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Simplifier les restaurations esthétiques au quotidien

le 19-05-2025

La dentisterie restauratrice a connu des avancées significatives avec le développement de matériaux de plus en plus performants et esthétiques. Le nouveau composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative offre une solution innovante et intuitive pour les restaurations directes antérieures comme postérieures.

Le cas clinique du Pr Paulo Monteiro démontre l’application pratique de ce composite, en mettant en évidence les résultats esthétiques et naturels de la restauration ainsi que ses propriétés de simplification du processus sans opaqueur et de sélection rapide et intuitive de la teinte.

 

La demande du patient

Ce patient est venu consulter pour améliorer l’apparence de son sourire, espérant retrouver un beau sourire sain. Il présente des restaurations défectueuses et détériorées impactant non seulement la fonction de ses dents, mais aussi sa confiance en lui.

 

En utilisant le composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative, une belle transformation a pu être réalisée. Avec une seule teinte et sans opaqueur, un sourire naturel et harmonieux a été restauré, s’intégrant parfaitement à la dentition existante du patient.
Le composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative permet un choix rapide, facile et intuitif de la teinte sans sacrifier l’opacité. Parmi ses 3 teintes (Bright, Natural, Warm*), le Pr Monteiro a choisi la teinte Natural*.

 

Cas clinique

 

Amélioration de la complexité des restaurations esthétiques
Fig. 01 : situation initiale, le patient adulte présente d’anciennes restaurations en composite et des caries secondaires sur les incisives centrales et latérales supérieures.

 

Amélioration de la complexité des restaurations esthétiques, préparation
Fig. 02 : à l’aide d’un guide de teintes personnalisé, la teinte Natural* est choisie, avant de placer une digue en caoutchouc.

 

Amélioration de la complexité des restaurations esthétiques, préparation
Fig. 03 : les anciennes restaurations sont retirées et des biseaux sont réalisés au niveau de l’émail. Les préparations de classe III (classification de Black) sont effectuées sur les surfaces proximales, avec un accès buccal.

 

4. Les dents adjacentes sont protégées avec du ruban PTFE
Fig. 04 : les dents adjacentes sont protégées avec du ruban PTFE, et les dents sont mordancées avec de l’acide orthophosphorique.

 

5. L’adhésif 3M™ Scotchbond™ Universal Plus est appliqué
Fig. 05 : l’adhésif 3M™ Scotchbond™ Universal Plus est appliqué pendant 20 secondes avec une microbrosse, puis séché à l’air et photopolymérisé pendant 10 secondes.

 

utilisation des matrices de mylar
Fig. 06 : en utilisant des matrices de mylar, 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative, teinte Natural*, est placé dans les cavités et photopolymérisé par incréments de 2mm.

 

7. Résultat final avant finition et polissage
Fig. 07 : résultat final avant finition et polissage.

 

disques de finition et polissage
Fig. 08 : 3M™ Sof-Lex™, disques de finition et polissage, sont utilisés pour la finition des restaurations, l’élimination des excès volumineux du matériau et la définition des embrasures et des lignes de transition.

 

système de polissage
Fig. 09 : une finition très brillante est obtenue à l’aide de 3M™ Sof-Lex™, système de polissage.

 

Amélioration de la complexité des restaurations esthétiques, résultat final
Fig. 10 : résultat final à l’aspect naturel.

 

Conclusion

L’utilisation du composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative dans les restaurations antérieures directes s’est avérée très efficace, offrant à la fois d’excellents résultats esthétiques et une grande facilité d’utilisation. La capacité du matériau à s’intégrer harmonieusement dans la structure dentaire naturelle, associée à ses caractéristiques de manipulation fiables, en fait un outil inestimable pour les chirurgiens-dentistes. Le composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative se distingue comme une option polyvalente et innovante pour réaliser des restaurations durables et d’aspect naturel.

 


 

Cet article vous est proposé par le Pr Paulo Monteiro et Solventum.

restaurations esthétiques avec le composite 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative

 

*Teinte Claire (Bright), Naturelle (Natural) et Saturée (Warm).
3M™ Sof-Lex™ est un dispositif médical de classe I. Marquage CE. 3M™ Filtek™ Easy Match Universal Restorative et 3M™ Scotchbond™ Universal Plus sont des dispositifs médicaux de classe IIa. Marquage CE0123. 3M Deutschland GmbH. Allemagne. Lire attentivement les informations figurant sur la notice ou l’emballage avant toute utilisation. Distribués par Solventum France, 95000 Cergy Pontoise Cedex. © Solventum 2025. Solventum, le S, Filtek et Sof-Lex sont des marques déposées de Solventum ou de ses affiliés. 3M, le logo 3M et Scotchbond sont des marques déposées de 3M. Tous droits réservés. Avril 2025. Solventum 1601.

La séance unique CFAO et PAG redéfinit la dentisterie restauratrice

le 12-05-2025

La séance unique Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO), associée aux Préparations Assistées par Guidage (PAG), redéfinit la dentisterie restauratrice. Grâce à cette avancée, un patient peut recevoir une restauration durable et esthétique en seulement 45 minutes.

Découvrez un cas clinique détaillé démontrant l’efficacité de cette approche innovante et comment standardisation, précision et rapidité améliorent le quotidien des praticiens et des patients.

 

Restauration en une séance

Imaginez un patient entrant dans votre cabinet, avec une dent largement cariée, et en ressortant 45 minutes plus tard avec une restauration parfaite, durable et esthétique. Ce scénario est aujourd’hui une réalité grâce à la CFAO en séance unique. Ce nouveau protocole, imaginé et décrit il y a déjà 50 ans par le Pr François Duret, associé à la Préparation Assistée par Guidage (PAG), ouvre une nouvelle ère dans la dentisterie restauratrice, garantissant précision, rapidité et confort patient.

 

Grâce à une numérisation avancée et une planification clinique optimisée, la CFAO permet une standardisation des étapes tout en maintenant une individualisation du traitement pour chaque patient. Elle s’inscrit dans une démarche biomimétique en cherchant à reproduire au mieux la structure dentaire naturelle, tant sur le plan biomécanique qu’esthétique.

 

Présentation du cas clinique

Un patient de 45 ans se présente au cabinet pour une consultation et la réalisation d’un CBCT à visée implantaire. Il nous signale une douleur naissante dans le secteur 3. L’imagerie 3D montre alors une lésion carieuse profonde dissimulée sous l’émail de la 35. La dent est vitale mais présente une fissure distale traversant la structure amélaire. Le patient souhaite une solution rapide et durable.
Le planning qui devait consacrer 45 minutes à la présentation du cas d’implantologie est facilement redirigé vers un traitement « en urgence » prothétique.

 

Fig. 01 : cliché du CBCT de la 35 du patient à l’état initial.

 

Plan de traitement

Diagnostic clinique et radiologique (5 minutes) : confirmation de l’absence de lésion pulpaire, intégrité radiculaire. La sensibilité est très récente, l’hyperhémie pulpaire n’est pas encore engagée. Le CBCT montre une lésion en biseau juxtaposée pulpaire. Le volume de cette carie interne est probablement assez vaste. La dent est en légère version linguale et la couronne clinique est très courte donc peut propice à une couronne classique.
L’indication d’une restauration adhésive céramique sur dent vitale peut être posée.

Anesthésie locale péri apicale (2 minutes).

Empreinte optique pré opératoire (3 minutes).

Préparation assistée par guidage (5 minutes) : réalisation d’une préparation guidée de type V-Prep pour assurer une stabilisation isostatique optimale de la future restauration vitro-céramique.

Empreinte optique de la préparation (2 minutes).

Modélisation en CFAO (5 minutes) : conception de la coiffe pour une céramique monolithique sur un logiciel de CAO.

Fig. 02 : modélisation de la restauration en CFAO directe.

Usinage et finitions (10 minutes) : usinage rapide de la restauration et application d’un glaçage par polissage miroir mécanique simple pour une meilleure intégration esthétique.

•  Assemblage par collage (10 minutes) : mordançage et pose de la couronne avec un composite résine adhésif.

Contrôle post-opératoire (3 minutes) : ajustement occlusal et vérification du point de contact pour assurer un confort masticatoire optimal.

Suivi à distance : vérification de la stabilité occlusale et contrôle par imagerie numérique après quelques semaines.

Fig. 03 : radio rétro-alvéolaire à 6 mois post-opératoire.

 

Résultat clinique

La restauration vitro-céramique teinte 2M2 par CFAO présente un ajustage précis, une esthétique naturelle et une fonction occlusale optimale. Le patient quitte le cabinet dans l’heure, satisfait d’avoir évité plusieurs rendez-vous et une temporisation prolongée.

Par souci de sécurité, un rendez-vous de suivi est planifié dans six mois pour contrôler la vitalité et la qualité de l’intégration parodontale de la restauration.

 

Fig. 04 : résultat en bouche à 18 mois de la pose de la restauration en CFAO directe sur la 35.

 

La séance unique CFAO/PAG

La CFAO en séance unique repose sur un flux de travail numérique optimisé, réduisant les étapes et améliorant la reproductibilité des traitements. Voici les étapes essentielles du protocole :

 

Phase 1 : préparation dentaire

La Préparation Assistée par Guidage (PAG) est une innovation majeure en dentisterie numérique, optimisant la géométrie de la préparation pour garantir un ajustement maîtrisé et une solidité optimisée des restaurations CFAO. Grâce à cette approche, le praticien suit des protocoles prédéfinis qui assurent une réduction minimale et contrôlée de la substance dentaire, tout en respectant la biomécanique occlusale.

Préparation par PAG : réalisation d’une préparation dentaire en suivant un protocole précis et standardisé, garantissant un axe d’insertion optimal et des parois aux conicités adaptées. La technique V-Prep est privilégiée pour maximiser la rétention et limiter la réduction tissulaire inutile.

 

Fig. 05 : exemples de différents types de Préparations Assistées par Guidage, dites PAG.

Fig. 06 : coupe de préparation PAG V-Prep sur une dent extraite. La forme de la V-Prep suit la forme de la chambre dentaire.

 

Empreinte optique pré opératoire : capture initiale de l’arcade dentaire via un scanner intra-oral haute précision, permettant une analyse occlusale dynamique et une planification optimale de la future restauration.

Empreinte optique de la préparation : prise d’empreinte en temps réel, assurant une détection des détails à 20 microns près. Cette approche élimine les erreurs liées aux empreintes conventionnelles et optimise le rendu final de la prothèse.

 

L’intégration de la PAG dans le protocole CFAO permet une meilleure standardisation des préparations, augmentant la prédictibilité clinique et réduisant les risques de défaillance des restaurations.

 

Phase 2 : modélisation numérique

La modélisation numérique représente une avancée majeure dans le domaine de la dentisterie moderne. Grâce aux technologies de Conception Assistée par Ordinateur (CAO), elle permet une planification précise des restaurations prothétiques. Cette phase repose sur des algorithmes avancés et l’intégration de bases de données anatomiques, garantissant un ajustement optimal.

 

L’empreinte pré opératoire est un avantage particulièrement utile, elle permet de garder en mémoire certains des critères essentiels de la dent : profil d’émergence, volume vestibule lingual, quelques zones restantes de type facettes d’abrasion occlusale… Tous ces points peuvent se révéler être des indices précieux pour la conception de la prothèse.

 

Ajustement occlusal et du volume prothétique : le praticien retrouve les limites de la préparation grâce à des fraises PAG parfaitement calibrées. Les réductions dentaires automatiquement controlées assurent la création de l’espace prothétique dont la précision permettra d’éviter toute surcharge occlusale. Les contacts inter-proximaux et occlusaux sont également affinés pour garantir un équilibre fonctionnel optimal.

 

Fig. 07 : fraises spéciales pour PAG et leur géométrie.

 

Génération automatique du design prothétique : à partir de données morphologiques et esthétiques, le logiciel de CAO propose une conception optimisée de la restauration. Il est capable de créer de toutes pièces une couronnes virtuelle ou de « recopier » la totalité ou certaines parties de la couronne clinique préexistante.

 

Des ajustements manuels sont ensuite possibles pour perfectionner la conception avant l’étape de fabrication (n’oublions pas que le patient reste sous nos yeux pendant la conception virtuelle, c’est un atout majeur en cas de doutes sur un point ou un autre).

 

Phase 3 : fabrication et assemblage

Usinage de la restauration en céramique monolithique.

Finitions, glaçage et préparation de l’intrado.

Assemblage par collage et ajustements finaux.

Suivi post-opératoire : conseils d’hygiène bucco-dentaire et vérification de l’intégration de la restauration après quelques semaines.

Validation de la stabilité occlusale et éventuels ajustements si nécessaires.

 

Avantages économiques de la séance unique CFAO

L’un des atouts majeurs de la CFAO en séance unique réside aussi dans ses avantages économiques, aussi bien pour les patients que pour les praticiens. En optimisant le temps de traitement et en réduisant les coûts liés aux matériaux et aux laboratoires externes, cette approche modernise la gestion des soins dentaires.
La fluidité des séances de CFAO directe, dès qu’elles sont maîtrisées, est telle que les plannings peuvent être modulés ou modifiés avec facilité. Ces protocoles donnent accès à des changements de stratégie sans conséquences désorganisatrices sur le déroulé des journées de soins.

 

Les avantages pour le praticien

Optimisation du temps clinique : la réduction du nombre de rendez-vous libère des créneaux supplémentaires, permettant d’augmenter le nombre de patients traités par jour.

Réduction des coûts de laboratoire : en usinant directement les prothèses au cabinet, les dépenses liées aux laboratoires externes sont considérablement réduites.

Diminution des coûts de stockage : la suppression des empreintes physiques et des modèles en plâtre permet d’optimiser l’espace et de limiter le gaspillage de matériaux.

Amélioration de la rentabilité : la CFAO directe garantit un retour sur investissement rapide en augmentant l’efficacité du cabinet et en réduisant les délais d’exécution.

 

Les avantages pour le patient

Moins de déplacements et de perte de temps : un seul rendez-vous est nécessaire, limitant l’impact sur l’emploi du temps des patients et réduisant les frais de transport.

Diminution du coût total des soins : l’élimination des étapes intermédiaires (empreintes physiques, provisoires, essayages multiples) permet de proposer des traitements plus abordables.

Réduction de l’inconfort et du stress : la séance unique supprime la nécessité de porter une prothèse provisoire, améliorant le confort du patient dès la pose.

 

Conclusion

La séance unique CFAO directe de 45 minutes, associée aux Préparations Assistées par Guidage (PAG), redéfinit la dentisterie restauratrice. Avec une approche clinique optimisée et des technologies de pointe, elle garantit un traitement de haute précision, réalisable en un seul rendez-vous.

L’intégration du numérique permet non seulement un gain de temps, mais également une amélioration considérable de la précision des ajustements occlusaux et des restaurations. L’avenir de la dentisterie s’oriente résolument vers une pratique où la planification assistée et la personnalisation des soins garantissent des résultats toujours plus fiables et performants.

 

Pour en savoir plus

Vous souhaitez maîtriser ce protocole en séance unique et intégrer les PAG à votre pratique ? Le parcours dentaire séance unique CFAO/PAG vous permet d’acquérir ces compétences grâce à une formation complète en 2 sessions, alliant théorie et pratique. Programme détaillé et inscription ici.

Le Symposium d’Odontologie Numérique se tiendra les 5 & 6 juin 2025 à Montpellier, un rendez-vous incontournable pour découvrir les dernières avancées en dentisterie numérique.
Le Dr Raynal animera plusieurs conférences, notamment sur les Préparations Assistées par Guidage (PAG) et la Séance Unique CFAO, des techniques qui transforment la pratique clinique au quotidien. Programme et inscriptions ici.

 

Références bibliographiques

H. Xia, P. Picart, S. Montresor, R. Guo, J.- C. Li, O. Yusuf Solieman, J.-C. Durand, M. FagesComportement mécanique de la reconstruction céramique occlusale CFAO évalué par holographie couleur numérique.
Matériaux dentaires, volume 34, numéro 8 ,août 2018, pages 1222-1234.

M. Fages, S. Corn, P. Slangen, J. Raynal, P. Ienny, K. Turzo, F. Cuisinier, J.-C. DurandCouronnes en vitrocéramique CFAO et dents postérieures fortement altérées : une étude à trois niveaux.
J Mater Sci Mater Med.19 août 2017 ; 28(10):145. doi: 10.1007/s10856-017-5948-x.

 


Cet article vous est proposé par CFAO CAD CAM.

Réhabilitation postérieure avec un composite universel

le 18-11-2024

Depuis plusieurs années, le traitement des restaurations postérieures par technique directe est largement décrit et codifié dans la littérature. Le composite est désormais le matériau de choix pour ces restaurations directes, ayant considérablement évolué tant sur le plan mécanique qu’esthétique.

 

Afin de simplifier l’utilisation pour les praticiens, les fabricants ont rationalisé le choix des teintes tout en conservant une esthétique satisfaisante. Plutôt que d’utiliser une quinzaine de seringues de composites de teintes variées, les composites sont aujourd’hui regroupés en teintes universelles capables de couvrir une gamme étendue de nuances. C’est notamment ce que propose l’Admira Fusion 5 (Voco) qui regroupe 5 teintes cluster différentes pour adapter la restauration au dégradé de la dent naturelle.

L’utilisation de ces composites en restauration directe sur les dents postérieures présente de nombreux avantages, particulièrement en termes de simplicité de mise en œuvre, de gain de temps et d’adaptation esthétique acceptable pour cette région moins visible. Ce composite et sa capacité à se fondre avec la teinte naturelle de la dent, permet une intégration visuelle suffisante, adaptée aux attentes esthétiques en secteur postérieur, sans nécessiter une stratification complexe.

 

D’un point de vue économique, ces composites de teinte « universelle » permettent de réduire le coût global des restaurations tout en simplifiant le choix de la teinte et en limitant le nombre de produits nécessaires.

 

Cas clinique

 

Patient de 18 ans, consultant pour un examen de contrôle, après examen clinique et radiologique. Il est diagnostiqué des lésions carieuses de classe I et II sur 25, 26 et 27 et décidé de procéder à une restauration directe avec le composite universel Admira Fusion 5 (Voco), idéal pour ce type de réhabilitation en secteur postérieur.

 

Situation initiale - Composite universelFig. 01 : situation initiale avec les lésions carieuses sur 25, 26 et 27.

 

La technique utilisée vise à simplifier le protocole tout en garantissant une esthétique et une durabilité satisfaisantes. Le choix du composite se justifie par sa capacité à s’adapter aux teintes naturelles des dents postérieures, offrant une transition harmonieuse et réduisant le temps de mise en œuvre.

 

Le traitement débute par une anesthésie locale et un isolement de la zone opératoire avec la digue dentaire.

 

Composite universel - Pose de la digueFig. 02 : mise en place du champ opératoire.

 

La préparation des cavités est réalisée en préservant un maximum de tissu dentaire sain, en nettoyant soigneusement les zones affectées.

 

Fig. 03 : fin du débridement carieux.

 

Un adhésif dit « universel » est utilisé en technique sélective sur l’émail, afin d’assurer une adhésion optimale du composite.

 

Fig. 04 : attaque à l’acide orthophosphorique des zones amélaires et mise en place de l’adhésif.

 

Le composite choisi est de teinte A2. L’insertion de celui-ci se fait par couches successives, pour limiter la contraction de polymérisation et optimiser l’adaptation marginale. Chaque couche est photopolymérisée selon le temps recommandé.

 

Composite universel Admira Fusion 5Fig. 05 : composite mis en place.

 

Après la restauration, un modelage anatomique est effectué pour recréer les reliefs cuspidiens et les points de contact avec les dents adjacentes. Des colorants similaires aux Final touch (Voco) sont ajoutés et polymérisés en fin de traitement.

 

Fig. 06 : mis en place des colorants type Final touch.

 

Le champ opératoire est déposé puis, l’occlusion est vérifiée. L’intégration des composites est optimale tout en ayant choisi une seule teinte.

 

Situation-finale-Composite
Fig. 07 :
dépose du champ opératoire et vue finale.

 

Le choix de la teinte d’un composite est toujours délicat, car le rendu final ne sera connu qu’à la fin de l’acte thérapeutique. Les composites dont les teintes ont été simplifiées (spectre plus large de teintes VITA) permettent de trouver plus qu’un compromis en termes d’esthétique puisque la teinte finale de la restauration est parfaitement intégrée à la dent et a permis aux praticiens un gain ergonomique.

 


 

Cet article vous est proposé par VOCO.
Pour en savoir plus sur l’Admira Fusion 5, lisez notre article.

 

Références bibliographiques

 

Santé ANdSdMedPd. – Le mercure des amalgames dentaires, Informations à l’attention des patients sur les amalgames dentaires.
ansm.sante.fr – Décembre 2014: 1-3.

A.L.N. RASKIN – Résines composites en technique directe : propriétés, intérêts et indications cliniques.
Cahiers de prothèse 2009: 148: 23-37.

A. Raskin, C. Ramel, T. Giraud – Les résines composites – Partie 1.
BMC n°1. 2018.

M. Denis, J.P. Attal – Dentisterie restauratrice adhésive : comment choisir son composite ?
Odontologie-Stomatologie 2013.

A. Salehi, C. Toledano – Du direct à l’indirect : comment définir l’indication ?
BMC 2019. Vol. 4.

Réhabilitation esthétique post-séjour de « tourisme dentaire »

le 04-11-2024

Le Dr Linda Martin nous présente le cas clinique d’une patiente souhaitant corriger l’esthétique de son sourire, refait 3 ans auparavant en Turquie lors d’un court séjour de « tourisme dentaire ».
Ce type de demandes devient de plus en plus fréquent, nous amenant à intervenir et ré-intervenir régulièrement dans de telles situations.

 

 

Bien que les avancées technologiques, notamment en matière de longévité des traitements grâce aux progrès de l’adhésion, soient impressionnantes, d’autres éléments demeurent cruciaux. L’analyse approfondie du cas, la prise en compte des attentes du patient et la collaboration étroite avec nos techniciens de laboratoire, dont l’expertise reste irremplaçable, sont essentiels à la réussite du traitement.
Le projet virtuel en 2D, puis en 3D, et sa validation en bouche par le patient nécessitent une attention minutieuse et un temps de réflexion qui ne peut être comprimé en un séjour « all-inclusive ».

 

esthétique du sourire, photographie de la situation initialeesthétique du sourire, radio post opératoireFig. 01 : photographie et radiographie de la situation initiale.

 

Fig. 02 : projet esthétique virtuel réalisé par le laboratoire Smile Breizh, à Plurien.

 

Réhabilitation esthétique, pose du mock-uppose du mock-upFig. 03 : pose du mock-up.

 

préparations contemporainesRéhabilitation esthétique, préparations contemporainesFig. 04 : préparations contemporaines.

 

photo des éléments postérieursFig. 05 : photo des éléments postérieurs.

 

essayage des pièces antérieures maxillaires et mandibulairesessayage des pièces antérieures maxillaires et mandibulairesFig. 06 : essayage des pièces antérieures maxillaires et mandibulaires.

 

Réhabilitation esthétique, facettes maxillaires réaliséesfacettes maxillaires réaliséesfacettes maxillaires réaliséesFig. 07 : facettes maxillaires réalisées par le laboratoire Smile Breizh, Katleen Andrieux.

 

situation initiale et situation finale du sourireFig. 08 : situation initiale et situation finale du sourire.

 

Réhabilitation esthétique, situation finale du souriresituation finale du souriresituation finale du sourireFig. 09 : situation finale du sourire.

 

Réhabilitation esthétique, relief des céramiquesFig. 10 : relief des céramiques.

 

Nos traitements esthétiques doivent avoir des préparations minimalement invasives en respectant le projet esthétique. C’est le projet wax-up (conventionnel ou numérique) qui guide nos préparations à travers le mock-up résine posée en bouche, une fois sa validation faite par le patient.

 


 

Cet article vous est proposé par le Dr Linda Martin.

La stamp technique étape par étape

le 22-01-2024

Qu’est-ce que la stamp technique ?

La stamp technique, dite « la technique du tampon », consiste à réaliser une empreinte au silicone transparent de la surface occlusale d’une dent cariée lorsque l’émail est peu atteint. Il est préférable de réaliser cet acte sous champ opératoire.

Lors de l’enregistrement de la surface occlusale, il est judicieux de disposer un microbrush dans le cœur du silicone transparent pour pouvoir le plaquer en fin de restauration. Il est important de lui donner une orientation, car le tampon réalisé sera de forme ronde ou carrée.

 

 

L’éviction carieuse

L’éviction carieuse commence par une fraise boule diamantée de petit diamètre sur contre-angle bague rouge ou turbine pour pénétrer la carie, puis elle se poursuit avec une fraise boule tungstène sur contre-angle bague bleue pour préserver le tissu sain.

La restauration commence par l’application de l’adhésif universel, le Beautibond Xtreme (Shofu), avec ou sans mordançage préalable. Les excès d’adhésif sont éliminés par soufflette. Il est photopolymérisé 10 secondes.

Le choix pour la restauration se porte sur un composite bulk, le Beautifil Bulk (Shofu), pour combler les contre-dépouilles et limiter les contractions de prise. Il s’applique sans stratification puis foulé et polymérisé en un seul temps de 20 secondes.

Lors de la stamp technique, la cavité n’est pas foulée jusqu’à la surface occlusale. En effet, un second composite bulk, fluide cette fois, le Beautifil Bulk Flowable (Shofu), est déposé à la surface pour restaurer la partie émail. Le stamp est disposé dans la même position qu’au début de séance aisément grâce au microbrush. La photopolymérisation traverse le stamp, d’où l’intérêt de le réaliser en silicone transparent.

Au retrait du stamp, les excès de composite fluide partent facilement à l’excavateur. Le soin peut être poli. L’occlusion est contrôlée mais les réglages sont à l’évidence quasi inexistants.

 

Vous avez manqué les vidéos précédentes ? Retrouvez-les dès maintenant en libre d’accès sur Dentalespace :

Pose de facettes sur les incisives centrales
Préparation et collage d’un overlay en chairside
Réfection d’une facette unitaire : préparation et empreinte

 


 

Cette vidéo vous est proposée par Dexter.

dexter

Préparation et collage d’un overlay en chairside

le 05-09-2023

Présentation du cas

La patiente présente une reprise de carie sous amalgame de 36.
Lors d’une même séance nous réaliserons :
L’élimination de cet amalgame sous champ opératoire.
Le curetage de la dentine infectée.
La reconstitution du cœur dentinaire (Build-up).
La préparation pour une restauration de type overlay grâce au fraisier Breizhtetic n°1 de Dexter.
L’empreinte sous digue.
La conception et l’usinage assistés par ordinateur d’un matériau hybride.
Le collage du block Shofu sous le même champ opératoire.

 

 

L’empreinte optique

La caméra Primescan™ de Denstply Sirona réalise l’empreinte de l’arcade antagoniste puis l’empreinte des arcades en occlusion en vue vestibulaire. L’empreinte de l’arcade concernée par la restauration ne sera réalisée qu’après la pose du champ opératoire et la fin de la préparation. L’intelligence artificielle peut retirer des informations pourtant importantes lors du découpage. C’est pourquoi, il est préférable de le réaliser sur l’empreinte d’occlusion plutôt que sur l’empreinte de l’arcade de la restauration.

 

Pose protocolaire de la digue

La pose du champ opératoire nécessite de respecter chronologiquement des étapes clés :
Vérification du passage du fil dentaire entre les dents.
Validation du choix du crampon qui prend appui sur la dent grâce à 4 points.
Localisation de la position des perforations sur la digue en fonction des dents à isoler. Il faut au minimum une dent en distal et deux dents en mésial de façon à positionner une digue plurale assez étendue, idéale pour l’empreinte.
Mise en place de la digue sur l’anneau, technique dite « parachute ».
Passage d’un fil dentaire épais pour pousser la digue dans les espaces interdentaires sous le point de contact. Il est conseillé de le plier avant le second passage puis de le glisser évitant ainsi un cisaillement de la digue.
Pose des doubles ligatures. Le cadre permet ensuite de les coincer.

 

Nettoyage de la dent

Avant toute décision thérapeutique de restauration ou de préparation de la dent nous devons observer le tissu sain à conserver. Une fois les anciennes restaurations retirées, nous observons du tissus carieux, des colorations métalliques et une fêlure mésio-distale.
La dentine infectée est curetée à l’aide d’une fraise boule tungstène sur un contre-angle bague bleue pour permettre de conserver la dentine affectée. La fêlure et le tissu dentinaire seront sablés à l’alumine 27 µ de façon à nettoyer au maximum la fêlure et à augmenter physiquement la surface de collage.

L’acide orthophosphorique à 35 % mordance la dentine pendant 15 secondes augmentant cette fois chimiquement la surface de collage. Il sera rincé abondamment puis la dentine sera séchée légèrement. Une boulette de coton imprégnée de chlorhexidine aqueuse est déposée pendant 30 secondes dans la cavité. L’humidité du coton sera retirée en maintenant la boulette pour que la dentine soit sèche mais non asséchée.

 

Le Scellement Dentinaire Immédiat (IDS)

L’adhésif universel BeautiBond Xtreme est frotté pendant 20 secondes sur la dentine. Ensuite, il est soufflé doucement puis vigoureusement avant d’être photopolymérisé 10 secondes. Un voile de composite injectable très fluide, le Beautifil Flow Plus F03, est étalé en fine épaisseur sur toute la dentine puis photopolymérisé. Tous les tubuli dentaires sont désormais scellés.
Un cœur dentinaire (le Build-up) est réalisé au composite pour restaurer toute la portion dentinaire. Cette étape permet de réaliser une préparation biomimétique : le composite remplace la dentine car il est le plus proche de ses propriétés mécaniques. De plus, réaliser le cœur dentinaire au préalable permet d’être moins délabrant pendant la suite des étapes de préparations.

 

Préparation pour un overlay

La fraise à pénétration contrôlée de 1,5 mm guide la préparation homothétique de la face occlusale sur les cuspides vestibulaires et les cuspides linguales. Elle possède une bague verte pour 1,5 mm. Si nous avions utilisé du disilicate de lithium pour la restauration, nous aurions utilisé la fraise bague jaune qui travaille sur 2 mm puisque, selon le fabricant, ceci est le minimum d’épaisseur du matériau.

La fraise congé bague verte, positionnée horizontalement, vient relier les repères réalisés en suivant les formes naturelles occlusales de la dent. La préparation ne doit jamais s’arrêter au niveau du point de contact pour éviter : les problèmes de déchirure d’empreinte en technique conventionnelle, la difficulté pour le laboratoire d’isoler les dents sur les modèles et de réaliser l’overlay, la complexité de glisser la digue pour le collage et surtout la grande difficulté pour retirer les excès de colle.

 

La fraise flamme prépare la face mésiale en passant sous le point de contact. La fraise de préparation cavitaire inlay-onlay avec marquage laser permet de réaliser un slot en distal. Une fraise à bevel prépare le biseau externe ovale sur la face vestibulaire et sur la face linguale.
Une fraise bague rouge vient adoucir la préparation et commence également à la polir. Le polissage de toute la préparation sera achevé au polissoir à composite.

 

Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO)

Sous digue, nous réalisons l’empreinte de l’arcade à l’aide de la caméra Primescan™ de Dentsply Sirona. L’enregistrement des faces proximales des dents adjacentes à la dent préparée est primordial. Pour faciliter le matching avec les données occlusales, il est parfois nécessaire de découper la portion digue de l’empreinte. Le matching de l’occlusion peut aussi être établi manuellement. Il est également important de bien contrôler la position du modèle dans les trois positions de l’espace. Les limites de préparation sont déterminées à l’aide de la fonction lasso. Plus nos limites de préparation seront précises et faciles à identifier en bouche, plus l’algorithme de reconnaissance des limites sera précis et efficace. 

Le logiciel calcule ensuite la morphologie idéale que nous pouvons corriger et adapter. Les points de contact proximaux sont à vérifier. Dans le module de fabrication, il faut toujours vérifier que l’attache n’est située ni sur les faces proximales, ni sur une limite.
Un block Shofu est choisi de teinte A2 pour l’usinage. Ce bloc est installé dans l’usineuse MCXL. Le clic du tournevis nous assure de sa position correcte et l’usinage peut commencer. Après une dizaine de minutes, l’overlay est prêt.

 

Collage de l’overlay

La préparation de l’overlay consiste tout d’abord à couper l’attache à la fraise bague rouge. Puis, le HC Primer de Shofu est appliqué sur l’intrados préalablement sablé à l’alumine 50 µ. Il sera soufflé avant le collage. Notons que l’adhésif BeautiBond Xtreme aurait pu servir de primer, simplifiant le protocole en réduisant le nombre de flacons.

La préparation est également sablée à l’alumine 50 µ et l’acide orthophosphorique est appliqué sur la préparation pendant 30 secondes puis rincé abondamment. L’adhésif BeautiBond Xtreme est frotté vigoureusement sur toute la surface de préparation pendant 20 secondes, il est ensuite soufflé fortement. Avant de le photopolymériser, des bandelettes de Téflon sont apposées sur les dents adjacentes.
Nous avons choisi pour le collage le composite injectable Beautifil Flow Plus F00 pour ses propriétés physiques qui permettront un retrait facile des excès au pinceau sans qu’il ne coule, un polissage doux et une pérennité du joint. L’élément est photopolymérisé sous gel abondant de glycérine. La photopolymérisation doit durer plus d’une minute.

 

Polissage du joint et finitions

Le joint est le maillon faible dans le triptyque « dent-colle-overlay ». Il doit donc recevoir un polissage méthodique pour bien vieillir et ne pas se creuser dans le temps. Le joint de colle est tout d’abord poli à la fraise tungstène One-step polissage-lustrage puis les polissoirs Super-Snap vont permettre de polir le joint de colle et de rendre brillant l’overlay. L’ordre d’utilisation de ces polissoirs est noir, violet, vert puis rose. Ce dernier va réellement donner une brillance nacrée au block Shofu. La fraise d’Arkansas sera utilisée avant de passer toute la préparation à la pâte diamantée à l’aide d’une brossette.

La lame 12 permet de contrôler l’absence d’excès en proximal et de faciliter le retrait des ligatures laissées longues volontairement. Une fois la digue enlevée, l’occlusion et les points de contact proximaux sont contrôlés.

Retrouvez les 2 autres vidéos cliniques du Dr Linda Martin en collaboration avec Dexter :
Réfection d’une facette unitaire : préparation et empreinte
Pose de facettes sur les incisives centrales

 


 

Cette vidéo vous est proposée par Dexter.

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Les avancées en dentisterie adhésive

le 07-06-2023

Une multitude d’adhésifs universels nous sont proposés sur le marché. Le changement d’un produit au cabinet n’est par conséquent pas une décision facile à prendre. Mais il se trouve qu’il existe des choix à faire selon le cas à traiter.

Chaque cas en dentisterie adhésive nécessite une réflexion et une compréhension approfondie de ce que nous faisons et des produits que nous utilisons. Il est donc essentiel de savoir comment ces produits fonctionnent et pourquoi nous les utilisons. Avoir recours à une technique sans réflexion n’est pas constructif.

Pour illustrer cela, voici les raisons qui nous conduisent à passer au système adhésif G2-BOND Universal à travers un cas clinique.

 

Étude de cas clinique

Une femme âgée de 50 ans, ayant déjà subi plusieurs traitements dentaires, nécessite un traitement endodontique. D’autre part, bien que des implants aient été placés en 36 et 37, les couronnes n’ont jamais été posées, ce qui entraîne une égression des molaires antagonistes.

La 27 a une restauration provisoire depuis un an, selon les informations communiquées par la patiente.

 

fig-01-dentisterie-adhésiveFig. 01 : situation initiale, restauration provisoire sur la 27.

 

Après la mise en place de la digue, l’exposition de la pulpe est inévitable après un curetage minutieux.

 

Un traitement endodontique est effectué. La profondeur de la carie du côté mésial nécessite une remontée de la marge mésiale par reconstruction pré-endodontique (réalisée au moyen d’EQUIA Forte, GC)(1-4).

 

fig-02-dentisterie-adhésive
Fig. 02 : pulpe exposée après curetage minutieux.

 

fig-03-dentisterie-adhésive
Fig. 03 : radiographie post-opératoire.

 

fig-04-dentisterie-adhésive
Fig. 04 :
remontée de la limite marginale profonde et traitement endodontique par le Dr. Paul Marchal.

 

Le bridge provisoire à mettre sur les implants aux sites 36 et 37 est conçu à partir d’un wax-up. Ce bridge a pour but de rétablir une courbe d’occlusion idéale.

La dent traitée a une remontée de marge parfaitement scellée, mais son profil d’émergence mésial est plutôt plat. Pour corriger cela, il est décidé d’utiliser un système à double matrice lors de la restauration définitive de la dent. Lors de l’isolation du champ opératoire, quatre dents sont systématiquement exposées à travers la digue pour obtenir un champ opératoire bien dégagé.

La restauration provisoire de la 26, initialement déposée pour un meilleur accès durant le soin, est remise en place avant la prise d’empreinte.

 

La limite marginale profonde initiale étant parfaitement scellée, on décide de ne pas retirer complètement l’EQUIA Forte et d’insérer la restauration par-dessus(5). Cette option est choisie grâce à la résistance à la compression de l’EQUIA Forte(6).

 

Après un mordançage de la surface à l’acide phosphorique (15 secondes de mordançage et rinçage) une couche de G2-BOND Universal « 1-PRIMER » est appliquée. Un séchage sous une pression d’air de 10 secondes permet d’éliminer l’eau résiduelle de cette couche hydrophile. Ensuite, on applique G2-BOND Universal « 2-BOND » par un soufflage doux à l’air de façon à obtenir une bonne couche hydrophobe après photopolymérisation.

 

La partie mésiale de la restauration est reconstituée avec un matériau composite (Essentia, GC, Light Enamel). Une couche de G-ænial Universal Injectable est placée en amont au fond de la cavité pour créer un joint de marginal.

Avant de procéder à la reconstruction du moignon, il est recommandé de suffisamment réduire la hauteur de la dent, étant donné que le moignon renforcé avec EverX Flow(7) doit être recouvert d’un composite.

 

fig-05-dentisterie-adhésiveFig. 05 : restauration directe.

 

fig-06-dentisterie-adhésiveFig. 06 : rose – système de collage universel en deux étapes ; bleu – composite renforcé ; vert – composite.

 

La réalisation d’une restauration partielle recouvrant complètement la dent est nécessaire pour 3 raisons :
La largeur de la cavité
La correction de l’égression
L’augmentation de la résistance mécanique de la dent en raison des éléments antagonistes sur les implants.

 

La préparation de la dent étant plate et non rétentive, il est nécessaire d’utiliser un protocole adhésif pour assurer une adhérence optimale(8).

La restauration a des limites marginales entièrement en émail, à l’exception du bord mésial préalablement réhaussé. Cette approche est conservatrice et permet de préserver une grande partie de la dent, favorisant ainsi l’économie tissulaire.

 

Il est courant de penser qu’une dent qui a subi une pulpectomie est plus fragile qu’une dent à pulpe saine. Cependant, la diminution de la résistance à la flexion qui en découle n’est que de 6 %. La principale cause de l’affaiblissement est donc la perte de tissulaire(9-10).

 

La limite marginale est lissée en fin de préparation avec une fraise à grains fins (bague rouge) ; l’utilisation des pierres Arkansas blanches peut aussi être envisagée.

 

fig-07-dentisterie-adhésive
Fig. 07 : surface plate et non rétentive après préparation.

 

Après transmission de l’empreinte numérique au laboratoire de prothèse et la prise d’empreinte du projet prothétique, une restauration provisoire en bis-GMA est produite. Cette dernière n’est pas entièrement collée, mais simplement stabilisée par l’application de deux points de composite fluide sur l’émail palatin et vestibulaire.

À l’essayage, une vérification de l’ajustement de l’overlay en disilicate de lithium est fait au niveau des contacts proximaux et occlusaux. Pour cela, une digue est posée avec un crampon sur la dent 27, puis quatre dents sont exposées pour permettre une meilleure accessibilité. Pour une isolation parfaite, une mise en place d’une digue liquide autour de la préparation coronaire est recommandée. 

Avant le collage, la restauration provisoire de la dent 26 est retirée pour faciliter l’accès au bord proximal, et la surface de préparation est nettoyée en utilisant un polissage à l’air avec une poudre de phosphosilicate de calcium et de sodium (AquaCare Sylc, Velopex).

 

fig-08-dentisterie-adhésive
Fig. 08 : overlay en disilicate de lithium.

 

fig-09-dentisterie-adhésiveFig. 09 : un champ opératoire dégagé facilite la mise en œuvre du protocole adhésif.

Vidéo étape par étape : conditionnement de l’Initial LiSi Press.

 

Avant le collage, on effectue un rinçage et un séchage soigneux de la préparation, ainsi qu’un nettoyage aux ultrasons suivi d’un séchage de l’overlay.

Le bord de la surface intérieure de la restauration est examiné afin de confirmer qu’il ne présente aucune souillure. Si des marques ou taches sont constatées, elles doivent être enlevées à l’aide d’un sablage avec des particules d’Al2O3 de 50 μm pour éviter de compromettre l’adhésion à la dent.

 

Après un mordançage de l’intrados à l’acide fluorhydrique pendant 20 secondes, les traces éventuelles de sels métalliques sont éliminées à l’acide phosphorique appliqué pendant 2,5 minutes(11-12).

Le G-Multi PRIMER , qui inclut du silane, est appliqué délicatement à l’aide d’un pinceau sans frotter, puis laissé sur place pendant une minute (certains recommandent de chauffer le silane avec un sèche-cheveux)(12). Après cette étape, la restauration est prête à être collée.

Un rinçage et séchage rigoureux après un mordançage (30 secondes) de la surface préparée sont primordiaux. L’application de G2-BOND Universal suit le protocole décrit précédemment.

 

fig-10-dentisterie-adhésiveFig. 10 : mordançage à l’acide phosphorique (technique de « mordançage et rinçage »).

 

fig-11-dentisterie-adhésiveFig. 11 : application de 1-PRIMER.

 

fig-12-dentisterie-AdhésifFig. 12 : application de G2-BOND.

Vidéo étape par étape : application de l’Adhésif G2-BOND Universal.

 

L’Adhésif G2-BOND Universal présente l’avantage de faciliter la transition entre les propriétés hydrophiles de la dentine et les propriétés hydrophobes de la résine. Une caractéristique intéressante de G2-BOND « 1-PRIMER » est qu’il ne contient pas de HEMA, ce qui permet une élimination plus efficace de l’eau à l’interface.

Le photo-initiateur présent dans le primer, offre un autre avantage en assurant une polymérisation plus efficace des couches profondes de l’interface. Cela est dû à la capacité du photo-initiateur à réagir avec la lumière, ce qui déclenche la réaction de polymérisation et assure une adhésion plus solide et durable.

 

Tout comme le primer, le « 2-BOND » est exempt de HEMA ainsi que de MDP avec une faible teneur en solvants. On note aussi que cet adhésif est intrinsèquement hydrophobe.
L’adhésif polymérisé (PRIMER + BOND) est naturellement hydrophobe, ce qui réduit considérablement le risque d’hydrolyse. Celle-ci peut affecter la durabilité de la couche adhésive. Cependant, grâce à sa nature hydrophobe, il offre offre une résistance accrue à l’eau et une meilleure durabilité à long terme(13).

 

L’application en deux étapes de cet adhésif présente également des avantages en termes de stabilité et d’efficacité du produit. En effet, les systèmes adhésifs universels à une seule solution peuvent être moins stables dans le temps. Avec une application en deux étapes, les composants de l’adhésif sont séparés jusqu’à l’utilisation, ce qui garantit une meilleure stabilité et efficacité du produit.

 

Après l’application des deux couches d’adhésif, une polymérisation est faite avec la lampe D-Light Pro.
Il convient de souligner que les performances de la lampe à polymériser doivent être régulièrement testées au cabinet dentaire pour s’assurer que l’intensité lumineuse est suffisante. En effet, si l’intensité lumineuse est trop faible, l’adhésif peut ne pas être entièrement polymérisé, ce qui réduit la force de liaison. Il est donc recommandé de disposer d’un dispositif de test dans votre cabinet pour vérifier régulièrement l’intensité de votre lampe à polymériser(14).

 

Le cas décrit a impliqué l’utilisation de G-ænial Universal Injectable pour l’assemblage. Le composite est appliqué sur la surface de l’intrados de la restauration et, dans une moindre mesure, sur la préparation elle-même. Cependant, la mise en place d’un overlay mal ajusté sur des préparations plates non-rétentives peut poser des difficultés en raison du risque de glissement de l’élément.

 

fig-13-dentisterie-AdhésifFig. 13 : application de G-ænial Universal Injectable sur l’intrados de la restauration et dans une moindre mesure sur la préparation elle-même.

 

fig-14-dentisterie-AdhésifFig. 14 : mise en place de la restauration en disilicate de lithium.

Vidéo étape par étape : assemblage avec G-ænial Universal Injectable.

 

La sonde, la micro-brosse et un pinceau plat sont utilisés pour enlever l’excès de composite après l’application sur la restauration et la préparation. Il est préférable de laisser plus d’agent de collage plutôt que de ne pas en avoir assez. Ensuite, la limite marginale est photopolymérisée de chaque côté pendant une minute, puis un gel de glycérine est appliqué avant la polymérisation finale pour éviter la formation d’une couche d’inhibition de l’oxygène et la décoloration associée.

 

fig-15-dentisterie-adhésifFig. 15 : élimination des excès.

 

fig-16-dentisterie-adhésifFig. 16 : polymérisation finale à travers un gel de glycérine.

 

Une lame de bistouri et des pointes de polissage sont utilisées pour la finition des bords.

 

fig-17-dentisterie-adhésifFig. 17 : finition des limites marginales à l’aide d’une lame de bistouri de taille 4.

Vidéo étape par étape : finition des limites après assemblage.

 

Il est généralement recommandé de réaliser une radiographie afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’excès de matériau de collage au niveau interproximal. Si un excès est présent, il est préférable de l’éliminer en utilisant une bande métallique dotée d’une partie lisse qui peut être insérée facilement au niveau du point de contact. Après l’application de la technique, l’overlay collé est ajusté parfaitement à la dent, sans débris sur les limites marginales.

 

fig-18-dentisterie-adhésif
Fig. 18 : radiographie après collage de l’onlay, une bonne adaptation marginale et absence d’excès de matériau de collage.

 

fig-19-dentisterie-adhésif
Fig 19 : résultat clinique après le collage.

 

Conclusion 

Aucun décollement ni sensibilité postopératoire sont constatés après un an d’utilisation de G2-BOND au cabinet dentaire, que ce soit pour des dents pulpées ou dépulpées. Ceci est constaté tant pour les procédures en trois étapes que pour les Scellements Dentinaires Immédiats (IDS).

Ce produit adhésif montre de nombreux avantages très prometteurs et les premières études montrent des résultats impressionnants qui rivalisent avec les normes actuelles de référence.

 

Quand et pourquoi utiliser un adhésif 2 temps plutôt qu’un adhésif universel en une seule étape ? Faites le bon choix et trouvez l’adhésif idéal !

 

Remerciements

« Le tout est plus grand que la somme de ses parties. » L’auteur exprime sa gratitude envers MDT Gilles Philip pour son travail technique méticuleux.

 

Références bibliographiques

(1) Magne P., Spreafico R. – Deep margin elevation: a paradigm shift.
Am J Esthet Dent 2012;2:86–96.

(2) Juloski J., Köken S., Ferrari M. – Cervical Margin Relocation in indirect adhesive restorations: A literature review.
J Prosthodont Res. 2018 Jul;62(3):273-280.

(3) Ferrari M., Koken S., Grandini S., Ferrari Cagidiaco E., Joda T., Discepoli N. – Influence of cervical margin relocation (CMR) on periodontal health: 12-month results of a controlled trial.
J Dent 2018 Feb;69:70-76.

(4) Bresser RA., Gerdolle D., van den Heijkant IA., Sluiter-Pouwels LMA., Cune MS., Gresnigt MMM. – Up to 12 years clinical evaluation of 197 partial indirect restorations with deep margin elevation in the posterior region.
J Dent 2019; 91:103227.

(5) Francois P., Vennat E., Le Goff S., Ruscassier N., Attal J-P., Dursun E. – Shear bond strength and interface analysis between a resin composite and a recent high-viscous glass ionomer cement bonded with various adhesive systems.
Clin Oral Investig 2019;23(6):2599-2608.

(6) Menezes-Silva R., Medeiros Bertol de Oliveira B., Rodrigues Magalhães AP., Saraiva Bueno L., Sanches Borges AF., Luciano Baesso M., Fidela de Lima Navarro M., Nicholson JW., Sidhu S., Corrêa Pascotto R. – Correlation between mechanical properties and stabilization time of chemical bonds in glass-ionomer cements.
Braz Oral Res 2020;5(34):e053.

(7) Soares LM., Razaghy M., Magne P. – Optimization of large MOD restorations: Composite resin inlays vs. short fiberreinforced direct restorations.
Dent Mater 2018;34(4):587-597.

(8) Politano G., Van Meerbeek B., Peumans M. – Nonretentive bonded ceramic partial crowns: concept and simplified protocol for long-lasting dental restorations.
J Adhes Dent 2018;20(6):495-510.

(9) Reeh ES., Messer HH., Douglas WH. – Reduction in tooth stiffness as a result of endodontic and restorative procedures.
J Endod 1989 Nov;15(11):512-6.

(10) Dietschi D., Duc O., Krejci I., Sadan A. – Biomechanical considerations for the restoration of endodontically treated teeth: a systematic review of the literature – Part 1. Composition and micro- and macrostructure alterations.
Quintessence Int 2007;38(9):733-43.

(11) Laserre JF. – Fusion : L’art et la nature dans les restaurations céramiques.
Quintessence Publishing France, 2021.

(12) Magne P., Belser UC. – Biomimetic restorative dentistry.
Quintessence Publishing, 2022.

(13) Van Meerbeek B., Yoshihara K., Van Landuyt K., Yoshida Y., Peumans M. – From Buonocore’s pioneering acid-etch technique to self-adhering restoratives. a status perspective of rapidly advancing dental adhesive technology.
J Adhes Dent 2020;22(1):7-34.

(14) Pelissier B., Ceinos R., Beolchi R., Tramini P., Huang A. – Pourquoi accorder une grande
attention au choix de sa lampe à photopolymeriser?
Clinic 2021;42(399):9-14.

 


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La prothèse complète numérique par impression 3D

le 10-05-2023

À l’heure de l’implantologie, la prothèse complète était annoncée comme une discipline qui devait disparaître au profit des solutions fixes. La réalité est toute autre : en effet cette étape reste nécessaire dans un certain nombre de situations cliniques comme moyen de temporisation ou alternative à l’implant lorsque celui-ci n’est pas réalisable. Dans un de ses rapports, l’OMS estime que d’ici 2030, les édentés totaux représenteront 30% de la population mondiale.

L’absence complète de dents sur 1 ou les 2 arcades, présente une réelle situation de handicap pour nos patients. Que ce soit au niveau fonctionnel (mastication et phonation) ou au niveau esthétique (propulsion de la mandibule et effondrement de l’étage inférieur de la face, absence de dents visibles), les conséquences entraînent souvent un mal être social profond.

 

 

Ces dernières années, la prothèse complète a été modernisée avec l’arrivée des techniques de production par CFAO. De plus, les industriels ont fait évoluer les algorithmes des scanners intra-oraux afin de permettre de scanner les muqueuses et de copier une prothèse existante. Ces techniques innovantes ont donné à la prothèse complète une nouvelle vision des traitements autorisant ainsi la copie des données intéressantes (occlusion, forme des dents, base prothétique) et l’enregistrement des éléments corrigés.

Nous allons, autour d’un cas, montrer les avantages proposés par l’impression 3D.

 

Situation initiale

Un patient de 60 ans consulte à la suite des fractures répétées de sa prothèse maxillaire. À l’examen clinique, nous notons que l’occlusion est valide et que la prothèse présente des dents ajustées en antérieur, ce qui crée une fragilité mécanique de la structure. La base est stable et l’adaptation est bonne. Au cours de l’entretien clinique, le patient évoque aussi la longueur de ses dents, trop importante à son goût.

 

situation initiale-impression 3D
Fig. 01 : situation initiale.

prothèse complète maxillaire-impression 3D
Fig. 02 : prothèse complète maxillaire.

 

Les modifications à apporter sont minimes pour créer un confort équivalent ainsi qu’une résistance plus importante de la prothèse et modifier l’esthétique en accord avec les souhaits du patient. Nous décidons d’effectuer un comblement de la partie manquante antérieure à l’aide d’une feuille de cire. Cette cire est plaquée sur les surfaces muqueuses et sculptée au niveau de la face vestibulaire.

 

mise en place de la cire-Impression 3D
Fig. 03 : mise en place de la cire pour aménager le volet vestibulaire.

 

 

Numérisation et création de la maquette 

L’ensemble est ensuite scanné à l’aide d’un scanner intra-oral (3Shape Trios 5). De cette façon, nous n’avons pas besoin de priver le patient de sa prothèse et nous enregistrons en un seul temps l’anatomie, l’occlusion et les rapports intermaxillaires.

 

empreinte optique de la PAC modifiée et de l’arcade antagoniste-impression 3D
Fig. 04 : empreinte optique de la PAC modifiée et de l’arcade antagoniste.

Nous reprenons l’ensemble des éléments sur le logiciel de conception pour affiner le dessin de la future prothèse. Ce projet va être considéré comme un porte-empreinte pour la réalisation d’une empreinte anatomo-fonctionelle et comme une maquette d’occlusion pour valider la pertinence de nos enregistrements numériques. Et ce, dans le but de valider l’esthétique de la future prothèse au niveau de la forme des dents et du soutien des lèvres.

 


Fig. 05 : prothèse complète et le projet prothétique imprimé.

 

Lors de notre essayage, la stabilité et l’ajustage de la maquette sont contrôlées en statique et en dynamique. Une vérification de l’intrados est aussi effectuée à l’aide d’un silicone de viscosité light en réalisant les mouvements anatomo-fonctionnels. Quelques surextensions sont corrigées au niveau antérieur (là où nous avons ajouté un peu de cire). La maquette est ainsi validée sans autre correction. Elle est numérisée avec notre scanner intra-oral pour que la prothèse soit finalisée sur le logiciel de conception.

 

essayages et réglages de la maquette imprimée-impression 3D
Fig. 06 : essayages et réglages de la maquette imprimée.

 

Conception et impression de la prothèse

Dans le logiciel, nous commençons par individualiser les dents de la base. Plusieurs options s’offrent à nous : un bloc de l’arcade, les 2 secteurs, l’antérieur et les parties postérieures. Nous allons ensuite affiner les morphologies au niveau esthétique, tout en conservant les rapports d’occlusions qui sont validés.

 

individualisation des dents-impression 3D
Fig. 07 : individualisation des dents.

 

Nous travaillons ensuite la morphologie de la base. Là encore, les volumes sont modelés pour simuler au mieux l’anatomie des racines dentaires, les concavités et la bosse canine.

Nous appliquons ensuite un effet qui permet de reproduire le granité de la gencive. L’ensemble du dessin est réalisé et peut être repris à volonté. Nous pourrions même proposer le rendu au patient avant de valider la conception finale.

 

animation de la fausse gencive-impression 3D
Fig. 08 : animation de la fausse gencive.

 

Une fois la modélisation effectuée, les fichiers sont sauvegardés au format STL, un format de fichier ouvert, d’un côté le fichier pour la base, de l’autres 3 fichiers pour les dents (1 antérieur et 2 postérieurs).

 

fichiers STL des dents et de la base prothétique-impression 3D
Fig. 09 : fichiers STL des dents et de la base prothétique.

 

Nous chargeons le fichier 3D de la base sur le logiciel de placement de l’imprimante 3D (Formlabs Preform). Nous déterminons quel sera le type de résine d’impression selon la pièce à imprimer et la teinte associée. Les résines utilisées sont normées en Classe IIa (longue durée) et ont obtenues le marquage CE conformément aux règles concernant les dispositifs médicaux européens.

Nous orientons ensuite l’objet selon les recommandations du fabricant (les dents parallèles à la plateforme d’impression, la base angulée à 80°).

 

 

Fig. 10 : orientation des fichiers pour impression 3D.

 

Le logiciel va autogénérer la base et les supports d’impression. Un contrôle de leurs positions est nécessaire afin de s’assurer qu’ils ne risquent pas de se trouver dans des zones d’intérêt (comme l’intrados ou un point d’occlusion). Ces derniers permettent aux différentes couches de s’imprimer sans déformation et sans erreur. Le logiciel nous informe aussi lorsque des zones sont insuffisamment soutenues.

Tous ces indications rendent le système d’impression fiable et reproductible et garantissent un taux de succès proche des 100%.

 


Fig. 11impression de la base.

 

 

Assemblage et photopolymérisation de la prothèse

Une fois les pièces imprimées, elles vont être post-traitées pour être assemblées. Cela se fait en 2 temps.

Nous allons d’abord éliminer les excès de résine non polymérisée lors d’une première étape de lavage des pièces dans de l’alcool isopropylique à 99,9% pendant 10 minutes. Puis nous supprimons les supports et réalisons un deuxième lavage.

 


Fig. 12 : nettoyage des pièces.

 

À l’issu de cette étape, nous assemblons les dents à la base en utilisant comme liant de la résine de la base rose (sous forme liquide), que nous polymérisons à l’aide de notre lampe à photopolymériser.

 

prothèse complète assemblée-impression 3D
Fig. 13 : prothèse complète assemblée.

 

Une fois les éléments assemblés, nous passons à la troisième étape du post-traitement : la photopolymérisation de la prothèse à 360° dans l’enceinte de polymérisation. L’immersion dans un bain de glycérine améliore le taux de conversion, selon les recommandations du fabricant. L’énergie dégagée par les LEDs va entraîner une élévation de la température, éléments qui améliorent les propriétés mécaniques du matériau.

 


Fig. 14polymérisation.

 

La prothèse pourrait juste être polie et mise en bouche mais nous souhaitons animer un peu les dents et la base. Pour cela nous conditionnont les surfaces avec un sablage à l’alumine 50 microns et l’application d’un primer universel (GC multi-primer), puis nous maquillons les surfaces à l’aide d’un produit photopolymérisable (GC Optiglaze).

 


Fig. 15 : prothèse complète maquillée.

 

 

L’essayage

Phase de mise en place de la prothèse : séance au cours de laquelle intrados et occlusion sont controlés. Ces étapes sont assez rapides, l’ensemble des éléments ayant pu être validés lors de l’essayage.

 

essayage de la prothèse-impression 3D
Fig. 16 essayage de la prothèse.

 

Le patient revient pour un contrôle à 15 jours, ce qui permet de valider son ressenti vis-à-vis de la nouvelle prothèse et d’effectuer d’éventuelles corrections.

 


Fig. 17 contrôle à 15 jours.

 

 

Conclusion

La prothèse complète traitée en technique de CFAO, propose aujourd’hui de nombreux avantages pour nos patients. La conservation à l’identique d’éléments et la possibilité de corriger les défauts des anciennes prothèses donne un moyen d’accélérer les traitements et de conserver le confort ainsi que les habitudes de nos patients.
La prothèse se renouvelle grâce aux logiciels de modélisation qui offrent un niveau de personnalisation très accessible et intéressant.

D’autre part, les technologies d’impression 3D qui évoluent de jour en jour ouvrent de nouvelles voies de productions plus rapides et efficientes.
Nous avons aujourd’hui les outils pour développer le futur, à nous maintenant de les utiliser !

 

 

Remerciements

L’auteur remercie le laboratoire Digital Labs (La Roche-sur-Yon) pour ses formations sur l’impression 3D et le maniement des logiciels.

Restauration d’une dent dépulpée, méthode directe et composite réchauffé

le 06-12-2022

L’évolution des matériaux et de la dentisterie adhésive permet désormais de restaurer les molaires et les prémolaires d’une manière moins invasive qu’auparavant. Que les dents soient pulpées ou dépulpées, le recours aux Restaurations Partielles Collées (RPC) directes ou indirectes est en effet de plus en plus fréquent et s’inscrit dans l’économie tissulaire.
En effet, malgré la perte de substance due à la carie initiale, la dent peut être restaurée en technique directe dès lors que l’on doit faire face à des délabrements proximaux de faible à moyenne étendue, avec une dent présentant au moins trois parois résiduelles et une crête marginale intacte.

 

Les restaurations partielles collées

La perte de substance dentaire constitue le facteur local le plus important, mais ne suffit pas à justifier cette indication, certains facteurs généraux doivent également être pris en considération pour poser l’indication d’une RPC directe :

• L’âge du patient : plus le patient est jeune plus le protocole adhésif sera meilleur, l’adhésion sera de moins bonne qualité sur une dentine plus « âgée » ayant subi les modifications biologiques naturelles.

• La présence d’une ancienne restauration : les tissus corrodés à l’amalgame, les tissus ayant subi une corrosion inesthétique et les fêlures (extrêmement fréquentes) doivent être prise en considération.
Il faudra éliminer les tissus dentaires infectés ou à risque (ce n’est pas le cas dans le cas clinique présenté).

• L’ancienneté du traitement endodontique : le comportement biomécanique d’une dent pulpée est différent de celui d’une dent dépulpée, en particulier l’élasticité qui sera moindre sur une dent dépulpée. Cela est due en autre à sa déshydratation, mais plus le traitement endodontique est ancien, plus la qualité de l’adhésion va diminuer (la trame collagénique se dégrade dans le temps et les modifications chimiques apparaissent suite à la diffusion des produits endodontiques).

• Le contexte occlusal : il est à prendre en compte en fonction du type de dent, d’une OIM stable et de la présence des cuspides. Un recouvrement cuspidien sera envisagé si la cuspide est trop fragile, alors une restauration indirecte pourra être envisagée.

 

L’utilisation du composite réchauffé

Restauration d’une dent traitée endodontiquement, en méthode directe en utilisant du composite réchauffé VisCalor. Le composite réchauffé va augmenter certaines de ses propriétés mécaniques notamment sa thixotropie (capacité d’étalement), particulièrement intéressante dans les cas de cavités volumineuses, le risque de hiatus est diminué. Le composite type bulk pourra être monté en couche de 4mm permettant un gain de temps, de plus le composite présenté propose une rétraction volumique faible de l’ordre de 1,4% tout en conservant ses propriétés mécaniques.

La patiente se présente pour donner suite à la dévitalisation de la 24, dès lors que le traitement endodontique a été réalisé, une restauration directe a été choisie comme thérapeutique restauratrice le jour du traitement endodontique où le champ opératoire est posé.

 

fig-01-voco-situation-initiale
Fig. 01 : situation initiale.

 

Une légère préparation géométrique (suppression angles vifs et partie amélaire non soutenue) a été effectuée, la cavité est sablée afin de supprimer des résidus de traitement endodontique.

 

fig-02-voco-restaurationFig. 02 : situation après pose de la digue et matriçage.

 

Un matriçage distal est réalisé afin de reconstituer le point de contact puis le traitement de surface adhésif est appliqué.

 

fig-03-voco-restaurationFig. 03 : application de l’etching puis de l’adhésif amélo dentinaire.

 

fig-04-voco-restaurationFig. 04 : photopolymérisation.

 

Une fine paroi proximale est réalisée afin de restaurer la dent en classe 1, une fine couche de composite réchauffé est appliquée en fond de cavité afin d’assurer une herméticité.

 

fig-05-voco-restauration-composite-injecteFig. 05 : paroi proximale distale.

 

Puis la remontée vers la face occlusale est amorcée avec des couches successives de composite réchauffé grâce au VisCalor associé à son composite Bulk.

 

fig-06-voco-restauration-composite-injecteFig. 06 : incrément de composite réchauffé.

 

Puis la face occlusale est sculptée en association avec un colorant (Final touch).

 

fig-07-voco-restauration-composite-injecteFig. 07 : vue face occlusale restauration terminée.

 

Le champ opératoire est déposé après polissage de la restauration et son contrôle au RX.

 

fig-08-voco-situation-finaleFig. 08 : vue buccale après dépose de la digue et polissage.

 

La viscosité du VisCalor diminuant avec l’élévation de température, apporte une toute nouvelle approche en terme de manipulation. En effet la viscosité élevée, commune à la plupart des composites sur le marché, souvent problématique avec la stratification des composites est complétement occultée par la modification de température. Le réchauffement du composite entraîne de fait une augmentation de fluidité du composite, permettant un étalement optimal sur les parois dentaires. Ce paramètre complémentaire fait du composite réchauffé un composite présentant une fluidité optimale avec une possibilité de sculpture, une synergie entre un composite fluide et un composite de restauration « traditionnel », tout en conservant les avantages des deux types de composite ; une véritable innovation pour nous praticiens.

Les restaurations directes sur dents dépulpées sont préférentiellement indiquées sur les prémolaires et les molaires faiblement voire moyennement délabrées, l’apport du bulk et du composite réchauffé est un plus en termes d’ergonomie, d’étanchéité et de temps de travail sur une phase clinique qui ne présente aucune difficulté technique (remontée du composite de la chambre pulpaire en direction occlusale).

 

Références bibliographiques

(1) E. Incau, M. Bartala, A. Dos Santos – Traitement de la dent dépulpée postérieure. La stratégie de préservation.
Réal Clin 2011 ; 22(1) : 43-56.

(2) D. Dietschi, O. Duc, I. Krejci, A. Sadan – Biomechanical considerations for the restoration of endodontically treated teeth.
A systematic review of the literature – Part I : composition and micro- and macrostructure alterations.

(3) D. Dietschi, O. Duc, I. Krejci, A. Sadan – Biomechanical considerations for the restoration of endodontically treated teeth.
A systematic review of the literature – Part II : evaluation of fatigue behavior, interfaces, and in vivo studies.

(4) N. Lehman – Restaurations coronaires partielles de la première molaire.
Réal Clin 2008 ; 19(4) : 323-337.

(5) F. Decup, P. Antoniolli, J-J. Lasfargues – Spécificités de la dent dépulpée.
In : M. Bolla (ed). Restaurer la dent dépulpée tout simplement. Paris : Espace ID ; 2014.

(6) F. Bukiet, G. Tirlet, J-J. Lasfargues – Les restaurations partielles collées sur dents dépulpées. Intérêts et indications.
Inf Dent 2000 ; 82(36) : 2831-2841.

(7) G-T. Rocca, I. Krejci – Crown and post-free adhesive restorations for endodontically treated posterior teeth : from direct composite to endocrowns.
Eur J Esthet Dent 2013 ; 8(2) : 156-179.

(8) R-D. Trushkowsky – Restoration of endodontically treated teeth : criteria and technique considerations.
Quintessence Int 2014 ; 45(7) : 557-567.

 

 

Antoine-Oudin-Auteur

Dr Antoine Oudin-Gendrel

Diplômé d’État de docteur en chirurgie dentaire – Université Paris 5 – Paris-Descartes
C.E.S de chirurgie dentaire – Biomatériaux
C.E.S. Chirurgie dentaire – Prothèse scellée

 


 

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Composites à viscosité variable pour des restaurations bulk en une étape

le 11-07-2022

Les objectifs du développement de la technique adhésive en dentisterie sont la préservation des tissus dentaires, une procédure simplifiée et, par conséquent, une durée de traitement courte. Pour la restauration directe des dents postérieures, l’objectif peut également être atteint en utilisant des adhésifs universels et des matériaux composites bulk.

 

VOCO-composite-fig01
Fig. 01 : lésion carieuse sur la dent 25.

 

Description du cas clinique

Motif de la visite chez le praticien
Un patient de 31 ans s’est présenté à la consultation avec une lésion carieuse sur la 25, ainsi qu’un tassement alimentaire entre 25 et 26.

Le diagnostic
• Carie dentinaire (ICD10 > K02.1) avec géométrie de classe II selon Black sur la dent 25
• Extension profonde de la carie sur la dent 25 jusqu’à la dentine (carie D4 selon Marthaler et Lutz)
• Fracture partielle de la 25 dans le secteur du bord distal

 

VOCO-composite-fig02
Fig. 02 : nettoyage de la cavité.

 

VOCO-composite-fig03Fig. 03 : coiffage indirect avec un ciment verre ionomère et mise en place d’une restauration provisoire (sans photo).

 

VOCO-composite-fig04Fig. 04 : signes d’une lésion irréversible de la pulpe avec saignement important 2 jours plus tard. La dent doit être dépulpée.

 

VOCO-composite-fig05Fig. 05 : préparation des canaux radiculaires

 

VOCO-composite-fig06Fig. 06 : obturation radiculaire.

 

VOCO-composite-fig07Fig. 07 : séparation de la partie distale de la dent 25.

 

VOCO-composite-fig08Fig. 08 : matrice stabilisée et wedge in-situ.

 

VOCO-composite-fig09Fig. 09 : mordançage de l’émail pendant 30 secondes.

 

VOCO-composite-fig10Fig. 10 : application de Futurabond M+ (VOCO) pendant 20 secondes.

 

VOCO-composite-fig11Fig. 11 : restauration du bord marginal avec GrandioSO (VOCO), pour transformer la cavité de classe II en une cavité de classe I.

 

VOCO-composites-fig12Fig. 12 : finition du bord marginal sans matrice partielle.

 

VOCO-composite-fig13Fig. 13 : VisCalor (Voco) en phase fluide après le préchauffage dans le VisCalor Dispenser à 65 °C.

 

VOCO-composites-fig14Fig. 14 : restauration bulk en une seule étape.

 

VOCO-composites-fig15Fig. 15 : modelage occlusal après le refroidissement du matériau, en consistance condensable.

 

VOCO-composites-fig16Fig. 16 : vue palatine juste avant la caractérisation.

 

VOCO-composite-fig17Fig. 17 : caractérisation avec FinalTouch (VOCO) en teinte marron.

 

VOCO-composites-fig18Fig. 18 : vue palatine avec un bon résultat au niveau des teintes.

 

VOCO-composites-fig19Fig. 19 : résultat après finition et polissage.

 

Résultat

La douleur a été calmée. Le remodelage anatomique de la surface occlusale de la dent 25 a permis de rétablir la fonctionnalité de cette dent.

 

VOCO-composite-fig20Fig. 20 : radiographie de contrôle après la fin du traitement.

 


 

Gianfranco-Roselli-Auteur-Formation

Gianfranco Roselli
Dentiste spécialisé en orthodontie,
Hôpital régional F. Miulli, en Italie.

 

 

 


 

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