Assistants Dentaires, Salive et Art : oui, il existe bien un point commun entre les trois.

Par Consuela GOLD le 11-05-2016

Çà peut vous paraître curieux, mais laissez-moi vous expliquer. Chaque Assistant Dentaire, homme ou femme, a déjà été amené à expliquer à un patient le rôle de la salive. Parfois nous ne savons pas quoi répondre, faute de formation. Je vous ai promis des explications, voici la première !

Dans un premier temps, posons-nous ces questions : quel rôle joue la salive ? Pourquoi la bouche s’assèche-t-elle dans certaines situations ? Et pourquoi ce phénomène entraîne-t-il une mauvaise haleine ? Enfin, comme remédier à l’halitose (autre mot pour désigner la mauvaise haleine) ?

Il faut d’abord savoir que la salive est produite par les glandes salivaires situées dans la bouche. Il en existe 4 paires, de 2 types différents : les glandes salivaires dites “accessoires”, qui tapissent la muqueuse buccale, et les glandes salivaires “principales”, placées sous la langue et que l’on peut voir sur et en dessous de la mâchoire, et enfin de chaque côté du visage, au dessous des oreilles.

Ces glandes produisent environ un litre de salive par jour, mais cela peut varier d’une personne à l’autre. Le chiffre varie approximativement entre 0,5 et 2 litres journaliers.

Entrons ensuite dans le coeur du sujet : à quoi sert donc la salive ?

D’abord, elle permet de préparer les aliments pour la digestion. Elle forme une sorte de “bol alimentaire” humecté et lubrifié, afin de nous empêcher de nous étouffer en mangeant. En dissolvant les aliments, la salive sert également de révélateur de goût, tout en contribuant à la digestion de l’amidon et de certaines protéines.

Outre le nettoyage mécanique de la bouche dont elle a la fonction, elle aide, grâce à ses substances tampon, à maintenir un pH buccal proche de la neutralité (il varie entre 6,5 et 7,4). La salive évite ainsi qu’un pH trop alcalin, c’est à dire favorable à la création de tarte, ne s’installe, ou à l’inverse qu’un pH trop acide (inférieur à 7) rende l’émail poreux et mince, et donc propice aux caries.

Régie par le système nerveux, la salivation est un réflexe inné. Ce phénomène peut se déclencher à la vue d’un beau gâteau par exemple, en tout cas lorsque notre nez détecte des odeurs alléchantes émanant d’une source quelconque de nourriture. En général, c’est lors des repas que la production de salive atteint un niveau élevé, afin de faciliter la mastication et la déglutition. Mais elle peut également survenir lorsqu’on ressent de la douleur. La salivation est en revanche beaucoup moins active lorsque nous sommes au repos ou endormis.

Si l’un de vos patients se plaint d’avoir une mauvaise haleine ou de souffrir de sécheresse de la bouche, voici l’explication que vous pourrez lui fournir :

La plaque dentaire s’accumule dans les zones difficilement accessibles par la salive. Sans brossage ou passage de fil dentaire entre les dents, elle peut s’épaissir jusqu’à un millimètre d’épaisseur, abritant des centaines de bactéries. Les zones touchées se trouvent alors asphyxiées, et des bactéries anaérobies se développent dans la bouche (elles n’ont pas besoin d’air pour proliférer).

Ces dernières ont des propriétés gazogènes, qui produisent elles-mêmes des composés soufrés volatiles, lesquels s’accompagnent d’une odeur nauséabonde à l’origine de l’halitose. En résumé, plus vous manquez de salive, moins votre haleine sera fraîche.

Il existe quelques petits conseils pour remédier à une sécheresse buccale, qui peut avoir une ampleur différente. Par exemple, nous sommes tous atteints d’halitose après une période d’absence de production salivaire, notamment au réveil. L’haleine du matin n’est jamais très agréable ! Pour l’irradier, il est indiqué de ne pas fumer, de se brosser consciencieusement les dents, les gencives et surtout la langue (où les bactéries anaérobies adorent se loger) après les repas. En cas de prothèse dentaire mobile, il est important de la nettoyer avec une brosse à prothèses après chaque repas, et de la désinfecter une fois par jour. Boire de l’eau permet de relancer la production salivaire, et donc d’éviter la mauvaise haleine avant et après avoir mangé. Enfin, il est possible d’utiliser une solution antiseptique au cours de la journée afin de compléter le rôle auto-nettoyant de la salive.

Maintenant que nous sommes au point sur la salive, vous attendez sans doute que je vous donne le lien qu’il peut exister entre la salive et l’Art.

Connaissez-vous Petra Werlé ? Cette artiste origine de Strasbourg – que j’ai la chance de connaître personnellement – sculpte à Montreuil-Sous-Bois. Et c’est là que vous trouvez votre réponse : sa matière de prédilection est la mie de pain, mélangée à de la salive.

ça peut paraître très étrange, et pourtant ! J’ai été impressionnée par ces oeuvres uniques, par les expressions des petits liliputiens qu’elle crée de ses mains (et de sa bouche !) ! Pétra Werlé ne sculpte pas vraiment ; elle triture, façonne, salive, roule, affine et donne ainsi naissance à ses petits personnages qui ne rencontrent aucune limite d’expression.

Une question me titille cependant : “Comment arrivez-vous à produire une telle quantité de salive ?”. Ce à quoi elle me répondit, énigmatique : “C’est un secret bien gardé !”

Et voilà ! Comme promis, il existe un lien entre ma profession, la salive et l’Art… Comme quoi, tout arrive !

Consuela GOLD – Administratrice du Groupe Facebook “L’Univers des Assistantes et des Prothésistes… Prendre la lune avec les Dents

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