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La séance unique CFAO et PAG redéfinit la dentisterie restauratrice

le 12-05-2025

La séance unique Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO), associée aux Préparations Assistées par Guidage (PAG), redéfinit la dentisterie restauratrice. Grâce à cette avancée, un patient peut recevoir une restauration durable et esthétique en seulement 45 minutes.

Découvrez un cas clinique détaillé démontrant l’efficacité de cette approche innovante et comment standardisation, précision et rapidité améliorent le quotidien des praticiens et des patients.

 

Restauration en une séance

Imaginez un patient entrant dans votre cabinet, avec une dent largement cariée, et en ressortant 45 minutes plus tard avec une restauration parfaite, durable et esthétique. Ce scénario est aujourd’hui une réalité grâce à la CFAO en séance unique. Ce nouveau protocole, imaginé et décrit il y a déjà 50 ans par le Pr François Duret, associé à la Préparation Assistée par Guidage (PAG), ouvre une nouvelle ère dans la dentisterie restauratrice, garantissant précision, rapidité et confort patient.

 

Grâce à une numérisation avancée et une planification clinique optimisée, la CFAO permet une standardisation des étapes tout en maintenant une individualisation du traitement pour chaque patient. Elle s’inscrit dans une démarche biomimétique en cherchant à reproduire au mieux la structure dentaire naturelle, tant sur le plan biomécanique qu’esthétique.

 

Présentation du cas clinique

Un patient de 45 ans se présente au cabinet pour une consultation et la réalisation d’un CBCT à visée implantaire. Il nous signale une douleur naissante dans le secteur 3. L’imagerie 3D montre alors une lésion carieuse profonde dissimulée sous l’émail de la 35. La dent est vitale mais présente une fissure distale traversant la structure amélaire. Le patient souhaite une solution rapide et durable.
Le planning qui devait consacrer 45 minutes à la présentation du cas d’implantologie est facilement redirigé vers un traitement « en urgence » prothétique.

 

Fig. 01 : cliché du CBCT de la 35 du patient à l’état initial.

 

Plan de traitement

Diagnostic clinique et radiologique (5 minutes) : confirmation de l’absence de lésion pulpaire, intégrité radiculaire. La sensibilité est très récente, l’hyperhémie pulpaire n’est pas encore engagée. Le CBCT montre une lésion en biseau juxtaposée pulpaire. Le volume de cette carie interne est probablement assez vaste. La dent est en légère version linguale et la couronne clinique est très courte donc peut propice à une couronne classique.
L’indication d’une restauration adhésive céramique sur dent vitale peut être posée.

Anesthésie locale péri apicale (2 minutes).

Empreinte optique pré opératoire (3 minutes).

Préparation assistée par guidage (5 minutes) : réalisation d’une préparation guidée de type V-Prep pour assurer une stabilisation isostatique optimale de la future restauration vitro-céramique.

Empreinte optique de la préparation (2 minutes).

Modélisation en CFAO (5 minutes) : conception de la coiffe pour une céramique monolithique sur un logiciel de CAO.

Fig. 02 : modélisation de la restauration en CFAO directe.

Usinage et finitions (10 minutes) : usinage rapide de la restauration et application d’un glaçage par polissage miroir mécanique simple pour une meilleure intégration esthétique.

•  Assemblage par collage (10 minutes) : mordançage et pose de la couronne avec un composite résine adhésif.

Contrôle post-opératoire (3 minutes) : ajustement occlusal et vérification du point de contact pour assurer un confort masticatoire optimal.

Suivi à distance : vérification de la stabilité occlusale et contrôle par imagerie numérique après quelques semaines.

Fig. 03 : radio rétro-alvéolaire à 6 mois post-opératoire.

 

Résultat clinique

La restauration vitro-céramique teinte 2M2 par CFAO présente un ajustage précis, une esthétique naturelle et une fonction occlusale optimale. Le patient quitte le cabinet dans l’heure, satisfait d’avoir évité plusieurs rendez-vous et une temporisation prolongée.

Par souci de sécurité, un rendez-vous de suivi est planifié dans six mois pour contrôler la vitalité et la qualité de l’intégration parodontale de la restauration.

 

Fig. 04 : résultat en bouche à 18 mois de la pose de la restauration en CFAO directe sur la 35.

 

La séance unique CFAO/PAG

La CFAO en séance unique repose sur un flux de travail numérique optimisé, réduisant les étapes et améliorant la reproductibilité des traitements. Voici les étapes essentielles du protocole :

 

Phase 1 : préparation dentaire

La Préparation Assistée par Guidage (PAG) est une innovation majeure en dentisterie numérique, optimisant la géométrie de la préparation pour garantir un ajustement maîtrisé et une solidité optimisée des restaurations CFAO. Grâce à cette approche, le praticien suit des protocoles prédéfinis qui assurent une réduction minimale et contrôlée de la substance dentaire, tout en respectant la biomécanique occlusale.

Préparation par PAG : réalisation d’une préparation dentaire en suivant un protocole précis et standardisé, garantissant un axe d’insertion optimal et des parois aux conicités adaptées. La technique V-Prep est privilégiée pour maximiser la rétention et limiter la réduction tissulaire inutile.

 

Fig. 05 : exemples de différents types de Préparations Assistées par Guidage, dites PAG.

Fig. 06 : coupe de préparation PAG V-Prep sur une dent extraite. La forme de la V-Prep suit la forme de la chambre dentaire.

 

Empreinte optique pré opératoire : capture initiale de l’arcade dentaire via un scanner intra-oral haute précision, permettant une analyse occlusale dynamique et une planification optimale de la future restauration.

Empreinte optique de la préparation : prise d’empreinte en temps réel, assurant une détection des détails à 20 microns près. Cette approche élimine les erreurs liées aux empreintes conventionnelles et optimise le rendu final de la prothèse.

 

L’intégration de la PAG dans le protocole CFAO permet une meilleure standardisation des préparations, augmentant la prédictibilité clinique et réduisant les risques de défaillance des restaurations.

 

Phase 2 : modélisation numérique

La modélisation numérique représente une avancée majeure dans le domaine de la dentisterie moderne. Grâce aux technologies de Conception Assistée par Ordinateur (CAO), elle permet une planification précise des restaurations prothétiques. Cette phase repose sur des algorithmes avancés et l’intégration de bases de données anatomiques, garantissant un ajustement optimal.

 

L’empreinte pré opératoire est un avantage particulièrement utile, elle permet de garder en mémoire certains des critères essentiels de la dent : profil d’émergence, volume vestibule lingual, quelques zones restantes de type facettes d’abrasion occlusale… Tous ces points peuvent se révéler être des indices précieux pour la conception de la prothèse.

 

Ajustement occlusal et du volume prothétique : le praticien retrouve les limites de la préparation grâce à des fraises PAG parfaitement calibrées. Les réductions dentaires automatiquement controlées assurent la création de l’espace prothétique dont la précision permettra d’éviter toute surcharge occlusale. Les contacts inter-proximaux et occlusaux sont également affinés pour garantir un équilibre fonctionnel optimal.

 

Fig. 07 : fraises spéciales pour PAG et leur géométrie.

 

Génération automatique du design prothétique : à partir de données morphologiques et esthétiques, le logiciel de CAO propose une conception optimisée de la restauration. Il est capable de créer de toutes pièces une couronnes virtuelle ou de « recopier » la totalité ou certaines parties de la couronne clinique préexistante.

 

Des ajustements manuels sont ensuite possibles pour perfectionner la conception avant l’étape de fabrication (n’oublions pas que le patient reste sous nos yeux pendant la conception virtuelle, c’est un atout majeur en cas de doutes sur un point ou un autre).

 

Phase 3 : fabrication et assemblage

Usinage de la restauration en céramique monolithique.

Finitions, glaçage et préparation de l’intrado.

Assemblage par collage et ajustements finaux.

Suivi post-opératoire : conseils d’hygiène bucco-dentaire et vérification de l’intégration de la restauration après quelques semaines.

Validation de la stabilité occlusale et éventuels ajustements si nécessaires.

 

Avantages économiques de la séance unique CFAO

L’un des atouts majeurs de la CFAO en séance unique réside aussi dans ses avantages économiques, aussi bien pour les patients que pour les praticiens. En optimisant le temps de traitement et en réduisant les coûts liés aux matériaux et aux laboratoires externes, cette approche modernise la gestion des soins dentaires.
La fluidité des séances de CFAO directe, dès qu’elles sont maîtrisées, est telle que les plannings peuvent être modulés ou modifiés avec facilité. Ces protocoles donnent accès à des changements de stratégie sans conséquences désorganisatrices sur le déroulé des journées de soins.

 

Les avantages pour le praticien

Optimisation du temps clinique : la réduction du nombre de rendez-vous libère des créneaux supplémentaires, permettant d’augmenter le nombre de patients traités par jour.

Réduction des coûts de laboratoire : en usinant directement les prothèses au cabinet, les dépenses liées aux laboratoires externes sont considérablement réduites.

Diminution des coûts de stockage : la suppression des empreintes physiques et des modèles en plâtre permet d’optimiser l’espace et de limiter le gaspillage de matériaux.

Amélioration de la rentabilité : la CFAO directe garantit un retour sur investissement rapide en augmentant l’efficacité du cabinet et en réduisant les délais d’exécution.

 

Les avantages pour le patient

Moins de déplacements et de perte de temps : un seul rendez-vous est nécessaire, limitant l’impact sur l’emploi du temps des patients et réduisant les frais de transport.

Diminution du coût total des soins : l’élimination des étapes intermédiaires (empreintes physiques, provisoires, essayages multiples) permet de proposer des traitements plus abordables.

Réduction de l’inconfort et du stress : la séance unique supprime la nécessité de porter une prothèse provisoire, améliorant le confort du patient dès la pose.

 

Conclusion

La séance unique CFAO directe de 45 minutes, associée aux Préparations Assistées par Guidage (PAG), redéfinit la dentisterie restauratrice. Avec une approche clinique optimisée et des technologies de pointe, elle garantit un traitement de haute précision, réalisable en un seul rendez-vous.

L’intégration du numérique permet non seulement un gain de temps, mais également une amélioration considérable de la précision des ajustements occlusaux et des restaurations. L’avenir de la dentisterie s’oriente résolument vers une pratique où la planification assistée et la personnalisation des soins garantissent des résultats toujours plus fiables et performants.

 

Pour en savoir plus

Vous souhaitez maîtriser ce protocole en séance unique et intégrer les PAG à votre pratique ? Le parcours dentaire séance unique CFAO/PAG vous permet d’acquérir ces compétences grâce à une formation complète en 2 sessions, alliant théorie et pratique. Programme détaillé et inscription ici.

Le Symposium d’Odontologie Numérique se tiendra les 5 & 6 juin 2025 à Montpellier, un rendez-vous incontournable pour découvrir les dernières avancées en dentisterie numérique.
Le Dr Raynal animera plusieurs conférences, notamment sur les Préparations Assistées par Guidage (PAG) et la Séance Unique CFAO, des techniques qui transforment la pratique clinique au quotidien. Programme et inscriptions ici.

 

Références bibliographiques

H. Xia, P. Picart, S. Montresor, R. Guo, J.- C. Li, O. Yusuf Solieman, J.-C. Durand, M. FagesComportement mécanique de la reconstruction céramique occlusale CFAO évalué par holographie couleur numérique.
Matériaux dentaires, volume 34, numéro 8 ,août 2018, pages 1222-1234.

M. Fages, S. Corn, P. Slangen, J. Raynal, P. Ienny, K. Turzo, F. Cuisinier, J.-C. DurandCouronnes en vitrocéramique CFAO et dents postérieures fortement altérées : une étude à trois niveaux.
J Mater Sci Mater Med.19 août 2017 ; 28(10):145. doi: 10.1007/s10856-017-5948-x.

 


Cet article vous est proposé par CFAO CAD CAM.

Protocole de réhabilitation prothétique globale à l’aide du flux numérique

le 03-02-2025

Les réhabilitations prothétiques globales sont fréquentes et représentent un défi majeur en odontologie. Leur prise en charge nécessite une approche pluridisciplinaire, impliquant une collaboration étroite entre l’omnipraticien et divers spécialistes, notamment en orthodontie, endodontie ou implantologie. Cette synergie vise à optimiser les résultats fonctionnels, esthétiques et biologiques(1).

Ces réhabilitations peuvent inclure la combinaison de prothèses fixes, telles que les couronnes et bridges implanto ou dento-portés, avec des prothèses amovibles partielles ou complètes. Cette approche personnalisée permet d’adapter les solutions prothétiques aux besoins et aux contraintes spécifiques de chaque patient.

 

Les outils numériques, bien qu’ayant transformé les procédures techniques, n’ont pas modifié la réflexion clinique de fond. Le diagnostic, la planification et l’analyse clinique restent guidés par les principes fondamentaux. Cependant, ces outils offrent des résultats cliniques plus fiables, plus reproductibles et significativement plus confortables pour le patient. Ils permettent également de renforcer la communication entre les différents acteurs de l’équipe soignante, contribuant ainsi à une meilleure prédictibilité des résultats(2).

 

Flux de travail numérique pour la réhabilitation prothétique globale

Le protocole thérapeutique comporte différentes étapes cliniques et laboratoires allant de l’analyse esthétique et fonctionnelle jusqu’à la réalisation des prothèses d’usage. Les éventuelles phases d’orthodontie et/ou d’implantologie doivent également s’inscrire dans ce protocole de travail.

 

Les techniques d’acquisition numériques des données cliniques couramment utilisées comprennent l’enregistrement par Scanner Intra et/ou Extra-Oral (IOS/EOS), la radiographie, le Cone Beam (CBCT), la photographie et/ou l’enregistrement vidéo, la numérisation faciale et l’enregistrement de l’occlusion. Ces données numériques sont essentielles pour une analyse esthétique et fonctionnelle approfondie, ainsi que pour optimiser la communication entre le clinicien, l’assistant(e) dentaire, le prothésiste et le patient.

 

L’étape de traitement des données permet de créer un avatar virtuel du patient, de finaliser le plan de traitement et de concevoir la restauration. Les données transmises peuvent être fusionnées à l’aide d’un logiciel de planification spécifique afin d’améliorer les informations.
Les données de Conception Assistée par Ordinateur (CAO) sont ensuite importées dans le logiciel de Fabrication Assistée par Ordinateur (FAO) pour la dernière étape du flux à savoir la matérialisation des prothèses d’usage au moyen de la FAO.
Le cas présenté ci-après décrit étape par étape le traitement prothétique global d’une patiente à l’aide du flux numérique.

 

Présentation du cas

Une femme de 46 ans consulte pour une réhabilitation orale générale. Cette dernière souligne la présence d’une fracture de son bridge maxillaire gauche. En outre, elle ne supporte plus l’aspect inesthétique de son visage et de ses dents et évoque des difficultés à mastiquer compte-tenu du décalage antéro-postérieur entre son maxillaire et sa mandibule. Elle évoque par ailleurs une mobilité des dents résiduelles mandibulaires.

Les antécédents médicaux ne montrent aucune affection générale ou allergie significative. Elle ne fume pas, ne consomme pas de boissons acides et ne prend aucun médicament.
Son historique dentaire révèle des restaurations prothétiques et soins dentaires réalisés au fil des années. Elle n’a pas consulté d’orthodontiste dans sa jeunesse ni de dentiste régulièrement. Son hygiène bucco-dentaire est excellente.

 

Examen clinique

L’examen extraoral de face montre une symétrie faciale. Le profil général est convexe avec une lèvre inférieure éversée associée à un sillon labio-mentonnier marqué et à un menton en rentrait dans le profil.

 

Protocole de réhabilitation numérique - Photographie initiale extra-orale de profil
Fig. 01 : photographie initiale extra-orale de profil.

 

En ce qui concerne l’analyse esthétique de son sourire, ce dernier est jugé disgracieux compte-tenu de l’aspect inesthétique des prothèses conjointes maxillaires.

L’examen intrabuccal met en évidence une arcade maxillaire étroite caractérisée par la présence de prothèses conjointes dento-portées unitaires et plurales iatrogènes. L’arcade mandibulaire présente des édentements postérieurs compensés par une prothèse amovible partielle en résine.

 

Photographie intra-orale et IOS initiaux - Flux numérique
Fig. 02 : photographie intra-orale et IOS initiaux, vue occlusale maxillaire et mandibulaire.

 

L’analyse fonctionnelle objective une classe II dentaire droite et gauche avec surplomb incisif augmenté et supraclusion associée à une morsure palatine.

 

Photographie intra-orale et IOS initiaux, vue occlusale maxillaire et mandibulaire
Fig. 03 : IOS initial, rapports occlusaux latéraux et frontaux.

 

L’évaluation parodontale révèle un parodonte sain, associé à un excellent contrôle de plaque, sans inflammation gingivale localisée. Les dents 37, 32, 31, 41 et 42 présentent une mobilité 3 selon la classification de Muhlemann.

 

Examens complémentaires

L’orthopantomographie souligne des traitements canalaires satisfaisants au niveau des dents 17, 15, 12, 11, 21, 23 et 26 mais insuffisants au niveau des dents 14, 22 et 44. En outre, il met en évidence la présence de foyers infectieux au niveau des dents 22 et 44 ainsi qu’une ostéolyse au niveau de la 37 (> 50 %). Les dents composant le bloc incisif mandibulaire présentent des racines très courtes non ancrées dans l’os alvéolaire.

 

Orthopantomographie initiale
Fig. 04 : orthopantomographie initiale.

 

La réalisation d’un bilan photographique initial corrobore les principaux « défauts » esthétiques du sourire ainsi que les troubles fonctionnels de la patiente.
L’obtention de modèles numériques des arcades dentaires, issus d’une empreinte numérique, complète l’examen clinique.

 

Diagnostic

Sur la base de l’ensemble des examens et analyses effectués, le diagnostic suivant a été établi :
• L’examen clinique extra-oral a révélé une classe II d’origine squelettique associée à un profil hypo divergent. Cette patiente présente un sourire non gingival dont l’esthétique est jugée désagréable.
• L’examen occlusal révèle une classe II d’origine dentaire droite et gauche avec surplomb incisif augmenté et supraclusion associée à une morsure palatine.
• L’examen parodontal met en évidence une parodontite chronique généralisée modérée et localement sévère au niveau de la 37.
• L’examen dentaire objective la présence de dents en mobilité 3 à la mandibule selon la classification de Mulhemann (31, 32, 41, 42 et 37) ainsi qu’un bloc incisif fortement égressé. Au maxillaire, il souligne la présence de prothèses fixes fracturées ou obsolètes (unitaires ou plurales) sur l’ensemble du groupe de dents 16-26.
• L’examen radiographique révèle un traitement endodontique insuffisant au niveau des dents 14, 22 et 44 ainsi qu’une lésion péri-apicale au niveau des dents 44 et 22. Il souligne également une ostéolyse sévère ou terminale au niveau des dents 31, 32, 41, 42 et 37 indiquant leur extraction.

 

Options thérapeutiques

À l’exception de 31, 32, 41, 42 et 37, les dents des deux arcades ont un pronostic favorable. Plusieurs options de traitement sont discutées :

• Réhabilitation par prothèses fixées dento-portées et supra-implantaires.
Cette approche, la plus confortable sur le long terme, est aussi la plus esthétique et la plus fiable. En effet, les études ont démontré que le taux de survie à 10 ans des couronnes conventionnelles et supra-implantaires est respectivement de 93 % et 91,7 %(3, 4).
Cependant, cette option de traitement nécessite la réalisation d’un traitement ortho-chirurgical réalisé en amont de la réhabilitation implanto-prothétique. Cette option thérapeutique présente donc un coût économique non négligeable et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire.
La durée du traitement est longue, compte-tenu de la durée du traitement ortho-chirurgical et des phases de cicatrisations successives à respecter tout au long du protocole de soins.

• Réhabilitation par la réalisation d’une prothèse plurale fixée dento-portée au maxillaire et d’une prothèse amovible partielle stabilisée sur attachements axiaux à la mandibule.
Cette approche thérapeutique de compromis est considérée comme relativement rapide, plus économique, esthétique et fiable. Elle permet également de préserver les dernières dents mandibulaires et d’établir une réhabilitation harmonieuse et fonctionnelle. Différentes études suggèrent que les patients porteurs de prothèses supra-radiculaires (overdentures) maintiennent une meilleure sensibilité tactile orale grâce à la proprioception préservée(5, 6). Les taux de survie des prothèses fabriquées et stabilisées par des attachements supra-radiculaires semblent bons avec un risque annuel rapporté de perte du pilier de 1,76 %(7).

 

Plan de traitement et réalisation

Après évaluation des options thérapeutiques possibles, le plan de traitement décidé en accord avec la patiente comprenait des bridges à infrastructure zircone revêtues de vitrocéramique à base de disilicate de lithium au maxillaire ainsi qu’une prothèse amovible partielle mandibulaire stabilisée sur des attachements axiaux supra-radiculaires. La prothèse amovible partielle mandibulaire devra être contrôlée annuellement et les gaines des attachements changées régulièrement. Enfin, cette prothèse amovible devra être renouvelée selon son degré d’usure.

 

Analyse esthétique, fonctionnelle et confection des prothèses provisoires

Le traitement débute par la numérisation des arcades dentaires et de l’occlusion statique. En fin de séance, ces empreintes optiques seront transférées au laboratoire de prothèse pour la confection d’une prothèse amovible partielle transitoire mandibulaire et d’un bridge provisoire maxillaire.
Un enregistrement des références et des plans pertinents (le plan bi-pupillaire, la position du bord incisif, les lignes médianes faciales et dentaires) est effectué sur les photographies et modèles numériques afin d’intégrer des informations précises dans le flux de travail numérique pour le prothésiste. Leur combinaison au sein du logiciel de laboratoire permet la réalisation d’un wax-up numérique de 17 à 26.

 

La conception numérique du sourire sert de guide de positionnement afin de respecter les proportions verticales (positionnement du bord libre des incisives) et horizontales des dents maxillaires. Après suppression virtuelle des dents à extraire, la conception de la prothèse amovible partielle transitoire est réalisée pour la mandibule.

 

Protocole de réhabilitation - Wax up numérique maxillaire et mandibulaire
Fig. 05 : simulation numérique maxillaire et mandibulaire.

 

Le bridge provisoire maxillaire est fraisé dans un bloc de résine polyméthacrylate de méthyle (PMMA) et a ensuite été affiné et caractérisé manuellement. Concernant la prothèse transitoire mandibulaire, la base de cette dernière est fraisée dans un bloc de résine PMMA et les dents du commerce assemblées dans les alvéoles par collage au laboratoire.

 

Avulsions et mise en bouche immédiate des prothèses transitoires

Après dépose des couronnes maxillaires et extraction de la 22, le bridge transitoire maxillaire a été rebasé, équilibré, puis poli pour être assemblé en fin de séance clinique à l’aide d’un ciment provisoire.

 

bridge transitoire maxillaire
Fig. 06 : photographie du bridge transitoire maxillaire.

 

Après extractions des dents 37, 32, 31, 41, 42 et 44 et préparation des dents 33, 43 et 44, la prothèse transitoire mandibulaire est immédiatement placée en bouche.

 

Une période de cicatrisation de 3 mois a été respectée pour assurer la maturation et la stabilité post-chirurgicale des tissus mous. La patiente est ensuite orientée vers un confrère spécialiste pour la reprise des traitements endodontiques sous microscope opératoire.

 

Étapes cliniques de réalisation et d’assemblage des prothèses d’usage

L’espace prothétique inter-arcade disponible ayant été jugé suffisant(8), une procédure de réalisation de chapes porteuses d’attachements axiaux pour stabiliser une prothèse partielle supra-radiculaire a été décidée à la mandibule.
Au maxillaire, un protocole de réalisation de Reconstitutions Corono-Radiculaires (RCR) a été décidé.

 

Une empreinte optique des RCR maxillaires et des chapes mandibulaires est réalisée en 3 temps.
Afin de ne pas perdre la dimension verticale, une empreinte des restaurations provisoires est enregistrée en occlusion.
Les dents concernées par les RCR et les chapes sont ensuite effacées sur l’empreinte initiale et les préparations internes et externes scannées en repartant d’une surface identifiable par la caméra intra-orale. Le même protocole est réalisé sur un troisième jeu d’empreinte au maxillaire et à la mandibule où des transferts d’empreintes placés au sein des forages sont numérisés.

 

Empreinte numérique des RCR maxillaires en pré-préparation
Fig. 07 : protocole d’empreinte numérique des RCR maxillaires en « pré-préparation ».

 

Les RCR sont usinées au laboratoire de prothèse puis assemblées cliniquement selon un protocole de scellement conventionnel. Les chapes en titane sont fabriquées au laboratoire de prothèse par micro-fusion laser puis essayées afin de valider leur adaptation clinique et radiologique.

 

Assemblage des RCR maxillaires - Protocole de réhabilitation prothétique globale à l’aide du flux numérique
Fig. 08 : assemblage des RCR maxillaires et essayage des chapes mandibulaires.

 

Douze semaines après la mise en place des provisoires et des RCR, l’empreinte finale a été réalisée avec un scanner intra-oral.
Afin de ne pas perdre la dimension verticale, une empreinte des restaurations provisoires est enregistrée en occlusion. Les dents concernées par les prothèses définitives sont ensuite effacées sur l’empreinte initiale et les préparations périphériques scannées en repartant d’une surface identifiable par la caméra intra-orale.

 

protocole d’empreinte numérique des préparations périphériques
Fig. 09 : protocole d’empreinte numérique des préparations périphériques.

 

Les logiciels de CAO permettent de superposer les empreintes avant et après préparation, le prothésiste se trouve ainsi guidé lors de la conception des restaurations prothétiques définitives. Sur la base de la conception virtuelle, des maquettes des prothèses finales ont été imprimées en résine pour un essayage clinique.

 

Confection d’une maquette d’essayage amovible en résine PMMA
Fig. 10 : confection d’une maquette d’essayage amovible en résine PMMA.

 

Lors de cette séance, l’esthétique, la phonétique, la fonction et le confort ont été évalués. En fonction des remarques, les modifications nécessaires ont été effectuées en vue de la conception des restaurations prothétiques définitives.

 

Les données CAO des prothèses d’usage sont envoyées aux machines-outils à commande numérique pour fabriquer l’infrastructure en zircone maxillaire ainsi que le châssis métallique de la prothèse amovible partielle mandibulaire par fusion laser.
L’infrastructure maxillaire en zircone a été stratifiée manuellement à l’aide d’une vitrocéramique composée de disilicate de lithium. Le montage des dents en résine et la réalisation de la fausse-gencive rose à la mandibule ont été réalisés manuellement avant polymérisation selon une technique conventionnelle.

 

Confection des prothèses d’usage
Fig. 11 : confection des prothèses d’usage.

 

Les restaurations finales maxillaires ainsi que les chapes mandibulaires ont été essayées et assemblées à l’aide d’un CVIMAR. Après assemblage des chapes porteuses d’attachements, les prothèses amovibles d’usage ont été essayées puis délivrées à la patiente.
Pour garantir une bonne fonction, une occlusion bilatéralement équilibrée a été mise en place. Une période de 15 jours a été respectée avant le scellement des parties femelles dans l’intrados de la prothèse maxillaire.

 

Assemblage des prothèses d’usage
Fig. 12 : assemblage des prothèses d’usage.

 

Discussion

Le flux numérique offre de nombreux avantages par rapport à l’approche conventionnelle. Ces avantages peuvent être résumés comme suit : une meilleure communication, un traitement mieux coordonné et plus efficace (c’est-à-dire moins de rendez-vous) et, en fin de compte, des résultats plus prévisibles.

 

Malgré ses avantages, la mise en œuvre du flux numérique pour les réhabilitations d’arcades complètes est encore limitée. Outre l’investissement initial et la durée de la courbe d’apprentissage, les limites d’utilisation sont liées aux limites de la technologie actuelle.
Par exemple, l’utilisation des IOS pour les empreintes numériques de l’arcade complète, ne permet pas toujours d’obtenir des données suffisamment précises par rapport aux empreintes conventionnelles(9, 10).

 

De même, l’utilisation du flux numérique pour la confection d’une prothèse amovible partielle d’usage stabilisée par attachements axiaux est encore limitée. En effet, les limites d’utilisation sont liées aux limites de la technologie actuelle.
Par exemple, les scanners intra-oraux donnent un enregistrement muco-statique, mais ne parviennent pas à capturer le modelage fonctionnel des organes para-prothétiques(11). Ainsi, leur utilisation ne permet toujours pas d’obtenir des données suffisamment précises par rapport aux empreintes conventionnelles ce qui peut contraindre le praticien à réintroduire des étapes analogiques au sein du flux de travail informatisé.

 

Conclusion

La mise en œuvre du flux numérique facilite le traitement de ces cas complexes. Le flux numérique améliore la communication entre l’équipe praticien/prothésiste et le patient tout en garantissant un résultat prévisible. Malgré les progrès technologiques, une combinaison entre procédures digitales et conventionnelles demeure souvent nécessaire.

 


 

Cet article sur le protocole de réhabilitation prothétique globale à l’aide du flux numérique a été rédigé par le Dr Benjamin EVIEUX, Président du comité scientifique Aria Digital. Participez à la 10è édition des rencontres internationales organisées par Aria Digital les 2 et 3 octobre 2025 au Palais de la bourse à Lyon.

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Références bibliographiques

(1) A. Lanis, G. Gallucci, I. Pedrinaci – Full mouth oral rehabilitation of a severely worn dentition based on a fully digital workflow.
J Esthet Restor Dent. 2023;35(4):596-608.

(2) B. Evieux, Bi Z. Roberson Tra, C. Millet, R. Ciaffoloni, V. Ramon – Flux numérique dans le protocole thérapeutique d’un cas d’usure pathologique.
Stratégie Prothétique.Vol. 24 n°3 – 15 juin 2024 (page 20-32).

(3) I. Sailer, N. A. Makarov, D. S. Thoma, M. Zwahlen, B. E. Pjetursson – All-ceramic or metal-ceramic tooth-supported fixed dental prostheses (FDPs) ? A systematic review of the survival and complication rates. Part I : Single crowns (SCs).
Dent Mater. 2015;31:603-623.

(4) M. Desmyttere, M. Laures, M. A. Fauroux, E. Malthiéry, J. H. Torres – Etude rétrospective du succès implantaire et prothétique à 15 ans dans un cabinet d’omnipratique.
65è Congrès de la SFCO, 03008 (2017). DOI:10.1051/sfco/20176503008.

(5) R. L. Ettinger, L. Marchini, C. A. Childs  – Are Root-Supported Overdentures Still an Alternative to Implant-Supported Overdentures? A Scoping Review.
A scoping review. J Prosthodont. 2022, 31:655-662.

(6) A. Fotiou, S. N. Kamalakidis, A. L. Pissiotis, K. Michalakis – In vitro investigation of the impact of remaining tooth structure on the tensile failure loads of overdenture copings.
J Clin Exp Dent. 2019, 11:e1006-11.

(7) A. Mercouriadis-Howald, N. Rollier, S. Tada, G. McKenna, K. Igarashi, M. Schimmel – Loss of natural abutment teeth with cast copings retaining overdentures: a systematic review and meta-analysis.
J Prosthodont Res. 2018, 62:407-415.

(8) G. A. Zarb, C. L. Bolender, S. E. Eckert, A. H. Fenton, R. F. Jacob, R. Mericske-Stern Prosthodontic treatment for edentulous patients (complete dentures and implant-supported prostheses).
12th ed. Mosby. St. Louis, 2004.

(9) I. Goracci, L. Franchi, A. Vichi, M. Ferrari – Accuracy, reliability, and efficiency of intraoral scanners for full-arch impressions: a systematic review of the clinical evidence.
Eur J Orthod. 2016;38:422-428.

(10) C. Wesemann, J. Muallah, J. Mah, A. BumannsAccuracy and efficiency of full-arch digitalization and 3D printing: A comparison between desktop model scanners, an intraoral scanner, a CBCT model scan, and stereolithographic 3D printing.
Quintessence Int. 2017;48:41-50.

(11) J. Z. Leong, Y. H. Beh, T. K. Ho  – Tooth-Supported Overdentures Revisited.
Cureus. 2024 Jan 29;16(1):e53184.

La prise en charge ortho-restauratrice avec un logiciel de planification

le 02-09-2024

La dentisterie moderne met de plus en plus l’accent sur une approche intégrée des soins, où l’orthodontie et la restauration dentaire collaborent pour offrir des résultats esthétiques et fonctionnels optimaux. L’utilisation de logiciel de planification numérique avancé, permet aux professionnels de la santé dentaire de concevoir des sourires parfaits en combinant des traitements orthodontiques avec des restaurations par facettes ou couronnes.

 

Esthétique et fonctionnalité

La préparation orthodontique joue un rôle crucial dans la réussite des traitements par facettes. Avant de les poser, il est souvent nécessaire d’aligner les dents et de corriger les malocclusions. Cela permet d’obtenir une base stable et esthétiquement harmonieuse.
L’objectif de la consultation va être de définir les axes de travail. En effet, il est important d’expliquer la démarche thérapeutique qui est envisagée avec le patient et d’expliquer les raisons de cette démarche.

 

Dans un premier temps, nous réalisons des empreintes à l’aide d’une caméra optique pour la conception d’aligneurs invisibles. Cette approche permet au patient de comprendre que la pose de facettes est étroitement lié à la position des dents sur l’arcade dentaire. Bien que les facettes puissent corriger la forme et la teinte des dents, elles ne permettent pas facilement d’ajuster les proportions lorsque les dents sont mal placées.

Nous expliquons également au patient l’importance d’un collage sous digue et sur l’émail afin d’assurer un collage parfait entre les facettes et les dents. Si nous faisons un compromis sur le collage de l’émail, nous compromettons clairement la pérennité du traitement.

 

Il existe des logiciels avancés de planification de sourire qui permettent aux dentistes et aux orthodontistes de simuler le résultat final des traitements orthodontiques et de restauration. Grâce à la visualisation 3D, nous pouvons à la fois gérer l’alignement, mais aussi le projet prothétique.

 

logiciel de planificationFig. 01 : visualisation 3D et simulation avec l’outil ClinCheck®.

 

Tout d’abord, nous travaillons en deux dimensions, sur une base de photo dite large sourire. Cela nous permet d’améliorer les proportions des dents, la ligne des milieux et la convexité du sourire.
Le logiciel ClinCheck® permet de transformer la prévisualisation obtenue en simulation 3D directement sur le modèle. Ainsi, nous œuvrons sur le même modèle, deux phases successives de traitement :
• L’alignement dentaire que nous travaillons de la même manière qu’à l’accoutumée, c’est-à-dire en respectant les critères de fin de traitement orthodontique et biomécaniques des aligneurs.
• Le projet prothétique final (souvent la motivation première du patient) afin de faire correspondre l’alignement dentaire au projet prothétique.

 

Pour faire le parallèle avec l’implantologie, il est désormais obligatoire que la pose d’implant soit guidée par le projet prothétique final. C’est celui-ci qui conditionne la réussite du traitement, sa pérennité dans le temps et la facilité avec laquelle le patient pourra maintenir une hygiène adéquate.
L’alignement dentaire guidé par le projet prothétique reprend les mêmes bases de réflexion, partant du principe que la finalité est la prothèse et l’harmonie du sourire, tant au niveau gingival qu’au niveau des propositions prothétiques.

 

Exemple d’utilisation d’un logiciel de planification

Nous allons détailler un cas clinique réalisé et préparé à l’aide du l’outil Invisalign Smile Architect™, le premier logiciel de conception du sourire intégré à logiciel ClinCheck​®.

Notre patiente présente une malocclusion importante, avec articulé inversé sur le secteur 1-4, s’accompagnant d’une usure importante des secteurs incisifs dû au bout-à-bout antérieur. La patiente est en classe III molaire et classe III canine. Une Dysharmonie Dento-Maxillaire (DDM) négative est présente à la mandibule sans régression compensatrice des secteurs incisifs.

 

Fig. 02 : situation initiale.

 

En premier lieu, nous replaçons les dents dans une position orthodontique correcte. En même temps, nous réalisons un wax-up virtuel afin de visualiser les futures préparations de facettes (indiquées par un code couleur spécifique). Ainsi, nous pouvons estimer l’épaisseur de la facette et l’épaisseur d’émail qui nous permettent de déterminer la quantité amélaire nécessaire pour respecter le gradient thérapeutique.

 

Fig. 03 : wax-up numérique.

 

Une fois le plan de traitement terminé, une empreinte est effectuée et le wax-up numérique imprimé avant d’être converti en mock-up. Ce dernier permettra de concevoir une préparation par technique de pénétration contrôlée, afin de minimiser la réduction amélaire et rester fidèle aux projections. Cette méthode permet de s’ajuster au maximum aux épaisseurs requises par les fabricants de matériaux céramiques dans le but de ménager l’espace suffisant pour que le prothésiste puisse réaliser le travail.

 

Le collage des facettes est réalisé sous digue à l’aide de Panavia™ Veneer LC (Kuraray). L’occlusion de la patiente est vérifiée une fois les restaurations collées afin de s’assurer d’une équilibration optimale.

 

logiciel de planificationFig. 04 : situation finale.

 

Conclusion 

L’approche ortho-restauratrice, facilitée par des logiciels de planification numérique, représente une avancée majeure dans le domaine de la dentisterie esthétique. En combinant les traitements orthodontiques et restaurateurs, les praticiens peuvent offrir des résultats esthétiques supérieurs tout en préservant la santé dentaire des patients. La préparation orthodontique avant la pose de facettes est essentielle pour garantir un résultat harmonieux et durable, de ces outils des alliés indispensables pour les dentistes et orthodontistes modernes !

 


 

Cet article a été rédigé par le Dr Mathieu Benichou.

La prothèse complète numérique par impression 3D

le 10-05-2023

À l’heure de l’implantologie, la prothèse complète était annoncée comme une discipline qui devait disparaître au profit des solutions fixes. La réalité est toute autre : en effet cette étape reste nécessaire dans un certain nombre de situations cliniques comme moyen de temporisation ou alternative à l’implant lorsque celui-ci n’est pas réalisable. Dans un de ses rapports, l’OMS estime que d’ici 2030, les édentés totaux représenteront 30% de la population mondiale.

L’absence complète de dents sur 1 ou les 2 arcades, présente une réelle situation de handicap pour nos patients. Que ce soit au niveau fonctionnel (mastication et phonation) ou au niveau esthétique (propulsion de la mandibule et effondrement de l’étage inférieur de la face, absence de dents visibles), les conséquences entraînent souvent un mal être social profond.

 

 

Ces dernières années, la prothèse complète a été modernisée avec l’arrivée des techniques de production par CFAO. De plus, les industriels ont fait évoluer les algorithmes des scanners intra-oraux afin de permettre de scanner les muqueuses et de copier une prothèse existante. Ces techniques innovantes ont donné à la prothèse complète une nouvelle vision des traitements autorisant ainsi la copie des données intéressantes (occlusion, forme des dents, base prothétique) et l’enregistrement des éléments corrigés.

Nous allons, autour d’un cas, montrer les avantages proposés par l’impression 3D.

 

Situation initiale

Un patient de 60 ans consulte à la suite des fractures répétées de sa prothèse maxillaire. À l’examen clinique, nous notons que l’occlusion est valide et que la prothèse présente des dents ajustées en antérieur, ce qui crée une fragilité mécanique de la structure. La base est stable et l’adaptation est bonne. Au cours de l’entretien clinique, le patient évoque aussi la longueur de ses dents, trop importante à son goût.

 

situation initiale-impression 3D
Fig. 01 : situation initiale.

prothèse complète maxillaire-impression 3D
Fig. 02 : prothèse complète maxillaire.

 

Les modifications à apporter sont minimes pour créer un confort équivalent ainsi qu’une résistance plus importante de la prothèse et modifier l’esthétique en accord avec les souhaits du patient. Nous décidons d’effectuer un comblement de la partie manquante antérieure à l’aide d’une feuille de cire. Cette cire est plaquée sur les surfaces muqueuses et sculptée au niveau de la face vestibulaire.

 

mise en place de la cire-Impression 3D
Fig. 03 : mise en place de la cire pour aménager le volet vestibulaire.

 

 

Numérisation et création de la maquette 

L’ensemble est ensuite scanné à l’aide d’un scanner intra-oral (3Shape Trios 5). De cette façon, nous n’avons pas besoin de priver le patient de sa prothèse et nous enregistrons en un seul temps l’anatomie, l’occlusion et les rapports intermaxillaires.

 

empreinte optique de la PAC modifiée et de l’arcade antagoniste-impression 3D
Fig. 04 : empreinte optique de la PAC modifiée et de l’arcade antagoniste.

Nous reprenons l’ensemble des éléments sur le logiciel de conception pour affiner le dessin de la future prothèse. Ce projet va être considéré comme un porte-empreinte pour la réalisation d’une empreinte anatomo-fonctionelle et comme une maquette d’occlusion pour valider la pertinence de nos enregistrements numériques. Et ce, dans le but de valider l’esthétique de la future prothèse au niveau de la forme des dents et du soutien des lèvres.

 


Fig. 05 : prothèse complète et le projet prothétique imprimé.

 

Lors de notre essayage, la stabilité et l’ajustage de la maquette sont contrôlées en statique et en dynamique. Une vérification de l’intrados est aussi effectuée à l’aide d’un silicone de viscosité light en réalisant les mouvements anatomo-fonctionnels. Quelques surextensions sont corrigées au niveau antérieur (là où nous avons ajouté un peu de cire). La maquette est ainsi validée sans autre correction. Elle est numérisée avec notre scanner intra-oral pour que la prothèse soit finalisée sur le logiciel de conception.

 

essayages et réglages de la maquette imprimée-impression 3D
Fig. 06 : essayages et réglages de la maquette imprimée.

 

Conception et impression de la prothèse

Dans le logiciel, nous commençons par individualiser les dents de la base. Plusieurs options s’offrent à nous : un bloc de l’arcade, les 2 secteurs, l’antérieur et les parties postérieures. Nous allons ensuite affiner les morphologies au niveau esthétique, tout en conservant les rapports d’occlusions qui sont validés.

 

individualisation des dents-impression 3D
Fig. 07 : individualisation des dents.

 

Nous travaillons ensuite la morphologie de la base. Là encore, les volumes sont modelés pour simuler au mieux l’anatomie des racines dentaires, les concavités et la bosse canine.

Nous appliquons ensuite un effet qui permet de reproduire le granité de la gencive. L’ensemble du dessin est réalisé et peut être repris à volonté. Nous pourrions même proposer le rendu au patient avant de valider la conception finale.

 

animation de la fausse gencive-impression 3D
Fig. 08 : animation de la fausse gencive.

 

Une fois la modélisation effectuée, les fichiers sont sauvegardés au format STL, un format de fichier ouvert, d’un côté le fichier pour la base, de l’autres 3 fichiers pour les dents (1 antérieur et 2 postérieurs).

 

fichiers STL des dents et de la base prothétique-impression 3D
Fig. 09 : fichiers STL des dents et de la base prothétique.

 

Nous chargeons le fichier 3D de la base sur le logiciel de placement de l’imprimante 3D (Formlabs Preform). Nous déterminons quel sera le type de résine d’impression selon la pièce à imprimer et la teinte associée. Les résines utilisées sont normées en Classe IIa (longue durée) et ont obtenues le marquage CE conformément aux règles concernant les dispositifs médicaux européens.

Nous orientons ensuite l’objet selon les recommandations du fabricant (les dents parallèles à la plateforme d’impression, la base angulée à 80°).

 

 

Fig. 10 : orientation des fichiers pour impression 3D.

 

Le logiciel va autogénérer la base et les supports d’impression. Un contrôle de leurs positions est nécessaire afin de s’assurer qu’ils ne risquent pas de se trouver dans des zones d’intérêt (comme l’intrados ou un point d’occlusion). Ces derniers permettent aux différentes couches de s’imprimer sans déformation et sans erreur. Le logiciel nous informe aussi lorsque des zones sont insuffisamment soutenues.

Tous ces indications rendent le système d’impression fiable et reproductible et garantissent un taux de succès proche des 100%.

 


Fig. 11impression de la base.

 

 

Assemblage et photopolymérisation de la prothèse

Une fois les pièces imprimées, elles vont être post-traitées pour être assemblées. Cela se fait en 2 temps.

Nous allons d’abord éliminer les excès de résine non polymérisée lors d’une première étape de lavage des pièces dans de l’alcool isopropylique à 99,9% pendant 10 minutes. Puis nous supprimons les supports et réalisons un deuxième lavage.

 


Fig. 12 : nettoyage des pièces.

 

À l’issu de cette étape, nous assemblons les dents à la base en utilisant comme liant de la résine de la base rose (sous forme liquide), que nous polymérisons à l’aide de notre lampe à photopolymériser.

 

prothèse complète assemblée-impression 3D
Fig. 13 : prothèse complète assemblée.

 

Une fois les éléments assemblés, nous passons à la troisième étape du post-traitement : la photopolymérisation de la prothèse à 360° dans l’enceinte de polymérisation. L’immersion dans un bain de glycérine améliore le taux de conversion, selon les recommandations du fabricant. L’énergie dégagée par les LEDs va entraîner une élévation de la température, éléments qui améliorent les propriétés mécaniques du matériau.

 


Fig. 14polymérisation.

 

La prothèse pourrait juste être polie et mise en bouche mais nous souhaitons animer un peu les dents et la base. Pour cela nous conditionnont les surfaces avec un sablage à l’alumine 50 microns et l’application d’un primer universel (GC multi-primer), puis nous maquillons les surfaces à l’aide d’un produit photopolymérisable (GC Optiglaze).

 


Fig. 15 : prothèse complète maquillée.

 

 

L’essayage

Phase de mise en place de la prothèse : séance au cours de laquelle intrados et occlusion sont controlés. Ces étapes sont assez rapides, l’ensemble des éléments ayant pu être validés lors de l’essayage.

 

essayage de la prothèse-impression 3D
Fig. 16 essayage de la prothèse.

 

Le patient revient pour un contrôle à 15 jours, ce qui permet de valider son ressenti vis-à-vis de la nouvelle prothèse et d’effectuer d’éventuelles corrections.

 


Fig. 17 contrôle à 15 jours.

 

 

Conclusion

La prothèse complète traitée en technique de CFAO, propose aujourd’hui de nombreux avantages pour nos patients. La conservation à l’identique d’éléments et la possibilité de corriger les défauts des anciennes prothèses donne un moyen d’accélérer les traitements et de conserver le confort ainsi que les habitudes de nos patients.
La prothèse se renouvelle grâce aux logiciels de modélisation qui offrent un niveau de personnalisation très accessible et intéressant.

D’autre part, les technologies d’impression 3D qui évoluent de jour en jour ouvrent de nouvelles voies de productions plus rapides et efficientes.
Nous avons aujourd’hui les outils pour développer le futur, à nous maintenant de les utiliser !

 

 

Remerciements

L’auteur remercie le laboratoire Digital Labs (La Roche-sur-Yon) pour ses formations sur l’impression 3D et le maniement des logiciels.

Le numérique au service de la clinique

le 07-01-2020

Figure 1

Patiente adressée pour un traitement implantaire au niveau de 11 et 21 (Fig. 1). Celle-ci a eu un accident 13 ans plus tôt au cours duquel ses 2 dents ont été expulsées. Elles ont été réimplantées et un traitement endodontie a été réalisé. Actuellement, elle souffre d’abcès à répétitions engendrés par une résorption externe de celles-ci qui présentent une ankylose, comme nous pouvons le voir sur le CBCT (Fig. 2).

Figures 1 & 2
Figures 1 & 2

Après analyse clinique et radiologique, nous décidons de réaliser une préservation d’alvéole car l’implantation post extractionnelle n’est pas raisonnable au vu du faible volume osseux et de la demande esthétique de la patiente. Sans préservation d’alvéole, la pose d’implants différée nécessiterait des greffes d’apposition beaucoup trop complexes.

Nous réalisons donc une préservation d’alvéole en utilisant une membrane de collagène vestibulaire (Smartbrane Regedent) car l’os vestibulaire est en partie détruit. Le matériau de comblement est une hydroxyapatite d’origine porcine (The graft Regedent). Une membrane de A-prf est positionnée en crestal (Fig. 3, 4 et 5).

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Figures 3 & 4

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Figure 5

Après 5 mois (Fig. 7 et 8), nous observons une belle cicatrisation des tissus mous avec une perte de volume raisonnable. Nous réalisons un CBCT de contrôle. La préservation d’alvéole a permis d’obtenir un volume osseux suffisant pour la pose de 2 implants. Une planification implantaire est réalisée dans le logiciel CS imaging en association avec une empreinte optique (Carestream CS 3600).

Figures 7 & 8
Figures 7 & 8

Nous réalisons une wax up digital dans le PDIP (Carestream Dental). Ensuite, la planification est exportée vers le logiciel SMOP pour designer le guide chirurgical (Fig. 9, 10, 11).

Figure 9
Figure 9

FIgure 10
Figure 10

Figure 11
Figure 11

Les implants qui vont être posés sont des Inicell (Fig. 22) avec surface superhydrophile (Thommen Medical). Au cours de la planification, nous décidons de réaliser une Régénération osseuse péri implantaire pour assurer un meilleur maintien des tissus mous et la pérennité du traitement.

Figure 22
Figure 22

La pose d’implants est réalisée avec la trousse de chirurgie guidée (Thommen Médical) (Fig. 13). C’est une chirurgie totalement guidée, jusqu’à la pose de l’implant.

Figure 13

Une fois les implants posés, une régénération osseuse est réalisée à l’aide d’hydroxyapatite porcine d’une membrane collagène clouée.

6 7 8 9

4 mois de cicatrisation avant le dégagement des implants et la réalisation de prothèse provisoire transvissée sur les implants.

10
radio post op
Photos et radio 4 mois post-opératoires.

Capture d’écran 2019-12-03 à 23.01.59
Empreinte optique réalisée avec la caméra Carestream CS 3700.

Le numérique au service de la clinique

Capture d’écran 2019-12-03 à 23.02.15
Mise en place des couronnes provisoires pour mise en forme des tissus mous.

Sans titre


Ce cas clinique vous est proposé par Thommen Medical.

Thommen logo

Et si on se laissait guider ?

le 13-02-2019

Introduction
Aujourd’hui, nous ne discutons plus la fiabilité des traitements implantaires. Le revers de la médaille est que nous sommes soumis de la part de nos patients à une exigence croissante. Même si nous ne sommes pas encore soumis à une obligation de résultats, nous devons néanmoins une obligation de moyens à nos patients. Mais comment pouvons-nous faire en sorte de rendre la pose implantaire la plus prédictible possible ? Avec l’évolution de l’outil numérique, le guide chirurgical par Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO) semble être une réponse adaptée. Il permet en effet d’assister le praticien dans le positionnement de l’implant au plus proche de la planification. Nous allons voir à l’aide d’un cas clinique la réalisation d’un guide chirurgical numérique.

Présentation du cas clinique
Un patient de 43 ans se présente au cabinet pour une fracture oblique de la cuspide palatine de sa deuxième prémolaire maxillaire gauche. La fracture a malheureusement une limite juxta-osseuse qui nécessiterait pour sa conservation une élongation coronaire rendant le rapport racine clinique-couronne clinique défavorable. Après avoir évoqué toutes les solutions thérapeutiques, leurs avantages et inconvénients, la solution implantaire est choisie. L’extraction de la dent est alors réalisée et le curetage soigneux de l’alvéole permet de constater la présence de l’ensemble des murs alvéolaires. Nous pouvons dès lors planifier la solution implantaire.

Figure 1 : Radiographie rétro-alvéolaire post-extractionnelle

Figure 1 : Radiographie rétro-alvéolaire post-extractionnelle

1/ La phase préparatoire numérique
Après cicatrisation du site, une empreinte d’étude est réalisée ainsi qu’un examen tomographique type Cone Beam.

Figure 2 : Modèle numérique du patient après cicatrisation du site réalisé avec la caméra Trios 3 ® de 3shape

Figure 2 : Modèle numérique du patient après cicatrisation du site réalisé avec la caméra Trios 3 ® de 3shape

Afin de pouvoir positionner de façon la plus optimale possible le futur implant, le design de la future couronne implanto-portée est d’abord réalisé. Il existe plusieurs façons de modéliser : la copie de la dent contro-latérale par effet miroir, le design à partir de la banque de données (du logiciel ou personnalisée) ou par corrélation avec des éléments anatomiques de dents adjacentes. Dans notre cas, la cuspide palatine étant fracturé, un design à partir de la banque de données a été choisi.

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Figure 3 : Design de la future couronne prothétique de 25

Figure 3 : Design de la future couronne prothétique de 25

Une fois ce design validé,  nous réalisons la superposition (ou matching) de l’empreinte optique (.stl ou format propriétaire dans notre cas) et de l’examen radiographique (.dcm).

Figure 4 : Matching entre les fichiers de l'empreinte optique et du cone beam

Figure 4 : Matching entre les fichiers de l’empreinte optique et du cone beam

Figure 5 : Validation de la superposition entre modèle numérique et radiographie 3D avec le logiciel Implant Studio(r) de 3shape. Un code couleur permet de repérer immédiatement la précision de la superposition des deux fichiers.

Figure 5 : Validation de la superposition entre modèle numérique et radiographie 3D avec le logiciel Implant Studio® de 3shape. Un code couleur permet de repérer immédiatement la précision de la superposition des deux fichiers.

L’implant est alors positionné virtuellement : en fonction du volume osseux, mais aussi en fonction de l’émergence de l’axe implantaire au niveau de la future prothèse. Après analyse de la tomographie 3D, le rempart alvéolaire vestibulaire semble fin voire absent suite au remaniement osseux post-extractionnel. Une technique de Régénération Osseuse Guidée (ROG) sera à prévoir lors de l’intervention. De plus, il est possible de décaler la position implantaire pour plus s’appuyer sur le rempart alvéolaire palatin plus dense tout en gardant un puits d’émergence centré sur la face occlusale de notre future prémolaire.

Figure 6 : Planification implantaire à partir du design prothétique et des éléments anatomiques radiographiques

Figure 6 : Planification implantaire à partir du design prothétique et des éléments anatomiques radiographiques

Une fois la planification validée, le patient est convié afin d’expliquer les différentes étapes chirurgicales d’une pose implantaire ainsi que le possible recours à un substitut osseux si l’architecture osseuse en per-opératoire le contraint. Cette étape est grandement facilitée par le support numérique qui permet au patient de visualiser l’objectif que l’on cherche à atteindre, les difficultés chirurgicales que l’on pourra être amené à rencontrer et les techniques à notre disposition pour pouvoir remédier à ces obstacles. C’est aussi un temps de réflexion pour le patient et d’implication dans son traitement. Son consentement n’en est alors que plus éclairé.

2/ Réalisation du guide chirurgical
Une fois que le patient confirme sa volonté de prise en charge implantaire, le guide chirurgical est dessiné. Dans le cas d’un édentement encastré, un guide à appui dentaire est l’idéal. Le logiciel Implant Studio de 3shape® propose dans un premier temps de valider l’axe d’insertion. A partir de cet axe, les zones de contre-dépouilles sont grisées. Les limites du guide chirurgical ne doivent pas descendre au-delà : l’insertion du guide lors de la chirurgie serait alors compliquée, voire impossible. Il y aurait alors un risque de mauvaise mise en place du guide ce qui ne permettrait pas d’atteindre l’objectif validé. Néanmoins, le logiciel Implant Studio ® de 3shape dispose d’un outil de compensation qui permet de limiter ce risque.

Figure 7 : En marron, les zones de contre-dépouilles nous aident au dessin de la périphérie du guide chirurgical.

Figure 7 : En marron, les zones de contre-dépouilles nous aident au dessin de la périphérie du guide chirurgical.

Toujours dans cette idée de valider le positionnement, des fenêtres sont placées à différents endroits pour que l’opérateur puisse vérifier l’insertion maximale du guide dès qu’il en ressent le besoin en per-opératoire.

Figure 8 : Design du guide chirurgical avec Implant Studio(r) de 3shape

Figure 8 : Design du guide chirurgical avec Implant Studio(r) de 3shape

Il existe deux familles de guides chirurgicaux : les guides pour forêts pilotes et les guides pour forage implantaire complet.

Caractéristiques des guides pour forêts pilotes :
• Adapté au forêt pilote du système implantaire
• Economique : Pas besoin d’acquérir une trousse de chirurgie guidée
• Moins précis que pour une chirurgie complètement guidée

Caractéristiques des guides pour chirurgie complètement guidée :
• Universel ou spécifique à une trousse de chirurgie guidée
• S’utilise pendant toute la séquence de forage implantaire
• Parfois impossible lors d’espace prothétique étroit

Dans notre cas, un guide pour forêt pilote est choisi étant donné la faible dimension mésio-distale du site. Afin de stabiliser au mieux notre guide, il s’étend jusqu’à la deuxième molaire et des renforts sont réalisés.
Une fois le design du guide validé, il est imprimé avec une résine adaptée à la chirurgie guidée dental SG pour Surgical Guide. Cette résine est bio compatible et peut être autoclavée. Une fois l’impression réalisée, il est soumis à différents post-traitements :
• Rinçage dans une solution d’alcool pour éliminer les résidus résineux.
• Photopolymérisation dans une chambre UV adaptée aux dispositifs médicaux,
• Les résidus sont ébarbés
• Désinfection du guide dans une solution antiseptique adaptée
Le patient est revu pour l’essai du guide et pour la prescription pré-opératoire.

3/ Temps chirurgical
Au niveau de l’étape chirurgicale, le déroulé est sensiblement le même. Après avoir réalisé une incision de pleine épaisseur et récliné le lambeau, le guide chirurgical est positionné. La situation clinique est très favorable, le rempart alvéolaire vestibulaire est bien présent. Le forage pilote peut alors être effectué. Le guide nous permet alors de valider l’axe et la zone d’émergence qui sont deux points clés dans le succès prothétique et implantaire. La séquence de forage est ensuite poursuivie jusqu’à la mise en place de l’implant.

Fig 9a Fig 9bFig 9c Fig 9dFig 9e Fig 9fFig 9g

L’utilisation du guide va surtout sécuriser le geste de l’opérateur, ce qui va de pair avec un gain de temps opératoire. Néanmoins la vigilance reste de mise, le sens clinique ne sera jamais remplacé par un dispositif aussi performant soit-il.

Figure 10 : Radiographie rétroalvéolaire post-opératoire

Figure 10 : Radiographie rétroalvéolaire post-opératoire

4/ Temps prothétique
Après 3 mois de cicatrisation osseuse, la phase prothétique est débutée. Le relevé de la couleur est effectué. Pour rendre plus aisée la prise d’empreinte, le premier fichier d’étude est réouvert. Il suffit alors de gommer la zone d’implantation ainsi que les dents adjacentes puis réenregistrer l’anatomie et le profil d’émergence.

Figure 11 : Reprise de l'empreinte numérique pour enregistrer le profil d'émergence muqueux

Figure 11 : Reprise de l’empreinte numérique pour enregistrer le profil d’émergence muqueux

Un corps de scannage est ensuite mise en place puis enregistré à l’aide du scanner intra oral, ceci permettant de positionner l’implant dans l’espace.

Figure 12 : Mise en place du corps de scannage

Figure 12 : Mise en place du corps de scannage

Figure 13 : Empreinte du corps de scannage

Figure 13 : Empreinte du corps de scannage

La prothèse est ensuite réalisée en reprenant le design préétabli. La prothèse peut alors être essayée et transvissée (Dr Edouard Lanoiselée (Nozay) et Digital Labs (La Roche sur Yon)).

Figure 14 : Radio de contrôle de la prothèse sur implant

Figure 14 : Radio de contrôle de la prothèse sur implant

Figure 15 : Prothèse définitive mise en place (Dr. Edouard Lanoiselée, Digital Labs (La Roche sur Yon))

Figure 15 : Prothèse définitive mise en place (Dr. Edouard Lanoiselée, Digital Labs (La Roche sur Yon))

Conclusion
Les guides chirurgicaux sont de véritables aides pour le chirurgien. En effet, en partant du projet prothétique pour positionner l’implant, ils augmentent l’efficacité et améliorent la réalisation prothétique. Néanmoins, il est indispensable de toujours confronter le guide à son sens clinique ; car même avec un GPS, une voiture a besoin d’un conducteur !

Bibliographie
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POUR ALLER PLUS LOIN
Retrouvez Éléonore Crauste les 28 et 29 mars 2019 lors de l’une formation organisée par l’association Groupe Fine à Nantes : Les traitements parodontaux en omnipratique.

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Reconstitutions par inlays-onlays composites en méthode indirecte CAD-CAM

le 03-10-2018

Reconstitutions par inlays-onlays composites en méthode indirecte CAD-CAM (Sirona – Cerec) : cas clinique d’inlays en série par utilisation de Grandio blocs

Le patient se présente à la consultation avec de multiples caries secteur 1, 15 occlusodistale, 16 occluso-mésio-distale et 17 occluso-mésiale ne permettant pas des reconstitutions en méthode directe de par l’ampleur de la perte de substance, la proximité pulpaire et la gestion des points de contacts.

Nous envisageons donc la préparation et le collage d’inlays-onlays composites en technique chairside permettant une séance unique pour le bloc prémolo-molaire secteur 1, une seule anesthésie et l’optimisation de la conservation de la vitalité pulpaire. Nous décidons d’utiliser pour cela des blocs de composites nano-hybrides de Voco : Grandio blocs ® en teinte A3,5 HT.
En effet, les études ont démontré que ces blocs étaient parmi les plus résistants et les plus stables en comparaison aux autres composites de restauration en CAD-CAM (réf. 1) et présentent un module d’élasticité similaire aux dents naturelles (réf. 2).
Ils présentent également une abrasion intrinsèque équivalente aux disilicates de lithium c’est à dire peu importante et un respect des dents antagonistes supérieur à ces derniers (réf. 2).
En outre, ils rendent possible, comme tous les autres blocs composites, une restauration esthétique, une préparation pour restauration indirecte de la dent à minima, permettent de raccourcir la séance de soins car ils ne nécessitent aucune cuisson étant déjà entièrement polymérisés et enfin une réparation aisée.

Voici la radiographie rétro-alvéolaire pré-opératoire :

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Après anesthésies para-apicales des dents 15, 16, 17 et après éviction carieuse, nous avons préparé les dents en respectant les principes de restauration par inlays-onlays en composite, à savoir :
• 10 degrés de dépouille,
• 1,5 mm d’épaisseur de la reconstitution (hauteur occlusale, isthme entre les parois),
• 1,5 mm minimum d’épaisseur des parois résiduelles,
• respect des contacts occlusaux à distance des zones de joint de collage entre la dent et le composite,
• limites supra-gingivales ou juxta-gingivales.

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Après ces préparations, nous prenons l’empreinte optique à l’aide du système chairside de chez Sirona-Dentsply ® : le CEREC ® équipé de l’omnicam et de l’usineuse MCXL.
La 15 nécessite un inlay occluso-mésio-distal, la 16 également et la 17 recevra un onlay occluso-mésial avec recouvrement de la cuspide mésio-palatine dont la paroi était trop fragile.

Après modélisation et usinage, nous obtenons des pièces brutes non polies. Nous procédons donc à un polissage avec les fraises-polissoirs Clearfil Twist Dia Kuraray ® recommandées pour tous les matériaux composites et qui permettent d’obtenir un résultat lisse et de haute brillance.

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Après essayage des inlay-onlays en bouche et retouches des points de contact (le calibrage des points de contact lors de la modélisation sur le cerec était un peu trop important), nous mettons en place la digue.

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Après le sablage des pièces en composite et l’application de Ceramic Bond ® (Voco), nous appliquons l’acide orthophosphorique 35% sur les préparations, l’adhésif Futurabond M+ ® (Voco) et enfin nous collons les pièces à l’aide du Bifix QM ® (Voco). Après polymérisation et ablation du champ opératoire, nous enlevons les excès de colle et nous pouvons polir ainsi que régler les contacts occlusaux.

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Pour conclure ce cas clinique, nous ne pouvons que faire l’éloge de ces Grandio blocs ® Voco. En effet, nous avons découvert un matériau très souple et très agréable à travailler. En terme d’esthétique, ces blocs font preuve d’un grand mimétisme avec la dent naturelle permettant une intégration parfaite en bouche.


Références
Réf. 1 : Source : Two-body Wear Behavior of Nano-Hybrid Technology Produced Cad-Cam Composite-resin Blocks C. Lyu, J. Geis-Gerstorfer et al, J Dent Res Vol 96 Spec Iss A: 1002, 2017.
Réf. 2 : Source : Spintzyk, S.; Geis-Gerstorfer J. et al, 4th EuroBioMat, Weimar, 2017.

Cet article vous est proposé par VOCO.

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Implantologie Assistée par Ordinateur : La CFAO au service de l’implantologie

le 04-05-2017

Il est aujourd’hui reconnu que le positionnement d’un implant n’est plus uniquement conditionné par le volume osseux disponible et par les structures anatomiques sensibles (nerf alvéolaire inférieur, racines des dents voisines, etc.) mais aussi par l’anatomie de la future restauration implanto-portée.

Au cours des dix dernières années, le développement des systèmes d’imagerie 3D par faisceau conique (CBCT : Cone Beam Computed Tomography) s’est accompagné de la démocratisation des logiciels de navigation 3D et de planification implantaire.

L’intégration de la planification implantaire dans la chaîne intégrée et interopérable de la CFAO dentaire a permis de développer une nouvelle discipline : l’Implantologie Assistée par Ordinateur (IAO). Elle nous permet de réaliser la totalité des étapes de mise en place d’un implant et de réalisation d’une couronne implanto-portée de façon numérique.

La chaîne d’IAO (Fig. 1a et 1b) peut être divisée en plusieurs maillons que nous allons détailler les uns après les autres.

Fig. 1a : La chaîne numérique en IAO : Chirurgie implantaire.
Fig. 1a : La chaîne numérique en IAO : Chirurgie implantaire.

1b. La chaîne numérique en IAO. Prothèse implanto portée
Fig. 1b : La chaîne numérique en IAO : Prothèse implanto-portée.

1. Empreinte optique et planification prothétique :

Le secteur à restaurer et son antagoniste sont enregistrés à l’aide d’une empreinte optique.
Ce secteur peut être déjà édenté (Fig. 2) ou présenter une dent ne pouvant être conservée (Fig. 3a). Dans ce cas, une « extraction virtuelle » devra être réalisée sur le logiciel de CAO (Fig. 3b).

La forme de la future restauration, véritable wax-up numérique, est modélisée (Fig. 4).

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Fig. 2 : Modèle virtuel d’une arcade mandibulaire présentant un édentement unitaire.
Fig. 3a : Modèle virtuel d’une arcade maxillaire présentant une 27 devant être extraite.


Fig. 3b : Extraction virtuelle de la 27.
Fig. 4 : Wax-up numérique d’une 36.

2. Radiologie 3D et planification implantaire :

Parallèlement à l’empreinte optique, un enregistrement radiologique des volumes bucco-dentaires est réalisé par CBCT. Il permet la planification de la position de l’implant.

Les données de planification prothétique sont importées dans le logiciel de planification implantaire. Ainsi la position de l’implant est non seulement conditionnée par le volume osseux disponible, mais aussi par la forme et la position de la future restauration (Fig. 5).

5. Planification implantaire guidée par la forme de la future couronne
Fig. 5 : Planification implantaire en site de 36 guidée par le wax-up numérique. Les données issues de l’empreinte optique ont été superposées aux données issues du CBCT.

3. Réalisation d’un guide chirurgical :

Les données issues de la planification implantaire et les données issues de l’empreinte optique initiale sont combinées pour être exportées vers le logiciel de CFAO afin d’élaborer un guide chirurgical (Fig. 6). Ce guide peut être fabriqué par usinage (Fig. 7a) ou par impression 3D (Fig. 7b).

6. Modélisation d'un guide chirurgical
Fig. 6 : Modélisation d’un guide chirurgical

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Fig. 7a : Guide chirurgical usiné dans un bloc de PMMA
Fig. 7b : Guides chirurgicaux réalisés par impression 3D. Courtesy Dr. Bertrand DINAHET

4. Chirurgie implantaire :

Le guide chirurgical est mis en place. Des douilles de guidage sont utilisées pour le passage des différents forets (Fig. 8). Elles présentent pour diamètre intérieur, le diamètre du foret à utiliser et pour diamètre extérieur le diamètre de l’orifice usiné dans le guide chirurgical. De cette façon l’axe de l’implant défini lors de la planification est parfaitement respecté. De plus, la position de l’extrémité supérieure de la douille étant également définie lors de la planification implantaire, la profondeur de forage est elle aussi parfaitement respectée, ce qui permet de préserver les structures anatomiques sensibles. La mise en place guidée de l’implant permettra de garantir la plus grande précision dans le positionnement final de ce dernier.

8. Itilisation du guide chirurgical et des douilles de guidage
Fig. 8 : Empreinte optique réalisée juste après la mise en place de l’implant.

5. Empreinte optique de l’implant :

Dans certaines situations cliniques, il peut être intéressant de réaliser un pilier de cicatrisation anatomique ou une restauration provisoire de façon extemporanée. L’empreinte optique est alors réalisée juste après la mise en place de l’implant (Fig. 9 a et b).

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Fig. 9a : Enregistrement du profil d’émergence créé par une couronne provisoire en site de 11
Fig. 9b : Enregistrement du collet physiologique de 11

Dans d’autres cas, le praticien attendra l’ostéo-intégration de l’implant avant de réaliser l’empreinte optique permettant la réalisation de la restauration d’usage. Dans ce cas, l’utilisation d’un dispositif de prise d’empreinte optique sans poudrage permet d’enregistrer facilement le profil d’émergence créé par le pilier de cicatrisation (Fig. 10 a) ainsi que la position du collet physiologique de la future restauration (Fig. 10 b).

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Fig. 10a : Enregistrement du profil d’émergence
Fig 10b : Enregistrement du collet physiologique

6. Modélisation de la restauration implanto-portée :

Lors d’une extraction suivie d’une implantation immédiate, la fermeture du site opératoire peut être assurée par un pilier de cicatrisation anatomique (concept SSA développé par G. FINELLE) ou par une restauration provisoire (mise en esthétique immédiate). La surface de couverture est alors définie par le collet physiologique de la dent extraite relevé sur l’empreinte optique de la situation initiale. Le profil d’émergence est optimisé pour garantir une bonne pérennité des tissus mous péri-implantaires (Fig. 11).

11. Optimisation du profil d'émergence d'une couronne provisoire en site de 11
Fig. 11 : Les constituants d’une couronne trans-vissée

Lors d’une mise en fonction différée, l’enregistrement d’un masque gingival permet d’adapter parfaitement le profil d’émergence de la restauration d’usage aux volumes gingivaux péri-implantaires modelés par l’élément de temporisation (pilier de cicatrisation ou couronne provisoire).

7. Réalisation de l’élément supra-implantaire :

Qu’il s’agisse d’un pilier de cicatrisation anatomique, d’une couronne provisoire ou d’une couronne d’usage, le principe de réalisation est le même. Il repose sur l’utilisation de blocs de matériau pré-percés (céramique ou PMMA) et d’embases en titane (TiBase) permettant la confection d’éléments trans-vissés (Fig. 12 a, b et c).

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Fig. 12 : Les constituants d’une couronne trans-vissée
12a : Le bloc de céramique pré-percé
12b : L’embase titane et la supra-structure cosmétique maquillée
12c : La couronne prête à être mise en place

Bien entendu, le choix initial d’un axe implantaire idéal simplifie considérablement l’ensemble des étapes de réalisation de ces restaurations implanto-portées trans-vissées. Il est à ce sujet aujourd’hui reconnu que ce type de restaurations est préférable aux restaurations implanto-portées scellées ou collées sur piliers implantaires. En effet, l’élimination des excès sous gingivaux de matériau d’assemblage reste un problème majeur en implantologie, responsable de nombreux cas de péri-implantite.

Cependant, lorsque le contexte clinique l’impose, il est toujours possible de réaliser une prothèse implanto-portée à deux étages. Le pilier implantaire est alors modélisé par réduction homothétique de l’anatomie finale (Fig. 13a). Piler et superstructure peuvent ensuite être usinés à partir des mêmes données, c’est-à-dire sans avoir besoin de reprendre une empreinte optique après avoir mis en place le pilier implantaire (Fig. 13 b et c).

13a. Modélisation du pilier par réduction homothétique
Fig. 13 : La modélisation d’une couronne à deux étages
13a : modélisation du pilier par réduction homothétique de l’anatomie finale

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12b : Prévisualisation d’usinage de la couronne
12c : Prévisualisation d’usinage du pilier

8. Mise en place et finitions :

La mise en place de la restauration implanto-portée est grandement simplifiée par la rigueur des étapes de modélisation : choix d’un axe d’insertion optimal en fonction de l’anatomie des faces proximales des dents bordant l’implant, respect des tissus péri-implantaires par une compression contrôlée, réglage « numérique » des points de contact proximaux et occlusaux.

L’intégration esthétique des restaurations d’usage trans-vissées réalisées par CFAO est exceptionnelle. En effet ces restaurations monolithiques, par opposition aux restaurations céramo-métalliques pour lesquelles la céramique cosmétique doit être soutenue par l’infrastructure métallique, présentent une grande quantité de céramique surplombant le  fût de vissage. Le comblement de ce fût par du téflon recouvert de composite permet de masquer totalement l’embase en titane et la vis de trans-fixation (Fig. 14 a, b et c).

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Fig. 13 : Comblement du fût de vissage
13a : Mise en place de composite
13b : Maquillage des sillons

14c. Résultat final vue occlusale
13c : Résultat final

Conclusion :

Les outils numériques que nous avons à notre disposition permettent aujourd’hui de réaliser l’ensemble des étapes de la restauration d’un édentement par une couronne implanto-portée. Leur utilisation, bien que simplifiée par la convivialité des logiciels utilisés, nécessite cependant un apprentissage.

Les maillons de la chaîne d’IAO étant particulièrement imbriqués, l’utilisation d’un système intégré et interopérable est garant d’une courbe de progression d’apprentissage rapide et d’une précision finale maximale.

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Lectures conseillées :
– U.C Belser, le traitement implantaire dans l’édentement unitaire, optimisation des résultats esthétiques, titane vol.5,  Mars 2008 (1)
– Goyet MC, Feuerstoss L, Moussally C. L’empreinte optique en implantologie. ROS 2015, Mai Vol. 44 (2), p. 126-135
– Tran ML, Boutin N, Nguyen Van Duong P, Cannas B, Moussally C. Apport de la CFAO directe dans la mise en esthétique immédiate en implantologie : un nouveau concept numérique. Réalités Cliniques 2105. Vol. 26, n°4 : pp313-321

Cet article vous est proposé par Dentsply Sirona

Retrouver le sourire en 3D

le 11-10-2016

Le numérique a pris une place incontournable dans notre vie personnelle et professionnelle. Il n’est plus étonnant de voir une personne âgée discuter en visioconférence avec ses petits-enfants ou encore d’enregistrer ses paramètres de course en allant faire son footing du dimanche matin. La dentisterie n’est pas en reste, l’innovation a rendu la pratique plus confortable pour le patient et le praticien. De l’empreinte à la pose, chaque étape d’un traitement dentaire a été optimisée grâce aux technologies numériques. Précision, confort et qualité sont devenus les maîtres mots des restaurations d’aujourd’hui.

Remarques

Pour visionner les figures 1 à 8 vous devez porter des lunettes en 3D anaglyphe (lunettes cyan-rouge, en vente sur internet pour moins de 2€ livraison comprise). Pour visionner les figures 9 à 16 vous devez porter un casque VR (Virtual Reality, en vente sur internet pour moins de 20€ livraison comprise) et un smartphone. Pour visionner les figures 17 à 24 vous devez être équipé d’un téléviseur qui supporte le format 3D SBS (Side-By-Side). Toutes les images ont été modifiées informatiquement pour optimiser la vision stéréoscopique.

 

Les restaurations indirectes sont des traitements réalisés quotidiennement au cabinet dentaire et qui concernent la grande majorité de nos patients. Naturellement, le numérique s’est penché sur la discipline pour la rendre plus efficace. Prenons le cas d’une restauration à l’amalgame d’argent (figure 1). Inesthétique, expansion de prise, libération d’ions métalliques, les défauts ne manquent pas. De plus en plus de patients sollicitent leur praticien pour une alternative saine. L’indication d’une restauration indirecte devient évidente lorsque la taille de la cavité est importante et/ou la solidité de la dent est mise en jeu.

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Fig.1 Situation clinique pré-opératoire

Après dépose de l’amalgame en cause (figure 2), force est de constater que la structure de la dent a été affaiblie : tatouage dentaire, fêlures et perte de substance pour ne citer que les plus fréquentes. Heureusement pour le patient, le praticien va rétablir la fonction et l’esthétique en quelques clics.

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Fig. 2 Dépose de l’ancienne restauration

L’empreinte optique est plébiscitée par rapport à l’empreinte physico-chimique, plus personne ne veut revenir en arrière que ce soit le patient ou le praticien. Finie la sensation de nausée avec des matériaux au goût douteux, la prise d’empreinte se fait désormais avec une caméra intrabuccale (figure 3).

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Fig. 3 Caméra intrabuccale

Chaque recoin de la mâchoire, chaque face distale d’une dent, chaque paroi d’une cavité ne pourront plus se cacher. L’outil informatique permet de visualiser la dent sous toutes ses coutures (figure 4). De la même façon que le courrier électronique a pris le dessus sur le courrier postal, l’empreinte dentaire est désormais envoyée au prothésiste par voie électronique. Les retards de livraison et les variations dimensionnelles dans le temps des empreintes conventionnelles ne sont plus que des mauvais souvenirs.

La conception de la restauration devient artistique et raisonnée. Le dentiste devient artiste dentaire, il dessine virtuellement la dent avec ses cuspides et ses sillons, non pas avec un pinceau mais avec une souris (figure 5). Ensuite, l’intégrité fonctionnelle du projet prothétique est contrôlée : épaisseur minimale de matériau, occlusion dynamique et statique sont des paramètres quantifiables avec précision.

Le passage de la simulation en 2D à la pièce prothétique en 3D va se concrétiser par l’usinage d’un bloc de céramique (figure 6).

Le flux numérique en odontologie, c’est maintenant !

le 20-10-2015

REPLAY cas clinique Live – Le flux numérique en odontologie

Le numérique est aujourd‘hui une réalité pour les dentistes et les laboratoires de prothèse. De la prise d‘empreinte à la réalisation de la prothèse, l‘environnement digital intervient à chaque étape du flux de travail !

 

 

Nous remercions les nombreux participants d’avoir assisté à cette conférence en direct et vous proposons dans cet article de la (re)découvrir.

 

Présentation des conférenciers :

Dr Emmanuel Nicolas,  praticien hospitalier, professeur à l’Université avec une activité d’enseignement en Prothèse et orientation de l’équipe pédagogique vers la CFAO

Pascal Bongert, prothésiste dentaire de formation avec orientation CAO/FAO en laboratoire. Créateur du « laboratoire en ligne » Digital-Labs en 2015.

 

 


 

Cette vidéo vous est proposée par Carestream Dental.