La peur du dentiste est une réalité pour de nombreux patients. Cette anxiété peut provenir d’expériences passées, de la peur, de la douleur ou simplement d’une appréhension face à l’inconnu. Selon une étude réalisée en 2016 par OpinionWay pour Doctolib, 48 % des Français déclarent avoir peur des soins dentaires. Cette appréhension est plus marquée chez les femmes (55 %) que chez les hommes (40 %), et particulièrement élevée chez les 25-34 ans (54 %).

Pour les chirurgiens-dentistes, savoir gérer le stress des patients est essentiel afin d’assurer des soins optimaux et une expérience positive !

Créer un environnement rassurant

L’atmosphère du cabinet dentaire joue un rôle crucial dans la réduction du stress de vos patients. Une décoration apaisante, une lumière douce et une musique relaxante peuvent contribuer à une ambiance plus sereine. L’accueil du personnel est également important : un sourire et une attitude bienveillante mettent le patient en confiance dès son arrivée.

Le premier contact du patient avec le cabinet, que ce soit par téléphone ou en personne, est déterminant. Voici quelques bonnes pratiques à mettre en place :
• Former l’équipe à l’écoute active : accueillir chaque patient avec un ton calme et chaleureux, en prenant le temps de répondre à ses questions et préoccupations.
• Adopter une approche personnalisée : se souvenir du nom des patients et de leurs antécédents médicaux renforce le sentiment de confiance.
• Gérer les délais d’attente : minimiser l’attente en salle d’attente, informer le patient en cas de retard et lui proposer des distractions (magazines, musique, télévision).
• Offrir une expérience fluide dès la prise de rendez-vous : un logiciel de prise de rendez-vous en ligne peut être un excellent outil pour réduire l’anxiété en permettant au patient de choisir facilement un créneau qui lui convient et de recevoir des rappels automatisés.
• Eviter au maximum, les bruits venant du cabinet lui-même (voix, portes qui claquent, etc…).

Adopter une communication bienveillante

Une explication claire et pédagogique des soins à réaliser aide le patient à mieux comprendre ce qui va se passer et à réduire son anxiété. Utiliser un langage simple, poser des questions pour identifier ses craintes et répondre avec empathie permet de créer un climat de confiance.

Notre conseil : avant de débuter un soin, demandez au patient s’il préfère une explication détaillée ou seulement les informations essentielles. Certains patients se sentent rassurés en connaissant chaque étape, tandis que d’autres préfèrent éviter trop de détails.

Proposer des techniques de relaxation

Certaines techniques peuvent aider le patient à se détendre avant et pendant les soins :
• Respiration profonde : encourager le patient à inspirer lentement durant 5 secondes par le nez et à expirer par la bouche durant 5 secondes pour ralentir son rythme cardiaque et réguler son système nerveux.
• Méditation guidée ou distraction auditive : proposer des écouteurs avec une musique douce ou une application de relaxation peut aider à focaliser son attention ailleurs.
• Technique de distraction : engager la conversation, faire visualiser des images positives ou utiliser des lunettes de réalité virtuelle.

Pour les patients anxieux, il est conseillé de commencer par de petites interventions non invasives afin de les habituer progressivement au soin dentaire. Par exemple, un simple détartrage avant un traitement plus complexe.

Encourager la gestion du stress à long terme

Certains patients souffrent d’une anxiété chronique vis-à-vis des soins dentaires. Dans ce cas, il peut être utile de leur recommander des exercices de relaxation réguliers, voire une prise en charge psychologique si la phobie est très marquée. Une approche personnalisée et une relation de confiance sur le long terme permettent souvent de réduire graduellement l’appréhension.

Conclusion

La gestion du stress des patients est un enjeu important en chirurgie dentaire. En adoptant une approche bienveillante, en créant un environnement rassurant et en proposant des techniques de relaxation, les praticiens peuvent transformer l’expérience du patient et améliorer son confort. Une prise en charge adaptée favorise ainsi une meilleure relation soignant-soigné et une meilleure adhérence aux soins dentaires.

Cet article vous est proposé par l’équipe de Dentalespace.

En tant que chirurgien-dentiste, il est essentiel de comprendre vos obligations en matière de formation continue, notamment le Développement Professionnel Continu (DPC). Le DPC vise à maintenir et actualiser vos connaissances et compétences, tout en améliorant vos pratiques professionnelles.

Les actions du DPC

Tous les professionnels de santé, y compris les chirurgiens-dentistes, sont tenus de participer au DPC sur des périodes triennales dès l’entrée dans la vie professionnelle. Durant chaque période de trois ans, vous devez effectuer au moins deux types d’actions parmi les suivantes :

• Formation Continue (FC) : elle permet l’acquisition ou l’approfondissement de connaissances et de compétences. Par exemple, des séminaires sur les nouvelles techniques de restauration dentaire ou des ateliers sur l’utilisation de technologies innovantes en odontologie.

• Évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) : cette démarche consiste en l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations validées. Par exemple, une auto-évaluation suivie d’une discussion en groupe sur la conformité des pratiques aux standards actuels.

• Gestion Des Risques (GDR) : elle vise à identifier et réduire les risques liés à l’activité professionnelle. Par exemple, des formations sur la prévention des infections nosocomiales ou sur la gestion des urgences médicales au cabinet dentaire.

Ces formations peuvent être disponibles en présentiel, en visioconférence ou en e-learning. Il est également possible de suivre un programme intégré combinant ces actions.
La période triennale actuelle s’étend du 1^er janvier 2023 au 31 décembre 2025.

Le financement des actions du DPC

Les formations dans le cadre du DPC sont généralement prises en charge pour les chirurgiens-dentistes. L’Agence Nationale du DPC (ANDPC) finance les actions de DPC pour les professionnels de santé libéraux conventionnés et les salariés exerçant en centre de santé conventionné.
Pour les chirurgiens-dentistes, la prise en charge est structurée comme suit :

• Possibilité de financement annuel  : chaque praticien dispose d’un forfait annuel d’heures de formation prises en charge. Par exemple, en 2024, ce droit de tirage était de 18 heures par an.

• Plafond triennal : il existe également un plafond de prise en charge sur une période de trois ans. Ce plafond est destiné à encadrer le financement des actions de formation continue.

En plus de la prise en charge des frais pédagogiques, l’ANDPC prévoit une indemnisation pour compenser la perte de revenus liée à la participation aux formations. Cette indemnisation est versée directement au professionnel de santé.

Si le plafond de l’ANDPC est atteint ou si certaines formations ne sont pas éligibles à sa prise en charge, les chirurgiens-dentistes peuvent se tourner vers d’autres organismes, tels que le Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIF-PL). Le FIF-PL peut financer des formations à hauteur de 300 € pour 7 heures de formation, avec une limite de trois formations par an.

Les sanctions en cas de non-respect du DPC

Les actions de DPC ne conduisent généralement pas à l’obtention de diplômes universitaires. Cependant, elles donnent lieu à des attestations de participation ou des certificats délivrés par les organismes de formation agréés, attestant de l’engagement du professionnel dans une démarche de développement continu. Chaque professionnel doit conserver ses attestations de formation et peut les retrouver sur son compte personnel DPC.

Le non-respect de cette obligation de formation continue peut entraîner des sanctions de la part des autorités de contrôle, telles que l’ANDPC, l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes (ONCD) ou l’Assurance Maladie. Ces sanctions peuvent aller d’une amende à une interdiction d’exercer, en fonction de la gravité du manquement.

Pour rester informé des formations et événements proposés pour les chirurgiens-dentistes, nous vous invitons à consulter l’agenda de Dentalespace. En vous abonnant à notre newsletter, vous recevrez directement ces informations dans votre boîte mail.

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Avec la mise en œuvre de la réforme de la convention dentaire en 2025, l’Assurance Maladie lance une initiative ambitieuse intitulée « génération sans carie ». Ce programme s’adresse aux jeunes âgés de 3 à 24 ans, avec l’objectif de transformer durablement leur santé bucco-dentaire grâce à une stratégie innovante basée sur la prévention, le suivi et l’accessibilité aux soins. Cette réforme s’inscrit dans une volonté globale de réduire l’impact des maladies carieuses et d’investir dans la prévention dès le plus jeune âge.

Les 3-24 ans, la cible prioritaire

Le programme repose sur une approche épidémiologique inédite. En 2025, une enquête nationale sera réalisée par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, visant à dresser un état des lieux précis de la santé bucco-dentaire des jeunes. Cette enquête permettra d’évaluer l’indice carieux à chaque âge et d’analyser le recours effectif aux soins dentaires.

Cliquez ici pour télécharger le guide de l’examen bucco-dentaire

Ce suivi continu se veut évolutif : la cohorte, accompagnée tout au long de sa vie, bénéficiera d’ajustements réguliers des politiques de santé bucco-dentaire. Ces travaux, menés en collaboration avec l’ensemble des professionnels de santé dentaire, témoignent d’une approche partenariale forte.

Une revalorisation des soins conservateurs

L’un des aspects les plus marquants de cette réforme est l’augmentation de 30 % des tarifs pour les soins conservateurs. Cette mesure vise à renforcer l’attractivité de la prise en charge préventive pour les jeunes patients, qu’ils aient bénéficié ou non d’un Examen Bucco-Dentaire (EBD) préalable.

Les actes concernés incluent notamment :
• Les restaurations coronaires sur dents temporaires et permanentes.
• Le coiffage pulpaire direct.
• La pulpotomie sur dents temporaires.
• Les endodonties sur dents permanentes et temporaires.

Cette revalorisation, qui s’applique automatiquement via les logiciels métiers des praticiens, constitue une reconnaissance du rôle clé des soins conservateurs dans la préservation de la denture des jeunes générations.

Un examen bucco-dentaire annuel simplifié et renforcé

L’évolution du dispositif M’T dents en un examen bucco-dentaire annuel dématérialisé marque une avancée significative. Cet examen, gratuit et sans avance de frais, s’adresse à tous les jeunes de 3 à 24 ans, avec une prise en charge simplifiée grâce à un cofinancement entre l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et les complémentaires santé (AMC).

Parmi les nouveautés introduites :
• Une revalorisation tarifaire des EBD (+10 € par acte à compter du 1^er avril 2025).
• Une modernisation de la facturation grâce à un téléservice dédié, intégré aux logiciels métiers, supprimant les bons de prise en charge.
• La possibilité de facturer des actes complémentaires (détartrage, pose de vernis fluoré) lors de la séance EBD, offrant un cadre propice à une intervention immédiate sur les facteurs de risque identifiés.

L’EBD devient ainsi un outil incontournable pour engager un dialogue éducatif avec les jeunes et leurs familles, tout en renforçant l’impact des messages de prévention.

La prévention au cœur du dispositif

La prévention constitue le socle fondamental de cette réforme. Parmi les mesures phares figurent :
• La pose de vernis fluoré : cet acte préventif, désormais pris en charge pour les 3-24 ans, est tarifé à 25 € par séance (maximum deux par an). Il concerne aussi bien les dents temporaires que permanentes.
• Des messages éducatifs adaptés : lors de chaque EBD, les praticiens sont invités à renforcer les conseils d’hygiène bucco-dentaire, à sensibiliser aux risques carieux et à encourager de bonnes pratiques alimentaires.
• L’utilisation du fluor : la convention rappelle l’importance d’une utilisation adaptée des dentifrices fluorés, ajustée en fonction de l’âge et du risque carieux.

Ces mesures de prévention, combinées à un suivi régulier, visent à réduire non seulement les maladies carieuses, mais aussi les affections parodontales qui touchent les adultes. De bonnes habitudes acquises dès l’enfance constituent un investissement durable pour la santé bucco-dentaire.

Une accessibilité accrue grâce au tiers payant

Pour garantir un accès universel aux soins, le tiers payant est étendu à l’EBD et aux soins consécutifs réalisés dans les six mois suivant cet examen. L’absence d’avance de frais pour les familles contribue à lever les freins économiques, particulièrement pour les foyers modestes.

Par ailleurs, les praticiens disposeront d’outils numériques intégrés à leurs logiciels pour faciliter la gestion de ces prises en charge et vérifier les droits des patients.

Des bénéfices à long terme pour la santé publique

L’ambition de la « génération sans carie » dépasse largement la sphère bucco-dentaire. En investissant dans la prévention dès le plus jeune âge, le programme entend réduire les coûts liés aux maladies carieuses et parodontales à l’âge adulte. Les praticiens jouent un rôle central dans cette transformation, en sensibilisant les familles et en garantissant un suivi rigoureux.

La réforme de 2025 est une opportunité unique pour la profession dentaire de participer à une initiative de santé publique d’envergure. Grâce à des mesures concrètes, accessibles et centrées sur la prévention, nous pouvons contribuer à faire émerger une véritable génération sans carie, en améliorant à la fois la qualité de vie de nos patients et l’avenir de la santé publique. Ensemble, relevons ce défi !

Pour en savoir plus sur, lisez l’article de Marie Dacquin sur « La nouvelle convention dentaire : virage préventif et prise en charge renforcée ».

Le Dr Marie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème « une prise en charge globale des fonctions orales, essentielle dès le plus jeune âge » le 25 avril 2025 de 9h à 17h. Pour vous inscrire, c’est ici !

La convention nationale des chirurgiens-dentistes libéraux 2023-2028 marque un tournant majeur dans l’organisation des soins dentaires en France. S’appuyant sur quatre axes stratégiques, elle vise à transformer les pratiques dentaires, renforcer l’accès aux soins, et améliorer la prise en charge des publics fragiles.

Objectif  « génération sans carie »

L’un des piliers de la convention est d’instaurer une approche préventive, particulièrement pour les jeunes générations. Ce programme ambitieux cible les 3-24 ans, avec des mesures phares, telles que l’annualisation des Examens Bucco-Dentaires (EBD) et leur revalorisation (de 30 à 40 € pour un EBD simple).
La pose de vernis fluoré est désormais remboursée pour les patients à risque carieux élevé, avec une prise en charge de deux séances par an, dès l’âge d’un an.

En parallèle, de nouveaux actes sont intégrés à la nomenclature, comme la biopulpotomie et les coiffes pédodontiques, afin de privilégier les soins conservateurs et réduire le recours aux actes prothétiques coûteux. Ces mesures visent également à réduire les disparités sociales et territoriales en termes de santé bucco-dentaire.

Évolution du dispositif « 100% Santé »

Le panier « 100% Santé », qui garantit des soins sans reste à charge, voit son périmètre élargi. À partir de janvier 2026, des couronnes en céramique monolithique et des bridges zircone intègreront cette offre. Simultanément, le plafond des actes prothétiques hors panier « 100% Santé » sera revalorisé de 3%, témoignant de l’engagement des partenaires conventionnels envers un accès équitable aux soins.

Améliorer l’accès aux soins dentaires

Pour lutter contre les déserts médicaux, la convention prévoit une refonte du zonage et un renforcement des aides à l’installation. Les praticiens s’installant dans des zones très sous-dotées pourront bénéficier d’une aide forfaitaire pouvant aller jusqu’à 50 000 €.
Un mécanisme de gestion partagée des installations est aussi instauré dans les zones non prioritaires, limitant les nouvelles installations à un ratio d’un départ pour une arrivée.

Par ailleurs, la fonction de maître de stage, essentielle pour la formation des futurs chirurgiens-dentistes, sera valorisée par une rémunération annuelle de 350 €.

Focus sur les publics fragiles

La convention met également l’accent sur les patients en situation de vulnérabilité. Un bilan bucco-dentaire spécifique pour les résidents d’EHPAD, valorisé à 40 €, a été créé. De plus, des séances d’habituation, destinées aux personnes en situation de handicap sévère, seront prises en charge. Ces actions renforcent l’accessibilité des soins pour des populations souvent éloignées des circuits conventionnels.

Une vision à long terme

La mise en œuvre de cette convention s’accompagne d’un suivi échelonné sur plusieurs années, avec des mesures appliquées progressivement jusqu’en 2028. L’ensemble des dispositifs, comme la dématérialisation des données pour les bilans bucco-dentaires ou les ajustements tarifaires, vise à moderniser la profession tout en répondant aux défis environnementaux et sociaux.

Cette convention s’inscrit dans une dynamique de transformation durable de la profession dentaire, faisant de la prévention et de l’équité les moteurs d’un système de santé bucco-dentaire plus inclusif et efficace.

Le Dr Marie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème « une prise en charge globale des fonctions orales, essentielle dès le plus jeune âge » le 25 avril 2025 de 9h à 17h. Pour vous inscrire, c’est ici !