Accueil >
Se former
> Formation continue >

L’intervention minimalement invasive : la bonne attitude à adopter

Prévention Par Sophie DOMÉJEAN le 17-03-2025

 

 

L’intervention minimale en cariologie vise à limiter au maximum les dommages causés aux tissus dentaires (tissus durs, émail, dentine et pulpe) lors des préparations cavitaires. Ce concept inclut également et surtout la gestion des causes de la maladie carieuse.

 

Introduit à la fin des années 1980(1, 2), l’intervention minimale repose sur quatre axes principaux :
Prévention.
Reminéralisation.
Dentisterie restauratrice invasive a minima.
Réparation des restaurations défectueuses plutôt que leur remplacement complet.
Ces principes, lorsqu’ils sont combinés, permettent une approche moins invasive de la santé bucco-dentaire. Il est essentiel de limiter les interventions au strict minimum afin de laisser les stratégies préventives produire leurs effets.

 

« Il est absolument nécessaire de limiter les interventions au strict minimum et de laisser les stratégies préventives montrer leurs résultats en matière de prévention. »(3)

 

Les causes de la maladie carieuse

La maladie carieuse dépend uniquement de deux facteurs : la présence de bactéries cariogènes, notamment Streptococcus mutans et Lactobacillus acidophilus, et consommation de sucre. Cependant, d’autres éléments peuvent favoriser l’exposition à ces causes.
Par exemple, la présence de puits et sillons profonds peut faciliter l’accumulation de bactéries, tandis que certaines conditions particulières comme le handicap ou l’âge avancé peuvent exposer à la consommation de sucres. Une évaluation personnalisée du risque carieux est essentielle pour adapter les stratégies de prévention.

 

Un environnement oral favorable

Pour maintenir un environnement oral favorable, il est primordial de réduire l’apport de sucres entre les repas principaux, selon les recommandations de l’OMS, et d’adopter un brossage au minimum biquotidien pendant deux minutes avec un dentifrice fluoré, comme le préconise l’UFSBD.

 

L’utilisation de dispositifs spécifiques peut également améliorer le contrôle de la plaque dentaire.
La brosse à dents, qu’elle soit manuelle ou électrique, constitue un outil essentiel pour cette tâche. Les modèles soniques proposés par Philips Sonicare sont particulièrement efficaces, car leur utilisation est intuitive et ne requière pas l’apprentissage de techniques complexes, comme celle du rouleau.

D’autres outils, comme le fil dentaire et les brossettes interdentaires, sont aussi utiles, bien qu’ils puissent parfois être fastidieux ou délétères lorsqu’ils sont mal utilisés (brossettes au diamètre inapproprié ou trop usées). Les hydropulseurs, quant à eux, permettent un nettoyage interproximal doux et efficace, sans effets iatrogènes.

 

Dans des situations médicales particulières ou en présence d’un risque carieux extrême, le brossage biquotidien peut ne pas être suffisant pour garantir un environnement favorable vis-à-vis de la maladie carieuse. Il va falloir rajouter des mesures préventives.

Dans le cas des patients cancéreux, la chimiothérapie ou la radiothérapie, induisent une hyposialie (salive en faible quantité, très visqueuse qui peut être acide), un brossage biquotidien peut ne pas suffire. Il peut alors être nécessaire d’introduire des bains de bouche au bicarbonate de soude ou des antibactériens. Les hydropropulseurs doux sont également recommandés pour contrôler la plaque sans irriter les muqueuses fragiles.

 

Radio hygiène orale - Sophie DomejeanRadio hygiène oraleRadio hygiène orale implants
Fig. 01 : 3 cas cliniques qui illustrent que les patients ont passé du temps au cabinet dentaire (traitements endodontiques, restaurations et couronnes) et pourtant l’état bucco-dentaire est très mauvais. En effet, ne pas gérer les causes de la maladie carieuse conduit aux mêmes effets… L’hygiène alimentaire et l’hygiène bucco-dentaire sont la clef du succès !

 

Les différents niveaux de prévention pour une bonne hygiène orale

L’OMS définit trois niveaux de prévention en cariologie :
La prévention primaire, qui regroupe l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire l’apparition de maladies carieuses. Cela inclut notamment la limitation des sucres et l’utilisation de dentifrices fluorés.
La prévention secondaire, qui se concentre sur le traitement des premières lésions carieuses non cavitaires. Ces lésions peuvent être reminéralisées par une bonne hygiène orale et un apport adéquat en fluor.
La prévention tertiaire, qui intervient après la survenue de la maladie et vise à minimiser les complications par des soins restaurateurs appropriés.

 

Il existe également un quatrième niveau initialement décrit en médecine générale, appelé prévention quaternaire. En dentisterie, ce concept vise à éviter le surtraitement et à retarder le recours à des soins invasifs grâce notamment à une hygiène orale optimale. En cariologie en particulier, la prévention quaternaire ambitionne la préservation tissulaire en retardant le seuil restaurateur autant que possible.

 


 

Cette vidéo vous est proposée par Philips Sonicare.

 

Références bibliographiques

(1) AS. Dawson, OF. Makinson – Dental treatment and dental health. Part 1. A review of studies in support of a philosophy of Minimum Intervention Dentistry.

(2) AS. Dawson, OF. Makinson – Dental treatment and dental health. Part 2. An alternative philosophy and some new treatment modalities in operative dentistry.

(3) A. Sheiham, OF. Makinson – Minimal intervention in dental care.
Department of Epidemiology and Public Health, University College, London UK.

FavoriteLoadingAjouter aux favoris Partager à un ami
Partager

Envoyer un commentaire