
Antibiothérapie et soins dentaires : quand, pourquoi et comment ?
Santé bucco-dentaire Par Dentalespace le 15-09-2025L’utilisation des antibiotiques en dentisterie est crucial, tant pour les praticiens que pour les patients. Bien que ces médicaments soient des outils précieux pour traiter les infections, leur usage doit être strictement encadré afin de prévenir des conséquences graves comme l’antibiorésistance.
Cet article explore les situations où les antibiotiques sont nécessaires, les protocoles pour une prescription raisonnée, ainsi que les effets secondaires potentiels de ces traitements. Enfin, nous aborderons l’importance de préserver l’équilibre du microbiote.
Les indications des antibiotiques en dentisterie
Les antibiotiques ne doivent pas être prescrits de manière systématique en soins dentaires. Leur usage se limite aux situations d’infection est confirmée ou lorsqu’un risque d’infection grave existe.
Les principales indications incluent :
• Infections sévères : l’infection dentaire s’étend aux tissus environnants (abcès et cellulite périamygdaliens) ou menace de provoquer des complications systémiques.
• Pré-opératoire : l’antibioprophylaxie, consiste en l’administration d’un antibiotique pour prévenir le développement d’une infection.
• Post-opératoire : bien que ce ne soit pas une pratique courante, des antibiotiques peuvent être préconisés après des interventions chirurgicales lourdes chez des patients à risque (immunodéprimés, antécédents d’endocardite infectieuse).
Les protocoles pour une utilisation raisonnée
Une prescription responsable repose sur une évaluation clinique minutieuse.
Voici les principes à respecter :
• Confirmation du diagnostic : les antibiotiques ne doivent être prescrits qu’en cas d’infection confirmée. Des affections inflammatoires, comme un mal de dents isolé ou une inflammation sans infection, ne justifient pas leur usage.
• Choix de la molécule et posologie : l’amoxicilline est souvent le premier choix. En cas d’allergie, des alternatives comme la clindamycine peuvent être envisagées. La durée du traitement doit être courte (à peine 5 à 7 jours) pour limiter le risque d’antibiorésistance.
• Éviter les prescriptions inutiles : l’antibiothérapie prophylactique doit être réservée aux patients présentant des risques majeurs, mais sa prescription doit être de courte durée (pas plus de 48h).
4 catégories de patients sont concernées par l’antibioprophylaxie :
– Les patients porteurs de prothèse valvulaire ou de matériel étranger pour une chirurgie valvulaire conservatrice ;
– Les patients à antécédent d’endocardite ;
– Les patients souffrant de cardiopathies congénitales cyanogènes ;
– Les patients porteurs de pompe d’assistance ventriculaire.
L’utilisation abusive des antibiotiques est l’une des causes principales de l’émergence de souches bactériennes résistantes. Les conséquences incluent des infections plus difficiles à traiter, des hospitalisations prolongées et une augmentation de la mortalité. Chaque prescription doit donc être soigneusement pesée.
Les effets secondaires des antibiotiques
Les antibiotiques, bien que souvent tolérés correctement, peuvent entraîner divers effets secondaires :
• Troubles digestifs : diarrhées, nausées et douleurs abdominales sont fréquents.
• Réactions allergiques : réactions cutanées ou, dans de rares cas, un choc anaphylactique.
• Altération du microbiote : perturbation de l’équilibre de la flore intestinale, entraînant un risque accru de prolifération de pathogènes comme le Clostridioides difficile.
L’utilisation des antibiotiques, bien qu’indispensable dans certaines situations, ne doit pas compromettre l’équilibre du microbiote, un élément clé pour la santé globale.
À cet égard, une alimentation équilibrée est recommandée avec des aliments riches en fibres (céréales complètes, fruits frais, légumes verts…), en prébiotiques (légumineuses, asperges, bananes…) et en probiotiques (yaourts, formages, kefir…). Une bonne hydratation et une hygiène bucco-dentaire rigoureuse renforcent la résilience de l’organisme face aux perturbations liées aux antibiotiques.
Conclusion
L’antibiothérapie en dentisterie est un outil essentiel, mais elle doit être maniée avec prudence. La prescription judicieuse, associée à des mesures pour limiter ses effets secondaires, est cruciale pour garantir une prise en charge efficace des infections tout en préservant l’équilibre du microbiote. Intégrer des habitudes saines, telles qu’une alimentation équilibrée et un recours ponctuel aux probiotiques, constitue une approche globale pour une santé bucco-dentaire optimale.
Cet article vous est proposé par l’équipe de Dentalespace.