Transformer les habitudes bucco-dentaires de vos patients n’est pas toujours simple.
Et si la clé résidait dans le fait de changer les gestes d’hygiène, souvent perçus comme fastidieux, en habitudes choisies, motivées… voire agréables ?
C’est tout l’objectif de la nouvelle mini-série de Philips Sonicare : « De la contrainte au plaisir : 4 questions pour passer de “il faut” à “j’ai envie” ».
Dans cet épisode, le Dr Marie Dacquin échange avec le le Dr Marc Watts intervenant de Philips Sonicare, autour de la première visite au cabinet dentaire des enfants.
Dès l’âge de 1 an, une première consultation permet non seulement de surveiller l’éruption dentaire, mais surtout d’installer des habitudes durables (un brossage deux fois par jour, une alimentation équilibrée, la gestion des sucettes et tétines…) et une relation de confiance avec le cabinet. Mais cela suppose un accompagnement actif des parents dès la première dent, qui doivent guider, compléter puis superviser le brossage jusqu’à l’autonomie.
L’objectif est de transformer une corvée en moment ludique. Et c’est là que la technologie devient une alliée précieuse. Les brosses électriques pour enfants, comme la Philips Sonicare For Kid, sont conçues pour faciliter cet apprentissage. Connectée à une application mobile, elle propose une aventure interactive qui guide l’enfant, l’encourage et le récompense après chaque séance. Le brossage devient un jeu, un moment de complicité avec les parents, qui peuvent suivre les progrès grâce à un tableau de bord motivant.
Cette vidéo, qui a un caractère éducatif, ne constitue en aucun cas une publicité.
Le professionnel de santé est rémunérée dans le cadre de la réalisation de ce contenu de formation.
Pour rappel, en présence de récessions multiples, la technique de choix pour obtenir un recouvrement radiculaire est un lambeau tracté coronairement avec l’ajout d’un greffon conjonctif. De nombreuses techniques ont été décrites dans la littérature ce qui peut être complexes à choisir pour le praticien. L’analyse clinique reposant sur une analyse parodontale (phénotype parodontal, hauteur de récession, forme des papilles, hauteur et épaisseur de tissu kératinisé) et dentaire (présence ou non de lésion cervicale non carieuse) est une étape clé pour obtenir un recouvrement complet et un résultat esthétique satisfaisant.
La technique du tunnel tracté coronairement
Une patiente de 55 ans se présente à la consultation pour une gêne esthétique et des hypersensibilités dentinaires (HD) localisées au secteur antérieur maxillaire. Cette douleur aiguë et brève s’est accentuée avec le temps. Elle ne présente aucun antécédent médical, n’est pas fumeuse et n’a pas d’allergie.
Lors de l’interrogatoire, la patiente décrit des sensibilités au froid et au brossage qui se sont accentués avec le temps et a peur de perdre ses dents car elle trouve que ses gencives se rétractent.
Fig. 01 : situation clinique initiale.
À l’examen clinique intra-oral, on note un parodonte épais et festonné, selon Zweers et al. (2014)(1), des hauteurs de tissu kératinisé physiologiques, selon Müller & Eger (1997)(2) et un frein à insertion haute et des papilles larges.
Lors du bilan parodontal, on note des pertes d’attache interproximales et des récessions gingivales de type RT2 sur 12, 11, 21 et 22 selon Cairo et al. (2014)(3). L’indice de plaque et le score de saignement sont compatibles avec la santé parodontale. Le diagnostic parodontal est une gencive saine sur parodonte réduit avec antécédent de parodontite selon Cortellini et Bissada (2018)(4). Lors du bilan dentaire, on note des lésions cervicales non carieuses sur les dents 12, 11 et 21.
Après un relevé de l’ensemble des données cliniques, la planification de la technique chirurgicale se fait en amont de la chirurgie plastique parodontale.
D’après les données de la littérature, la technique de référence pour le traitement des récessions gingivales est le lambeau positionné coronairement, sans incision de décharge verticale, avec ou sans ajout d’une greffe de tissu conjonctif. Plusieurs techniques de lambeaux tractés coronairement ont été proposés pour le recouvrement de récessions multiples. Aujourd’hui, deux approches sont à privilégier :le lambeau positionné coronairement avec rotation papillaire, décrit par Zucchelli et De Sanctis (2000)(5), et le lambeau tunnelisé modifié, introduit par Azzi et Étienne, selon Zuhr et al. (2007)(6).
Dans ce cas clinique précis, le choix de la technique chirurgicale a pris en compte l’homogénéité des récessions, le diagnostic de RT2 et la zone esthétique : la technique de tunnel modifiée et tractée coronairement a été choisie.
Fig. 02 : description du tracé d’incision de tunnel modifié et tracté coronairement.
Fig. 03 : zones de décollement jusqu’à la ligne muco-gingivale et zones de dissection au-delà de la ligne muco-gingivale.
Après une étape de désinfection pré-opératoire exo- et endo-buccale à l’aide d’une solution de povidone iodée, une anesthésie locale est réalisée de 13 à 23 traçante.
La surface radiculaire exposée est traitée par surfaçage et polissage minutieux afin de rendre les surfaces biocompatibles et favoriser un environnement pouvant accueillir le tissu mou.
La préparation du site receveur débute par un surfaçage radiculaire de 13 à 23.
Fig. 04 : Incisions intra-sulculaires à l’aide d’une lame MJK® BW002.
Réalisation des incisions intra-sulculaires de 13 à 23 à l’aide d’une instrumentation micro-chirurgicale MJK BW002®.
Afin de tracter le maximum de tissu kératinisé apical à la récession, un décollement autour des récessions est réalisé jusqu’à la ligne muco-gingivale à l’aide de micro-décolleur Deppeler®.
Fig. 05 : décollement jusqu’à la ligne muco-gingivale à l’aide de micro-décolleur Depeller®.
Une dissection en épaisseur partielle superficielle est réalisée au-delà de la ligne muco-gingivale apicalement et latéralement aux récessions. Afin de limiter le traumatisme tissulaire et le risque de perforation, Zuhr et al. (2007)(6) conseille l’utilisation de lames de micro-chirurgie, utilisée ici. L’objectif est d’obtenir un lambeau mobile afin d’assurer sa traction et permettre une bonne vascularisation du greffon conjonctif.
Fig. 06 : dissection au-delà de la ligne muco-gingivale à l’aide de micro lame MJK spoon blades®.
Fig. 07 : visibilité de lame spoon blades® en transparence dans le lambeau.
La vérification de la laxité du lambeau est une étape clé afin d’assurer une traction coronaire satisfaisante pour le recouvrement radiculaire.
Fig. 08 : vérification de la laxité du lambeau à l’aide d’une sonde parodontale.
La mesure du futur greffon est calibrée à l’aide d’une sonde parodontale sur le site receveur et reporté au palais. Une technique de prélèvement épithélio-conjonctif est réalisée à l’aide d’une lame 15.
Le choix de cette technique de prélèvement a été orienté par la présence de lésion cervicale non carieuse avec marche de + de 0,5mm selon Pini-Prato et al. (2010)(7). Le prélèvement épithélio-conjonctif permet de mieux gérer l’épaisseur du greffon et sa constitution. En effet, il a été démontré qu’un greffon essentiellement constitué de lamina propria permet un gain statistiquement significatif d’épaisseur de tissu à long terme selon Migliorati et al. (2015)(8).
Le greffon épithélio-conjonctif est ensuite désépithélialisé sur table à l’aide d’une lame 15 neuve.
Les sutures du palais sont réalisées à l’aide de fil 4/0 vicryl Neohm® après la mise en place d’un pansement hémostatique Surgicel®.
Une plaque de protection palatine est réalisée en méthode directe au fauteuil Elemental®.
Fig. 09 : vue occlusale de l’arcade maxillaire décrivant la protection du palais à l’aide d’une plaque palatine réalisée en méthode directe Elemental®.
Le greffon est inséré dans le tunnel créé et attaché en mésial et en distal par des sutures type Blair Donati à l’aide de fil 6/0 monofilament Neohm®.
Fig. 10 : sutures du greffon et du lambeau à l’aide de fil 6/0 et 5/0 prolène Neohm®.
Le lambeau est ensuite stabilisé à l’aide de sutures double-crossed décrites par Zuhr et al. (2007)(6) suspendus sur des composites inter-proximaux coronaires ne gênant pas l’occlusion du patient. L’aiguille perfore en premier la base de la papille vestibulaire, et ressort à la base de la papille palatine. L’aiguille est passée en vestibulaire, au-dessus du point de composite. La même procédure est alors répétée en passant par le côté palatin afin de réaliser la deuxième crosse. Le nœud est plaqué en vestibulaire en exerçant une pression douce. L’ajout de 3 sutures supplémentaires suspendues autour des 11, 21 et 22 a été nécessaire pour assurer une traction coronaire efficace et une immobilité du lambeau tracté.
En post-opératoire, une compression du site est réalisée pendant 5 minutes pour limiter d’étendre le caillot sanguin et favoriser une revascularisation plus rapide après intervention. Une gouttière de protection palatine est mise en place pour assurer une protection du palatin durant toute la phase de cicatrisation.
Fig. 11 : situation clinique à 10 jours post-opératoire avant dépose des sutures.
À 10 jours, les sutures sont déposées. Les résultats à 1 mois sont satisfaisants. On note une légère souffrance tissulaire de la papille 21-22. Le recouvrement radiculaire est complet.
Fig. 12 : situation clinique à 1 mois post-opératoire.
Les résultats à 6 mois sont très satisfaisants. Les tissus se sont lissés et un recouvrement radiculaire de 100% a été obtenu.
Fig. 13 : situation clinique à 6 mois post-opératoire.
Conclusion
Comme décrit dans la littérature, un recouvrement radiculaire complet a été obtenu selon Chambrone et al. (2019)(9). La patiente est très satisfaite sur le plan esthétique et fonctionnel. Elle ne décrit plus aucune hypersensibilité dentinaire selon Antezack et al. (2022)(10).
Une analyse clinique approfondie est nécessaire, prenant en considération la qualité des papilles interdentaires, le phénotype parodontal, le diagnostic des récessions ainsi que la quantité de tissu kératinisé, tant en hauteur qu’en épaisseur. Il est évident que l’expérience du praticien, de même que ses préférences, influencent le choix des techniques chirurgicales de recouvrement radiculaire, à condition que celles-ci soient conformes aux concepts actuels de la chirurgie plastique parodontale.
Vous pouvez voir la vidéo complète sur la technique du tunnel tracté coronairement pour le traitement des récessions multiples maxillaires en cliquant ici.
Transformer les habitudes bucco-dentaires de vos patients n’est pas toujours simple.
Et si la clé résidait dans le fait de changer les gestes d’hygiène, souvent perçus comme fastidieux, en habitudes choisies, motivées… voire agréables ?
C’est tout l’objectif de la nouvelle mini-série de Philips Sonicare : « De la contrainte au plaisir : 4 questions pour passer de “il faut” à “j’ai envie” ».
Dans cet épisode, le Dr Cécile Wasielewski, intervenante de la SFPIO échange avec le Dr Marc Watts intervenant de Philips Sonicare, autour de la brosse à dents du futur.
Le brossage est l’élément central pour préserver une bonne santé parodontale. Pourtant, malgré une volonté affirmée, pour de nombreux patients, il est souvent difficile d’adopter une technique de brossage vraiment efficace.
Le problème ? Il existe une multitude de modèles de brosse à dents sur le marché. La taille de la tête, la souplesse des brins, leur densité… L’offre est si vaste qu’il devient difficile pour un patient de faire un choix éclairé. Il opte souvent pour une brosse peu adaptée, choisie par défaut ou pour son prix, ce qui compromet la qualité du brossage. Non seulement l’efficacité en pâtit, mais dans certains cas, une mauvaise technique ou un mauvais outil peut même nuire à sa santé bucco-dentaire.
Si les prototypes de brosses « mains libres » autonomes n’ont pas encore fait leurs preuves en termes d’efficacité, les brosses à dents électriques, elles, représentent une avancée concrète. Plus simples à utiliser, dotées de minuteurs, de capteurs de pression, et souvent connectées, elles facilitent un geste plus précis et plus doux. Résultat : moins de plaque, plus de confort, et une motivation renouvelée.
Parmi les modèles proposés, les brosses à dents soniques telles que Philips Sonicare se distinguent par leur efficacité démontrée, pouvant aller jusqu’à 20 fois celle d’une brosse manuelle(1). Cette technologie transforme le brossage des patients en un moment agréable, éloignant la contrainte au profit du désir.
Pour accompagner nos patients vers une meilleure santé orale, recommandons-leur des outils adaptés, efficaces et innovants !
Cette vidéo, qui a un caractère éducatif, ne constitue en aucun cas une publicité.
Vidéo de formation réalisée en partenariat avec des intervenants de la SFPIO.
Transformer les habitudes bucco-dentaires de vos patients n’est pas toujours simple.
Et si la clé résidait dans le fait de changer les gestes d’hygiène, souvent perçus comme fastidieux, en habitudes choisies, motivées… voire agréables ?
C’est tout l’objectif de la nouvelle mini-série de Philips Sonicare : « De la contrainte au plaisir : 4 questions pour passer de “il faut” à “j’ai envie” ».
Gingivites, parodontites… autant de signes d’un déséquilibre microbien dans la bouche. Car désormais, on ne parle plus seulement de plaque dentaire ou de biofilm, mais de microbiote oral.
Cette vision plus globale de la flore buccale modifie profondément notre approche. Comme l’explique une étude d’Inesta(1) de 2024, la richesse bactérienne varie selon l’état de santé du parodonte. Un microbiote en santé est plus stable, mais pas nécessairement moins abondant. Certaines bactéries y jouent même un rôle protecteur.
Ce changement de regard transforme notre discours : l’objectif n’est plus d’éradiquer toutes les bactéries, mais de favoriser un équilibre écologique. Langue, gencives, joues… chaque zone constitue une niche à préserver. Quand cette biodiversité est appauvrie, par une hygiène inadaptée, une maladie ou même le stress, des bactéries pathogènes opportunistes prolifèrent.
Pour nos patients, cette prise de conscience est une vraie clé. Beaucoup connaissent déjà le microbiote intestinal. Leur expliquer que la bouche fonctionne selon la même logique permet de les responsabiliser sans culpabiliser. Ils comprennent qu’en se brossant les dents, ils prennent soin d’un équilibre vivant, le leur.
Tout ce qui améliore l’efficacité du brossage participe à cet équilibre. Par exemple, les brosses à dents soniques telles que les Philips Sonicare qui ont montré être jusqu’à 20 fois plus efficaces qu’une brosse manuelle(2), deviennent de véritables alliées. D’autant plus si elles sont agréables à utiliser : car le plaisir augmente l’adhésion, et donc la régularité.
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Vidéo de formation réalisée en partenariat avec des intervenants de la SFPIO.
Transformer les habitudes bucco-dentaires de vos patients n’est pas toujours simple.
Et si la clé résidait dans le fait de changer les gestes d’hygiène, souvent perçus comme fastidieux, en habitudes choisies, motivées… voire agréables ?
C’est tout l’objectif de la nouvelle mini-série de Philips Sonicare : « De la contrainte au plaisir : 4 questions pour passer de “il faut” à “j’ai envie” ».
Dans cet épisode, le Dr Cécile Wasielewski, intervenante de la SFPIO échange avec le Dr Marc Watts intervenant de Philips Sonicare, autour du nettoyage interdentaire.
Le brossage, même bien réalisé, n’élimine en moyenne que 70 % de la plaque dentaire. Les 30 % restants se logent précisément dans les espaces interdentaires, inaccessibles avec une brosse classique. Or, ce sont ces zones qui présentent les indices de plaque et d’inflammation gingivale les plus élevés, et donc les plus gros risques parodontaux. C’est pourquoi l’usage des brossettes interdentaires devrait faire partie intégrante de la routine d’hygiène.
Mais pourquoi est-ce si difficile à intégrer pour les patients ? Plusieurs obstacles existent : des tailles de brossettes mal adaptées, un inconfort, parfois des saignements qui effraient lors des premières utilisations… Tout cela peut décourager, poussant les patients vers des alternatives comme le fil dentaire ou les brossettes souples en caoutchouc, souvent bien moins efficaces.
Le succès grandissant des hydropulseurs s’explique facilement : simples d’utilisation, indolores, ils assurent une excellente adhérence chez les patients. Malheureusement, jusqu’à récemment, leur efficacité restait inférieure à celle des brossettes. Mais des études récentes(1) montrent que l’hydropulseur Power Flosser de Philips Sonicare pourrait être jusqu’à deux fois plus efficace qu’une brossette !
Si ces résultats se confirmaient, il s’agirait d’une avancée majeure pour motiver nos patients à adopter une hygiène interdentaire régulière et agréable.
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Vidéo de formation réalisée en partenariat avec des intervenants de la SFPIO.
Pendant longtemps, l’esthétique gingivale est restée en arrière-plan dans la conception du sourire idéal. Pourtant, son rôle est fondamental puisqu’elle structure, équilibre et révèle l’harmonie faciale.
Retour sur la conférence Oral-B du Pr Virginie Monnet-Corti du 4 juin 2025 :
« Chirurgie muco-gingivale : choix thérapeutiques des récessions gingivales dans un contexte esthétique ».
Le sourire gingival
Une étude française(1) menée sur plus de 570 patients a révélé que 43 % des patients exposent leur gencive lors d’un sourire forcé. Ce chiffre grimpe encore davantage lors d’un éclat de rire. Autrement dit, même une récession minime d’1 à 2 mm peut être perçue… et gênante pour le patient.
Dix ans plus tard, cette étude a été reproduite en Inde, avec des résultats similaires, ce qui démontre que cette visibilité du parodonte est indépendante du sexe, de l’âge ou de l’origine ethnique. Ce n’est donc pas un « cas rare », mais bien une situation fréquente, que nous devons anticiper.
Derrière l’esthétique, un inconfort quotidien
Les récessions gingivales ne posent pas seulement un problème visuel. Elles impactent fortement la qualité de vie :
• Hypersensibilité au chaud ou au froid
• Douleurs au brossage
• Sentiment d’inconfort, voire de gêne à sourire
• Risque de brossage traumatique ou d’abandon de l’hygiène bucco-dentaire
Le patient, inquiet, peut involontairement aggraver la situation en adoptant de mauvaises habitudes d’hygiène. D’où l’importance d’un accompagnement éducatif adapté.
Des outils simples pour objectiver nos résultats
L’analyse de l’esthétique gingivale ne repose pas uniquement sur un jugement subjectif. Aujourd’hui, plusieurs outils validés permettent d’objectiver et standardiser cette évaluation, ce qui améliore la précision du diagnostic et le suivi des traitements :
• Le Smile Esthetic Index (SEI)(2) attribue une note globale selon 10 critères, dont 5 liés aux tissus gingivaux, comme la symétrie, la ligne gingivale et l’exposition des gencives lors du sourire.Fig. 01 : présentation clinique d’une classe II en parodontie, avec un Smile Esthetic Index (SEI) de 7/10. Le sourire est symétrique, le parodonte mandibulaire est exposé, et une dyschromie est observée sur la 31.
Score sur 10 (0 ou 1) = 7/10 :
• Ligne du sourire harmonieuse ? Oui 1/1 • Ligne des milieux correcte ? Non 0/1 • Alignement des couronnes correct ? Non 0/1 • Absence d’atteinte de la forme des dents visible ? Oui 1/1 • Absence de dyschromie dentaire visible ? Non 0/1 • Absence de dyschromie gingivale visible ? Oui 1/1 • Absence de récession gingivale visible ? Oui 1/1 • Absence d’excès de gencive visible ? Oui 1/1 • Absence de cicatrice gingivale visible ? Oui 1/1 • Absence de diastème visible et/ou de papilles interdentaires manquantes ? Oui 1/1
• Le Root Esthetic Score (RES)(3) évalue de façon détaillée l’esthétique du parodonte autour des racines dentaires, notamment après des interventions de recouvrement radiculaire, en prenant en compte le niveau, la texture, la couleur et la forme des tissus mous.Fig. 02 : présentation sur un cas clinique du système d’évaluation du résultat esthétique global des chirurgies de recouvrement radiculaire à 6 mois postopératoires.
• 60 % du score RES = recouvrement radiculaire complet • 40 % du score RES = 4 autres critères secondaires
• Le Before-After Scoring System (BASS)(4) permet de comparer directement l’état esthétique avant et après traitement, en quantifiant les changements au niveau gingival et dentaire pour mesurer l’efficacité des interventions.Fig. 03 : présentation sur un cas clinique de l’évaluation esthétique qualitative après les interventions de recouvrement radiculaire.
7 critères des tissus mous, évalués selon une échelle en cinq points : 1 point : mauvais, 2 points : passable, 3 points : bon, 4 points : très bon, 5 points : excellent
• Degré de recouvrement radiculaire : (excellent) 5 points
• Correspondance de la couleur : (excellent) 5 points
• Correspondance de la texture : (excellent) 5 points
• Correspondance du volume : (excellent) 5 points
• Absence de cicatrices hypertrophiques : (excellent) 5 points
• Présence de tissu kératinisé existant : (excellent) 5 points
• Contour gingival : (excellent) 5 points
Score global : 35/35
Échelle numérique de 10 points pour l’apparence esthétique globale : 10/10
Ces outils facilitent non seulement la communication avec le patient en illustrant les progrès réalisés, mais ils assurent également une documentation rigoureuse et reproductible des résultats chirurgicaux, essentielle pour l’évaluation clinique et la recherche.
Chirurgie parodontale et hygiène
Grâce aux techniques modernes (tunnels, enveloppes, lambeaux positionnés coronairement avec greffon conjonctif), nous obtenons aujourd’hui des résultats prédictibles et stables dans le temps. Mais pour garantir leur durabilité, l’hygiène post-opératoire est essentielle.
Une attention particulière doit être portée au choix de la brosse à dents et à la gestuelle. Le Pr Virginie Monnet-Corti insiste sur la nécessité de déprogrammer les brossages traumatiques. Les brosses électriques à technologie douce, comme celles proposées par Oral-B, permettent de protéger les tissus fragilisés sans compromettre l’efficacité du brossage.
L’esthétique gingivale mérite une approche rigoureuse, interdisciplinaire, et surtout adaptée à chaque patient. Il ne s’agit pas uniquement de recouvrir une racine, mais d’offrir un sourire cohérent, naturel, et surtout… vécu positivement par le patient.
Conclusion
L’esthétique gingivale n’est plus un luxe, mais une réponse thérapeutique indispensable. Elle contribue à l’estime de soi, au confort fonctionnel et à la pérennité des traitements. Grâce à une évaluation fine, une technique maîtrisée et un accompagnement sur l’hygiène personnalisé, nous pouvons transformer de simples récessions en véritables succès cliniques et humains.
Référence bibliographique
(1) Mathias Faure-Brac, Angéline Antezack, Sebastien Melloul, Mehdi Hadj Saïd, Anne Raskin et Virginie Monnet-Corti – Smile Aesthetic Evaluation on Videographs: An Intra-Rater and Inter-Rater Agreement Study. Publié le : 16 May 2022 : https://www.mdpi.com/2304-6767/10/5/87#
(2) Liebart MF, Fouque-Deruelle C, Santini A et al – Smile line and periodotum visibility. Periodontal Pract today 2004 ; l; 15-25 Rotundo R, Nieri M, Bonaccini D, Mori M, Lamberti E, Massironi D, Giachetti L, Franchi L, Venezia P, Cavalcanti R, Bondi E, Farneti M, Pinchi V, Buti J – The Smile Esthetic Index (SEI) : A method to measure the esthetics of the smile. An intra-rater agreement study. Eur J Oral, Implantol. 2015 Winter; 8(4) : 397-403
(3) Cairo F, Rotundo R, Miller PD, Pini Prato GP – Root coverage aesthetic score : a system to evaluate the aesthetic outcome of the treatment of gingival recession through evaluation of clinical cases. J Periodontol. 2009;80(4):705-10.
(4) Kerner S, Sarfati A, Katsahian S, Jaumet V, Micheau C, Mora F, Monnet-Corti V, Bouchard P – Qualitative cosmetic evaluation after root-coverage procedures. J Periodontol 2009;80:41-47.
Oral-B vous propose une série de 4 épisodes sur les échecs en dentisterie. Dans ce deuxième volet de 30 minutes, le Dr Alexandre Philippakis donne la parole au Pr Virginie Monnet-Corti, spécialiste en parodontologie, qui nous dévoile comment mettre toutes les chances de notre côté pour éviter l’échec en chirurgie plastique parodontale, aussi appelée chirurgie muco-gingivale.
Anticiper, gérer et réussir
Pour minimiser au maximum les échecs lors de chirurgies muco-gingivales, il est nécessaire d’anticiper et de gérer chaque traitement de manière personnalisé. En effet, en chirurgie parodontale, chaque cas est unique, chaque patient présente ses propres contraintes biologiques et psychologiques. D’où l’importance d’une préparation rigoureuse, autant du point de vue technique que dans la communication avec le patient.
Il est primordial d’expliquer et de rassurer son patient en abordant les principales complications possibles, et les actions pour les gérer ou les éviter. Cette démarche vise à instaurer une relation de confiance, à préparer le patient à différentes éventualités, et à faciliter la gestion post-opératoire en cas d’imprévus.
Il faut savoir qu’une complication peut survenir malgré une intervention techniquement réussie, et n’implique pas nécessairement une erreur opératoire. Le Pr Virginie Monnet-Corti insiste sur cette nécessité de recul et de discernement : comprendre les causes d’une complication, savoir la gérer, adapter la suite du traitement ; c’est aussi cela, la réussite !
Dans cette vidéo, le Pr Virginie Monnet-Corti partage son expérience et ses conseils pratiques en répondant aux questions suivantes :
• Comment expliquer une intervention de chirurgie plastique parodontale et rassurer son patient ?
• Quels sont les principales complications peropératoires possibles ? et comment peut-on les éviter ou les gérer ?
• Que faire si les suites opératoires ne sont pas celles attendues ?
• Est-ce toujours une faute opératoire ?
• Quand parle-t-on d’échec ou de complication ?
• Que dire aux praticiens qui se confrontent à ces échecs ou complications ?
Oral-B poursuit sa série exclusive consacrée aux échecs en dentisterie avec un troisième épisode de 30 minutes. Cette fois, le Pr Virginie Monnet-Corti donne la parole au Dr Alexandre Philippakis, qui aborde avec transparence un sujet universel, mais souvent tabou : la frustration liée aux échecs en parodontologie.
Car oui, même en ayant tout mis en œuvre pour réussir un traitement parodontal, il arrive parfois que les résultats ne soient pas à la hauteur des attentes. Qui n’a jamais vécu cette situation, mêlant déception et remise en question ?
J’ai des problèmes, pourquoi ça ne répond pas ?
Fort de son expérience dans le domaine, le Dr Alexandre Philippakis partage ses réflexes cliniques et ses habitudes de travail, illustrés par des cas concrets où tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Ces situations, parfois difficiles à vivre sur le moment, se révèlent être de formidables opportunités d’apprentissage. Il explique comment analyser ces échecs, comprendre leurs origines et ajuster sa pratique pour améliorer constamment ses résultats cliniques.
Ce troisième épisode « Petits problèmes en parodontologie : pourquoi ça ne répond pas ? » s’inscrit dans la continuité d’une série pensée pour dédramatiser l’échec et encourager une approche constructive et bienveillante de l’apprentissage clinique. Vous pouvez retrouver les deux premiers épisodes : • L’erreur, un atout insoupçonné, par le Dr Guillaume Heller.
• Chirurgie parodontale : anticiper, gérer et réussir, par le Pr Virginie Monnet-Corti.
• Bien placer ses pions pour des pulpotomies réussies, par le Dr Camille Laulan.
La technique présentée ici fait partie des lambeaux positionnés coronairement. Lorsqu’elle est combinée à un greffon conjonctif, elle constitue la technique de choix pour traiter les récessions gingivales unitaires, qu’il y ait ou non une perte d’attache interdentaire(1, 2).
Le traitement des récessions unitaires a été largement documenté, avec des variantes qui ont évolué au fil du temps, à commencer par Raetzke en 1985(3), Allen en 1994(4), Azzi et al.(5) puis Zuhr et al. avec les avancées des techniques de micro-chirurgie(6, 7).
La technique opératoire de l’enveloppe
Un patient de 35 ans, se présente au cabinet pour une gêne esthétique et une Hypersensibilité Dentinaire (HD) localisée sur la dent 23. Cette douleur aiguë et brève est apparue après un traitement orthodontique.
Le patient, sans antécédent médical, n’est pas fumeur et n’a pas d’allergie.
Lors de l’interrogatoire, il décrit des sensibilités thermiques et au brossage, ce qui affecte sa qualité de vie au quotidien(8). À l’examen clinique, le patient découvre son parodonte lors du sourire forcé (classe III Parodontia). À l’examen intra-oral, on observe un parodonte maxillaire fin et festonné selon Zweers et al.(9) associé à une récession tissulaire marginale de type RT1 (Cairo et al.)(10).
Fig. 01 : vue clinique latérale du sourire forcé montrant la récession sur 23.
Chez ce patient, le facteur déclenchant des récessions est d’ordre iatrogène, lié à un traitement orthodontique récent, associé au facteur prédisposant de parodonte fin évalué par la palpation.
Lors du bilan parodontal, il n’y a aucune perte d’attache interproximale, l’indice de plaque et le score de saignement sont compatibles avec la santé parodontale. Le diagnostic parodontal est celui d’une gencive saine sur parodonte réduit sans antécédent de parodontite(11). Lors du bilan dentaire, il n’existe aucune lésion cervicale non carieuse ni de restauration iatrogène.
Fig. 02 : situation clinique du secteur concerné.
Pour diagnostiquer les hypersensibilités dentinaires, un score de Schiff est réalisé sur la dent 23 et un score est donné selon l’échelle SCASS (Schiff Cold Air Sensitivty Scale)(12).
Rappel sur le score SCASS (Schiff Cold Air Sensitivty Scale) :
• Le sujet ne réagit pas au stimulus d’air.
• Le sujet réagit au stimulus d’air mais ne demande pas l’arrêt du stimulus.
• Le sujet réagit au stimulus d’air et demande qu’il soit interrompu ou qu’il s’en éloigne.
• Le sujet réagit au stimulus d’air, considère que le stimulus est douloureux et demande qu’il soit interrompu.
Dans ce cas, la dent concernée est la 23, avec un score de 3.
Après avoir collecté toutes les données cliniques, la planification de la technique chirurgicale est réalisée avant l’intervention de chirurgie plastique parodontale.
Fig. 03 : planification de la technique chirurgicale et montrant l’épaisseur totale (full) et l’épaisseur partielle (partial).
Après une désinfection pré-opératoire exo-buccale et endo-buccale à l’aide d’une solution de digluconate de chlorhexidine, une anesthésie locale traçante est réalisée de 22 à 24 traçante. La surface radiculaire exposée est soigneusement traitée par surfaçage et polissage afin de rendre les surfaces biocompatibles et favoriser un environnement propice à l’accueil du tissu mou.
Fig. 04 : surfaçage de la zone radiculaire exposée à l’aide d’une curette de Gracey.
La préparation du site receveur débute par une incision intra-sulculaire autour de la récession de la dent 23 et également autour des dents adjacentes des dents 22 et 24 à l’aide d’une instrumentation micro-chirurgicale type Spoon Blade® (MJK Instruments).
Fig. 05 : incision intra-sulculaire à l’aide d’une lame.
Afin de tracter le maximum de tissu kératinisé apical à la récession, un décollement autour de la récession 23 est réalisée jusqu’à la ligne muco-gingivale.
Une dissection en épaisseur partielle superficielle est réalisée au-delà de la ligne muco-gingivale apicalement et latéralement à la récession. Pour limiter le traumatisme tissulaire et le risque de perforation, Zurh et al. recommandent l’utilisation de lames micro-chirurgicales. L’objectif est d’obtenir un lambeau mobile permettant une traction optimale et assurant une bonne vascularisation du greffon conjonctif.
Fig. 07 : épaisseur partielle à l’aide d’une lame Spoon Blade® (MJK).
Les papilles larges, limitant la traction coronaire, sont également décollées pour améliorer cette traction. Bien que le traitement d’une récession unitaire semble simple, la complexité réside dans la capacité à tracter un lambeau sur une petite zone.
Fig. 08 : mise en place du greffon conjonctif obtenu par mono-incision sur le site receveur.
La taille du greffon nécessaire est déterminée à l’aide d’une sonde parodontale sur la zone receveuse puis transférée au palais. Une incision unique est réalisée à la lame 15(13). Un greffon de 1 mm d’épaisseur est prélevé afin de minimiser le risque d’exposition etgarantir une revascularisation rapide entre le lambeau et le tissu sous-jacent pendant la phase de cicatrisation.
Dans ce cas, en l’absence de lésion cervicale non carieuse, il n’est pas nécessaire de prélever un greffon trop épais. Zuccheli et al., ont même démontré qu’un greffon conjonctif d’une épaisseur inférieure à 1 mm pouvait améliorer les résultats esthétiques du site traité(14).
Fig. 09 : situation post-opératoire immédiate avec sutures.
Le greffon conjonctif est inséré dans l’enveloppe créée et attaché en mésial et en distal par des sutures type Blair-Donati avec du fil 6/0 monofilament (Néohm®).
Le lambeau est ensuite stabilisé à l’aide de sutures double-crossed décrites par Zuhr et al. suspendues sur des composites inter-proximaux coronaires ne gênant pas l’occlusion du patient. L’aiguille perfore d’abord la base de la papille vestibulaire, et ressort à la base de la papille palatine. Elle est ensuite passée en vestibulaire, au-dessus du point de composite, et la même procédure est répétée en passant par le côté palatin pour réaliser la deuxième crosse. Le nœud est plaqué en vestibulaire en exerçant une pression douce.
En post-opératoire, une compression du site est réalisée pendant 5 minutes pour limiter l’expansion du caillot sanguin et favoriser une revascularisation rapide après l’intervention. Une gouttière de protection palatine est mise en place pour protéger le palais durant toute la phase de cicatrisation. Les sutures sont déposées à 10 jours.
Fig. 10 : comparaison des situations cliniques initiale et à la dépose des points à 10 jours.
Fig. 11 : situation clinique à 6 mois après opération.
Les techniques de tunnel et d’enveloppe, largement discutées dans la littérature, sont réputées pour offrir des taux de recouvrement élevés, variant entre 80 et 100 %(15). Elles permettent d’obtenir d’excellents résultats esthétiques et favorisent une intégration optimale des tissus conjonctifs.
En outre, une étude menée par Pini-Prato et al. a démontré que la réduction des récessions gingivales unitaires maxillaires et l’augmentation du tissu kératinisé, obtenues à court terme grâce au greffon conjonctif et au lambeau positionné coronairement, peuvent être maintenues à long terme, avec une majorité de sites traités ne présentant pas de rechute du bord gingival(16).
Par ailleurs, Bathavadekar et al. ont observé qu’en l’absence d’incision de décharge verticale, une meilleure stabilité du bord gingival et une largeur de tissu kératinisé plus importante étaient obtenues(17).
Conclusion
Grâce à l’évolution de la technique initiale et aux avancées des instruments microchirurgicaux spécialisés, la technique de l’enveloppe modifiée est désormais considérée comme une méthode de choix pour traiter les récessions gingivales unitaires.
De plus, selon les données récentes de la littérature et une méta-analyse récente, la chirurgie plastique parodontale de recouvrement radiculaire est une alternative efficace dans le traitement de l’hypersensibilité dentinaire associée aux récessions gingivales(18).
(7) A. Antezack., A. et V. Monnet-Corti – Le recouvrement radiculaire par la technique de l’enveloppe modifiée. Réalités Cliniques, Hors série. 2020; 31: 22-26.
Le Pr Virginie Monnet-Corti nous partage ses conseils sur l’hygiène bucco-dentaire pour nos patients après une chirurgie muco-gingivale.
En quoi l’hygiène orale est-elle spécifique après une chirurgie muco-gingivale ?
Lorsqu’on réalise une chirurgie muco-gingivale, aussi appelée chirurgie plastique parodontale, en général, c’est pour recouvrir une ou plusieurs racines dénudées suite à une récession gingivale. Et ainsi, bien souvent, il y aura 2 sites opératoires : le site receveur et le site donneur de la greffe (le plus souvent au palais).
C’est la raison pour laquelle, il existe plusieurs spécificités dans les conseils postopératoires.
Fig. 01 : situation pré-opératoire.
En chirurgie parodontale, vous entendrez parler de « minimalement invasive » ou de « micro-chirurgie ». Cela désigne les incisions, a minima avec des lames de bistouri très petites et très fines, mais aussi des approches d’accès les moins traumatisantes possibles. L’utilisation de fils de sutures de diamètre très fins, plus fins qu’un cheveu, est recommandé. L’idée majeure biologique est le maintien d’un caillot sanguin immobile sur les sites opératoires le plus longtemps possible, car c’est l’élément majeur de la cicatrisation.
Fig. 02 : greffe per-opératoire.
Quels conseils faut-il donner aux patients ?
Le premier conseil est de ne pas explorer la plaie chirurgicale, ni avec la langue, ni avec les doigts, ni avec les instruments d’hygiène habituels (brosse à dents, brossettes interdentaires, fil dentaire…) durant les 7 à 10 premiers jours qui suivent l’intervention.
Une alimentation énergétique, calorique, semi-molle et tiède est aussi recommandée. On ne cicatrise bien que si nous sommes en bonne santé et si l’apport alimentaire est riche en vitamines. Il faut éviter les aliments acides et pimentés, agressifs/irritants pour les tissus en cours de cicatrisation.
En revanche, il faut que l’hygiène bucco-dentaire soit optimale dans les autres sites de la bouche pour éviter une éventuelle contamination voire une surinfection.
Pour les soins locaux, il est préconisé d’appliquer directement sur les points de suture un gel, ou à défaut un bain de bouche à base d’antiseptique, avec la pulpe du doigt propre ou un coton tige, voire une brosse à dents manuelle à poils extrêmement souples (diamètre inférieur à 6,5/100 de millimètres). Les autres sites doivent être nettoyés comme à l’habitude. Un bain de bouche antiseptique est aussi conseillé jusqu’à la dépose des points de suture (7 à 15 jours après l’opération).
La dernière consigne est de bien suivre la posologie des soins locaux et la prise des médicaments par voie orale.
À quel moment est-il possible de reprendre un brossage « normal » ?
Lorsque les points de suture ont été déposés et que la cicatrisation est sans complication, ni retard, le brossage de la zone opérée peut être à nouveau réalisé avec une brosse à dents manuelle à poils très souples (diamètre inférieur à 10/100° de millimètres pendant encore 15 jours).
Des brossettes interdentaires souples dont le diamètre a été calibré par le praticien à la dépose de points peuvent aussi être utilisées durant cette période.
Le gel et/ou le bain de bouche antiseptique ne sont plus préconisés. Pour éviter de perturber le microbiote oral, un dentifrice non agressif pour les tissus mous est conseillé.
Ensuite, le jour du contrôle postopératoire à 1 mois, il est courant de conseiller au patient de reprendre toutes ses habitudes d’hygiène bucco-dentaire courantes : brosse à dents avec têtes de brosse souple (diamètre inférieur à 20/100° de millimètres) et brossettes recalibrées, dureté normale.
Il n’y a pas d’adaptation spécifique à prendre en compte avec le brossage électrique. Que le brossage des dents et des gencives soit manuel ou électrique, les consignes très spécifiques sont les mêmes. Il faut rassurer le patient quant à l’innocuité et au bien-fondé de continuer à brosser très assidument les zones non opérées.
Et les brosses à dents soniques ?
Il n’y a pas d’adaptation spécifique à prendre en compte avec les brosses à dents soniques. Très souvent, les patients qui ont bénéficié de chirurgie plastique parodontale ou muco-gingivale pour renforcer et recouvrir leurs racines utilisent avec bénéfice des brosses à dents soniques. Ces dernières permettent d’obtenir un score de plaque très bas compatible avec la santé parodontale sans avoir les effets négatifs d’un brossage manuel généralement trop agressif pour les gencives. D’ailleurs, il a été montré, que le brossage mécanisé n’altérait pas la qualité des gencives greffées en post-opératoire à long terme et bien entendu ne favorisait pas l’apparition de récessions gingivales.