (78% ; P=.042) - Conclusions : Les enfants ayant sucé une sucette, quelle soit classique ou physiologique, ont montré une prédominance plus élevée d’altérations des arcades dentaires et des structures myofonctionnelles, en comparaison avec les enfants n’ayant jamais sucé de sucette.


Cette étude met en évidence les effets nocifs des sucettes malgré les dernières avancées techniques des industriels vers des formes « plus adaptées » (sucettes « physiologiques ») et des matières plus hygiéniques (silicone) qui n’ont donc pas apporté d’amélioration significative d’un point de vue médical. Ceci confirme une étude menée dès 1992 aux Etats-Unis et publiée également par l’AAPD qui concluait déjà qu’il n’y a pas de différences notables sur les déformations dentaires entre un panel d’enfants utilisant une sucette traditionnelle et un panel d’enfants utilisant une sucette dite « physiologique » :

Author: Steven M. Adair, Michael Milano, Jennifer C. Dushku Title: Evaluation of the Effects of Orthodontic Pacifiers on the Primary Dentitions of Twenty-four- to Fifty-nine-month-old Children: Preliminary Study Abstract: (https://www.aapd.org/searcharticles/article.asp?article_id=1052)
Titre : Evaluation des effets des sucettes orthodontiques sur la dentition lactéale d’enfants âgés de 24 à 59 mois : Etude préliminaire
Extrait : Cette étude est destinée à comparer l’occlusion d’enfants âgés de 24 à 59 mois utilisant des sucettes orthodontiques ou classiques par rapport à l’occlusion d’un groupe d’enfants n’ayant pas d’habitude de succion . Quatre vingt quinze enfants furent examinés pour des malocclusions telles que supraclusion, overjet, engrènements canines et molaires et inversés d’articulé postérieurs. Les utilisateurs de sucettes orthodontiques avaient statistiquement des overjets significativement plus importants et il y avait une proportion significativement plus grande de sujets avec une béance antérieure dans le groupe d’utilisateurs de sucettes classiques. Il y avait une tendance vers un nombre plus important de sujets avec une supraclusion <50% dans les groupes témoin et suceur de sucette orthodontique. Toutefois, ces différences n’étaient pas significatives. Il n’y avaient que des différences mineures entre les occlusions des deux groupes de suceurs de sucettes.


Cette dernière étude prouve que les avantages apportés par les sucettes physiologiques sont mineurs. En tant que professionnel de la sphère buccale, je conseille donc naturellement une utilisation des sucettes physiologiques pour leur nocivité relativement moindre par rapport aux sucettes classiques et, à fortiori, par rapport au pouce. Mais leur utilisation doit se faire de façon parcimonieuse et réfléchie.

« Les tétines classiques ont des incidences catastrophiques. Elles creusent la voûte palatine, encore en pleine formation, et projettent vers l’avant les incisives…De fait, le plancher des fosses nasales reposant sur la voûte du palais, la forme ogivale de celui-ci repousse et referme les fosses nasales. Les tétines anatomiques sont en silicone. Grâce à leur forme aplatie, les répercussions sur le palais sont beaucoup moins graves qu’avec la tétine classique. Ces tétines sont aussi moins nocives que le pouce. » « Toutes les questions au dentiste – Spécial Enfants » Dr Isabelle-Sabine SCHWARTZ – Editions Marabout-2003.

Il n’existe donc aucune sucette actuellement sur le marché qui soit totalement satisfaisante d’un point de vue orthodontique. L’inadaptation des produits associée à une méconnaissance des parents (association de la sucette avec du miel ou du sucre) conduit parfois à des catastrophes dentaires. La succion non alimentaire (pouce et tétine) prolongée apporte également son lot d'inconvénients: mouvements linguaux atypiques, béance antérieure, diminution de croissance alvéolaire. L'obstruction nasale chronique accentue la tendance à respirer par la bouche : les rhinites allergiques ou chroniques, les obstacles anatomiques (hypertrophies des cornets) déviations septales, sont autant de causes de la respiration buccale qui auront des conséquences orthodontiques à long terme. La respiration influence la croissance, si celle-ci est anormale, c'est tout l'équilibre crânio-faciale qui en est perturbé. Il est donc important de pointer les pouvoirs publics et la Fédération Française d’Orthodontie sur leur rôle d’information où la prévention, l'éducation des parents doivent tenir une place plus importante car la question est la suivante :


La sucette présente-t-elle un danger pour la santé buccale des enfants ?

Avant de répondre à cette question, il faut mettre en avant 3 états de faits :
 1) La succion non nutritive est nécessaire.
 2) La sucette est le meilleur palliatif au pouce car elle permet un sevrage plus facile.
 3) 70% des traitements orthodontiques sont liés à l’utilisation d’une sucette. La sucette est devenue de nos jours un objet incontournable dans la vie d’un enfant. En effet, 80% des nouveaux parents achètent une sucette. Cependant, même si on peut remarquer une constance dans le choix pouce ou sucette, il y a une différence dans la fréquence d’utilisation de la sucette. Etant donné le côté pratique du produit, beaucoup de parents oublient ou ne savent pas que le sevrage doit intervenir dès l’apparition des premières dents. Cela peut conduire malheureusement à des conséquences très graves. Une étude montre d’ailleurs que 35% des enfants utilisant une sucette auront des problèmes orthodontiques. Il serait vraiment utile, étant donné la controverse autour des sucettes actuelles, de sensibiliser les parents sur les risques liés à l’utilisation régulière d’une sucette. Les slogans publicitaires sur les emballages devraient être plus strictement cadrés et pour aller plus loin dans la prévention et dans l’éducation des parents consommateurs, un avertissement sur les emballages serait nécessaire et salutaire d’un point de vue médical. Hélas pour vendre leurs produits les industriels entretiennent au contraire un flou informatif.

 Il est donc du devoir de l’orthodontiste et de notre Fédération d’ informer les parents sur les risques liés à l’usage d’une sucette.

Les propositions d’un orthodontiste pour une sucette véritablement orthodontique

En tant que professionnels de l’orthodontie nous nous devons de développer l’aspect préventif de notre profession, aspect souvent négligé car non lucratif. Or la prévention des problèmes orthodontiques doit commencer alors même qu’aucune dent n’est encore présente en bouche, par une information sur un bon usage des sucettes.

La sucette idéale n’existe pour le moment pas sur le marché et il faut remarquer que le manque de cadre législatif relatif à la fonction même de la sucette conduit à un manque d’innovation majeur dans le secteur. Etant donné qu’il n’y a aucune contrainte de résultat, les industriels n’investissent que trop peu dans la recherche. Aucun n’a fait la démarche de demander à un scientifique de dessiner la sucette idéale à partir d’une feuille blanche. Alors même que ces industries sont florissantes compte tenue du nombre croissant de naissances chaque année. De plus, le manque de contraintes législatives est dangereux car il inhibe la volonté d’innovation de jeunes créateurs dans un secteur dominé par de grands groupes industriels.

Mon avis de professionnel de la sphère buccale est le suivant :
une sucette orthodontique devrait à la fois :


1. empêcher la respiration buccale
2. empêcher l’interposition de la langue entre les dents et les lèvres (déglutition primaire)
3. posséder une butée antérieure pour contrer la poussée vers l’avant des incisives par la langue
4. permettre à toutes les dents de reposer sur un même plan

Les points 1. 2. et 3. nécessitent la présence d’un écran antérieur (encore appelé écran vestibulaire ou écran labial) positionné entre les dents et les lèvres. Cet écran devrait avoir les caractéristiques suivantes :
- d’une forme arrondie conforme à celle des arcades dentaires
- d’une rigidité suffisante pour permettre à la fois d’écarter les forces aberrantes de la langue et des lèvres (300 à 500g) et d’exercer une pression constante sur les incisives mal positionnées (forces légères d’alignement = effet orthodontique). Cet effet myofonctionnel peut être obtenu grâce à l’utilisation de silicone souple.
 - éviter la respiration par la bouche et amener l’enfant à respirer par le nez (un changement de respiration en ayant la bouche ouverte par une respiration bouche fermée, s’accompagne d’une croissance mandibulaire plus grande, exprimée dans le menton et d’une croissance faciale plus importante, exprimée au milieu du visage)

« Positioner » d’après la société « Myoresearch »
Le point 4. nécessite la présence d’un plan de morsure (ou plan d’occlusion) La présence d’un plan de morsure sur lequel doivent reposer toutes les dents présentes en bouche est impérative. Pour remplir cette fonction, il devra être évolutif en fonction de la poussée des dents. Il pourra ressembler aux « positioners » utilisées par les orthodontistes :

Proposition pour une sucette orthodontique 1er âge (0-6 mois)

Il ressort du chapitre précédent que toute sucette devrait comporter à la fois :
- un écran antérieur de rigidité suffisante et de forme arrondie
- un plan de morsure évolutif en forme d’arcade dentaire idéale

Littérature

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et sucette orthodontique 3ème âge (+18 mois) :
Renvoi
« Le traitement des lèvres sur la modification de la forme des arcs dentaux est une étude intéressante, et presque chaque cas de malocclusion en offre quelques manifestations perceptibles et variées ». En parlant des lèvres supérieures et inférieures – « Cette force est exercée automatiquement en réponse à presque chaque émotion, et consiste à maintenir les dents en harmonie avec la courbe gracieuse et belle de l’arc normal et individuel…Dans des cas de malocclusion, des anomalies caractéristiques dans la fonction de la lèvre sont souvent perceptibles, ce qui laisse à penser que plus souvent qu’on le pense, les particularités de la fonction labiale peuvent avoir été la cause de pousser les dents dans les malpositions qu’elles occupent ».
Dr E.H. ANGLE – The Treatment of Malocclusion of the Teeth Edition 7. Chapter 2, Philadelphia : 1907.

Respiration par la bouche chez les enfants allergiques : le rapport au développement dento-facial”. « Tandis qu’il y a beaucoup d’affirmations à savoir que les cas de respiration anormale altèrent la croissance faciale, il y a des données contrôlées pour confirmer ceci. Nous avons évalué 45 Caucasiens de l’Amérique du Nord des deux sexes, âgés de 6- 12 ans. Trente respirateurs par la bouche allergiques chroniques ont été sélectionnés par les pratiques pédiatriques pour allergies, et 15 non-allergiques respirateurs par le nez ont été sélectionnés par une pratique pédiatrique générale. Chaque sujet avait eu un examen intra-oral à la clinique et une analyse céphalométrique radiographique. Plusieurs radios du squelette et des dents avaient été évaluées pour des différences statistiques en rapport avec la façon de respirer et l’âge. La hauteur faciale antérieure et la hauteur faciale antérieure totale étaient considérablement plus grandes chez les respirateurs par la bouche. Les rapports angulaires sella-nasion, palatine et occlusale étaient plus grands chez les respirateurs par la boucha et leurs angles goniaux étaient plus grands. Les maxillaires et les mandibules des respirateurs par la bouche étaient plus rétro gnathiques. La hauteur palatine était plus grande et l’overjet était plus grand chez les respirateurs par la bouche. La largeur inter molaire maxillaire était plus étroite chez les respirateurs par la bouche et elle était associée avec une prévalence d’un cross-bite postérieur. Par là, les respirateurs par la bouche avaient des visages plus longs avec des mâchoires maxillaires et rétrognathiques plus étroites. Ceci confirme les affirmations précédentes, à savoir que l’obstruction de la voie respiratoire nasale est liée à la croissance faciale aberrante.

Des études longitudinales sont nécessaires pour évaluer la nécessité d’une intervention précoce dans la prévention de ces altérations de croissnace. » Dante Bresolin, DDS, MSD, Peter A. Shapiro, DDS, MSD, Gail G. Shapiro, MD et al. American Journal of Orthodontics and Dentofacial Orthopedics 1983.

Croissance mandibulaire et maxillaire après modification de la façon de respirer. « L’étendue de croissance maxillaire et mandibulaire et la direction de la croissance maxillaire ont été étudiés chez 38 enfants pendant les 5 premières années après adénoïdectomie pour la correction d’obstruction nasopharangale sévère. L’étendue de la croissance mandibulaire mesurée entre des points de gnathion successifs sur des radiographies surexposées était considérablement plus grande dans le groupe qui avait une adénoïdectomie que les contrôles assortis. Chez les garçons la différence était 3,8mm (p<0,01), et chez les filles la différence était 2,5mm (p<0,01) . Les garçons montraient aussi une tendance à une croissance plus grande dans le maxillaire comme mesuré entre les points subnasaux (1,2mm , p<0,05)
Linder-Aronson a démontré des degrés variés de rétablissement d’un angle de plaine mandibulaire, des arcs maxillaires étroits et des incisives mandibulaires pendant les 5 années après adenoidectomie et changement de respiration par la bouche à une respiration par le nez.
Donald G. Woodside, Sten Linder-Aronson, Anders Londstrom and John Mc William American Journal of Orthodontics and Dentofacial Orthopedics 1991; 100: 1-18

“On a constaté que les enfants avec une position bouche ouverte ont montré un processus de croissance maxillaire considérablement plus lent compare à des enfants qui montrent une position de lèvre antérieure fermée.” Open mouth posture and maxillary arch width in young children : A three-year evaluation. Alan M. Gross, PhD, Gloria D. Kellum, PhD, et al. American Journal of Orthodontics and Dentofacial Orthopedics 1994; 106:635-40

Seulement 1,7g. de pression labiale sur les valeurs en repos est nécessaire pour déplacer les dents (Weinstein S.-American Journal of orthodontics 1967 ; 53 :881-903). On a estimé que la pression labiale exercée contre la digue labiale se trouve entre 100g. et 300g.

(Sakuda M. Ishizwa M. – J. Dent. Res. 1970; 49:677). La plupart des gens adoptent une façon d’avaler dans laquelle la pointe de la langue est placée dans le domaine rouge, et une pression d’environ 100g. par cm2 est exercée en haut et en arrière. Chez des gens qui avalent d’une façon anarchique, une force de 500g. peut être exercée contre les dents antérieures (Profit W.R. – arch. Oral Biol. 1972 ; 17 :555-63). Gibbs a rencontré des forces dans la façon d’avaler d’en moyenne 66,5 livres ce qui était beaucoup plus élevé que 58,7 livres pendant la phase occlusale de mâcher (Gibbs C.H.,Mahan P.E., Brehnan K. - J. Pros. Dent. 1981).

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