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Le Bus Social, favoriser l’accès aux soins dentaires des plus démunis

Dentisterie solidaire Par le 08-02-2017

Dentalespace a souhaité vous faire pénétrer dans un univers auquel nous ne pensons pas souvent et pourtant nous concerne : les soins dentaires pour ceux qui ne peuvent pas se rendre dans nos cabinets.

Nous sommes allés faire un reportage au Bus Social Dentaire, un cabinet itinérant dans la région parisienne pour soigner l’urgence des patients sans couverture sociale – voyage pas très loin de chez nous !

Valérie, Katia, Anne-Marie et David gèrent au quotidien ce cabinet et les praticiens qui se relaient sont des vacataires bénévoles.

Valerie Katia  annemarie  David
Valérie
Coordinatrice
Katia
Assistante dentaire et coordinatrice sociale
Anne-Marie
Assistante dentaire
 David
Chauffeur du bus

.

Valérie Maximin, la coordinatrice a bien voulu répondre à nos questions.

DE :  Comment l’idée du bus sociale est-elle venue ?

Valérie : Face au renoncement aux soins bucco-dentaires de plus en plus important, en France et notamment en Ile-de-France, le Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes a initié en 1995 un programme pilote de dispensation de soins ambulatoires pour les personnes en situation précaire, en région parisienne.

Le 15 octobre 1996, l’Association Bus Social Dentaire est créée, avec pour objectifs premiers :
– promouvoir et favoriser l’accès aux soins dentaires des plus démunis
– les informer de leurs droits sociaux
– les accompagner dans leurs démarches administratives

Il s’agissait au départ d’un camion de la médecine du travail aménagé en cabinet dentaire itinérant permettant à une équipe de chirurgiens-dentistes bénévoles de dispenser des soins d’urgence aux personnes
en situation de précarité.

Le 15 octobre1996, l’association du Bus social dentaire voit le jour. Elle aura en charge
l’organisation des soins d’urgence et le fonctionnement du bus.

D’abord localisée sur les Hauts-de-Seine, à proximité d’associations caritatives servant de lieux d’accueil au
cabinet itinérant, cette action – qui rassemblera rapidement plus d’une centaine de praticiens volontaires –
est progressivement étendue à Paris et en Seine Saint Denis. En 2002, grâce notamment au soutien financier de la ville de Paris, l’association se dote d’un tout nouveau véhicule et d’un plateau technique flambant neuf (radio numérique, fauteuil dentaire, etc.).

Puis, une coordinatrice sociale rejoint le bus où elle écoute, conseille et oriente les patients vers des services
sociaux en mesure de rétablir leurs droits, et tente de les diriger dans la mesure du possible vers des
structures de soins fixes.

DE : Combien êtes-vous, permanents et bénévoles?

Valérie : Le fonctionnement du bus est assuré par

– une équipe de 36 chirurgiens-dentistes bénévoles
– une assistante dentaire et coordinatrice sociale guide les patients vers les différents services aptes à les rétablir dans leurs droits
– une assistante dentaire bénévole
– une coordinatrice chargée de piloter et de gérer l’association
– un chauffeur / aide polyvalent qui déplace le bus et le maintient opérationnel

DE : Quelle est votre mission ?

Valérie :
–  participer, promouvoir et favoriser l’accès aux soins dentaires des plus démunis, notamment par l’organisation de soins d’urgence aux personnes ne bénéficiant pas des possibilités de recourir au système de santé
– mettre en place des actions de dépistage en faveur de personnes en situation de fragilité et de les sensibiliser à l’accès aux soins dentaires.
– aider et inciter les patients à intégrer le circuit général de soins

DE : Combien de patients soignés par mois ou par an ?

Nous avons assuré 2061 consultations en 2015, les chiffres seront vraisemblablement en augmentation cette année !

 

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DE : Quel est le profil des patients, leur situation sociale, ce que vous leur demandez pour continuer les soins ?

Valérie : Personnes en grande précarité, isolées, sans domicile, dépourvues de droits sociaux ou les ignorant.

Nous assurons les soins urgents et leurs suites. Notre coordinatrice sociale les informe de la couverture sociale à laquelle les patients peuvent prétendre, les oriente vers une assistante sociale du site partenaire pour une aide au dépôt de dossier de demande (CMU, Aide Médicale d’Etat, etc…).

Nous assurons ensuite les soins des patients qui ont fait leurs démarches et sont dans l’attente de leur couverture sociale. Nous tenons absolument à ce que nos patients intègrent le circuit général de soins.

DE : Où les dirigez-vous ensuite ?

Valérie : Dès lors que les patients ont obtenu une couverture sociale, nous les orientons vers des dentistes libéraux ou CMS et vers les PASS bucco-dentaires des hôpitaux pour les besoins de prothèse des patients bénéficiaires de l’Aide Médicale d’Etat.

DE : Quel est le rythme des vacations des praticiens ?

Valérie : Chaque bénévole s’inscrit sur un planning mensuel pour effectuer une ou plusieurs vacations de 3 heures en fonction de ses disponibilités. Les praticiens sont secondés par une assistante-dentaire et ceux qui le souhaitent peuvent effectuer la vacation avec un confrère.

DE : Faîtes-vous un appel aux praticiens, manquez-vous de praticiens ?

Valérie : Les ressources humaines du Bus sont parfois insuffisantes pour répondre à la demande croissante de la patientèle et il est important de compléter le vivier de bénévoles de l’association.

Les praticiens, en activité ou retraités désireux de prodiguer des soins sont donc les bienvenus.

 

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DE : Quel est votre budget ?

Valérie : Environ 180 000 € en moyenne (variable en fonction des dépenses importantes qui peuvent être nécessaires pour des réparations du camion et/ou du plateau technique).

DE : Avez-vous des sponsors, souhaitez-vous faire un appel ?

Valérie : Nous recevons des subventions de :

– l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes
– de Conseils de l’Ordre Départementaux
– de l’ARS Ile de France
– de la Mairie de Paris
– des CPAM 75 et 93

Nous avons reçu en 2016 :
–  une subvention de la MILDECA ( Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) pour la prise en charge spécifique de personnes souffrant d’addiction (formation notamment des équipes : salariés et bénévoles).
– une subvention d’AG2R
– une partie de la réserve parlementaire de Madame la Députée Sandrine Mazetier

Ces subventions ne sont pas renouvelables.

Nous avons par ailleurs un partenariat avec le site www.thankseveryone.fr/ (e-commerce participatif et solidaire) pour acheter et donner en ligne, au profit d’associations humanitaires et avec l’Institut National de Jeunes Sourds de Paris (fourniture gratuite de cartons de rendez-vous, cartes de visites, etc…).

En outre, l’association bénéficie du support de certains acteurs de l’industrie dentaire (dons  en nature de matériel et fournitures, prix préférentiels) mais de nouveaux partenaires seraient les bienvenus.

Nous sommes toujours à la recherche de fonds  (les subventions sont assez aléatoires) notamment privés, de partenariats, de mécénat, etc….

Nous avons par ailleurs besoin de dons et cotisations (déductibles à 66% de l’impôt sur le revenu). Les bulletins d’adhésion et/ou dons peuvent être téléchargés notre site https://busdentaire.fr (paiement par chèque ou PayPal).

DE : Avez-vous des projets ? d’autres actions ?

Valérie : Depuis fin 2016, nous assurons les lundis matin (sur rendez-vous) des soins réservés aux enfants et leur famille. Le site du SAMU SOCIAL met alors à notre disposition une salle d’attente aménagée (jeux, livres, etc…) ainsi qu’une animatrice qui s’occupe de distraire nos petits patients.

Nous projetons de développer notre action en faveur les femmes victimes de violences. Notre action évolue régulièrement en fonction des besoins exprimés.

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