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Les Chroniques de PAL #4 – Un grand môman

le 31-08-2017

Dans la vie d’un chirurgien-dentiste, il y a des hauts, des bas, des prises de têtes et des coups de cœur. Mais il y a aussi beaucoup d’humour ! Les Chroniques de PAL, c’est justement ces petits moments de la vie d’un confrère qui prend la vie au 3ème degré, avec une plume acérée, des propos très imagés et une passion certaine. Régulièrement le Dr PAL nous fera l’honneur de partager avec nous ses “Cas cliniques”, pour notre plus grand sourire !

Les Chroniques de PAL

On devrait légaliser l’euthanasie dès lors que la limite du supportable est dépassée.

Or, là, tout le monde vous le dira, même le plus flegmatique de ses larbins : la mère Paulette, elle vous déchiquette le système en moins de deux. Elle est pétée de thunes, mais personne ne peut la renifler. Alors entre nous, j’ vois pas où serait le problème éthique si le fiston, qui l’a sur le paletot toute la journée, manigançait en loucedé pour lui prématurer la calanche !
Quel lavement !

M’enfin, lui, il est blindé par l’habitude: à cinquante berges, il est encore jamais sorti de chez môman. C’est une brave lopette à l’air bonasse, avec un QI de 22, pile-poil entre la langoustine et le chinchilla. Ce peigne-moumoute est toujours attifé en bariolé, falzar rouge trop court découvrant des socquettes vert-pomme, chemise de satin à motifs mauves sur marcel à trous, boutonnée jusque sous la pomme d’Adam. C’est flashy, ça pique les yeux ! Décidément, tous les goûts sont dans la nature, surtout les goûts de chiottes ! Et comme il est pustuleux, qu’il a le pif crochu, les esgourdes en paraboles et  le menton en galoche, personne se demande pourquoi il a jamais trempé le boudoir !

Ce polichinelle a été tellement jouass de la couronne tout fer que j’y ai collé sur la première prémole l’année dernière- sans dèc, j’ai bien cru qu’il allait se mettre à danser la Macarena ! – qu’il m’amène aujourd’hui sa doche. Merci du cadeau !

Le débris est affalé sur son fauteuil roulant avec une trogne revêche. Une vraie tête de vomi ! Au lieu de répondre aimablement à mes plats hommages, elle préfère enguirlander le rejeton qui ne prend pas assez de précautions avec ses frusques.

 

«Allez, Môman, on y va ! » fait-il pour lui claquer le beignet, en m’adressant un sursaut de cils doublé d’un soupir d’exaspération aiguë. Quelque chose me dit déjà qu’on va pas donner dans la dentisterie de grand luxe avec la sujette !

Mazette, elle a une de ces bedaines ! Si elle avait cinquante piges de moins, j’ lui aurais sûrement demandé dans combien de jours elle devait dépoter le gluant ! Mais l’âge de Madame est avancé, alors je diagnostique plutôt une dilatation kronenboïde de l’estogome.

Il est temps de cuisiner la patiente sur le motif justificatoire de sa présence en ces lieux.
« Alors, Madame, que me vaut le… »
« Docteur, Môman entend très mal. » me coupe l’arlequin.
Ah !? Soit, je m’approche du pavillon de la croulante, pour lui beugler dans le poste, mais elle me sèche :
« J’ai très bien entendu !! Et ben tout va mal ! Y a rien qui va ! C’est les intestins, c’est les yeux, c’est les dents, ah j’ vous dit qu’ j’en ai marre ! »

Je vois, l’amie, tout part en croûtes !

« Bien, peut-être pourrions-nous installer votre môman sur le fauteuil ? »
« Oh laissez, j’ai l’habitude de faire ça tout seul. »

Le vieux gars approche la charrette du billard en un créneau habile, empoigne la ronchon sous les bras, soulève doucement (car elle a des escarres, Paulette), lorsque soudain,  prrrôôôt ! La décrépite nous lâche une de ces perlouzes ! Maison ! Une vraie mise à feu de décollage ! Tiens, fiston, prends ça dans l’ priseur ! J’aurais du m’en douter, c’était une grossesse gazeuse !

Heureusement que l’assistante vaque ailleurs ! Nul ne pouffe, nul ne moufte. Pas fou, je fais mine de pianoter informatique quelques minutes, des fois qu’elle continuerait à nous jouer du fayophone discrètement. Puis, en priant que le schlingo-cumulus soit entièrement dissipé, je m’approche prudemment du champ opératoire.
«  Bien, alors ? » gueule-je.
« Tout va mal ! » ronchonne encore la pétowoumane, avant de se mettre deux doigts dans la margoule pour en extraire un vieux partiel en plastoc recuit. Y a plus un seul crocheton, mais pas besoin de Polident, il est collé depuis la libération à la rillette pur-porc.
Z’ ont parié de me faire dégobiller, ou quoi ?
« Ça tient pu et j’ai mal, j’ peux pas manger ! » m’assène t-elle comme si c’était ma faute.
Tu m’étonnes ! Avec un râtelier pourri incrusté dans la barbaque saignante !

Comme la vieille a les portugaises ensablées, je me retourne vers le benêt et communique : « Votre mère douille, c’est normal, où iatrogène y a pas d’ plaisir ! Faut remplacer la pièce. »
« D’acc, Doc, mais est-ce que ça peut être fait très rapidement, Môman doit rentrer à l’hôpital dans une dizaine de jours ? »
« C’est comme si c’était fait ! »
Vas-y, Paulette, rince-toi les fils blancs et la purée, avant que je t’enfourne une louchée d’hydrocolloïde dans le déglutoir !

Quoi ? C’est pas bon ? J’ t’en fous, c’est un alginate à la vanille ! De toute façon, t’es pas au resto ! Allez, raouss,  mise en bouche et addition dans huit jours !

Quand son fieu l’a refoutue sur son caddy, Paulette nous a tiré une dernière rafale.

A lire aussi : 
Les Chroniques de PAL #1 – Une famille en or
Les Chroniques de PAL #2 – Litige
Les Chroniques de PAL #3 – L’espingouin

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“Quand ça foire, c’est toujours sur un proche !” par The Dentalist

le 04-07-2017

Soigner ses proches

En tant que chirurgiens-dentistes, nous sommes régulièrement sollicités par nos proches pour que nous les soignions. Certains sont des parents (plus ou moins proches), des amis (plus ou moins proches), des confrères (plus ou moins proches) et parfois tout cela en même temps (ex : la femme d’un ami médecin, elle-même dentiste et amie de votre frère).

Mais tous les soignants le savent : soigner des proches est souvent un casse-tête. A tel point que certains praticiens ont décidé de ne plus le faire du tout.

Quelles sont donc les problématiques ? Comment éviter les pièges ?

1. Trouver la bonne distance émotionnelle

Soigner un membre de sa famille fait resurgir, de manière inconsciente, des émotions extrêmement puissantes et la bonne distance émotionnelle est beaucoup difficile à trouver lorsque l’on soigne son père, sa mère, son enfant etc.

La première et principale difficulté lorsque l’on soigne un proche est de retrouver le détachement émotionnel, nécessaire à l’établissement d’un diagnostic parfois complexe et à la réalisation d’actes médico-chirurgicaux parfois invasifs.

Sur le fauteuil, ce type particulier de patient aura lui aussi des comportements émotionnellement perturbés. Il va volontiers se permettre des manifestations (physiques et/ou verbales) tout à fait singulières, pour ne pas dire familières, auxquelles nos patients habituels sont peu enclins : agitation, remarques désobligeantes, reproches faciles, exigences particulières…

Soigner ses proches

2. Garder son acuité intellectuelle

« Quand ça foire, c’est toujours sur un proche! » Cela veut-il dire que le risque de complications ou d’évènements indésirables soit objectivement supérieur chez nos proches ou bien est-ce notre équilibre émotionnel perturbé qui nous fait commettre plus d’erreurs ou d’approximations?

Les perturbations émotionnelles vont provoquer chez le soignant des distorsions cognitives très variables mais que nous allons illustrer au travers de situations cliniques bien réelles :

  • 1er exemple : un patient âgé de 60 ans, consultait annuellement un chirurgien-dentiste de ses amis. Chacune des visites de contrôle consistait beaucoup plus en une discussion amicale sur des sujets triviaux (la famille, les copains, les vacances…) que sur des soins consciencieux et adaptés (« un p’tit détartrage, comme d’habitude! »). Après une quinzaine d’années de ce « suivi », le patient constate une détérioration de sa situation buccale et demande son avis à un autre praticien.

Cas paro

La maladie parodontale, non diagnostiquée et encore moins traitée va conduire à un plan de traitement implanto-prothétique lourd dont le patient se serait volontiers passé.

The dentalist

  • 2ème exemple : un chirurgien-dentiste de 45 ans consulte un de ses confrères pour le remplacement des dents maxillaires droites par des implants.

The dentalist

Le confrère consulté entreprend une étude méthodique du cas et, en plus de l’implantologie, propose un plan de traitement global permettant de répondre aux besoins parodontaux, restaurateurs, occluso-fonctionnels et esthétiques.

Le patient-confrère, refuse le plan de traitement proposé (qu’il juge inadapté) et conteste les éléments diagnostiques et les propositions thérapeutiques. Il décide d’abandonner les soins en cours de route pour s’adresser à un autre confrère.

  • 3ème exemple : une femme de 35 ans, fille d’un chirurgien-dentiste fraîchement retraité, sollicite un rendez-vous rapide pour un simple détartrage auquel son père, praticien consciencieux au demeurant, l’avait habitué. Le rendez-vous est pris mais aucun soin n’est réalisé sans une évaluation méthodique de l’état de santé général de la patiente qui montre un sérieux facteur de risque parodontal (tabagisme particulièrement important).

The dentalist

Les atteintes parodontales débutantes confirment les suspicions du praticien que ne s’est pas laissé influencer ni par la demande pressante de la patiente, ni par les distorsions cognitives qu’a du subir son père, en son temps. Un traitement parodontal individualisé est proposé à la patiente.

3. Parler des honoraires 

Dans l’esprit des proches que nous soignons, le rapport aux honoraires est très variable. Certains considèrent que tout travail mérite salaire et insiste pour régler les honoraires habituels tandis que d’autres considèrent que les soins doivent être gratuits en vertu d’une coutume qui voudrait, par exemple, que les médecins soignent gratuitement leurs confrères et -soeurs.
Idem pour les membres de la famille qui n’ont pas toujours idée ni de l’étendue des travaux à réaliser, ni des moyens à mettre en oeuvre et qui considèrent eux aussi que la gratuité coule de source.

Si l’on sait que le sujet même des honoraires et matière à des distorsions cognitives, il n’est jamais recommandé de tourner autour du pot, avec qui que se soit. Il est même particulièrement important, dans le cas de soins pour des proches, de clarifier les choses avant la validation du plan de traitement.
Pour des soins simples et rapides : la question ne se pose pas vraiment car ce sera généralement soit offert, soit remboursé intégralement.
Pour les soins plus complexes et plus longs, des devis doivent être établis en évaluant précisément le temps à consacrer aux soins, le coût des fournitures, les avantages, les inconvénients, les risques etc.

Libre ensuite au praticien et au patient de s’entendre sur d’éventuels arrangements : prise en charge de certains frais par le confrère soigné (implants, frais de laboratoire…), ristournes éventuelles, échéanciers de paiement…

Conclusion

Les difficultés rencontrées par les praticiens lorsque ils décident de soigner des proches sont une réalité. Dans certains pays, les collèges professionnels de chirurgie-dentaire recommandent même, en dehors des soins mineurs et des urgences, d’éviter de soigner ses proches.
Laissons plutôt à chacun le soin de décider s’il se sent en mesure d’accomplir la tâche qui lui incombe dans les meilleurs conditions possibles, aussi bien pour lui même que pour la personne soignée.

Si vous décidez de soigner des proches, il semble important de faire ce qu’il y a à faire comme pour n’importe quel autre patient. Ni plus, ni moins. D’où l’importance d’avoir des protocoles diagnostics et thérapeutiques et de s’y tenir, sans exception

 

Article écrit par The Dentalist

La communication politique adaptée au cabinet

le 07-06-2017

Quoi de plus rassurant, quoi de plus gratifiant pour un dentiste que le renouvellement de sa patientèle par le bouche à oreille ?

Adopte un coach

Loin de toute publicité, le patient recommandé arrive au cabinet, confiant ; il sait déjà tout ce qui est essentiel pour lui : que vous êtes ponctuel, attentif, gentil, compétent, consciencieux, pas cher et bien évidement que vous ne faites pas mal ! Il vous est déjà acquis avant que vous n’ayez commencé à travailler.


Alors comment faire pour que vos patients vous recommandent ?

C’est là que le débat politique auquel nous avons assisté ces derniers mois donne des idées.
Pour qu’un patient recommande son dentiste, il faut non seulement qu’il soit satisfait de ce dernier mais, en plus, qu’il ait envie de « militer » pour ce dentiste, qu’il ait envie de promouvoir son dentiste.

Promouvoir, militer, cela suppose d’adhérer, de croire. Donc votre patient militant croit en vous.

Et exactement comme en politique ce qui fait qu’un patient croit en vous ce n’est ni vos diplômes ni vos réalisation c’est… votre programme ! Dès lors chaque cabinet doit s’atteler à définir un programme qui va se traduire sous forme d’image. Chaque dentiste libéral est une femme ou un homme public pour ses patients. C’est l’image convaincante qu’il donne de lui même et de l’ensemble de son cabinet qui est à l’origine de la fidélité de sa patientèle.


En pratique ce n’est pas très compliqué mais il faut prendre du recul :

Que veut-on faire passer comme message ?

– Ici on est un cabinet généraliste, on soigne tout le monde
– Ici on est on est un cabinet spécialisé à la pointe de la technologie
– Ici on privilégie la personnalisation et l’accueil
– Ici on privilégie l’efficacité et la rationalité

Une fois que l’on sait quelle grande orientation on souhaite donner à son cabinet il n’y a plus qu’à faire passer le message…

Adapter évidement l’agencement des lieux et la décoration mais aussi faire en sorte que l’ensemble des personnes en relation avec le patient (en l’occurrence l’assistante, le prothésiste) adhérent à l’image que l’on veut donner.

Ainsi tout dentiste est un candidat qui, pour être élu par ses patients, doit non seulement
savoir où il veut aller mais aussi être capable de le révéler à travers l’image de son cabinet.


par Isabelle Danjou, Dentiste et Fondatrice d’adopte-un-coach.com

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Les Chroniques de PAL #3 – L’espingouin

le 23-05-2017

Dans la vie d’un chirurgien-dentiste, il y a des hauts, des bas, des prises de têtes et des coups de cœur. Mais il y a aussi beaucoup d’humour ! Les Chroniques de PAL, c’est justement ces petits moments de la vie d’un confrère qui prend la vie au 3ème degré, avec une plume acérée, des propos très imagés et une passion certaine. Régulièrement le Dr PAL nous fera l’honneur de partager avec nous ses “Cas cliniques”, pour notre plus grand sourire !

Les Chroniques de PAL

Norme allemande, après un mois de vacances, on devrait tous péter la niaque. Ben pas moi !

D’abord, rien que d’avoir deux trucs à penser en même temps, ça me farcit le chou, y a surchauffe dans la cervelle. Deuzio, même le matos n’a pas envie de se remettre à besogner. Tout merdoie : le computeur ne s’allume pas, l’aspi n’aspire pas, la zouillette ne zouille pas, et j’en passe…Troizio, la patientèle me saute dessus pour m’accabler des ses pépins dentaires. Ah elles sont loin, les randos du matin sur les petits sentiers côtiers de la Cornouaille !

Oui parce que l’Espagne, ter-mi-né ! Disons-le franco : l’espingouin est fourbe. D’accord, y a la calor, y a la cerveuzâ, la sangria et la paëlla. D’accord, l’autochtone roucoule comme Roulio Essuiglas, mais faut pas s’y fier ! N’omettons jamais que l’Ibère n’aime rien tant que de massacrer le bovidé.  Il exulte quand un maigrichon sapé en poiscaille se trémousse autour d’un bestiau transpercé de partout et agonisant au bout de sa fressure. Z’ont l’ goût du sang, ces mecs-là ! Et puis l’Ibère est en colère, c’est congénital. Y a qu’à voir, même quand il pourrait tranquillos guincher une p’tite java avec sa bonne femme, ben non, faut qu’il tire une tronche de bandit corse en pétard et qu’il file des grands coups de talon au parquet !

J’étais déjà circonspect. Mais le coup de grâce, l’estocade, c’est M’sieur Ramirez qui me l’a portée ! Voilà un gars qui, en dépit d’une paralysie des zygomatiques, ne semblait pas nerveux pour une pésète. L’avait plutôt l’air bonasson d’un retraité pépère. Eh ben il a bien failli me balancer un pilon dans le groin, en version Cassius ! Oyez plutôt :

L’individu est un vieux client de la boutique, puisqu’il a connu feu mon prédécesseur à ses débuts dans le turbin. Il a beau vaquer dans l’Hexa-Gaule depuis quarante piges, on comprend toujours que dalle à quoi qu’y dit, tellement qu’il bouffe toutes les consonnes comme s’il avait dix dragées dans le clapoir. Environ une fois de temps en temps, il sollicite nos hautes compétences, mais c’est juste pour un piquotis ou un grattouillis, vu qu’au niveau de la tritureuse, c’est quasi un hippopotame: un massicot carré surpuissant, des pavés mastoques, aplatis et jaunasses, mais en granit. Tout est donc désespérément inexploitable pour l’homme de l’art, sauf une vieille couronne en ferraille sur 26, datant probablement de la dictature du Godillot, qui ne lui cause aucun tracas mais qui n’ a pas suivi la gencive dans son ascension de trois millimètres. Alors, étant de l’école holistico-consciente, j’y explique à chaque fois qu’il serait de bonne dentisterie, nonobstant a fortiori ipso facto stricto sensu, de remplacer l’antiquité par une pièce high-tech dont la rutilance le disputerait à la durabilance.

Or donc, l’hispanique se pointe dernièrement, me baragouinant qu’il se décide enfin à suivre mon docte conseil.
« Voilà qui est sage, amigo mio ! Ouvrez donc la bouche, pour faveur. »

Action !
Légère cocaïnisation de la zone pour le bien-aise du sujet, une petite fentillette, comme dans du beurre, sur la face externe de la bague dysajustée, un petit trohu sous le plafond, et Wam ! Je décapsule l’organe avec la virtuosité et le fignolé du geste par lesquels on reconnaît la signature exclusive du clinicien de haut vol.
Jubilation ! Le meugnon est intact, totalement momifié par l’oxyphosphate !

Nous dépouillons a minima, et clichons aux fins d’analyser finement l’endodonte : nous avons à faire, très probablement, à une bonne vieille pâ-pâte eugénolée, mais elle fut si magistralement lentulée jusqu’aux constrictions que les trabécules environnantes en sont visiblement benoîtes.

Y a pu qu’à !

Tandis que Rosé – c’est son préblase, défense de rire ! – molarde bruyamment, je procède aux malaxage et spatulage classiques. Bite-tray dedans le site, j’emprunte la wash classique : du hard d’abord, puis, trois minutes plus tard, je décharge et réitère l’opération, mais tout en ductilité. J’invite enfin le transpyrénéen à riper ses galoches pour reviendre la semaine suivante.

Béni soit mon proto ! Le joyau inoxydable et étincelant s’ajuste alors au quart de poil et je le sertis sur le chicot en moins de deux. Olé !

Assistante ! La couenta pour le signor !

Mais z’hélas !
Quinze jours plus tard, le dit-Ramirez nous tube et reprend rencard au motif qu’il aurait mal en briffant de la bidoche. Il a qu’à boulotter du poisson, me direz-vous, mais j’ulcérise, car je subodore qu’il va me désarçonner par la couillonnade habituelle : « J’avais pas mal avant, j’ai mal après. C’est quand même pas normal ! »

Le lendemain, el hombre déboule en tirant la renfrogne. Gardant ostensiblement un air aussi serein que rompu à ce genre de désagrément post-op, j’y cause de la petite arthrite passagère, prend une p’tite radio (RAS), sous-occluse et le reconduis à l’huis avec une p’tite boîte de Nurofen. Vouaaaalà ! Allez, adios, hein !

Mais Pal, en lui-même, de fumer par les portugaises, car, par St Ptôme, qu’est-ce-que-c’est-que-ça-que-c’est ? Y a pas de surocc, y a pas un angström de libre pour un quelconque microbilcule, et je n’ai que caressé ce chical ( des chicots) silencieux depuis un demi-siècle. Alors, quoi ? Pur cinoche ? Masticage intempestif sur une carne trop cuite ? Je me perds en jectures pendant trois jours, puis, emporté par le tourbillon de la vie, oublie le cas clinique.

Mais z’hélas !
Quinze jours plus tard, le dit-Ramirez déboule sans prévenir sur les couilles de midi. Pas glop! D’autant que l’assistante vient m’informer que son faciès de toro fumant des naseaux n’augure pas franchement de cordiales dispositions. Fichtre ! Flageolant dans mon bénouze, le palpitant en pompage maximum, j’affronte avec bravoure un véritable fauve au regard assassin.
« Il arrive parfois, cher monsieur, qu’un minime – mais pernicieux, je vous l’accorde- réveil infectieux accompagne un tel acte opératoire. Aussi je vais vous prescr… »
« J’en ai malle de vos complimés !! Vous m’allachez la dent !! Tout de suite !!! J’ paltilai pas d’ici !!! » beugle en bavant le forcené.

Ah, douceur andalouse !

Pendant que, flegmatique, je me repeigne sommairement et m’éponge la face qui dégouline de postillons castillans, mon cortex analytique me souffle les éléments du dilemme.

Mon Pal, me dit-il :

  • soit tu tentes, par deux manchettes, un Double-Nelson et une clé à la verge, de maîtriser la brute épaisse pour l’éjecter manu dentisteri. Mais le mobilier va morfler !
  • soit tu phones les poulardins, mais ça manque un peu de chevalerie.
  • soit, dans un esprit de paix et de préservation des intégrités physiques, tu exauces le désir clairement ci-exprimé du client.

Je suis ceinture jaune de yoga, de gabarit mi-mouche et de tempérament câlin. J’ai avulsé.

A lire aussi : 
Les Chroniques de PAL #1 – Une famille en or
Les Chroniques de PAL #2 – Litige

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2017, du temps pour tout.

le 18-01-2017

Isabelle Danjou

Après une année passée à vos cotés à améliorer votre organisation et votre ressenti au travail, il ressort de façon criante que, toutes et tous, vous vous plaignez de manquer de temps !

Vous êtes capable de gérer :
– du personnel,
– une patientèle,
– une technicité complexe,

Vous savez faire face à :
– une fuite d’eau,
– un patient mécontent,
– une urgence médicale,
– la CCAM,
– un congé maladie de votre assistante,
– l’ordi qui ne démarre pas,

Mais vous n’arrivez pas à structurer votre agenda !

Comme si des petits lutins s’amusaient derrière votre dos à :
– ajouter une urgence à 19h au milieu du long et dernier rendez-vous,
– empiéter sur votre demie journée de repos,
– décocher l’heure intitulée “déjeuner”,
– gommer : “20h rendez-vous avec Jules et Paul devant le théâtre”,

Et si, être débordé vous évitait :

– de ressentir la routine :
“Je suis fatigué mais j’aime mon métier, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.”

– d’admettre que vous n’êtes pas rentable :
“Je n’ai pas le temps de faire des plans de traitement.”
“Je n’arrive pas à trouver le temps pour organiser mon cabinet avec des bacs et des cassettes.”

– de faire ce qui vous embête :
du sport.
les dissertations de vos enfants.
du rangement.

– d’affronter votre assistante :
“Elle était encore en retard ce matin, je n’ai rien dit ; quand elle est arrivée, j’avais déjà installé mon patient.”
“On court tout le temps, on n’a pas le temps de se réunir.”

– de vous former :
“Quand j’arrive à la maison, le soir, il est 22h, je n’ai pas envie de me lancer dans un web-séminaire.”
“Je ramène régulièrement des revues à lire chez moi, mais la plupart du temps, je ne les ouvre même pas.”

– de vous remettre en cause :
“Je travaille 50 à 60h par semaine, mes patients le savent, qu’est-ce que je peux faire de plus ?”

En ce début d’année avec tous mes voeux d’enthousiasme au travail, je vous invite à vous poser cette question :

Qu’est ce qui m’empêche de disposer de mon temps?

Le jour où vous utiliserez votre temps de travail pour ce qu’il est, c’est à dire une des ressources de votre cabinet, vous ne ressentirez plus le poids de votre métier.

par Isabelle Danjou, Dentiste et Fondatrice d’adopte-un-coach.com

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Contre le stress, une arme : votre agenda

le 25-10-2016

Si votre carnet de rendez-vous se présente comme une succession de noms plus ou moins espacés, avec au mieux une zone grisée au milieu pour la pause déjeuner, vous n’avez, quand vous débutez votre journée, aucune idée de la façon dont elle va se dérouler, vous ne savez, même pas, quand elle va se terminer ! D’ailleurs d’autres noms, appelés “urgences” vont se rajouter et générer un retard plus ou moins important.

Dès lors le stress vient constamment polluer votre journée de travail et ce scénario se répète 4 à 5 jours par semaine.

Stress agenda

Vous avez beau être résistant et aimer les défis, vous avez constaté que, de plus en plus souvent, vous vous sentez débordé, irrité, insatisfait de votre travail.

Il est grand temps de structurer votre carnet de rendez-vous.

Structurer son carnet de rendez-vous veut dire, avant tout, écrire, outre le nom du patient, le soin que vous avez prévu de réaliser.

Petite action anodine, seulement en apparence, parce qu’inscrire le soin prévu suppose, justement, que vous ayez prévu quelque chose…autrement dit que vous ayez réalisé un plan de traitement.

Là encore, petite action anodine en apparence, parce que, faire systématiquement des plans de traitement demande du temps…et ce temps, c’est bien du temps de travail. Vous devez donc, chaque jour, délimiter une plage horaire destinée à l’élaboration des plans de traitement.

Ouf, ça commence à aller mieux !
Quand le patient arrive, vous savez ce que vous avez à faire, les bons instruments sont prêts et en faisant le plan de traitement, vous avez regroupé les soins en séances longues.

Reste que personne ne travaille 10 à 12 h par jour sans s’arrêter, c’est totalement contre productif. Donc, il faut inscrire des pauses sur l’agenda, des temps de repos qui dépendront de chacun, en durée et en fréquence (apprenez à vous connaître et à repérer à quel moment de la journée vous saturez).

Enfin, pour que les inévitables urgences ne viennent pas mettre à mal cette belle organisation, il faut leur réserver 2 plages horaires par jour.

Et voilà, il ne vous reste plus qu’à inscrire le temps hebdomadaire nécessaire à la comptabilité, à la gestion et à votre formation professionnelle; vous pouvez alors vous appuyer sur un agenda qui prend en compte toutes les tâches qui vous incombent et pas seulement les soins.

Avec un tel agenda, quand vous arrivez le matin, vous avez une bonne idée de la façon dont la journée va se dérouler et vous savez aussi quand elle va se terminer.

Et puis…ne craignez pas la routine, même avec un agenda bien structuré, des imprévus surviendront !

par Isabelle Danjou, Dentiste et Fondatrice d’adopte-un-coach.com

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C’est la rentrée. Dites NON

le 04-10-2016

C'est la rentrée dites non

C’est la rentrée ! Vous êtes en forme, bronzé, détendu, musclé, vous avez de l’énergie à revendre. Par ailleurs, une partie de vos patients, occupés par l’achat des fournitures scolaires et les inscriptions aux diverses activités de leurs enfants, ne prendront rendez-vous que dans une quinzaine de jours.

Bien souvent, vous profitez de cette période de calme relatif pour prendre de bonnes résolutions (faire du sport, rentrer plus tôt, apprendre la cuisine asiatique, vous remettre au piano…) qui, toutes bonnes qu’elles soient, ne résisteront pas à l’arrivée de la grisaille.

Pourtant il y a UNE bonne résolution qui, si vous l’appliquiez, modifierait très positivement votre quotidien: décider de dire NON.

Dire Non,
veut dire que, plus jamais, un patient ne décidera à votre place de son traitement, de sa prescription, de ses rendez-vous.

Quand Monsieur Cmoikidécide vous dit :
“De toutes les façons, Docteur, il est hors de question que vous m’extrayiez ma dent”.

Vous pourriez lui répondre calmement :
“L’extraction de votre dent est un préalable à votre traitement. Sa mobilité est telle que sa conservation compromettrait l’ensemble de la restauration. Bien évidemment, pour pratiquer cette extraction, j’ai besoin de votre accord ainsi que de votre adhésion au plan de traitement que je vous ai proposé. Je vous laisse réfléchir et vous me direz au prochain rendez-vous ce que vous avez décidé.”

Quand Madame Toutécompliqué vous explique avec des trémolos dans la voix :
“Mais Docteur, je ne peux pas rester comme ça ! Il faut que je vous revoie avant la semaine prochaine”.

Il faut juste rester ferme et répondre sans hésiter :
“Pas du tout Madame, le délai d’une semaine que je vous propose est indispensable à la cicatrisation et à la réalisation d’une prothèse provisoire de qualité et je vous certifie qu’il ne va rien se passer pour vous d’insurmontable dans ce délai”.

Dire NON,
veut dire que, plus jamais, vous n’achèterez un produit ou du matériel dont au final vous n’avez pas besoin.

Quand Monsieur Toutpourledentiste vient vous voir et vous dit :
“Bonjour Docteur, alors les vacances se sont bien passées ? Moi, j’ai pensé à vous, j’ai là un nouveau composite qui présente un mimétisme parfait avec la dentine grâce à sa nano charge mélangée avec de la corne de zébu torréfiée au soleil de Californie. En plus il ne colle absoluement pas à la spatule. Regardez c’est un produit extraordinaire. Actuellement nous avons une offre…”

Il vous sera facile de l’interrompre en lui disant :
“En effet ça me semble intéressant mais comme vous le savez, je prends toujours le temps, avant d’acheter un nouveau produit, de réfléchir au besoin que j’en ai. Laissez-moi un échantillon et n’oubliez pas de m’en reparler lors de votre prochaine visite.”

Dire NON,
suppose aussi que vous sachiez refuser une augmentation de salaire non justifiée à vos yeux.

Le jour où votre assistante Noémie vient vous voir en vous disant :
“J’aimerais bien vous parler… En fait euh comment vous dire ? Cela fait bientôt 1 an que je travaille avec vous et là c’est la rentrée, j’ai de gros frais avec l’école privée de mon fils Arthur et puis… comme je fais beaucoup de travail de secrétariat, je pense que j’ai droit à une prime de secrétariat.”

Il faut à tout prix éviter de répondre tout de suite. Le sujet est épineux, la réponse n’est pas facile à formuler, prenez votre temps :
“J’ai bien entendu votre demande, pour le moment je suis occupé mais je vous propose un rendez-vous demain à 14h pour vous donner ma réponse.”

Le lendemain il vous sera déjà plus facile de dire:
“J’ai relu votre contrat Noémie, il est clairement spécifié que votre travail comporte une part de secrétariat et donc, vous verser une prime de secrétariat ne me semble pas justifié. Par ailleurs, nous travaillons ensemble depuis moins d’un an, j’ai fait l’effort de vous embaucher avec un salaire décent compte tenu de vos compétences, je ne le regrette pas mais je n’ai pas l’intention de vous augmenter pour le moment d’autant que, ne l’oubliez pas, vous bénéficiez déjà d’un treizième mois. Lequel treizième mois pourrait au lieu de vous être versé en 1 fois l’être en 2 ou même en 12 fois ce qui vous permettrait de faire face plus facilement à vos dépenses de rentrée.”

L’apparente facilité de ces petits exemples cache une réelle difficulté.

Dire NON suppose de ne plus se soucier de ce que pense l’autre de soi mais de se soucier de ce que l’on pense de soi même.
A partir du moment où l’on s’attelle à améliorer l’image que l’on a de soi, on apprend à dire non.
Une façon très simple de sentir si l’on doit dire non, c’est d’observer le malaise physique ressenti quand on se laisse prendre par le discours de l’autre.
Ainsi, à chaque fois que l’on dit oui en pensant non, le corps nous averti, avec une accélération du rythme cardiaque, des bouffées de chaleur, des impressions de poids sur la poitrine ou de boule dans le ventre. Ces manifestations physiques nous signalent le désaccord qui existe entre ce que nous disons et ce que, au fond de nous, nous aurions voulu dire.

Devant un sentiment de malaise physique, marquez une pose, respirez et lancez-vous, c’est profondément libérateur.

 

par Isabelle Danjou , Dentiste et Fondatrice d’adopte-un-coach.com

Burn-out au cabinet : l’hypnose peut-elle y remédier ?

le 21-06-2016

D’après les résultats de la première enquête professionnelle menée par l’Observatoire Nationale de la Santé des Chirurgiens-Dentistes (ONSCD), publiée en 2011, une problématique qui représente environ 48% des praticiens en France tend à être reconnue, qui suis-je ?*

Réponse : Le Syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out.

Nous constatons plus régulièrement de nombreux passages à l’acte. Combien de suicides ? Le taux de suicide (OMS) dans la profession est 5.45 fois supérieur à celui de la population générale.

Il est courant que les praticiens eux-mêmes se questionnent sur les raisons de son origine : « Il existe pourtant des métiers aussi durs, voire plus, qui n’aboutissent pas au suicide ? ». Comme s’il fallait minimiser la difficulté de cette profession si complexe par sa pratique et sa diversité de compétences.

Les praticiens, majoritairement chefs d’entreprise, sont confrontés notamment à la gestion des salariés, de l’agenda, des commandes, des stocks, auxquelles s’ajoute un travail de précision qui demande une concentration de tous les instants, des heures de présence au détriment de la vie personnelle (d’où les nombreux divorces).

Son exposition aux situations angoissantes sont récurrentes : chirurgies sous anesthésie locale (patients éveillés donc participatifs), prise en charge du stress du patient, parfois de l’équipe dans le soin et il doit en plus considérer l’aspect financier en proposant la solution la plus adaptée à son patient, mais pas forcément l’idéale.

Ce professionnel de santé qui peut faire l’objet d’agression verbale et physique ne bénéficie pas d’une image sociale importante, la représentation du dentiste et les peurs qu’il génère restent peu engageantes pour le large public. Son cursus initial ne contient pas de connaissance de base en psychologie ou psychopathologie, pour permettre d’établir un lien thérapeutique afin de faciliter la prise en charge de situations où l’aspect émotionnel reste l’enjeu de fond.

Certaines situations anxiogènes générées par les peurs du patient viennent s’ajouter à la maîtrise tant physique qu’émotionnelle du soignant. Ce schéma s’engramme dans l’inconscient pour épuiser en quelques années les ressources et pour atteindre malheureusement le point de non-retour. Cet ensemble de données entraine un stress chronique et grandissant qui participe au clivage entre le corps et la psyché, comme si l’esprit mettait le corps entre parenthèse.

Un corps qui exprime les limites de l’individu par ses messages de souffrances : troubles du sommeil, dos qui se brise, ulcères, les épaules, les cervicales, les mains, des somatisations, etc.

Le burn-out a trois stades :

– Il se manifeste en premier lieu par des symptômes physiologiques et psychiques, comme l’irritabilité chronique, l’oppression persistante, l’hypertension, l’insomnie et d’autres troubles physiques.
– Les personnes atteintes y réagissent en ralentissant leur rythme, en s’isolant et aussi en abusant de certaines substances addictives comme le tabac, le café, l’alcool et voir certains médicaments.
– Au troisième stade, elles plongent dans un état d’épuisement total caractérisé par des souffrances psychiques et physiques chroniques : tristesse, dépression, problèmes digestifs (système autonome et psycho-somatisation inconsciente), céphalées graves ou migraines, etc.

Malgré tout, une infiltration obsessionnelle de résultat professionnel se cristallise, coûte que coûte, seul l’engagement compte. Il faut faire face aux diverses contraintes administratives de plus en plus lourdes et harcelantes, à cela s’ajoute une pratique isolée comme isolante ce qui amplifie le sentiment de se trouver incompris.

Il a été démontré que le stress est un dispositif de vigilance salvatrice et que la sur-vigilance est dommageable lorsque la quantité de demande dépasse la capacité de réponses du sujet (Dr Hans SEYLE).

Le stress du praticien impact l’équipe et par le fait le patient.

Nous savons en neurobiologie que le stress trop intense subit par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrenalien provoque l’épuisement de la glande surrénale et pousse doucement le praticien vers la dépression. Certains professionnels font le choix de changer leur pratique, pour leur confort.

« Qui veut voyager loin ménage sa monture »
J. RACINE.

L’hypnose médicale change votre pratique et bien au-delà pour décider de travailler dans un confort avec l’ensemble de l’équipe du cabinet dentaire, mais aussi pour changer le regard du patient sur la pratique en odontologie.

Quel patient n’apprécierait pas pendant un soin dentaire d’être ailleurs ? Un endroit agréable vécu ou imaginaire, des vacances au bord de mer ou à la montagne par exemple. Le patient vivrait le bon déroulement des soins sans stress et verrait une autre réalité, tout en restant connecté à la voix de l’opérateur qui l’accompagne et le guide par des suggestions adaptées, cette nouvelle réalité construite par le patient voit son anxiété diminuer et donc la représentation de la douleur se modifie (Pr FAYMONVILLE).

burn out hypnose

“Les réponses du cerveau à des stimulations douloureuses par lasers” (à gauche sans hypnose, à droit pendant le processus hypnotique)

Le bénéfice pour le praticien est sans équivoque, l’hypnose, c’est la cascade du bien-être qui se diffuse à tous les niveaux.

Si l’ensemble des protagonistes sont confortables, il en découle un meilleur rendement du cabinet par l’efficacité de tous.

Voici deux questions auxquelles vous pouvez répondre dans les commentaires :
Peut-on sortir du déni du burn-out dans la profession ?
Quels sont les compromis ?

 

Mme Christine BARBARIT-ZIMMER
Fondatrice de DENT L’HYPNOSE

Fidéliser sa patientèle : des compétences relationnelles

le 25-04-2016

Fidéliser sa patientèle

L’expérience vous l’a appris : vos compétences techniques ne suffisent pas à fidéliser votre patientèle.

Ne croyez pas, pour autant, que le patient n’accorde pas d’importance à vos compétences techniques; bien au contraire, c’est sa première préoccupation. Avant tout il veut savoir si vous êtes compétent mais comme il n’a aucun moyen rationnel pour mesurer votre compétence il va se fier à un ressenti subjectif qui va dépendre de vos qualités relationnelles !

Fidéliser sa patientèle: une nécessité.

Un cabinet libéral qui, par définition, ne possède pas d’enseigne néon digne d’une comédie musicale de Broadway n’a pour se développer qu’une seule solution: la fidélisation de sa patientèle.

Ce sont vos patients fidèles qui, en vous recommandant auprès de leur entourage feront que vous soignerez toute la famille, tous les collègues de travail, toute la chorale ou toute l’équipe de rugby.
Ce sont les témoignages de vos patients fidèles qui, tout irrationnels qu’ils soient, balaieront d’un revers de main la concurrence des centres dentaires engagés dans une démarche commerciale.

Le patient fidèle parle de son dentiste comme d’une personne et le dentiste libéral parle de ses patients non pas comme des cas intéressants mais comme des individus intéressants.

Développer ses qualités relationnelle.

La communication pour le dentiste s’établit dans deux sens.

1. La communication dans le sens de la réception :

C’est l’écoute des messages verbaux et non verbaux émis par le patient.
Il s’agit de comprendre les attentes, les peurs et d’apprendre à connaître cet inconnu qui se présente chez vous avec une demande de soins plus ou moins précise.

Pour cela et, avant tout, l’écouter.
Ecouter cela suppose:
– Etre capable de se taire
– Etre capable, à la fois, d’entendre, de regarder et d’observer.
– Faire preuve d’empathie (que se passe t-il chez la personne qui est devant moi?)
– Faire preuve de curiosité (cette personne qui se trouve devant moi m’intéresse)
– Faire preuve de patience (pas facile de supporter le long discours confus de l’historique d’une douleur)

Ensuite reformuler.

Il ne faut pas s’en priver c’est très facile et très efficace.
Reformuler systématiquement le discours d’un patient c’est restituer les informations sous une forme différente et intelligible par lui.

La formule classique consiste à dire : “Si j’ai bien compris, vous attendez de moi un diagnostique de votre état dentaire actuel”; “si j’ai bien compris, vous espérez que je trouve la cause de vos douleurs à la mastication coté gauche” et même “si j’ai bien compris, vous ne vous plaigniez de rien mais vous souhaitez un détartrage”.

2. La communication dans le sens de l’émission

– Le dentiste communiquant veillera à soigner la cohérence entre l’image qu’il veut donner de sa pratique et l’image de son cabinet.

Vous êtes particulièrement intransigeant sur l’hygiène : montrez-le (la salle de stérilisation doit être visible pour le patient).
Vous pratiquez une dentisterie à visée esthétique : décorez votre salle d’attente avec goût, montrez que vous êtes préoccupés par le beau.
Prenez du recul, demain, entrez dans votre cabinet avec les yeux d’un nouveau patient …

– Chaque dentiste a un réel travail d’éducation à faire auprès de sa patientèle.

Un patient qui apprend de son dentiste lui sera toujours reconnaissant. Par ailleurs, expliquer avec un langage adapté au niveau de chacun le processus carieux, le processus de dégénérescence parodontale, le processus d’ostéo-intégration permet de travailler avec des patients impliqués dans le déroulement des soins et non pas avec des clients consommateurs de prothèses ou d’implants pas chers.

Le piège de la sympathie

Attention, il faut bien garder à l’esprit que comprendre les dimensions psychologiques de chacun, être capable d’empathie, ne signifie pas pour autant s’engager dans une relation affective.

La dentisterie évolue, l’offre de soins aussi, le comportement des patients a changé mais ce qui n’a pas changé c’est la nature des relations humaines; en appréhendant la dimension psychologique de ce métier, vous assurez l’avenir de votre cabinet et vous échappez à la routine.

Isabelle DANJOU

Docteur en Chirurgie-Dentaire (Paris 7 – 1982)
DU d’implantologie (Paris 6 – 2009)
Fondatrice de adopte-un-coach.com
Pour un coaching confraternel et démystifié.
Voir le site Adopte un coach…