Depuis plusieurs années, de nombreuses régions en France connaissent une véritable pénurie de chirurgiens-dentistes. Ces déserts dentaires compliquent l’accès aux soins pour les habitants, avec des délais de rendez-vous interminables, l’absence de cabinet à proximité, l’impossibilité de trouver un praticien disponible en urgence. Face à une rage de dents ou une dent cassée, l’angoisse monte vite : qui appeler ? À qui s’adresser ? Comment obtenir un rendez-vous plus rapidement ?

Pourquoi y a-t-il un manque de dentistes ?
Le manque de dentistes s’explique d’abord par une répartition inégale sur le territoire, en effet beaucoup préfèrent s’installer en ville, laissant des zones rurales entières sans offre de soins. La profession vieillit aussi avec de nombreux départs à la retraite non remplacés. Enfin, les quotas de formation en odontologie ont longtemps limité le nombre de jeunes diplômés, mais le résultat est que pour soigner une carie, l’attente peut durer des mois, et les urgences deviennent un véritable casse-tête.
Qui appeler en cas d’urgence dentaire ?
Lorsque aucun dentiste n’est disponible à proximité, plusieurs solutions existent :
• Le 15 (SAMU) : en cas de douleur très intense, d’infection, de saignement important ou de traumatisme, il est recommandé d’appeler le SAMU. Les régulateurs orientent alors vers la meilleure solution disponible.
• Le numéro de garde départemental : chaque département organise un service de garde les dimanches et jours fériés. Les coordonnées sont généralement communiquées par le 15, affichées en mairie ou sur le site de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes.
• Les urgences hospitalières : certains hôpitaux disposent de services d’odontologie ou de stomatologie. En cas de complication grave (abcès, forte fièvre, gonflement du visage), il est impératif de s’y rendre rapidement.

• Les pharmacies locales : elles n’assurent pas de soins dentaires mais peuvent délivrer des conseils, orienter vers le praticien de garde et proposer des solutions temporaires (antalgiques, bains de bouche adaptés).
• La téléconsultation : proposée par plusieurs plateformes, permet de consulter un chirurgien-dentiste en visio. Il pourra prodiguer des conseils d’hygiène pour les problèmes gingivaux ou prescrire des antibiotiques et des antalgiques efficaces en cas d’infection. Ces téléconsultations permettent souvent au patient de faire passer une crise aiguë en attendant le rendez-vous chez son dentiste.
Comment avoir un rendez-vous plus vite ?
Même hors urgence vitale, attendre plusieurs mois peut être insupportable. Quelques astuces permettent parfois de réduire le délai :
• Contacter plusieurs cabinets : même si les secrétariats annoncent une longue attente, demander à être inscrit sur une liste d’attente en cas de désistement peut faire gagner beaucoup de temps.
• Élargir sa zone de recherche : élargir le périmètre géographique de 20 à 40 km peut permettre de trouver un praticien disponible plus rapidement.
• Passer par son médecin traitant : certains médecins peuvent appuyer la demande et orienter vers des confrères acceptant les urgences.
• Utiliser les plateformes en ligne : des sites de prise de rendez-vous médicaux permettent parfois de repérer rapidement des créneaux libérés par d’autres patients.
• Prioriser les centres de santé dentaire : présents dans certaines villes, ils emploient plusieurs dentistes et offrent souvent plus de flexibilité.

À qui poser ses questions ?
En l’absence de dentiste attitré, il est possible de s’informer auprès de plusieurs interlocuteurs :
• La CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) : elle peut fournir la liste des dentistes conventionnés dans une zone donnée.
• Le Conseil départemental de l’Ordre des dentistes : il organise les gardes et peut orienter vers un praticien disponible le dimanche et les jours fériés.
• Les maisons de santé pluridisciplinaires : certaines regroupent des professionnels capables de donner les premiers conseils ou d’orienter efficacement.
• Les associations locales de santé : dans certains territoires en tension, des dispositifs spécifiques d’accompagnement des patients sont mis en place.
En attendant un rendez-vous, quelques précautions
Même si rien ne remplace l’intervention d’un dentiste, quelques mesures peuvent aider à limiter la douleur : prendre des antalgiques classiques (paracétamol, ibuprofène si pas de contre-indication), éviter les aliments trop sucrés, trop chauds ou trop froids, maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire, même en cas de douleur.
Conclusion
Le manque de dentistes dans certaines régions est une réalité préoccupante qui pénalise de nombreux patients. Face à une urgence, il est essentiel de savoir vers qui se tourner : le 15, les services de garde, les hôpitaux et les pharmacies constituent les premiers recours, la téléconsultation. Pour un suivi non urgent, multiplier les démarches auprès de différents acteurs augmente les chances d’obtenir un rendez-vous plus vite. Enfin, rester informé auprès de la CPAM, de l’Ordre des dentistes ou des centres de santé permet de mieux naviguer dans ce parcours souvent compliqué.