Convention dentaire : virage préventif et prise en charge renforcée

La convention nationale des chirurgiens-dentistes libéraux 2023-2028 marque un tournant majeur dans l’organisation des soins dentaires en France. S’appuyant sur quatre axes stratégiques, elle vise à transformer les pratiques dentaires, renforcer l’accès aux soins, et améliorer la prise en charge des publics fragiles.

Objectif  « génération sans carie »

L’un des piliers de la convention est d’instaurer une approche préventive, particulièrement pour les jeunes générations. Ce programme ambitieux cible les 3-24 ans, avec des mesures phares, telles que l’annualisation des Examens Bucco-Dentaires (EBD) et leur revalorisation (de 30 à 40 € pour un EBD simple).
La pose de vernis fluoré est désormais remboursée pour les patients à risque carieux élevé, avec une prise en charge de deux séances par an, dès l’âge d’un an.

En parallèle, de nouveaux actes sont intégrés à la nomenclature, comme la biopulpotomie et les coiffes pédodontiques, afin de privilégier les soins conservateurs et réduire le recours aux actes prothétiques coûteux. Ces mesures visent également à réduire les disparités sociales et territoriales en termes de santé bucco-dentaire.

Évolution du dispositif « 100% Santé »

Le panier « 100% Santé », qui garantit des soins sans reste à charge, voit son périmètre élargi. À partir de janvier 2026, des couronnes en céramique monolithique et des bridges zircone intègreront cette offre. Simultanément, le plafond des actes prothétiques hors panier « 100% Santé » sera revalorisé de 3%, témoignant de l’engagement des partenaires conventionnels envers un accès équitable aux soins.

Améliorer l’accès aux soins dentaires

Pour lutter contre les déserts médicaux, la convention prévoit une refonte du zonage et un renforcement des aides à l’installation. Les praticiens s’installant dans des zones très sous-dotées pourront bénéficier d’une aide forfaitaire pouvant aller jusqu’à 50 000 €.
Un mécanisme de gestion partagée des installations est aussi instauré dans les zones non prioritaires, limitant les nouvelles installations à un ratio d’un départ pour une arrivée.

Par ailleurs, la fonction de maître de stage, essentielle pour la formation des futurs chirurgiens-dentistes, sera valorisée par une rémunération annuelle de 350 €.

Focus sur les publics fragiles

La convention met également l’accent sur les patients en situation de vulnérabilité. Un bilan bucco-dentaire spécifique pour les résidents d’EHPAD, valorisé à 40 €, a été créé. De plus, des séances d’habituation, destinées aux personnes en situation de handicap sévère, seront prises en charge. Ces actions renforcent l’accessibilité des soins pour des populations souvent éloignées des circuits conventionnels.

Une vision à long terme

La mise en œuvre de cette convention s’accompagne d’un suivi échelonné sur plusieurs années, avec des mesures appliquées progressivement jusqu’en 2028. L’ensemble des dispositifs, comme la dématérialisation des données pour les bilans bucco-dentaires ou les ajustements tarifaires, vise à moderniser la profession tout en répondant aux défis environnementaux et sociaux.

Cette convention s’inscrit dans une dynamique de transformation durable de la profession dentaire, faisant de la prévention et de l’équité les moteurs d’un système de santé bucco-dentaire plus inclusif et efficace.

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