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CIDAE 2019 : bilan du congrès

Événement Par Alaa Zeidan le 07-01-2020

Le 6ème Congrès International de la Dentisterie Adhésive et Esthétique (CIDAE) s’est tenu à Bruxelles les 13 et 14 décembre 2019 avec un pré-congrès le 12 décembre où les Drs Francesca Vailati, Jean-Pierre Attal et Christine Muller ont abordé la nécessité de réaliser un diagnostic fonctionnel pour restaurer les dentures usées.

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RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 13 DÉCEMBRE

La journée a débuté avec les mots d'Alain Perceval, Président du congrès

La journée a débuté avec le discours de bienvenue d’Alain Perceval, Président du congrès

Le Dr Marco Gresnigt (Groningen) a ouvert la première journée en abordant les restaurations partielles céramiques dans le secteur antérieur et sur la manière d’éviter les échecs à ce niveau. L’accent a été mis sur la nécessité d’être le plus conservateur possible au niveau des tissus dentaires tout en restaurant les dents de manière biomimétique et durable. Les matériaux céramiques ont comme avantages par rapport aux composites d’être plus esthétiques, d’avoir un meilleur état de surface et une meilleure longévité. Cependant, ils sont plus mutilants, plus coûteux et plus difficiles à réparer. Les échecs (décollements, fractures, colorations marginales) sont assez rares. Ces restaurations sont opérateur-dépendantes. Le Dr Gresnigt a également parlé de la planification avec le mock-up et du scellement dentinaire immédiat (application d’un adhésif sur les tissus après la préparation pour nettoyer les surfaces, augmenter l’adhésion et diminuer les sensibilités post-opératoires) ainsi que du fait que le collage est plus efficace lorsqu’il est effectué sur des surfaces amélaires.

Le Dr Thiago Ottoboni (Blumenau) a ensuite parlé des composites sur les dents antérieures. Après des rappels sur leurs compositions et leurs propriétés, leur maintenance a été abordée. Selon différents facteurs (gencive, qualité du joint périphérique, qualité de la reconstitution anatomique, état de surface…), on peut procéder à un simple polissage, une réparation ou une réfection complète de la restauration. Les protocoles de réparation et du polissage ont été abordés en détail, ainsi que des astuces pour bien choisir la teinte. Des guides imprimés pour la réalisation de restaurations composites ont aussi été présentés. Le Dr Ottoboni a conclu sa présentation en insistant sur la nécessité de respecter les différents matériaux et tissus tout en étant le plus conservateur.

Le Dr Daniel Edelhoff (Munich) a pris le relais en traitant de l’utilisation des polymères CAD/CAM dans le cadre de réhabilitations complexes. Il est nécessaire d’intervenir en cas d’usure sévère lorsque la dentine est mise à nu et que la hauteur dentaire est diminuée au moins du tiers de sa hauteur initiale. L’usure excessive des arcades peut entraîner à long terme l’apparition d’une classe 3 orthodontique et la diminution de la dimension verticale. Le concept de la gouttière de Munich, qui est constituée de polymères CAD/CAM, a été présenté. Son objectif est de permettre au patient de retrouver la dimension verticale d’occlusion. Elle peut être sectorisée. Le Dr Edelhoff a ensuite expliqué comment traiter ce type d’usures (commencer par les secteurs postérieurs) et présenté les résultats d’études sur la pérennité des restaurations occlusales en polymères CAD/CAM qui serait supérieure à celle des restaurations céramiques à base de silicate de lithium.

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Le Dr Romain Cheron (Genève) a clos cette première journée par une conférence sur les composites postérieurs et l’importance de réussir leurs marges. Pour cela, il a repris au niveau de chaque étape (préparation, coffrage, mise en place du composite, sculpture, polissage) les facteurs qui peuvent influencer la réussite des restaurations. Il a été notamment question de la pose de la digue (meilleure isolation par rapport à la salive et au sang avec l’utilisation de ligatures, meilleure visibilité et accessibilité, confort de travail), de l’utilisation de révélateurs de caries, la possibilité de conserver la dentine affectée ainsi qu’un nettoyage méticuleux et une finition des limites de la préparation. Le coffrage avec une matrice et un anneau (point de contact, adaptation cervicale et anatomique) a été traité tout comme l’utilisation de techniques pour diminuer le stress au niveau de la restauration (composites fluides, polymérisation douce et sous glycérine, mise en place du composite peu à peu, composites Bulk, notion de facteur C), restaurer l’anatomie de la face occlusale (utilisation d’un occluseur en résine) et réussir le polissage et les finitions fraises, disques et brossettes).

RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 14 DÉCEMBRE

Le Dr Mirela Feraru (Tel-Aviv) a ouvert la deuxième journée par une conférence sur l’interface entre la restauration prothétique et la gencive autour des implants au niveau des secteurs esthétiques. L’accent a été mis sur l’approche pluridisciplinaire et les moyens d’éviter les échecs (préparation des tissus mous et durs par greffe et lambeau si nécessaire, prévention de la péri-implantite, planification rigoureuse en amont, positionnement de l’implant, favoriser les prothèses transvissées au détriment des prothèses scellées). De multiples cas cliniques ont été présentés dans lesquels l’objectif était de restaurer tout en prenant en considération l’état du parodonte et ses contours.

Le Dr Gustavo Giordani (Sao Paulo) a repris tous ces thèmes dans sa conférence sur l’intégration implantaire et prothétique au niveau des zones esthétiques. Il a rappelé que l’esthétique est à la fois le « pink« » et le « white » et a évoqué les étapes importantes pour pouvoir implanter immédiatement en utilisant la technologie numérique (étude préopératoire clinique, planification numérique, extractions atraumatiques, chirurgie sans lambeau, positionnement implantaire idéal dans l’espace dédié, reconstitution esthétique tissulaire, préparation du contour gingival, choix du désign de la prothèse et de son pilier en amont).

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En clôture du congrès, le Dr Stefan Koubi (Marseille) et Hilal Kuday (prothésiste à Bodrum) ont abordé la relation entre le praticien et le prothésiste dans leur travail en équipe. Cela commence dès l’étude du cas par l’envoi de photos normales et polarisées pour guider le choix de la teinte ainsi que par la réalisation d’un mock-up qui va permettre de visualiser le résultat final mais aussi de guider les préparations aussi bien au niveau dentaire que gingival. Le digital est un outil qui facilite la planification mais pas une solution de traitement. Le choix du lingotin joue un rôle clé lors de la prise de la teinte. Le prothésiste corrige après l’usinage les lignes de transition, le profil d’émergence et l’homogénéité de la restauration avant de procéder au maquillage (bleu ou violet sur les bords, pourpre au centre et une couleur chaude au niveau des collets). Lors de l’examen clinique, il est nécessaire de déterminer l’étiologie de l’usure (attrition, abrasion ou érosion). Le praticien doit d’abord réfléchir comme un architecte avant de traiter comme un dentiste. Le traitement des dentures usées par la technique 3-step a été abordée en fin de conférence.

Le CIDAE 2019 s’est conclu samedi soir par un dîner et une soirée de gala au théâtre du Vaudeville.
Rendez-vous en 2021 pour la prochaine édition du CIDAE !


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Docteur en Chirurgie Dentaire, Lyon, 2010
Exercice privé à Villeurbanne (Rhône)
C.E.S d’histologie-embryologie (Lyon)
C.E.S de parodontologie (Lyon)
A.E.U d’implantologie (Lyon)
Administrateur du groupe Facebook Dentistes de France


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