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Des facettes sur un cas d’incisives riziformes

le 18-09-2023

Une patiente est adressée à une consultation pour des facettes par son orthodontiste. Elle a 20 ans et est en fin de traitement.
Elle se plaint de la forme de ses dents qu’elle trouve « trop courtes » et « trop pointues ».
Une discussion avec l’orthodontiste a eu lieu pour bien répartir l’espace entre la 12 et la 22 afin de pouvoir réaliser des facettes dans de bonnes conditions.

 

Plan de traitement

Le plan de traitement a été effectué en suivant ces étapes :
• débaguage
• essai et validation du wax-up 4 ou 2 dents (facettes 12 et 22 ou 12 à 22)
• gingivectomie de la 14 à la 24
• éclaircissement externe ambulatoire
• Icon
• empreinte pour facettes
• pose des facettes

 

Situation initiale

Fig. 01 : vue intra-buccale lors de la première consultation.

Fig. 02 : vue intra-buccale avec contrasteur.


Fig. 03 : panoramique initiale avant déplacement orthodontique de la 12 et la 22.

Fig. 04 : répartition de l’espace méso-distal des 12 et 22.

 

Création du wax-up

Une discussion avec la patiente sur le plan de traitement a lieu et il lui est proposé d’évaluer si il y aura besoin de 2 ou 4 facettes. Nous demandons au prothésiste de concevoir des wax-up en fonction du smile design qui a été réalisé.

 


Fig. 05 : wax-up avec les incisives latérales uniquement. La 12 et la 22 sont plus larges.


Fig. 06 : wax-up comprenant les dents de 12 à 22 avec meilleure répartition de la forme des
incisives.


Fig. 07 : smile design, présenté à la patiente pour validation.

Il est discuté de la nécessité de facettes sur les centrales, pour mieux répartir l’espace entre les 4 incisives maxillaires.
Deux options sont alors envisageables :

• 2 facettes sur la 12 et la 22 mais avec des petites diastèmes distaux
• 4 facettes de la 12 à la 22 pour une meilleure répartition des formes

La patiente décide d’être le plus conservateur possible, selon le gradient thérapeutique, et de ne toucher qu’aux latérales. Le petit diastème distal ne la gène pas.

 

Fig. 08 : lésions carieuses débutantes sur les faces vestibulaires des dents 14 ,13, 12, 11, 21, 22 et 23.

Fig. 09 :  wax-up 4 dents en bouche. On note une nette amélioration de l’esthétique de son sourire.

 

Gingivectomie et éclaircissement 

Fig. 10 : une gingivectomie est réalisée sur les dents de 14 à 24 pour compenser l’éruption
passive altérée. Le sondage permettant de ne pas avoir besoin d’ostéoplastie.

Fig. 11 : avant/après éclaircissement et gingivectomie de la 14 à la 24.

Nous remarquons une légère égression de la 21 et une augmentation de l’espace méso-distal pour la 12 et la 22. La patiente n’a pas porté sa gouttière de contention post-traitement orthodontique sérieusement.

La patiente ayant choisi de faire 2 facettes sur la 12 et la 22 est prévenue qu’elle aura des diastèmes en distal de la 12 et la 22 afin de pas avoir des latérales trop volumineuses.

 

Icon et empreintes

Un Icon est ensuite réalisé pour infiltrer les lésions carieuses débutantes sur les dents. La décision est prise de ne pas infiltrer les dents 12 et 22 qui recevront les facettes.

 

Fig. 12 : Icon avec acide chlorhydrique.

 

Les dents 12 et 22 sont ensuite préparées pour recevoir les facettes, selon la technique de préparation calibrée dans le masque.

 

Fig. 13 : préparation de la facette 12 dans le masque et marquage des rainures de calibrage.

Fig. 14 : préparation de la 12 sans le masque : on peut voir que la préparation est extrêmement conservatrice.

Fig. 15 : préparation finale de la 12 et réalisation d’une petite gingivectomie à nouveau sur la 21 pour compenser l’égression de cette dent et aligner à nouveau les collets.

Fig. 16 : vue latérale de la préparation sur la 12.

Fig. 17 : vue frontale et latérale des préparations sur la 12, la 22 et la gingivectomie sur 21.

facettesFig. 18 : provisoires en place et choix de la teinte des facettes.

 

Pose des facettes

Le collage des facettes Emax est ensuite réalisé dans une séance ultérieure sous digue avec une colle sans potentiel adhésif. Les dents 12 et 22 sont sablées à 27 microns sous digue.

 

facettes  facettes  facettes
Fig. 19 :
mordançage à l’acide orthophosphorique puis collage et photopolymérisation de la facette 22.

 

Situation finale

facettesFig. 20 : vue finale après collage des facettes 12 et 22.

facettes  facettesFig. 21 : sourire de la patiente avant et après traitement.

facettes  facettesFig. 22 : vue intra-buccale avant et après traitement.

Une gouttière de contention thermoformée maxillaire et un calendrier de suivi avec des rendez-vous de contrôle tous les 6 mois ont été remis à la patiente.

 

Préparation et collage d’un overlay en chairside

le 05-09-2023

Présentation du cas

La patiente présente une reprise de carie sous amalgame de 36.
Lors d’une même séance nous réaliserons :
L’élimination de cet amalgame sous champ opératoire.
Le curetage de la dentine infectée.
La reconstitution du cœur dentinaire (Build-up).
La préparation pour une restauration de type overlay grâce au fraisier Breizhtetic n°1 de Dexter.
L’empreinte sous digue.
La conception et l’usinage assistés par ordinateur d’un matériau hybride.
Le collage du block Shofu sous le même champ opératoire.

 

 

L’empreinte optique

La caméra Primescan™ de Denstply Sirona réalise l’empreinte de l’arcade antagoniste puis l’empreinte des arcades en occlusion en vue vestibulaire. L’empreinte de l’arcade concernée par la restauration ne sera réalisée qu’après la pose du champ opératoire et la fin de la préparation. L’intelligence artificielle peut retirer des informations pourtant importantes lors du découpage. C’est pourquoi, il est préférable de le réaliser sur l’empreinte d’occlusion plutôt que sur l’empreinte de l’arcade de la restauration.

 

Pose protocolaire de la digue

La pose du champ opératoire nécessite de respecter chronologiquement des étapes clés :
Vérification du passage du fil dentaire entre les dents.
Validation du choix du crampon qui prend appui sur la dent grâce à 4 points.
Localisation de la position des perforations sur la digue en fonction des dents à isoler. Il faut au minimum une dent en distal et deux dents en mésial de façon à positionner une digue plurale assez étendue, idéale pour l’empreinte.
Mise en place de la digue sur l’anneau, technique dite « parachute ».
Passage d’un fil dentaire épais pour pousser la digue dans les espaces interdentaires sous le point de contact. Il est conseillé de le plier avant le second passage puis de le glisser évitant ainsi un cisaillement de la digue.
Pose des doubles ligatures. Le cadre permet ensuite de les coincer.

 

Nettoyage de la dent

Avant toute décision thérapeutique de restauration ou de préparation de la dent nous devons observer le tissu sain à conserver. Une fois les anciennes restaurations retirées, nous observons du tissus carieux, des colorations métalliques et une fêlure mésio-distale.
La dentine infectée est curetée à l’aide d’une fraise boule tungstène sur un contre-angle bague bleue pour permettre de conserver la dentine affectée. La fêlure et le tissu dentinaire seront sablés à l’alumine 27 µ de façon à nettoyer au maximum la fêlure et à augmenter physiquement la surface de collage.

L’acide orthophosphorique à 35 % mordance la dentine pendant 15 secondes augmentant cette fois chimiquement la surface de collage. Il sera rincé abondamment puis la dentine sera séchée légèrement. Une boulette de coton imprégnée de chlorhexidine aqueuse est déposée pendant 30 secondes dans la cavité. L’humidité du coton sera retirée en maintenant la boulette pour que la dentine soit sèche mais non asséchée.

 

Le Scellement Dentinaire Immédiat (IDS)

L’adhésif universel BeautiBond Xtreme est frotté pendant 20 secondes sur la dentine. Ensuite, il est soufflé doucement puis vigoureusement avant d’être photopolymérisé 10 secondes. Un voile de composite injectable très fluide, le Beautifil Flow Plus F03, est étalé en fine épaisseur sur toute la dentine puis photopolymérisé. Tous les tubuli dentaires sont désormais scellés.
Un cœur dentinaire (le Build-up) est réalisé au composite pour restaurer toute la portion dentinaire. Cette étape permet de réaliser une préparation biomimétique : le composite remplace la dentine car il est le plus proche de ses propriétés mécaniques. De plus, réaliser le cœur dentinaire au préalable permet d’être moins délabrant pendant la suite des étapes de préparations.

 

Préparation pour un overlay

La fraise à pénétration contrôlée de 1,5 mm guide la préparation homothétique de la face occlusale sur les cuspides vestibulaires et les cuspides linguales. Elle possède une bague verte pour 1,5 mm. Si nous avions utilisé du disilicate de lithium pour la restauration, nous aurions utilisé la fraise bague jaune qui travaille sur 2 mm puisque, selon le fabricant, ceci est le minimum d’épaisseur du matériau.

La fraise congé bague verte, positionnée horizontalement, vient relier les repères réalisés en suivant les formes naturelles occlusales de la dent. La préparation ne doit jamais s’arrêter au niveau du point de contact pour éviter : les problèmes de déchirure d’empreinte en technique conventionnelle, la difficulté pour le laboratoire d’isoler les dents sur les modèles et de réaliser l’overlay, la complexité de glisser la digue pour le collage et surtout la grande difficulté pour retirer les excès de colle.

 

La fraise flamme prépare la face mésiale en passant sous le point de contact. La fraise de préparation cavitaire inlay-onlay avec marquage laser permet de réaliser un slot en distal. Une fraise à bevel prépare le biseau externe ovale sur la face vestibulaire et sur la face linguale.
Une fraise bague rouge vient adoucir la préparation et commence également à la polir. Le polissage de toute la préparation sera achevé au polissoir à composite.

 

Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO)

Sous digue, nous réalisons l’empreinte de l’arcade à l’aide de la caméra Primescan™ de Dentsply Sirona. L’enregistrement des faces proximales des dents adjacentes à la dent préparée est primordial. Pour faciliter le matching avec les données occlusales, il est parfois nécessaire de découper la portion digue de l’empreinte. Le matching de l’occlusion peut aussi être établi manuellement. Il est également important de bien contrôler la position du modèle dans les trois positions de l’espace. Les limites de préparation sont déterminées à l’aide de la fonction lasso. Plus nos limites de préparation seront précises et faciles à identifier en bouche, plus l’algorithme de reconnaissance des limites sera précis et efficace. 

Le logiciel calcule ensuite la morphologie idéale que nous pouvons corriger et adapter. Les points de contact proximaux sont à vérifier. Dans le module de fabrication, il faut toujours vérifier que l’attache n’est située ni sur les faces proximales, ni sur une limite.
Un block Shofu est choisi de teinte A2 pour l’usinage. Ce bloc est installé dans l’usineuse MCXL. Le clic du tournevis nous assure de sa position correcte et l’usinage peut commencer. Après une dizaine de minutes, l’overlay est prêt.

 

Collage de l’overlay

La préparation de l’overlay consiste tout d’abord à couper l’attache à la fraise bague rouge. Puis, le HC Primer de Shofu est appliqué sur l’intrados préalablement sablé à l’alumine 50 µ. Il sera soufflé avant le collage. Notons que l’adhésif BeautiBond Xtreme aurait pu servir de primer, simplifiant le protocole en réduisant le nombre de flacons.

La préparation est également sablée à l’alumine 50 µ et l’acide orthophosphorique est appliqué sur la préparation pendant 30 secondes puis rincé abondamment. L’adhésif BeautiBond Xtreme est frotté vigoureusement sur toute la surface de préparation pendant 20 secondes, il est ensuite soufflé fortement. Avant de le photopolymériser, des bandelettes de Téflon sont apposées sur les dents adjacentes.
Nous avons choisi pour le collage le composite injectable Beautifil Flow Plus F00 pour ses propriétés physiques qui permettront un retrait facile des excès au pinceau sans qu’il ne coule, un polissage doux et une pérennité du joint. L’élément est photopolymérisé sous gel abondant de glycérine. La photopolymérisation doit durer plus d’une minute.

 

Polissage du joint et finitions

Le joint est le maillon faible dans le triptyque « dent-colle-overlay ». Il doit donc recevoir un polissage méthodique pour bien vieillir et ne pas se creuser dans le temps. Le joint de colle est tout d’abord poli à la fraise tungstène One-step polissage-lustrage puis les polissoirs Super-Snap vont permettre de polir le joint de colle et de rendre brillant l’overlay. L’ordre d’utilisation de ces polissoirs est noir, violet, vert puis rose. Ce dernier va réellement donner une brillance nacrée au block Shofu. La fraise d’Arkansas sera utilisée avant de passer toute la préparation à la pâte diamantée à l’aide d’une brossette.

La lame 12 permet de contrôler l’absence d’excès en proximal et de faciliter le retrait des ligatures laissées longues volontairement. Une fois la digue enlevée, l’occlusion et les points de contact proximaux sont contrôlés.

Retrouvez les 2 autres vidéos cliniques du Dr Linda Martin en collaboration avec Dexter :
Réfection d’une facette unitaire : préparation et empreinte
Pose de facettes sur les incisives centrales

 


 

Cette vidéo vous est proposée par Dexter.

dexter

Le composite stratifié

le 04-07-2023

Une explication clinique du composite stratifié par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg par les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne.

 

La stratification des composites est une technique très opérateur dépendante mais qui permet des résultats intéressants et surtout préservateurs. Nous sommes régulièrement jugés sur ces restaurations par nos patients et ce cas clinique a pour objectif de donner quelques conseils pour optimiser l’intégration de nos composites antérieurs, souvent difficiles…

 

Cas clinique

Cette patiente de 40 ans se présente à la consultation car elle est gênée par la couleur de la 21 restaurée par un composite qui a fortement jauni.

Une alternative thérapeutique est proposée :
Une facette en céramique qui offre l’avantage d’une couleur pérenne et d’une stratification déléguée au céramiste. La réussite d’une facette centrale unitaire est cependant très difficile et entraîne une exigence plus importante de la patiente du fait de son coût financier.
Un composite stratifié qui permet une préservation tissulaire maximale et un coût moindre mais présente l’inconvénient d’un vieillissement plus important et nous oblige à stratifier nous-même.

La patiente opte pour le composite en connaissance de cause.

 

Une empreinte est réalisée lors de cette première séance pour demander au prothésiste de réaliser un wax-up en symétrie avec la 11. La réussite de ce composite passe par l’intégration de sa forme, de sa couleur, de son état de surface et par le fondu du joint collé.

Nous allons détailler les différentes astuces cliniques nous permettant d’optimiser cette réussite.

 

Technique du composite stratifié

fig01-toledano-composite-stratifié
Fig. 01 : situation initiale.

 

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Fig. 02 : éclaircissement ambulatoire préalable.

 

Une bonne connaissance de l’anatomie dentaire et une analyse précise de la forme et de la couleur permet d’optimiser nettement nos résultats.
On note que la 21 est légèrement vestibulée et présente une saturation plus importante par rapport à la 11. La couleur globale du sourire manque de luminosité et un éclaircissement ambulatoire (3 semaines de peroxyde de carbamide à 10%) est proposé pour améliorer l’esthétique finale. Il est d’ailleurs généralement plus simple d’intégrer nos restaurations dans un sourire éclairci.

 

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Fig. 03 : choix de la couleur du composite par la button technique.

 

Trois semaines après la fin de l’éclaircissement, le choix des masses de composite est réalisé par la « button technique » consistant à tester des masses dentines au niveau cervical et des masses émail au niveau du tiers incisal. Ces masses ne sont pas collées et sont photopolymérisées pour s’approcher au plus près de leur rendu colorimétrique final. La dentine est naturellement plus opaque que l’émail et donne la saturation alors que l’émail est plus translucide et apporte de la luminosité. Il est ainsi préférable d’utiliser des systèmes de composites permettant un choix entre plusieurs saturations de dentine et plusieurs luminosités d’émail.

 

fig04-toledano-composite-stratifié
Fig. 04 : biseau long, fin et poli.

 

Après dépose de l’ancien composite, un biseau long et fin (environ 2 à 3mm) est réalisé dans l’émail avec une fraise à bague rouge. Il est ensuite poli avec une meulette en silicone.

 

Ce biseau a deux intérêts :
Optimiser la surface d’émail sur laquelle sera collé le composite.
Permettre une meilleure intégration du composite au niveau de l’émail poli.

En palatin, ce biseau peut être réduit car l’intégration esthétique y est moins importante.

 

fig05-toledano-composite-stratifié
Fig. 05 : adhésif universel en MR.

 

L’émail doit toujours être mordancé à l’acide orthophosphorique pendant 20 à 30 secondes. La dentine est mordancée pendant 15 secondes maximum. Un adhésif universel fin est ensuite étalé à la soufflette quelques secondes puis photopolymérisé.

 

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Fig. 06 : masse émail – mur palatin.

 

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Fig. 07 : composite flow – renforcement du mur palatin.

 

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Fig. 08 : mur palatin.

 

L’objectif est maintenant de réaliser un coffrage avec la masse émail de luminosité choisie d’une épaisseur d’environ 0,5mm. Un mur palatin de composite (Enamel Plus Hri UE2 – Bisico) est d’abord monté sur la clé en silicone fabriquée sur le wax-up de laboratoire. Au vu de sa finesse, il est ensuite renforcé à sa jonction avec un petit apport de composite fluide (Enamel Plus Hri Flow – Bisico).

 

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Fig. 09 : masse émail – mur proximal.

 

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Fig. 10 : réalisation d’un coffrage.

 

Les murs proximaux sont reconstitués avec la même masse émail de la même épaisseur grâce à des matrices galbées (Matrice Antérieure Fusion – Garrison) pour reproduire une convexité naturelle. Ces murs proximaux s’arrêtent avant la transition avec la face vestibulaire.

 

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Fig. 11 : évaluation de la masse dentine.

 

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Fig. 12 : recouvrement du biseau et angles de transition.

 

La masse dentine choisie (Enamel Plus Hri UD2 – Bisico) est ensuite placée dans le coffrage d’émail en prêtant attention à reconstituer la future morphologie vestibulaire de la dent. Le montage tridimensionnel de cette dentine doit être toujours contrôlé par voie incisale pour ne laisser qu’environ 0,5mm d’épaisseur disponible pour la masse émail finale. Il faut chercher à ce stade à reproduire le volume et le tracé des mamelons dentinaires de la 11.

Cette masse dentine plus opaque commence aussi à recouvrir le biseau sur sa première moitié pour masquer au mieux le futur joint collé.

 

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Fig. 13 : entre les mamelons dentinaires. Opalescence.

 

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Fig. 14 : sous la masse émail. Caractérisations.

 

Des caractérisations sont ajoutées pour optimiser l’intégration de la restauration.

Une masse de composite opalescente (Enamel Plus Hri OBN – Bisico) est placée entre les mamelons dentinaires pour tenter de reproduire les caractérisations du bord libre.

Quelques lignes blanchâtres (Enamel Plus Hri IW- Bisico) tentent d’imiter celles relevées sur la face vestibulaire de la 11. Ces masses de caractérisations doivent être utilisées avec parcimonie.

 

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Fig. 15 : masse émail.

 

La dernière couche d’émail (Enamel Plus Hri UE2- Bisico) termine la morphologie et la macrogéographie. Cet émail doit s’étaler en une fine couche d’environ 0,5mm sur la masse dentine sous-jacente.

 

fig17-toledano-esthetiquefig18-toledano-esthetique
Fig. 16 : forme et état de surface.

 

fig19-toledano-composite-stratifié
Fig. 17 : finitions.

 

Le contour global est retouché au bistouri courbe. La macrogéographie vestibulaire est affinée avec une fraise diamantée bague rouge sur contre angle bague rouge. Des polissoirs se succèdent enfin pour lisser et faire briller la restauration en recopiant l’état de surface de la 11.

 

fig20-toledano-esthetiquefig21-toledano-composite-stratifiéfig22-toledano-composite-stratifié
Fig. 18 : situation finale de la restauration et du sourire.

 

La réalisation d’un composite stratifié est une technique délicate, rigoureuse et souvent ingrate, qui amène régulièrement le praticien à déléguer ce travail à son prothésiste. Elle peut cependant être améliorée par l’observation précise de la dent à recopier, par la connaissance des matériaux utilisés et un montage tridimensionnel contrôlé au fur et à mesure de la stratification.

Le patient doit être prévenu qu’une séance de retouches et de finitions est souvent nécessaire…

 


 

Cet article vous est proposé par Esthet Practical.

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Prochaine session de formation « Érosions et usures » les 7 et 8 septembre 2023. Plus d’informations sur : www.est-p.fr

Esthet Practical propose 2 jours de cours et travaux pratiques sur le l’érosion et l’usure à Esthet Practical – Strasbourg avec les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne. Inscrivez-vous dès maintenant !

 

Photo-auteur-Charles-ToledanoDr Charles Toledano

Co-fondateur d’Esthet Practical
Docteur en Chirurgie Dentaire
Attaché Hospitalo-Universitaire
Chargé d’Enseignement Universitaire
Coordinateur du DU d’Esthétique du Sourire
CES de Biomatériaux (Strasbourg), CES de Prothèse Fixée (Nancy), CES d‘Odontologie Conservatrice – Endodontie (Nancy)

Réalignement des dents et agénésie : implant ou bridge cantilever ?

le 27-06-2023

Un jeune patient d’une vingtaine d’années consulter pour le réalignement de ses dents et gérer le problème d’une dent de lait et d’une agénésie de la 41. La question est la suivante : implant ou bridge cantilever ?

 

Le choix du bridge cantilever

Le choix du cantilever dans cette situation, est avant tout financier, mais c’est un choix qui aujourd’hui a fait ses preuves.

En raison des forces divergentes appliquées par les incisives centrales et les canines, l’ajout de plusieurs ailettes de support entraînerait une augmentation des risques d’échec, souvent caractérisés par la fracture d’une des ailettes au niveau de la surface de jonction.
Afin de minimiser ces risques, il est recommandé de coller une seule ailette sur la dent 31.

 


Fig. 01 : situation initiale, vue de la 81.

 

Plan de traitement :
• Alignement par Invisalign
• Eclaircissement
Pose d’un bridge cantilever en disilicate de lithium
• Réalignement des bords incisifs

 


Fig. 02 : extraction de la dent de lait, Bio-Oss® (Geistlich) et membrane.

 

Une fois l’alignement avec Invisalign et le blanchiment réalisés, la dent de lait est extraite et une xénogreffe avec du Bio-Oss® (Geistlich) est posée ainsi qu’une membrane CopiOs® (ZimVie) sera mise afin de maintenir le Bio-Oss avec un point en croix.

 

Fig. 03 : sutures avec membrane CopiOs® (ZimVie).

 

Fig. 04 : dent de lait utilisée comme provisoire. 

 

Le jour de l’extraction, nous utilisons ici la dent de lait en tant que provisoire, avec un remodelage du bord cervical, pour guider la cicatrisation.

 

 
Fig. 05 : pose de la dent de lait provisoire à l’aide d’une attelle linguale.

 


Fig. 06 : situation après cicatrisation.

 


Fig. 07 : dépose de la dent provisoire à 2 semaines.

 

La dent provisoire a permis de recréer la forme concave et les papilles de la future dent.

 

  Fig. 08 : post-cicatrisation.

 


Fig. 09 : préparation de la facette linguale sur la 31.

 

La préparation de la facette palatine sur la 31 est réalisée, et la teinte finale est choisie.

Attention, nous utiliserons le disilicate de lithium, la surface de collage sera d’un minimum de 16mm2. Nous resterons évidemment sur une taille à minima, qui nous permettra de coller sur de l’émail pour la meilleure adhésion possible.

 


Fig. 10 : gouttière de contention.

 

2è étape après la préparation de la dent : une gouttière de contention incluant une dent réalisée  en composite, maintiendra le feston gingival.

 


Fig. 11 : gouttière en place.

  Fig. 12 : bridge cantilever avec clé de positionnement.

 

Le bridge cantilever avec la clé de positionnement assure la stabilité du bridge lors du collage.

 


Fig. 13 : mise en place de la digue et pose du cantilever.

 

La digue est mise en place, le cantilever est posé, vient alors l’étape de reconstruction du bord incisif de la 31 avec la technique du composite stratifié.

 



Fig. 14 : mise en place du 3è crampon.

 

Le 3è crampon est mis en place pour maintenir la digue vers le bas et ne pas gêner le collage.

 


Fig. 15 :
situation après la dépose du crampon.

 

Après la mise en place du bridge, on remarque que la gencive saigne légèrement ce qui est dû aux crampons.

 

 
Fig. 16 : situation finale à 2 semaines.

 

L’aspect esthétique est nettement amélioré. Plusieurs points sont à prendre en compte en amont : la gencive, la situation transitoire pour la maintenir et éviter l’effet « trou noir » entre les dents.

 


Fig. 17 : situation à 2 semaines, vue occlusale. 

 


Fig. 18 : situation initiale et situation finale.

Traitement d’une dysharmonie dento-dentaire

le 31-05-2023

La demande esthétique de nos patients est de plus en plus importante, notamment à cause de l’image véhiculée par les réseaux sociaux. Certaines situations cliniques peuvent s’avérer plus complexes que celles habituellement présentées en formation ou sur des articles case reports. Il convient dans ce cadre au praticien d’avoir une transversalité de sa vision clinique afin d’allier l’ensemble de ses connaissance et de les mettre au service du patient.

 

Dans le cas que nous détaillons par la suite 4 disciplines vont être impliquées. Les trois premières seront purement dentaires, la quatrième, et non la moindre, sera paramédicale en faisant appel à des kinésithérapeutes maxillo-faciaux :
1 – L’orthodontie
2 – L’occlusodontologie
3 – L’odontologie conservatrice
4 – La rééducation maxillo-faciale

 

Présentation du cas clinique

Un patient d’une trentaine d’années se présente à notre consultation pour réaliser un alignement de ses dents. Il ne fume pas, ne révèle aucune contre-indication à l’orthodontie, ne prend pas de médicaments et ne présente pas de pathologie générale.

 

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Fig. 01 : situation initiale.

 

À l’examen clinique exobuccal, nous pouvons voir que le patient présente une lèvre inférieure pro éminente et un étage inférieur légèrement augmenté. Les muscles péri-orbiculaires sont toniques au niveau du sillon labio-mentonnier. À l’examen endobuccal, le patient présente une proalvéolie combinée à une classe III molaire. Les dents antérieures sont placées en articulé inversé.

 

Nous notons également une Dysharmonie Dento-Dentaire (DDD). Des espaces interdentaires sont présents et les dents mandibulaires présentent une vestibulo version modérée.
La langue est tonique et s’interpose entre les deux arcades lors de la déglutition.

Les faces linguales des dents ne présentent pas ou peu de tarte et l’hygiène du patient est bonne.
Aucune facette d’usure occlusale n’est à noter chez ce patient.
À son entretien semi-directif, il n’est pas diagnostiqué de respiration buccale nocturne, mais il reconnaît avoir plus de facilité à respirer par la bouche.

 

Le plan de traitement

Le plan de traitement proposé au patient sera décomposé comme suit :
Mise en place d’un traitement orthodontique par aligneurs afin de réduire les espaces interdentaires.
Rééducation maxillo-faciale à réaliser pendant toute la durée du traitement d’alignement afin de faire progresser la position de la langue et de donner plus facilement au patient un repère de positionnement avec sa gouttière.
Préparation de la phase de restauration afin d’harmoniser les volumes des dents à l’aide de restaurations adhésives collées de type facette.
Stabilisation à l’aide de contention collée mandibulaire et de contention amovible maxillaire et mandibulaire. Maintien régulier d’un suivi par un kinésithérapeute maxillo-facial afin d’anticiper une récidive de la position linguale.

 

Nous mettons en avant ici la proposition de Clincheck afin de répartir les espaces de manière harmonieuses dans le plan de traitement prothétique envisagé.

 

 
    
Fig. 02 : proposition de traitement Clincheck afin de répartir les espaces de manière harmonieuses.

 

Un wax-up numérique est réalisé en amont de la procédure afin de connaître la taille des restaurations à venir et la forme approximative des futures dents. Il est réalisé avant la prise d’empreinte comme élément motivationnel pour le patient et comme outil pré-diagnostique pour le praticien. L’étape du wax-up est cruciale pour la réussite prothétique.

Le plan de traitement se déroule en 20 gouttières portées, à raison de 22h par jour et changées tous les 15 jours. Le praticien se doit de revoir son patient à minima toutes les 8 semaines afin de s’assurer du bon suivi du mouvement dentaire à l’intérieur des gouttières.
Un « décrochage » serait synonyme d’un retard de mouvement et donnerait lieu à un port plus long (3 semaines au lieu de 2) de la gouttière en cours. Le patient est observant tout au long de la thérapeutique tant au niveau du port de son traitement d’alignement qu’au niveau du suivi de sa rééducation linguale.

 

     
Fig. 03 : situation clinique à 10 mois de traitement.

 

Après dix mois de traitement, une équilibration occlusale est engagée afin de stabiliser les appuis prémolo-molaires, gages de stabilité postérieure. On note un léger espace entre les 31/41 qui donnera lieu à un port de 15 jours supplémentaires de la dernière gouttière.

 

Une empreinte maxillaire est prise ce même jour afin de vérifier et d’affiner le wax-up initial. La forme des dents est légèrement réajustée sur ce projet prothétique final et la situation est validée numériquement par le patient dans un premier temps puis en bouche à l’aide d’un mockup en résine.

 

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Fig. 04 : réalisation de l’empreinte maxillaire.

 

Le mockup en résine, traduction clinique de notre prévisualisation numérique, nous sert de guide de préparation des facettes afin d’être le plus minimalement invasif.

Une difficulté à anticiper lors de nos préparations est la distance importante entre les dents à préparer. Ainsi pour donner un aspect naturel du profil d’émergence des dents et il faut éviter un aspect trop « carré » des facettes au niveau de la jonction dent/prothèse. Pour cela, une préparation sous gingivale est préconisée.

Cette préparation sous gingivale permet au prothésiste de placer de la céramique plus apicalement et maîtriser plus aisément le profil d’émergence prothétique.

 


Fig. 05 : analyse du parodonte du patient.

 

Le patient présente un parodonte très épais ce qui nous permet de réaliser une préparation sous-gingivale tout en préservant une qualité d’isolation et de préservation gingivale optimale.

 

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Fig. 06 : collage des facettes.

 

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Fig. 07 : résultat post-collage.

 

Une équilibration secondaire à la pose des facettes est également réalisée, afin d’ajuster au mieux le guide antérieur du patient.

 

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Fig. 08 : situation finale avec le creeping gingival autour des restaurations céramiques.

 

En fin de traitement prothétique et orthodontique, une contention filaire est mise en place à la mandibule et une contention amovible maxillaire et mandibulaire par gouttière est réalisée.

 


Fig. 09 : situation clinique avant et après traitement.

 

Remerciements aux prothésistes du laboratoire LE LABO et à Karine, mon assistante dentaire.

Le bridge cantilever et les facettes

le 04-05-2023

Une explication clinique du bridge cantilever et des facettes réalisée par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg. Dr Charles Toledano – Dr Olivier Etienne.

 

Cas clinique

Cette jeune patiente de 16 ans est adressée par son orthodontiste pour l’agénésie de la 22. La demande est « peut-il arrêter le traitement ? » et « quelle option thérapeutique pour remplacer l’incisive latérale ? ».

 

fig-01-bridge-cantilever-toledanoFig. 01 : situation initiale.

 

L’analyse esthétique montre une légère asymétrie de largeur entre les espaces de 12 et de 22, or il est important dans le secteur antérieur de respecter la symétrie de proportion la plus parfaite entre deux incisives. Il est aussi à noter dès ce stade que la 12 présente un diastème mésial et une proportion réduite par rapport aux deux incisives centrales contre-indiquant la fermeture de celui-ci. Il est donc demandé à l’orthodontiste d’améliorer cette symétrie avant la dépose de l’appareil.

 

fig-02-bridge-cantilever-toledanoFig. 02 : symétrie avant la dépose de l’appareil orthodontique.

 

Il est également demandé de préparer une gouttière de contention incluant une dent du commerce.

 

fig-03-bridge-toledanoFig. 03 : gouttière de contention.

 

Deux choix thérapeutiques se confrontent pour remplacer une incisive latérale : l’implant ou le bridge cantilever.

La problématique de l’implant est liée à la croissance osseuse et dans ce cas la patiente est trop jeune pour l’envisager. Cette croissance semble en outre continuer dans le temps ce qui risque de poser le problème d’une dent ankylosée en décalage par rapport aux dents adjacentes.

Le bridge cantilever, c’est-à-dire un bridge collé sur une ailette unique, permet de remplacer une incisive sans appui osseux et donc sans contrainte de croissance. Cette technique, proposée en alternative transitoire au départ, semble faire parfaitement ses preuves et devient même la solution de choix dans cette situation clinique comme l’ont montré les travaux de Mathias Kern et de Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal. Le taux d’échec augmente d’ailleurs avec la multiplication des ailettes d’appui car les incisives centrales et les canines ne travaillent pas dans les même directions, ce qui aboutit souvent au décollement d’une des ailettes. Il peut être intéressant de demander à l’orthodontiste de ménager si possible un léger espace en regard de la future facette pour optimiser l’épaisseur de la céramique et préparer à minima la face palatine.

Il est proposé à la patiente et ses parents de remplacer la 22 par un bridge cantilever en disilicate de lithium et de transformer la 12 par une facette en céramique pour restaurer des proportions agréables et symétriques à ces deux dents. Cette symétrie passe généralement par le remodelage gingival dans le but d’aligner les collets et elle nécessite parfois un épaississement vestibulaire pour éviter une zone d’ombre inesthétique.

 

 Fig. 04 : photographies post-traitement orthodontique.

 

Le jour de la dépose de l’appareil, une gingivectomie a été réalisée au bistouri électrique puis la dent du commerce a été rebasée dans la gouttière pour guider la cicatrisation. Le défaut vestibulo-palatin étant peu marqué, il n’a pas semblé nécessaire d’envisager une greffe de conjonctif enfoui dans ce cas.

 

 
 
Fig. 05 : réalisation de la gouttière de cicatrisation.

 

Une semaine de port de gouttière suffit à recréer par compression un feston gingival efficace.

 

 Fig. 06 : photographies à J+7.

 

Deux préparations sont alors réalisées :

Une préparation de facette vestibulaire sur la 12. Un mock-up direct en composite permet de guider une gingivoplastie de cette dent et une préparation à minima dans l’émail.

 

fig-15-bridge-toledanoFig. 07 : préparation de la facette vestibulaire sur la 12.

 

Une préparation de facette palatine sur la 21. Cette préparation doit ménager une surface de collage optimale dans l’émail à distance du bord libre (pour ne pas masquer les caractérisations incisales) et en assurant une surface de jonction avec l’élément intermédiaire d’au moins 16mm2 idéalement. Cette surface est mesurée au laboratoire et en cas de doute, il peut être préférable de privilégier une armature en zircone plus résistante mécaniquement que le disilicate de lithium.

 

fig-16-17-bridge-cantilever-toledanoFig. 08 : préparation de la facette palatine de la 21.

 

Les deux facettes (IPS e.max – Ivoclar) sont collées sous champ opératoire. Une clé de positionnement en résine permet d’assurer la stabilité du bridge cantilever pendant cette étape.

 

fig-18-toledanoFig. 09 : collage des 2 éléments.

 

L’intégration esthétique est très intéressante à condition de remodeler la gencive en amont. L’hygiène sous l’inter de bridge est assurée simplement par le passage d’un fil dentaire entre 22 et 23 et l’incisive remplacée évolue avec sa dent support.

 


 
Fig. 10 : situation finale.

 


 

Cet article vous est proposé par Esthet Practical.

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Prochaine session de formation « esthétique antérieure : composites injectés et stratifiés, bridges cantilever, éclaircissements et traitement des taches  » les 22 et 23 juin 2023. Plus d’informations sur : www.est-p.fr.

Esthet Practical propose des formations à Strasbourg avec les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne. Inscrivez-vous dès maintenant !

 

Photo-auteur-Charles-ToledanoDr Charles Toledano

Co-fondateur d’Esthet Practical
Docteur en Chirurgie Dentaire
Attaché Hospitalo-Universitaire
Chargé d’Enseignement Universitaire
Coordinateur du DU d’Esthétique du Sourire
CES de Biomatériaux (Strasbourg), CES de Prothèse Fixée (Nancy), CES d‘Odontologie Conservatrice – Endodontie (Nancy)

Full mock-up : quel matériau, quel protocole ?

le 28-03-2023

Une explication clinique du traitement de l’usure par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg. Dr Charles Toledano – Dr Olivier Etienne.

 

Ce patient bruxomane de 50 ans est suivi dans notre cabinet depuis de nombreuses années. Il est habitué à venir régulièrement en urgence pour des éclats d’émail et des fractures liées à ses restaurations, en particulier du composite de la 12. Il se plaint en outre de sensibilités dentaires de plus en plus marquées et d’un aspect esthétique vieillissant de son sourire.

 

Après concertation, il est décidé de recouvrir les 2 arcades par des restaurations en céramique collées couplées à une gouttière de protection rigide à port nocturne.

 

Restaurations full mock-up

Deux résines peuvent être utilisées pour la réalisation des full mock-up : les résines composites et les résines bis acryliques. Ces dernières sont plus simples et plus rapides d’emploi mais présentent une résistance mécanique moins importante que les composites.

Nous vous proposons de vous montrer la réalisation d’un masque avec ces 2 types de résine. Nous avons choisi pour cela une résine fortement chargée dans chaque famille que nous avons collée et testée sur une durée de 3 mois avant de s’autoriser à préparer nos restaurations en céramique.

 

 

Plan de traitement : full mock-up

Chez ce patient bruxomane, il nous a semblé préférable de tester la nouvelle DVO par l’intermédiaire de 2 full mock-up collés au maxillaire et à la mandibule sur une durée de 3 mois. Le maxillaire réalisé en résine bis acrylique chargée (LuxaCrown – DMG) présente à 3 semaines un peu plus d’éclats que le masque mandibulaire réalisé en composite flow chargé (GrandioSo Heavy Flow – Voco). Dans les 2 masques, la DVO n’est pas altérée et ces éclats concernent essentiellement les surfaces métalliques moins efficaces à coller.

Notre expérience nous incite à privilégier de ce fait le composite flow chargé lorsque les masques doivent être testés plusieurs mois (cas important de bruxisme, douleurs articulaires…) alors que les situations plus légères (usure par érosions intrinsèque ou extrinséque, bruxisme limité…) seront plus facilement restaurées par un masque en résine bisacrylique chargé.

 


 

Cet article vous est proposé par Esthet Practical.

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Prochaine session de formation « Traitement esthétique postérieur » les 30 et 31 mars 2023. Plus d’informations sur : www.est-p.fr

Esthet Practical propose 2 jours de cours et travaux pratiques sur le traitement esthétique postérieur à Esthet Practical – Strasbourg avec les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne. Inscrivez-vous dès maintenant !

 

Photo-auteur-Charles-ToledanoDr Charles Toledano

Co-fondateur d’Esthet Practical
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CES de Biomatériaux (Strasbourg), CES de Prothèse Fixée (Nancy), CES d‘Odontologie Conservatrice – Endodontie (Nancy)

Comment gérer alignement dentaire et réalisation de facettes ?

le 07-02-2023

La dentisterie minimalement invasive se démocratise de plus en plus au sein des cabinets d’omnipratique. Un accès facilité à des techniques d’alignement dentaire permet de préparer les positions dentaires aux futures restaurations prothétiques et les simulations numériques des wax-up de définir, en amont de la préparation, la future réalisation des restaurations/facettes.

La symbiose entre le praticien et le prothésiste prend tout son sens dans les communications préalables à la réalisation d’un cas clinique.
Par l’avènement du numérique dans les cabinets dentaires, la prévision est réalisée en amont, validée par le patient, réfléchie par l’équipe soignante et exécutée dans le dernier temps par chaque acteur du traitement(1).

La triade patient-praticien-prothésiste est essentielle dans la discussion préalable car elle permet de fixer les objectifs, les attentes et les contraintes techniques inhérentes à chacun.

 

Cas clinique

Une patiente âgée de 30 ans se présente à la consultation, elle est complexée par la proéminence de ses deux centrales lorsqu’elle sourit.

Suite à l’examen clinique, la patiente présente un biotype parodontal moyen, un espacement des dents mandibulaires 32 à 42.
Elle est en classe II molaire et canine à droite et à gauche. Il n’y a pas de restaurations prothétiques à noter en amont de la thérapeutique ainsi qu’aucune contre indication pour réaliser un traitement d’orthodontie.

 

fig-01-facettesFig. 01 : situation initiale.

 

fig-02-facettesFig. 02 : vue maxillaire et mandibulaire.

 

L’arcade mandibulaire, de part son espacement sur la partie antérieure de l’arcade et le désordre occlusal généré, nécessite un traitement orthodontique. L’option est évoquée avec la patiente et le choix s’arrête sur une thérapeutique par aligneurs invisibles.

L’arcade maxillaire est alignée en vue occlusale, aucun espacement est à noter mais le surplomb mérite d’être corrigé, ainsi que l’axe des 12, 11, 21, 22.
En effet la proéminence des incisives centrales maxillaires notée par la patiente ne se corrige pas totalement par la réalisation d’un alignement dentaire.
Les proportions et la forme des 12 et 22 sont en inadéquation avec la forme dictée par les incisives centrales(1).
La morphologie des incisives latérales est intégralement dépendante de la forme et des proportions des incisives centrales.

Dans cette dynamique, une discussion est engagée avec la patiente sur la nécessité de réaliser des facettes sur la 12 et 22 pour répondre entièrement à sa demande.

Dans un premier temps un traitement Invisalign est proposé en 12 gouttières pour fermer les espaces mandibulaires, rétablir une occlusion et un guide antérieur idéal. Le traitement aura pour but de rétablir l’axe des 11 et 21 dans un plan saglittal et préparer les 12 et 22 à la réalisation de facettes ultérieures afin de rattraper les défauts de forme et de proportion de ces dents(2).

 

Propositions Invisalign

Une parfaite compliance de la patiente a permis au traitement de se dérouler dans le temps initialement convenu. La précision du plan de traitement numérique nous permet d’obtenir une empreinte en fin de traitement identique à la proposition initialement faite par le logiciel ClinCheck d’Invisalign®.

 

Empreinte fin de traitement et facettes

À l’issue du traitement, des empreintes ainsi que des photos sont réalisées afin d’entamer la discussion sur le mock-up. Au cours de ces discussions, la pertinence des facettes apparait comme évidente.
Nous avons discuté de la pertinence de réaliser deux facettes sur les centrales mais cette proposition a été jugée peu adaptée à la demande et trop délabrante(3).

Nous fixons donc notre choix sur la proposition initiale de réaliser deux facettes sur la 12 et la 22.

 

fig-03-facettesFig. 03 : fin traitement Invisalign.

 

fig-04-alignement

fig-05-alignementFig. 04 : empreinte du sourire.

 

Un mock-up directeur de la préparation est réalisé et nous sert à concevoir la pénétration controlée.
La préparation est réalisée à l’aide de fraises calibrées en fonction de l’épaisseur préalablement fixée avec le prothésiste lors de l’édification du mock-up directeur. Le but est d’accomplir des préparations purement amélaires.

 

La pose des facettes

Un essayage des facettes est réalisé et des modifications sont demandées à l’équipe prothésiste. La difficulté a été de rendre identique l’axe des restaurations par rapport aux incisives centrales et lors de notre essayage, l’axe de la 12 restait vestibulé par rapport à notre attente. De même, le bombé distal de la 12 était trop proéminent(4).

Après les retouches réalisées par l’équipe prothétique, nous faisons un deuxième essayage et procédons au collage.

 

fig-06-facettesFig. 05 : facettes réalisées par le prothésiste.

 

fig-08-facettesFig. 06 : digue et etching.

 

Une digue est posée de la première prémolaire à la première prémolaire contro-latérale. Nous réalisons une ligature autour des 12, 11, 21, 22. Un crampon 212 modifié est appliqué en complément pour assurer une lecture idéale de la zone de jonction entre la facette et la dent.

Le collage est réalisé à l’aide de PANAVIA™ Veneer LC, permettant un temps de travail plus long et une sérénité lors du collage.

 

fig-09-alignementfig-10-facettesFig. 07 : situation finale.

 

Conclusion

L’utilisation des aligneurs invisibles permet à l’omnipraticien de répondre plus facilement à la demande croissante des patients pour réhabiliter leur sourire. Cependant, chez l’adulte, ils sont souvent complémentaires de thérapeutiques restauratrices qui se veulent de moins en moins invasives et dont la mise en œuvre est facilitée grâce à l’avènement du numérique.

 

Remerciements aux prothésistes Geoffrey Di Bacco et Julien Chesnot du laboratoire LE LABO.

 

Références bibliographiques

(1) Dong JK., Jin TH., Cho HW., Oh SC. – The esthetics of the smile: a review of some recent studies.
Int J Prosthodont. 1999 Jan-Feb;12(1):9-19. PMID: 10196823.

(2) Garcia PP., da Costa RG., Calgaro M., Ritter AV., Correr GM., da Cunha LF., Gonzaga CC. – Digital smile design and mock-up technique for esthetic treatment planning with porcelain laminate veneers.

J Conserv Dent. 2018 Juillet Août ;21(4):455-458.

(3) Alberton SB., Alberton V., de Carvalho RV. – Providing a harmonious smile with laminate veneers for a patient with peg-shaped lateral incisors.
J Conserv Dent. 2017 May-Jun;20(3):210-213. doi: 10.4103/0972-0707.218311. PMID: 29279628; PMCID: PMC5706325.

(4) Montero J., Gómez Polo C., Rosel E., Barrios R., Albaladejo A., López-Valverde A. – The role of personality traits in self-rated oral health and preferences for different types of flawed smiles.
J Oral Rehabil. 2016 Jan;43(1):39-50. doi: 10.1111/joor.12341. Epub 2015 Aug 30. PMID: 26333128.

L’usure : analyse esthétique et augmentation de la dimension verticale

le 31-01-2023

Une explication clinique du traitement de l’usure par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg. Dr Charles Toledano – Dr Olivier Etienne.

 

fig-01-usuresfig-02-usurefig-03-usurefig-04-usuresfig-05-usureFig. 01 : situation initiale.

 

Ce jeune patient consulte pour l’aspect usé de ses dents.

Il consomme chaque jour :
• 1L de soda
• 2 verres de jus d’orange
• 1 canette de boisson énergisante

 

Il se plaint par ailleurs de reflux gastro-œsophagiens, pense serrer les dents et ressent des contractures des mâchoires au réveil. L’étiologie érosive et attritive de l’usure semble donc évidente dans cette situation. L’observation du visage montre des lèvres pincées et un sourire récessif.

Le plan de traitement va consister à surélever la dimension verticale dans le but de créer un espace disponible à la réalisation de restaurations en céramique collées tout en préservant au maximum l’émail résiduel.

 

fig-06-usurefig-07fig-08-usurefig-09-usuresFig. 02 : butée de surélévation à plan incliné oblique.

 

Une butée de surélévation à plan incliné oblique (composite bleu) est réalisée en palatin des 2 incisives centrales selon le concept du Jig de Lucia. Le but est de supprimer le guidage dentaire, de créer un recul mandibulaire, une fermeture dans l’axe charnière, de tester le volume à restaurer en palatin, de déterminer si un rallongement des incisives mandibulaires est aussi nécessaire et de contrôler la béance ainsi créée pour la restauration des 2 arcades. Cette simulation de l’augmentation de la dimension verticale permet enfin de vérifier son impact esthétique sur le visage.

On cherchera un point de contact unique centré entre les 2 incisives ou un point de contact équivalent sur la face palatine de chaque incisive centrale, validé par le marquage d’un papier d’occlusion fin.

Cette butée peut être complétée par un rallongement incisal (composite blanc) permettant de vérifier la longueur des bords incisifs par rapport à la courbure de la lèvre inférieure et de guider plus objectivement le design du futur sourire.

 


Fig. 03 :
les arcades sont scannées et l’occlusion est enregistrée Jig en place.

 

En cas d’empreintes physiques, il sera nécessaire d’injecter un silicone d’occlusion dans la béance ainsi créée. Un arc facial et un enregistrement des lignes du visage complètent idéalement l’enregistrement de la situation initiale.

 

fig-11-usureFig. 04 : analyse esthétique avec Smilecloud.

 

Un smile design est envoyé au prothésiste pour lui permettre de modéliser plus précisément les futures morphologies dentaires à la nouvelle hauteur.

Il dispose ainsi d’un bilan photographique, des empreintes des arcades, de la nouvelle occlusion enregistrée et de l’ébauche du projet esthétique pour réaliser son wax-up.

fig-12-usureFig. 05 : les caries liées à la consommation excessive de boissons sucrées sont traitées préalablement par des composites directs.

 

Fig. 06 : un wax-up numérique est réalisé par le prothésiste en laissant des surfaces d’appui non waxées pour servir de plages de butée lors de la réalisation des masques en résine.

 

fig-14-usuresFig. 07 : impression des wax-up et des clés en silicone.

 

Les modèles waxés sont imprimés et des clés en silicone rigides sont moulées. La réalisation des masques en résine sera détaillée lors d’une prochaine publication.

 

fig-15Fig. 08 : masque maxillaire en résine bis acrylique Luxacrown – DMG (distribuée par PRED).

 

fig-16-usureFig. 09 : masque mandibulaire en résine bis acrylique Luxacrown – DMG (distribuée par PRED).

fig-17-usuresfig-18-usureFig. 10 : observation des modifications du visage et du sourire à la suite de la mise en place de ces masques en résine surélevant la dimension verticale et validation par le patient.

 

Une amélioration du volume labial est déjà visible à ce stade.

 

fig-19fig-20-usurefig-21-usureFig. 11 : céramiques finales.

Situation finale après collages des overlays, veneerlays et facettes cavaliers en disilicate de lithium (EMax-Ivoclar-Vivadent)

On notera une adéquation correcte entre le projet esthétique et le résultat final.

 


 

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Restaurations multiples par composite injecté

le 17-01-2023

 

Dans cette vidéo, le Dr Damien Savouré, présente un cas clinique de restaurations multiples par composite injecté.

 

La patiente, une jeune femme de 17 ans, est atteinte d’amélogenèse imparfaite de type I hypoplasique (classification de Witkop). Ses doléances, de part l’aspect de son émail sont surtout esthétiques. La prise en charge de ce type d’anomalies doit être le moins iatrogène possible et permettre de réintervenir afin de pouvoir proposer des solutions à la patiente tout au long de sa vie et de maintenir ses dents sur l’arcade le plus longtemps possible.

 

Les restaurations multiples

L’injection composite va permettre d’améliorer l’esthétique du sourire tout en remplissant ces impératifs.
Un wax-up est réalisé par le laboratoire par addition afin de pouvoir ajouter de la matière sans avoir à délabrer les dents existantes tout en permettant l’obtention d’un volume suffisant de composite pour masquer l’aspect des dents naturelles. La particularité de l’injection de composite, pour des restaurations de grande étendue, est sa réalisation en deux temps. Il est plus aisé de respecter les espaces inter-dentaires en injectant le composite sur les dents de façon séparées. L’injection se fait alors en traitant une dent sur deux lors du premier passage puis, dans la même séance, en injectant la seconde moitié des dents. Cela permet d’isoler individuellement chacune des dents de ses adjacentes et permet donc d’obtenir des restaurations unitaires.

L’astuce pour la bonne reproductibilité du travail du laboratoire, est la réalisation par le laboratoire, en plus du wax-up complet, d’un wax-up 1 dent sur 2 afin de réaliser une gouttière d’injection pour chacune de ces étapes.

 

L’intérêt de la technique au-delà de son respect des tissus dentaires est sa rapidité car elle permet en un seul rendez-vous de restaurer l’intégralité des dents, ce qui du fait réduit le coût de la réhabilitation pour le patient.