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Les réhabilitations occluso-fonctionnelles : approche diagnostique

le 19-05-2020

Introduction

Il nous est tous arrivé de nous demander en recevant un patient présentant une situation dentaire défavorable : « Par où vais-je bien pouvoir commencer ? »

 

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Fig. 01 : Par où commencer pour cette patiente qui consulte pour améliorer l’esthétique de ses dents antérieures ?

 

Afin de prévenir au maximum des complications futures, il est important de planifier en amont et de ne pas se jeter directement sur son logiciel pour rédiger un devis, et ce même si c’est la demande du patient. En effet ces cas « complexes » nécessitent un examen approfondi et une analyse poussée afin d’établir un diagnostic complet qui permettra la réalisation d’un plan de traitement adapté à la situation clinique.

 

La clé de ce plan de traitement est la phase de diagnostic, c’est elle qui fait la différence entre le clinicien et le technicien et c’est la clé de la réussite du futur plan de traitement. Seul un diagnostic fiable permet un plan de traitement reproductible. Ne pas analyser convenablement la situation en amont c’est remettre son traitement au hasard ; parfois tout se passera bien, parfois non. 

 

L’objectif de cet article est de vous présenter un outil que j’utilise au cabinet depuis plusieurs années dès que ce type de situation se présente. Cette fiche clinique est évidemment adaptable à la pratique de chacun.

 

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Fig. 02 : Fiche clinique à remplir lors du premier entretien et du second rendez-vous dans l’optique de l’analyse du cas.

 

Entretien : antécédents, profil du patient   

L’entretien commence dès la salle d’attente, avant même la première consultation, à l’aide d’un questionnaire de santé à remplir par le patient. Son âge, ses éventuels pathologies et/ou traitements médicamenteux doivent être pris en compte pour les futurs choix thérapeutiques. Ce questionnaire de santé peut être complété par un interrogatoire sur les antécédents bucco-dentaires du patient : traitements orthodontiques ou parodontaux par exemple. Il est également important de discuter de ces éventuels antécédents à l’oral. Il faudra porter une attention particulière à un échec antérieur pour en identifier la cause : parafonctions, problème d’hygiène, problème de diagnostic, de communication avec le praticien, et ce afin de ne pas le reproduire. 

 

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Fig.03 : L’état bucco-dentaire de ce patient met en évidence un problème d’hygiène associé à un manque de suivi. Il est nécessaire de lui expliquer l’importance de son implication avant de débuter tout traitement.

 

Il faut ensuite identifier le motif de consultation du patient : douleur, gêne fonctionnelle, demande esthétique… La douleur sera à traiter en priorité, mais les doléances du patient doivent toujours être gardées en tête. Il est fréquent qu’après une analyse longue et complexe, le praticien se focalise sur son objectif clinique et en oublie la demande initiale du patient.

 

L’entretien nous permet également de déterminer le profil du patient : sa disponibilité, mais aussi ses habitudes alimentaires et le soin apporté à son hygiène bucco-dentaire. La profession peut aussi avoir son importance sur la prévalence carieuse (métiers de bouche), les demandes esthétiques (patients au contact de public) ou fonctionnelles (musiciens, sportifs…). On questionne également le patient sur sa consommation de tabac, d’alcool, et de stupéfiants, et sur son ressenti personnel en matière de parafonctions. Il est nécessaire d’adapter le discours et les explications concernant le plan de traitement à la psychologie du patient afin d’obtenir une adhésion au plan de traitement la plus favorable à sa réussite possible. 

 

On observe également le patient pendant l’entretien : ses mâchoires, son attitude et ses mains peuvent nous renseigner sur des habitudes néfastes en matière de parafonctions.

L’entretien informel est enfin le moment idéal pour analyser le sourire et le découvrement des dents lors de la phonation. Un schéma peut éventuellement être tracé sur la fiche clinique.

 

L’examen exo-buccal

Une fois l’entretien terminé, l’examen clinique commence par un examen exo-buccal de face puis de profil.

La symétrie du visage et les lignes remarquables sont des points très importants car elles vont déterminer les axes de référence qui serviront de guide à nos futures restaurations. L’angle naso-labial et l’aspect du profil peuvent, quant à eux, informer sur un éventuel problème squelettique.

En complément de l’examen visuel réalisé pendant l’entretien, il est possible de réaliser une palpation musculaire au niveau des masseters afin d’évaluer les parafonctions, ainsi qu’un examen du sourire plus complet. 

 

L’analyse phonétique

Cette analyse fournit des informations sur l’usure des secteurs antérieurs maxillaires et sur l’espace disponible pour une éventuelle augmentation de la dimension verticale d’occlusion.

Les phonèmes F, M et I vont aider au positionnement des incisives centrales maxillaires et le S va permettre d’apprécier l’espace libre d’inocclusion ainsi que le mouvement mandibulaire lors de cette prononciation(1).

 

L’examen dentaire

Avant d’envisager un cas dans sa globalité, un contrôle de chaque dent de façon individuelle est nécessaire pour évaluer leur valeur intrinsèque. Les rotations, fractures, égressions, dyschromies, abrasions, abfractions, érosions sont autant d’éléments à notifier pour pouvoir déterminer la place de chacune des dents dans le futur plan de traitement.

Plutôt que de décrire et lister les dents à traiter une par une, je conseille plutôt une classification des dents par catégorie :
• d
ents absentes,
• dents à extraire d’emblée : écarter dès le premier examen les dents non conservables permet de simplifier l’analyse ultérieure,
• dents dépulpées : évaluation des traitements endodontiques en place,
• d
ents délabrées, lésions carieuses et soins défectueux : bilans biologiques pulpaires des dents concernées.

Des détails esthétiques pourront également être annotés : même si ce ne sont pas des critères médicaux à proprement parler, ils rentrent en compte dans l’analyse.

 

Fig.04-5-Formation-Damien-Savoure

Fig. 04 & 05 : Dans le cas de cette patiente qui présente des malpositions, des couronnes mal ajustées, des soins disgracieux et une maladie parodontale, il est nécessaire de d’évaluer la valeur intrinsèque de chaque dent. Le bilan radiologique en téléradiographie intra-buccale permet d’affiner le pronostic de chacune d’entre elles.

 

Les examens des tissus mous et osseux

On recherche d’éventuels signes cliniques de maladie parodontale. La présence de plaque bactérienne, d’inflammation gingivale, de mobilités pathologiques ou encore de récessions gingivales doit être notée. Un sondage parodontal permet de mettre en évidence une maladie parodontale active en cas de saignement, et nous informe sur le niveau d’attache clinique. Néanmoins, une poche profonde ponctuelle peut parfois être le signe d’une fracture parfois non visible sur une simple radiographie rétro-alvéolaire. Ces analyses sont à compléter par un bilan long-cône afin de parfaire le diagnostic parodontal, bien que les mesures radiographiques sous-évaluent souvent l’étendue des pertes osseuses(2).  

Ce bilan radiographique permet également d’affiner le choix des dents à conserver dans notre plan de traitement grâce à l’analyse du rapport « couronne clinique / racine clinique », c’est-à-dire « partie extra-osseuse / partie ancrée dans l’os » de la dent. Si ce rapport est trop faible, les forces mécaniques qui s’appliqueront sur la dent concernée seront trop importantes pour son support osseux. On considère généralement un rapport 1:1 comme étant le minimum acceptable(3).

 

En cas de réhabilitation esthétique, il est également important d’évaluer la position des collets, à fortiori si le patient découvre. 

Dans les zones édentées, l’évaluation visuelle et la palpation des zones édentées permettent d’apprécier la qualité du support avant la mise en place d’un bridge ou d’un implant.

 

Les bilans occlusal et articulaire

L’analyse endo-buccale doit à la fois s’intéresser à l’occlusion statique et à la dynamique. Différents points doivent être enregistrés lors de ce bilan occlusal :
• l
e centrage : y a-t-il une différence entre l’occlusion d’intercuspidie maximale et l’occlusion en relation centrée ?
• le calage : les contacts sont-ils uniformément répartis ?
• le guidage : y a-t-il des prématurités ?
On note les éventuels inversés d’articulé, béances ou anomalies squelettiques.

Les courbes de Spee et de Wilson, destinées à obtenir une désocclusion fonctionelle lors des mouvements extrêmes, et ainsi protéger les articulations, doivent être observées afin de savoir s’il est nécessaire de les reconstruire ou non. 

 

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Fig. 06 : L’analyse des modèles met en évidence un surplomb augmenté ainsi qu’une courbe de Spee altérée. 

 

Le diagramme de Farrar(4) permet d’étudier les mouvements mandibulaires, et ainsi de rechercher une atteinte précoce de l’articulation temporo-mandibulaire. C’est une représentation des déplacements du point inter-incisif mandibulaire, à partir de l’occlusion d’intercuspidie maximale, dans le plan frontal, pendant les mouvements d’ouverture-fermeture et pendant les mouvements de diduction. En cas de pathologie articulaire, un diagnostic précis doit être posé et pris en compte dans la suite de la prise en charge.

 

Enfin, on porte notre attention sur la dimension verticale d’occlusion : celle-ci est-elle normale ou modifiée ? Dans la plupart des cas, une perte de dimension verticale d’occlusion se traduit par une perte de calage à la fois antérieure et postérieure. Pourtant, il peut arriver que l’on observe une perte importante d’espace prothétique malgré la persistance de l’un de ces calages : il s’agit le plus souvent d’égressions compensatrices qui ont réduit l’espace disponible sans pour autant modifier la dimension verticale.

 

Fig-07-Formation-Damien-Savoure

Fig. 07 : Malgré l’usure de ses dents, le patient présente toujours un calage antérieur. Les égressions qui ont compensé l’usure des dents ont créé un manque d’espace prothétique, nous obligeant à intégrer une augmentation de la dimension verticale d’occlusion dans nos propositions thérapeutiques.

 

Examens complémentaires

Pour compléter cet entretien et ces différents examens cliniques, des examens complémentaires doivent être réalisés. Une radiographie panoramique et un bilan radiologique long-cône sont effectués afin de compléter notre analyse clinique. Il est également nécessaire de réaliser un montage sur articulateur qui nous permet de poursuivre l’analyse occlusale même après le départ du patient. Un bilan photographique complet, endo-buccal et exo-buccal est également nécessaire.

 

Remarques

Ce bilan est long et je le réalise le plus souvent lors du second rendez-vous. C’est un moment d’échange avec le patient, afin de comprendre ses doléances et de lui faire comprendre son rôle dans le traitement. Ces échanges informels sont tout aussi intéressants que les données cliniques que nous recueillons, et une dernière case de la fiche clinique leur est dédiée. Par exemple, si le patient exprime une appréhension vis-à-vis d’une éventuelle chirurgie, il pourra être nécessaire de le rassurer lorsqu’on lui exposera nos différentes propositions.

 

Conclusion

Après avoir collecté toutes ces données, nous pouvons réaliser une analyse clinique poussée à tête reposée, sans avoir le patient en face qui attend son plan de traitement. Lors de cette analyse, on reprend la fiche clinique point par point pour être sûr de ne rien oublier et surtout pas le motif de consultation initial afin de le prendre en compte dans nos propositions thérapeutiques.

L’intérêt de ce bilan est de ne passer à côté d’aucune information avant de proposer l’éventail de solutions thérapeutiques à notre patient. C’est une étape qui peut paraître longue mais qui permet d’éviter des erreurs et donc des pertes de temps ultérieures. 

 

Remerciements

Je remercie Dr. Constance Ambroise pour sa forte contribution à l’écriture de cette article.

 

Références bibliographiques

(1) Fradeani M, Liger F, Perelmuter S. Analyse esthétique: une approche systématique du traitement prothétique. Paris; Berlin; Chicago: Quintessence international; 2007. 

(2) Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES). Parodontopathies : diagnostic et traitements [Internet]. 2002. 

(3) Shillingburg HT, éditeur. Fundamentals of fixed prosthodontics. 3rd ed. Chicago: Quintessence Pub. Co; 1997. 582 p. 

(4) Orthlieb J.D, Manière-Ezvan A. Diagramme de Farrar. L’Information Dentaire. 2006;2522‑3.

Stabiliser le ménisque de l’ATM

le 22-05-2018

Dans cette présentation, il vous est proposé des techniques pour limiter ou prévenir les subluxations de l’Articulation Temporo Mandibulaire.

L’Anatomie du mécanisme tenseur du disque y est décrite pas à pas, car elle est fondatrice de techniques de renforcement musculaire. Le patient éduqué à leur pratique pourra les utiliser à domicile afin de limiter les récidives. Cela s’avère important quand on a réalisé une remise en place comme avec la TOP : la technique orbitante-pivotante.

Ces techniques de stabilisation sont d’abord fondées sur les évaluations de l’efficacité des muscles agissant sur le ménisque de l’ATM.

Elles montrent que le temporal postérieur et le masséter profond sont souvent peu puissants chez les patients qui sont sujets à des subluxations. La géométrie des directions et des sens d’actions des fibres musculaires permet d’appliquer des techniques de renforcement par la simple opposition à leur action.

Ces oppositions sont réalisées par la main du patient ou du praticien, elles contraignent le muscle à des contractions isométriques, à trois longueurs de différentes.

L’anatomie permet de comprendre que le sens et la direction de la force opposante discrimine les muscles sur lesquels on veut agir. Le sens d’une stabilisation du muscle est le sens opposé à la direction la plus fréquente des subluxations, car ces deux faisceaux tractent le ménisque vers l’extérieur et l’arrière de l’ATM.

Sans groupe témoin, nous ne pouvons pas authentifier leur succès. En revanche, il nous est apparu que proposer ces techniques aux patients et les enseigner impacte avec succès notre travail kinésithérapeutique. L’utilisation de cette vidéo au cabinet, avec des arrêts sur image pour expliciter ce qui est fait, renforce la qualité de la pédagogie.

 

La Réhabilitation cranio-faciale morpho-fonctionnelle (RCFMF)

le 08-02-2017

Il y a encore quelques années nous avions développé un projet par animation 3D, le cranio-facial-universe.com (CFU) destiné à l’enseignement et à la recherche du monde dentaire, en collaboration avec la faculté de LILLE II. Le CFU est aussi notre projet de conceptualisation, en effet, les données fondamentales (importance de la génétique et de l’acquis), les synthèses, constatations et déductions cliniques sur l’élément « essentiel » qu’est la mandibule, nous avaient menées au Concept Mandibulaire Tridimensionnel puis à la Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle; mais puisqu’une réhabilitation doit prendre en considération l’ensemble cranio-facial, cette nouvelle conception de Réhabilitation globale est renommée Réhabilitation Cranio-Faciale Morpho-Fonctionnelle, elle est physiologique, gnathologique et fonctionnelle. La RCFMF considère les CINQ entités constituant l’appareil manducateur (fig.2.1) qui, lorsqu’elles sont harmonieuses nous avaient conduit à l’identification des QUATRE conditions de la fonction équilibrée de la manducation (fig.2.2): Relation « Centrée » Fonctionnelle (1° condition), Ouverture-Fermeture rectiligne (2° condition), Occlusion Physiologique (3° condition) et la Mastication Fonctionnelle, c’est le Fonctionnement « NORMAL » de l’Appareil Manducateur (FAM). Sur cette base et lorsqu’une ou plusieurs entités sont déséquilibrées, la manducation est « ANORMALE », c’est la définition des Dysfonctionnements de l’Appareil Manducateur (DAM) de la RCFMF, il en découle une nouvelle classification basée sur l’étiopathogénie des différents syndromes (fig.2.3) ; adaptatifs mineurs ou adaptatifs majeurs ou pathologiques. Les traitements provisoires ou définitifs (Orthopédie Dento-Faciale, équilibration occlusale par Guide Mandibulaire Adjoint (gouttière occlusale) ou Conjoint par addition composite, prothèses, posturologie…) devront viser la préservation ou la reproduction des cinq entités et des quatre conditions, c’est une « Réhabilitation Cranio-Faciale Morpho-Fonctionnelle ».

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Figure 2.1 Les cinq entités harmonieuses de l’appareil manducateur.

 

 

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Figure 2.2 Nouvelles notions : Les quatre conditions d’une manducation équilibrée représentant le Fonctionnement (physiologique) de l’Appareil Manducateur ou « FAM ».

 

 

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Figure 2.3 Classification des DAM : étiologies, signes cliniques selon la RCFMF.

 

Dans le précédent article nous avions présenté le modèle morpho-fonctionnel avec son Fonctionnement de l’Appareil Manducateur ou le « NORMAL », voici les détails des quatre conditions du « FAM » (fig.2.4 à 2.7) :

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Figure 2.4 Première condition : les condyles mandibulaires en Relation « Centrée » Fonctionnelle dans l’Espace de Rotation Condylien Physiologique (maillage gris), il ne s’agit pas d’une position anatomique (en arrière, en avant, en haut ou en avant …), c’est une position en relation avec la fonction du mouvement d’Ouverture-Fermeture « le plus rectiligne possible » (2° condition) et réciproquement.

 

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Figure 2.5 Deuxième condition : le mouvement de l’ouverture-fermeture rectiligne composé de : a) Axes charnières de Mac Collum passant par les pôles médiaux des condyles mandibulaires, la Rotation pure condylienne de profil puis de face, au cours des 20 mm en début d’ouverture et fin de fermeture, représentée par les axes de la position d’origine du déplacement en vert, du déplacement en bleu, depuis l’OIM passant par la position de repos suivi de la rotation-translation jusqu’à la Position d’Ouverture Maximale.

 

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Figure 2.6 Troisième condition : Occlusion Physiologique proche de la denture naturelle, les six clés d’Andrews, légère courbe de spee, torque corono-vestibulaire des secteurs latéraux (courbe de Wilson)… en relation directe avec la mastication Fonctionnelle (4° condition) et réciproquement.

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Figure 2.7 Quatrième condition : Mastication Fonctionnelle décrite par Le Gall et Lauret. Intervention des muscles élévateurs et non des abaisseurs sollicités dans la protection canine, les contacts dentaires en entrée et sortie de cycles en relation directe avec les critères de l’occlusion physiologique (fig.2.6)…

 

Notre diagnostic et traitement doit préserver ou reproduire les cinq entités et les quatre conditions de la manducation.

Dans le prochain article, nous verrons le modèle morpho-dysfonctionnel avec la CLASSIFICATION détaillée des Dysfonctionnements de l’Appareil Manducateur (DAM) ou l’« ANORMAL » de la RCFMF.

Intérêt de la toxine botulique (botox) dans le traitement du bruxisme

le 30-11-2016

1. La toxine botulique : définitions, objectifs et indications

Qu’est-ce que la toxine botulique ?

  • C’est une neurotoxine produite par une bactérie appelée clostridium botulinum qui bloque la conduction nerveuse
  • Substance naturelle utilisée en thérapeutique depuis 25 ans pour corriger le strabisme de l’enfant, les tics du visages les clignements incontrôlables de l’œil
  • Diminue la contraction des muscles: action myorelaxante
  • A très fortes doses elle produit une maladie: le botulisme

 

Comment agit la toxine botulique ?

  • Les nerfs fabriquent et transportent une substance chimique (acétylcholine) qui permet aux muscles de se contracter
  • La toxine botulique empêche la propagation de l’acétylcholine et bloque donc la contraction du muscl

 

Autorisation de mise sur le marché (AMM)

  • Etats-Unis: c’est sous le nom de BOTOX que la toxine botulique a reçu son AMM pour les rides du lion
  • France: c’est en février 2003 qu’elle a reçu son AMM dans le but esthétique sous le nom de Vistabel
  • Attention: Pas d’AMM pour le traitement du bruxisme

 

Objectif de cette technique

  • Réduire la contraction des muscles élévateurs de la mandibule par son effet myorelaxant ce qui déconditionne la praxie
  • Réduire le volume des masséters ce qui améliore en même temps l’ovale du visage du point de vue esthétique
  • Rétablir une cinétique normale des articulations temporaux mandibulaire

 

Indications: bruxisme sévère

  • Dents très usées
  • Fracture dentaires ou de bridge
  • Sensation douloureuse musculaire le matin
  • Déverrouillage de la mâchoire le matin
  • Atteinte méniscale avec claquement
  • En association ou non avec une gouttière

 

Contre-indications

  • Femmes enceintes ou allaitantes
  • Patient atteint de maladies neuromusculaires
  • Prise de certains antibiotiques(aminosides)
  • Nécessité de faire préciser les éventuels problèmes de santé et de prises de médicaments actuels ou récents

 

Déroulement des séances

  • Au cabinet du médecin
  • Aucune préparation particulaire n’est requise
  • S’assurer que le patient n’a pas pris d’aspirine ou d’anticoagulant
  • Pas de nécessité d’être a jeun
  • Anesthésie locale avec de l’EMLA sur les zones a injecter pour les personnes plus sensibles (bien que les injections ne soit pas douloureuses)

 

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Flacon de Botox

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Matériel nécessaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Préparation du flacon de Botox

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Préparation du flacon de botox

 

 

 

 

 

 

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Seringues prêtes pour l’injection

 

 

Les orthèses d’avancée mandibulaire (OAM)

le 15-11-2016

Résumé L’orthèse d’avancée mandibulaire est un dispositif issu de la philosophie et des techniques orthodontiques (activateur de classe II). Elle est utilisée avec succès dans le traitement du ronflement et du SAS modéré. Ses indications sont aujourd’hui bien codifiées et ses limites sont aujourd’hui repoussées du fait des améliorations techniques. Le but de cet article est de définir les critères communs et spécifiques des OAM (mode d’action, type de gouttière, rigidité, complète), de proposer 10 critères sur lesquels pourrait reposer le choix de la bonne orthèse pour un patient donné afin d’optimiser la réussite du traitement et enfin de recenser les effets secondaires rencontrés.

Introduction-historique

Dès 1902, Pierre Robin proposait des OAM afin de faciliter la respiration pendant le sommeil. En 1982, le Dr Sullivan présente sa première machine à pression positive continue (PPC). Dans la même réunion, Samelson propose un système de « tongue retain device » ; il s’agissait plus d’un piégeur de langue que d’une véritable orthèse [1]. Son épouse violoniste virtuose était gênée par ses ronflements et il eut l’idée de réaliser un moule de sa langue afin de la tracter en avant et libérer ainsi son espace rétropharyngé. Depuis, de très nombreux modèles d’orthèses ont été décrits.

Définition

Une orthèse est un appareillage amovible qui compense une fonction absente ou déficitaire, assiste une structure articulaire ou musculaire, et stabilise un segment corporel pendant une phase de réadaptation ou de repos. Elle diffère donc de la prothèse, qui remplace un élément manquant. Une OAM est un appareil, d’origine orthodontique (activateur de classe II) permettant de maintenir la mandibule en propulsion, afin de libérer l’espace retro-basi-lingual et de retrouver, pendant le sommeil, une ventilation normale.

Les indications

Les indications ont fait l’objet d’un rapport de la Société française de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale [2] et de recommandations de l’HAS [3].

L’OAM est indiquée, en première intention, lorsque l’index d’apnées-hypopnées obstructives (IAHO) est compris entre 15 et 30 en l’absence de comorbidité cardiovasculaire grave associée.

L’OAM est indiquée, en deuxième intention, en cas de SAS sévère (IAH supérieur à 30/heure) s’il y a refus ou intolérance à la PPC.

Certains travaux font état de l’efficacité d’une association OAM et PPC avec un masque nasal, pour diminuer les pressions et les fuites buccales.

Critères communs d’une bonne orthèse [4]

Critères communs fondamentaux de fabrication d’une AOM

L’OAM est un dispositif médical simple qui doit répondre à plusieurs critères de fabrication :

  • elle doit être composée de 2 gouttières dentaires prenant ancrage sur les 2 arcades dentaires ;
  • elle doit être fabriquée sur mesure à partir de la prise d’empreintes dentaire à l’alginate ou au silicone ;
  • elle doit être bien rétentive (bien adhérer aux dents) afin que le patient ne la perde pas dans son sommeil ;
  • enfin, elle doit être réglable en propulsion, millimètre par millimètre.
  • Ce sont là les 4 critères de qualité d’un OAM reconnues par l’HAS.

Au total, une bonne OAM est constituée de 2 gouttières fabriquées sur mesure avec un système de propulsion.

Quels sont les critères d’une bonne gouttière ?

Deux éléments doivent être pris : le degré de rigidité et le degré de recouvrement [4].

Quel degré de rigidité ?

Il fait aujourd’hui consensus qu’une gouttière doit être rigide. La réalisation des gouttières doit privilégier les techniques et matériaux qui favorisent la plus grande précision d’adaptation et la meilleure dureté et rigidité. Les gouttières rigides ont 3 avantages :

  • une bonne adaptation à l’anatomie dentaire et muqueuse du patient ce qui donne une meilleure rétention et un meilleur confort ;
  • la facilité de modification soit par soustraction par meulage des zones d’appui qui créent des douleurs ou des zones de mauvais contact occlusaux, soit, si elle est trop lâche, par adjonction de résine qui permet un vrai polissage ;
  • enfin, elle permet de mieux solidariser le bloc dentaire et évitera au maximum les mouvements dentaires. Les gouttières souples se détériorent rapidement, semblent inciter les bruxomanes à mâchonner [5] et ne protègent pas l’articulations temporo-mandibulaires (ATM) en cas de parafonctions importantes.

C’est le matériau lui-même qui fait la différence, il doit être le plus confortable possible. Il ne doit être ni trop dur pour ne pas blesser les gencives ni trop volumineux pour ne pas être source d’inconfort.

Les gouttières souples se détériorent rapidement, semblent inciter les bruxomanes à mâchonner [5] et ne protègent pas l’articulations temporo-mandibulaires (ATM) en cas de parafonctions importantes.

Quel degré de recouvrement dentaire ?

Les gouttières doivent-être complètes ou partielles, c’està-dire recouvrir toutes les dents ou non ?

Le port d’une gouttière à recouvrement partiel doit être très limité dans le temps (même pour un port uniquement nocturne) du fait du risque élevé de migrations dentaires irréversibles (égressions postérieures/ingressions) résultant de l’absence de stabilisation de l’ensemble de l’arcade. C’est pourquoi il faut recommander les gouttières à recouvrement complet. En effet, la gouttière stabilisée sur toute l’arcade dentaire est plus rétentive et résiste mieux aux forces qui s’exercent durant la nuit. Une gouttière partielle a plus de chance de se déclipser durant le sommeil, et ceci, d’autant plus que la propulsion est forte.

La gouttière complète, qui prend en bloc toute l’arcade dentaire, a moins de chance de provoquer des mouvements dentaires

Il est recommandé d’utiliser une orthèse confectionnée sur mesure à l’aide d’un matériau rigide englobant l’ensemble de l’arcade dentaire pour limiter le risque de mobilisation dentaire intra-arcade [6].

Mode d’action

Deux modes d’actions sont possible : par propulsion ou en retenue.

 

Les orthèses  par propulsion (à type d’exemple : orthèse Tali ou Orthosom ou bielettes de Herbts)

Le principe est de créer une force de proposition à partir du maxillaire supérieur faire la mandibule (Fig.1).
Dans ce cas, la traction va se faire vers l’avant et vers le bas, ce qui a tendance à provoquer une ouverture buccale qui nuit au résultat.
Il est donc nécessaire dans ce type d’orthèse d’avoir des ancrage pour fixer des élastiques qui permettent de maintenir la bouche fermée pendant le sommeil afin d’optimiser le résultat. Plus l’ouverture orale est  grande et  plus le corps mandibulaire recule et se rapproche du cou ; ce qui est donc contraire ou résultat recherché.

Les orthèses dites en rétention ou retenue ou en traction (à titre d’exemples : l’orthèse Resmed ou Somnodent)

Le principe est de s’appuyer sur le maxillaire supérieur pour empêcher la mandibule de basculer en arrière pendant le sommeil et ceci peut être réalisé à l’aide d’une cale ou d’une biellette ( Fig.2).
Dans cette OAM la traction se fera se fera vers le haut et l’avant. Le mouvement est favorisée par l’action des muscles élévateurs, ce qui a tendance à la fermeture de la bouche et améliore le résultat.

Comment acquérir une vision ostéopathique en art dentaire, basée sur la connaissance des neuromédiateurs

le 26-09-2016

Cette vidéo a été mise en ligne et est sous la seule responsabilité de son auteur.


Les réglages visibles sur cette vidéo donnent un résultat immédiat, non seulement ressenti  par le patient, mais aussi observable cliniquement et mesurable dans la seconde qui suit le réglage. Le patient ressent un bien être qu’il n’a connu depuis des années, car toute cette technique est basée sur le traitement des points dentaires  (ou points P) qui sécrètent un neuro médiateur : la substance P qui fait partie des tachykinines, nommées ainsi en raison de leur rapidité d’action de l’ordre de la nano seconde.

Toutes les tensions disparaissent, la vrille squelettique s’efface et l’effet des morphines endogènes libérées contribue à l’effet de bien-être.

Comme le montre la vidéo, ce traitement peut être réalisé avec les « outils » dont dispose chaque cabinet. Il suffit d’intégrer à la réflexion thérapeutique le mécanisme d’action  des neuro-médiateurs, ce qui s’apprend en 2 jours de stage théorique et pratique.

Les références bibliographiques sont multiples et citées in extenso dans l’ouvrage du Dr André Mergui : Prisonniers de la fibromyalgie ou Maladie de la fatigue chronique. L’espoir retrouvé, Diagnostic et traitement.

Cette technique d’ostéopathie dentaire enrichit considérablement la palette thérapeutique du praticien et permet aux patients d’être enfin soulagés de maux qu’aucun traitement n’avait pu soulager auparavant. Les maux soulagés à partir des dents sont au nombre de 100 et ont été publiés par le Dr André Mergui sous l’appellation « les 100symptômes », mis en ligne sur internet en libre accès.

Une nouvelle conception occlusodontique : La “Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle”

le 25-01-2016

Habituellement l’occlusodontie est corrélée avec la thérapeutique articulaire, or cette discipline est commune à la prothèse, l’orthodontie et au delà. Nous connaissons comme concept de l’occlusion dynamique, la protection canine ou bien l’équilibre musculaire ou bien les contacts lors de la mastication. La RMMF propose une “troisième voie” basée sur des données fondamentales et cliniques ; nous traitons les patients adaptatifs et pathologiques (avec troubles articulaires)… en préservant ou reproduisant les cinq entités cranio-faciales et leurs quatre conditions anatomo-physiologiques alliant “centrage”, calage articulaires et guidage mandibulaire en mastication.

 

Selon le Docteur Philippe Harb, cranio-facial-universe :

– Que ce soit en ODF, en prothèse et/ou en dentisterie, en chirurgie voire en posturologie, ne serions-nous pas tous dysfonctionnels ?

En effet, dans notre pratique quotidienne nous ne recevons que rarement, voire jamais des patients parfaitement harmonieux,  « en classe I, symétrique sans troubles oro-faciaux, sans troubles articulaires et en parfaite santé organique et psychologique ».

Cranio-Facial-Universe et Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle 2

– En orthodontie comme en prothèse et en chirurgie maxillo-faciale, nos interventions pourraient-elles causer des troubles des Articulations Temporo-Mandibulaires, des troubles de l’articulation dento-dentaire, des troubles de  la posture générale ?… La réponse est malheureusement oui ! Pourquoi ?

Nos diagnostics sont souvent incomplets et imprécis, Réalisés “de profil”, rarement en vue de face, encore moins en vue axiale, or le cranio-face est un volume ; les dysmorphoses sont tridimensionnelles, et interfèrent entre elles. En effet nos patients sont souvent examinés en Occlusion d’Inter-cuspidation Maximale (OIM), on demande au patient d’ouvrir fermer…, et on classe par exemple l’occlusion et la typologie: classe I, classe II… Or L’OIM occulte les anomalies de posture mandibulaire et fausse Diagnostic et traitements

De même, nos traitements peuvent être iatrogènes, lorsqu’ils entraînent des anomalies de posture mandibulaire comme une prothèse mal adaptée, des mouvements parasites en orthodontie (deuxième molaires non baguées… )…

Le problème majeur à résoudre est donc la mandibule, la seule structure osseuse mobile du cranio-face, ses différentes positions compliquent nos diagnostics et nos traitements!

Alors la question est non seulement quelle relation mandibulo-maxillo-crânienne (dite relation centrée) ou quelle occlusion?
Mais où, quand et comment placer la mandibule dans l’appareil manducateur composé de cinq entités ? 

Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle

La Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle ©® propose des réponses, étayées par des cas cliniques et des films par animation 3D. Une «autre manière» d’aborder le patient, dans sa globalité, le diagnostic et le traitement dentaire sont en 3D :

Le monde dentaire comme la prothèse, l’orthopédie dento-faciale, la parodontologie et au-delà comme la posturologie et voire la rhumatologie ont  une discipline commune, l’occlusodontie. Ces spécialistes partagent le même terrain, agissent chacun dans le cadre de ses compétences, avec ses connaissances et ses outils pour optimiser le rapport entre un équilibre articulaire et un autre occlusal. Plusieurs écoles occlusodontiques se sont « affrontées » et continuent à l’être depuis plusieurs années, l’une gnathologiste privilégiant la position articulaire bi-condylienne mandibulaire dans leurs fosses, ou axes charnières, l’autre fonctionnaliste considérant la position mandibulaire par l’équilibre musculaire ou celui de l’occlusion dentaire. Cependant les deux écoles s’accordent sur l’indispensable équilibre musculaire qui doit faire fonctionner tout le système. Reste en suspens plusieurs questions, qu’est-ce le «NORMAL» physiologique et fonctionnel, qu’est-ce « l’ANORMAL » non physiologique et dysfonctionnel? Plus particulièrement quelle relation mandibulo-crânienne, quelle occlusion, quelle morphologie cranio- faciale et quelle posture générale indiquons et imposons-nous à nos patients ?

Chacune des écoles privilégient donc schématiquement, la génétique (la forme et les axes charnières), ou bien l’acquis (la fonction comme la mastication, et l’équilibre musculaire et/ou l’équilibre occlusal).

En revanche, la RMMF©® considère la globalité de l’ensemble cranio-facial contenant l’appareil manducateur et qui est relié à la posture générale. Cet appareil manducateur formé par la génétique et l’acquis, est constitué de CINQ entités anatomo-physiologiques (la morphologie basale osseuse, l’articulation dento-dentaire, le système disco-ligamentaire, le système neuro-musculaire et la posture générale). Ces cinq entités comportent la mandibule, seule structure osseuse mobile suspendue au crâne par l’intermédiaire des muscles et présente plusieurs morphologies et postures.

En plus des données fondamentales appuyant l’action conjointe de la génétique et de l’acquis, les observations cliniques abondent aussi dans ce sens, en effet si l’étiologie fonctionnelle des dysmoprhoses reste prépondérante, tout praticien a observé un jour une « succion digitale » sans dysmorphose basale ni dentaire; l’anomalie de la fonction, est une dysfonction en soit, mais n’entraîne pas forcément une déformation de la forme, de la même manière, la forme peut être à l’origine de troubles fonctionnels, une classe II1 n’est pas forcément due à la succion de la lèvre inférieure, nous pouvons hériter d’une classe II squelettique et la lèvre inférieure est « obligée » de s’interposer entre les incisives. C’est ainsi, selon les cas, la correction doit être tantôt celle de la fonction et/ou de la forme.

La réflexion sur le « normal » nous mène vers l’harmonie squelettique et dentaire tridimensionnelle (classe I, symétrie mésodivergence…) et l’harmonie neuro-musculaire…, autrement dit, l’harmonie des cinq entités. Le fonctionnement de l’appareil manducateur est celui de ces cinq entités entre elles, il est représenté par l’acte harmonieux de la manducation; d’une part, de la préhension du bol alimentaire composée d’une position de départ et d’arrivée des condyles mandibulaires dans leurs fosses (ce point de départ et d’arrivée est la Relation « centrée » mandibulo-crânienne que nous qualifions de fonctionnelle par sa corrélation avec le mouvement rectiligne d’ouverture-fermeture, et réciproquement), et d’autre part, de la mastication fonctionnelle, d’un rapport dento-dentaire physiologique et réciproquement, le tout suivi de la déglutition.

Cranio-Facial-Universe et Réhabilitation Mandibulaire Morpho-Fonctionnelle 2

La RMMF est une nouvelle conception de réhabilitation globale cranio-facio-posturale, morpho-fonctionnelle (génétique et acquis) par la préservation ou la reproduction des cinq entités de l’appareil manducateur et des quatre conditions anatomo-physiologiques de l’acte de manducation. Son objectif ultime est la mise en fonction du système manducateur «reproductible, équilibrée, protégée, exécutée, contrôlée » par le système neuro-musculaire via la mandibule.

Dans les prochains articles nous aborderons les détails de ces quatre conditions et les repères à utiliser aux fins diagnostiques et thérapeutiques …


Article écrit par Philippe Harb.

Cas de fracture dentaire verticale dûe au bruxisme

le 08-06-2015

La patiente est venue consulter pour des douleurs vives lors de la mastication du côté droit. L’examen clinique montre une fracture verticale spontanée sur une dent saine. La cause en est le bruxisme nocturne.
 

 

DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION OU DIMENSION VERTICALE POSTURALE ?

le 24-09-2010

Au XXème siècle, la Gnathologie (1924) s’est arrêtée à l’enseignement d’une identité squelettique statique, volontaire et iatrogène, corroborée par un nombre impressionnant de « gouttières occlusales » en tous genres, appareils divins construits dans une « dimension verticale d’occlusion » (DVO) aléatoire et variable à merci d’un praticien à l’autre.

Depuis lors, Sir C.S. SHERRINGTON a découvert le « réflexe proprioceptif » (Prix Nobel, 1932) (1) et H.A. KREBS a peaufiné le « cycle de l’acide citrique » (Prix Nobel, 1953).

Quoi qu’il en soit, la Gnathologie de l’Oncle Beverly B. McCollum est toujours restée en marge de ces découvertes médicales britanniques et se contente, aujourd’hui encore, de déclarer : « The “Science of Occlusion” is considered one of the most complex and difficult subjects in dentistry. Therefore it is seldom taught in dental schools to the degree that it should be and most graduates leave school with a very limited understanding of occlusion » (2).

L’International Academy of Gnathology (IAG), American Section, a tenté en 1971 un copié-collé européen, mais son European Section a définitivement déposé le bilan en décembre 2004 (3).

Depuis 1978, l’Union européenne impose également l’enseignement de la « fonction masticatrice » (4) : les découvertes de SHERRINGTON et de KREBS semblent enfin être prises en compte et bien au-delà du système squelettique statique de 1924. Encore faudrait-il introduire la constante de la gravité terrestre et bien d’autres fonctions buccales.

La demande des quelques patients en « mal d’occlusion » étant considérable, l’enseignement universitaire est-il prêt à relever ce défi ?

La luxation mandibulaire

le 09-12-2004

(” Protocoles “. Edition LEHMANN/COUTURIER) Le plus souvent après un bâillement, un éclat de rire, un traumatisme , un soin dentaire … Le malade ferait le diagnostic lui-même s’il pouvait parler.