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Odontologie et hypnose : le nouveau mariage

Gestion cabinet Par Christine BARBARIT-ZIMMER le 06-01-2016

L’odontologie évolue pourtant nous constatons que l’image d’Épinal de la profession auprès du large public souffre toujours de la même réputation.
La douleur nourrit la peur ce qui amplifie le « danger » liée à la représentation du soin dentaire.
Quels éléments nourrissent cette peur ?
Les neurosciences nous renseignent grâce aux nombreuses études que nous percevons majoritairement des informations de manière inconsciente sur notre environnement. Ces perceptions inconscientes font référence au sensoriel principalement : le VAKOG.

Visuel – Auditif – Olfactif – Gustatif – Kinesthésique.

La prise en charge du patient commence à partir de l’appel téléphonique, la représentation du cabinet se perçoit au travers du contact téléphonique par la capacité et la compétence à communiquer de façon bienveillante. Ce mode de communication s’étend entre les différents protagonistes de l’équipe dentaire et avec le patient en présentiel.

Le patient observe le moindre détail, surtout de manière inconsciente (Visuel), il recherche une cohérence avec l’appel téléphonique ; les bruits de la « roulette » et de l’aspiration le renvoie à son passé (Auditif) ; la position allongée sur le fauteuil (Kinesthésique), il est attentif aux odeurs (eugénol), bien ancrées de certains cabinets (Olfactif), sans oublier les goûts multiples des produits utilisés (Gustatif). Il en résulte le plus souvent un patient stressé, voir angoissé ce qui rend difficile la réalisation des actes. Epuisés, le praticien et son équipe laissent un « goût amer » voir un stress au patient (une représentation métaphorique qui fait écho aux VAKOG).

Dans le cas de stress, nous savons que la charge émotionnelle libérée dans les différents cortex-neuronaux (entre 24h à 48h), transmet des excitations au SNC (système nerveux central) qui transmet ces excitations au SNA (système nerveux autonome) qui transmet vers l’axe hypothalamique-hypophyso-surrénalien produisant des corticostéroïdes qui court-circuitent le système immunitaire de surveillance en affaiblissant son activité et étant en lien avec l’apparition de : l’anxiété, la dépression, la fatigue.

De plus, le patient au repos sécrète 0.014mg d’adrénaline par minute, approximativement le contenu d’une cartouche de 1.8ml avec 1/100000 d’adrénaline, en cas de stress important la sécrétion endogène d’adrénaline pourrait être multipliée par 20, voire 40.

Nous réalisons pleinement l’enjeu du contexte pour le soin. Nombreux sont les cabinets avec des agendas trop chargés (pas toujours bien gérés, le praticien est toujours hanté de sa peur de l’agenda vide), laissant peu de temps de repos et de décharge émotionnelle au praticien. Le rythme soutenu du cabinet déborde de manière insidieuse sur la vie privée qui malheureusement souvent ne résiste pas, comme un bateau qui prend l’eau et devient impossible à écoper.

Nous avons fait un choix dans nos pratiques, le choix d’utiliser l’hypnose médicale, nous avons dépassé ses croyances limitantes qui trouvent leurs fondements dans nos peurs et décider de travailler dans un confort pour nos patients notre équipe et pour nous.

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La douleur vue au pet scan à gauche … Le même patient avec la même douleur en état d’hypnose ( Travaux du Pr FAYMONVILLE)

L’hypnose médicale et notamment celui du concept de Dentisterie Ericksonienne © est un outil très confortable au quotidien dans les cabinets modernistes.

L’hypnose est un état naturel, lorsque nous parlons de « ces patients qui chantent la même rengaine : j’ai peur, j’aime pas le dentiste, ça va faire mal ? Les soins c’est cher », il s’agit d’une forme d’hypnose appelée hypnose négative, ils ont fait de ces suggestions leurs réalités.

L’hypnose de manière générale existe de partout : dans la publicité, les médias, la politique.
L’hypnose a différentes définitions et aucune théorie ne fait autorité.

Le processus hypnotique est un phénomène si particulier et complexe que l’on considère qu’il n’existe pas une, mais plusieurs hypnoses. La seule certitude semble que ce n’est pas un état de sommeil (ondes cérébrales différentes), mais un état modifié de conscience (EMC) qui s’apparente à la rêverie, la transe, la méditation.
En état de transe hypnotique, l’environnement devient moins présent sans être absent, l’attention se porte sur soi sous une forme introspective. Il se crée alors une autre réalité (la sienne). Le patient pendant un soin dentaire fait le choix d’être dans un endroit agréable vécu ou imaginaire, des vacances au bord de mer par exemple. Il répond toujours au praticien pour le bon déroulement des soins et vie sa réalité quelque part où il ne vit aucun stress. Tout en restant connecté à la voix de l’opérateur qui l’accompagne et le guide par des suggestions adaptées, la nouvelle réalité construite par le patient lui-même voit sa douleur disparaitre (Pr FAYMONVILLE).

Il se produit des changements psychologiques et physiologiques, que ce soit concernant la douleur, la cicatrisation ou les suites post-opératoires.
La mise en place de l’utilisation de l’hypnose en cabinet respecte l’écologie et n’est pas chronophage au contraire. Lors du premier entretien avec le patient se construit un lien, par une technique : l’hypnose conversationnelle, un ancrage installé pendant ce premier entretien, permettra au patient lors du prochain rendez-vous de retrouver cet état de transe hypnotique en quelques minutes. L’utilisation de l’hypnose dans le milieu hospitalier, radiologie, et maintenant dentaire a toute sa place.

Pour ceux qui pratiquent l’hypnose en cabinet dentaire, les bienfaits et le confort lors de la séance perdure bien au-delà de l’exercice professionnel pour le bonheur de tous.

Mme Christine BARBARIT-ZIMMER
Fondatrice et Formatrice de la Société Dent l’Hypnose

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