
AES : prévenir et agir.
Actualité Par ONCD le 17-02-2016Pour prévenir les accidents d’exposition au sang, tout professionnel de santé doit prendre les précautions standard d’hygiène et agir, le cas échéant, selon des protocoles spécifiques.
Dans les cabinets dentaires, les principaux risques d’accident d’exposition au sang (AES) résultent de la manipulation des instruments rotatifs, des aiguilles d’anesthésie et des instruments pointus. Pour rappel, un AES est défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil) ou une peau lésée. Sont assimilés à des AES les accidents survenus dans les mêmes circonstances avec d’autres liquides biologiques (tels que liquide céphalorachidien, liquide pleural, sécrétions génitales, etc.) considérés comme potentiellement contaminants, même s’ils ne sont pas visiblement souillés de sang (1).
Afin de prévenir les AES, des précautions générales d’hygiène doivent être appliquées, notamment :
- Respecter les recommandations concernant le lavage et la désinfection des mains ; • Porter des gants ;
- Porter une tenue adaptée ;
- Utiliser de préférence du matériel à usage unique ;
- Utiliser les dispositifs médicaux de sécurité mis à disposition ;
- Respecter les bonnes pratiques lors de toute manipulation d’instruments piquants ou coupants souillés :
- ne jamais recapuchonner les aiguilles
- ne pas désadapter à la main les aiguilles des seringues ou des systèmes de prélèvement sous vide ;
- jeter immédiatement sans manipulation les aiguilles et autres instruments piquants ou coupants dans un conteneur adapté, situé au plus près du soin, dont l’ouverture est facilement accessible et en ne dépassant pas le niveau maximal de remplissage (2) ;
- en cas d’utilisation de matériel réutilisable, lorsqu’il est souillé, le manipuler avec précaution et en assurer rapidement le traitement approprié. Le respect des précautions standard doit être systématique pour l’ensemble des patients. Plus largement, l’ergonomie, l’organisation et la planification des séquences de travail, de traitement et d’évacuation du matériel sont, tant pour l’assistante dentaire que pour le praticien, des moyens de prévention des AES. Le Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en stomatologie – édité par le ministère de la Santé – livre des exemples de situations et de mesures organisationnelles de protection à mettre en œuvre en complément des précautions standard. L’Ordre conseille vivement de s’y reporter.
Par ailleurs, le personnel d’un cabinet dentaire doit être informé :
- des risques et de la réglementation en vigueur relatifs à l’usage d’objets perforants ; • des bonnes pratiques en matière de prévention et des dispositifs médicaux mis à disposition ;
- du dispositif de déclaration et de prise en charge des AES ;
- des procédures d’élimination des objets perforants.
La formation du personnel doit être effectuée dès l’embauche. Elle doit être renouvelée régulièrement, notamment en cas de modification de l’organisation du travail ou des procédures. En outre, la conduite à tenir en cas d’accident exposant au sang doit faire l’objet d’un affichage ou être consultable dans les zones de soins et de stérilisation. Les consignes doivent comporter les coordonnées du service d’urgence le plus proche. Enfin, il est évidemment indispensable d’analyser les causes de l’accident pour éviter qu’il ne se reproduise.
Évaluation du risque et prophylaxie post-exposition
- Un avis médical est indispensable le plus précocement possible, au mieux dans les quatre heures, pour évaluer l’importance du risque infectieux notamment VIH, VHB et VHC et, si besoin, initier rapidement un traitement prophylactique. Une recherche du statut sérologique du patient source (notamment vis-à-vis du VIH par test rapide) avec l’accord du patient doit être possible en urgence. La coordination entre le médecin prenant en charge la personne blessée, celui du patient source et celui chargé du suivi est essentielle pour apporter à la victime d’un AE le plus de sécurité et le meilleur soutien possibles.
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