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Compte-rendu de la réunion CCDELI69 du 22 mars

le 05-04-2018

Jeudi 22 mars se déroulait à Lyon une nouvelle assemblée de la CCDELI69 qui avait pour but de faire le point sur les négociations conventionnelles et à laquelle furent conviés 3 représentants des syndicats dentaires : Philippe Balagna (Président de la CNSD Rhône-Alpes), Béatrice Aldéguer (Présidente de la FSDL Auvergne-Rhône-Alpes) et Patrick Bruyère (Secrétaire général de l’Union Dentaire Rhône-Alpes).

Dans un premier temps, le Dr Franck Genévrier, responsable de la CCDELI69, a fait quelques rappels au sujet des négociations et de leur contexte (revalorisations des soins conservateurs en contrepartie d’un plafonnement des tarifs des prothèses dentaires, mise en place du règlement arbitral en mars 2017 suite à l’échec des négociations sur l’avenant 4, report de l’application du règlement arbitral par la Ministre de la Santé Agnès Buzyn, promesse de mise en place d’un “reste à charge zéro” sur les prothèses dentaires par Emmanuel Macron) et a exposé les dernières propositions de l’UNCAM :
– 692 millions d’euros de revalorisations (soins conservateurs, traitements endodontiques, avulsions de dents temporaires, scellements de sillons).
– 90 millions d’euros pour la prévention (prise en charge de la pose d’un vernis fluoré, du bilan et de l’assainissement parodontaux chez les diabétiques, examen bucco-dentaire à 3 ans).
– Création de 3 paniers pour les actes prothétiques (reste à charge zéro, reste à charge maîtrisé et honoraires libres) selon la nature du matériau et la position de la dent).

Compte rendu réunion

Puis, chaque représentant a été invité à exposer sa vision de la situation pendant 15 minutes.

Philippe Balagna (CNSD) a jugé que la situation sera difficile quelle que soit l’issue des négociations, car leur cadre était contraint. Il faut accepter un plafonnement du prix des prothèses dentaires si les soins sont revalorisés. La CNSD veut faire au mieux pour la profession dans un contexte objectif.

La discussion sera âpre pour obtenir le plus possible de revalorisations, limiter les plafonnements et conserver des actes à tarif libre pour maintenir une dentisterie de qualité. Elle veut également mettre l’accent sur la prévention et annonce son intention de négocier jusqu’au bout. Le texte sera ensuite soumis aux adhérents qui jugeront si il est acceptable. Si celui-ci est rejeté par les syndicats, le règlement arbitral sera effectif au 1 janvier 2019 avec la mise en place d’un “reste à charge zéro” de manière arbitraire et législatif. Dans ce cas, seul le gouvernement pourra décider et les confrères seront piégés, ce qui représenterait la pire solution selon la CNSD, d’où l’intérêt d’obtenir le maximum dans ce cadre contraint.

Béatrice Aldéguer (FSDL) a mis en avant que dans le métier de chirurgien-dentiste, le clinique et le chef d’entreprise devaient plus compter que l’administratif.

Ces dernières années, la liberté des soignants a été menacée à plusieurs reprises (Lois Leroux, ANI et Touraine, loi sur l’exercice partiel, arrivée des diplômes formés à l’étranger, facilité de création des centres dentaires “associatifs”, reste à charge zéro, tiers payant intégral…). Nicolas Revel (directeur de la CNAM) souhaiterait aboutir à un accord en mai 2018, car 7 mois seraient nécessaires techniquement pour la mise en place du règlement arbitral si les négociations échouent.

Les propositions de la FSDL ont ensuite été exposées (triplement du tarif des soins, nouvelle base de remboursement pour les traitements endodontiques avec la possibilité de lever l’opposabilité jusqu’à 300%, revalorisations des biopulpotomies, avulsions des dents temporaires et permanentes et remboursement pour les couronnes pédodontiques, facturation de nouveaux actes, indexation sur un indice INSEE, alignement à 100 euros de la base de remboursement des inlays, onlays, inlay core et couronnes).

La FSDL s’oppose au reste à charge zéro, car il relève uniquement d’une promesse électoraliste et ne s’appuie sur aucune étude ou objectif de santé. La FSDL souhaite également réévaluer les tarifs CMU/ACS imposés, responsabiliser les patients par un système de bonus/malus (consultation annuelle) et met en garde contre le fait que les tarifs des actes inclus dans le reste à charge zéro correspondent à une CMU bis. 83% des actes deviendraient encadrés et opposables et en acceptant ceci, on ne pourrait pas revenir en arrière.

De plus, rien n’a été dévoilé sur d’éventuelles clauses de revoyure, les actes pourraient être transférés d’un panier à un autre en fonction de leur volume, et les actes NPC et NC devraient être transmis obligatoirement à la CPAM et aux mutuelles. La FSDL souhaite enfin un alignement sur les médecins pour les congés maternités et les aides à l’installation en zone sous dense.

Patrick Bruyère (UD) a expliqué que les positions de l’UD étaient plus proches de celles de la CNSD que de la FSDL.

L’UD souhaite que le système soit le plus gagnant pour la profession en obtenant le rééquilibrage le plus positif (maintien d’un maximum d’actes en tarif libre, limitation du reste à charge zéro en actes et aux patients sérieux, doublement du tarif des soins). Au sein de l’UD, les cadres sont très partagés sur l’idée de signer ou pas, mais tous sont d’accord pour négocier jusqu’au bout, tout en reconnaissant que le résultat sera forcément moins bon que ce qu’on a connu jusqu’à maintenant.

Puis, un débat a eu lieu à partir de questions posées par les praticiens présents à la réunion.

Concernant les clauses de revoyure, les trois syndicats y sont opposés mais regarderont d’abord le fonds des propositions de l’UNCAM.
Quelques points d’accord existent entre les trois syndicats (principe d’une base de remboursement identique pour les différentes reconstitutions prothétiques, favoriser les reste à charge zéro pour les patients sérieux, indexation sur le coût de la vie, aucun intérêt pour la mise en place d’un reste à charge zéro non basé sur une étude préalable).

La CNSD se considère avec l’UD comme des syndicats conventionnistes, voit les praticiens comme des libéraux contractuels et estime que sans la convention, on ne pourrait pas s’en sortir. La CNSD reproche à la FSDL d’être irréaliste et utopique, et de défendre un libéralisme en décalage avec la réalité, ce qui rend l’idée d’union utopique.

Béatrice Aldéguer a répondu en estimant que la divergence est salutaire et que la FSDL ne joue pas un jeu.
Philippe Balagna a demandé à ce que cesse la démagogie sur les activités syndicales et qu’il est nécessaire de prendre en compte le contexte (UNCAM, UNOCAM).

En cas d’échec des négociations et de mise en application du règlement arbitral, la FSDL pense qu’il faudra envisager un projet commun, l’UD prône un socle commun et la CNSD redoute les conséquences d’un saut dans le vide.

Il faut savoir que dans ce cas de figure, le règlement arbitral qui sera mis en oeuvre n’est pas celui décidé en mars dernier, mais un nouveau qui sera discuté dans le projet de financement de la Sécurité Sociale.


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Docteur en Chirurgie Dentaire, Lyon, 2010
Exercice privé à Villeurbanne (Rhône)
C.E.S d’histologie-embryologie (Lyon)
C.E.S de parodontologie (Lyon)
A.E.U d’implantologie (Lyon)
Administrateur du groupe Facebook Dentistes de France

L’impact de la féminisation de la profession de dentiste

le 13-03-2018

A l’heure où les femmes sont devenues majoritaires parmi les étudiants et les jeunes générations de chirurgiens-dentistes, se pose la question de la féminisation d’une profession jusqu’alors très nettement masculine… Avec à la clé d’éventuelles conséquences sur les modalités d’exercice professionnel.

En 2030, un chirurgien-dentiste sur deux devrait être… une femme. Rien d’étonnant, puisqu’en première année, plus de six étudiants sur dix sont déjà des étudiantes. Une évolution qui ressemble pourtant plus à une révolution, dans une profession où les hommes étaient jusqu’alors prépondérants.

La courbe va donc s’inverser très rapidement, et la gent féminine va devenir majoritaire parmi les quelque 42 821 chirurgiens-dentistes dénombrés en 2017. En clair, et nonobstant une évolution du numerus clausus, les 19 078 praticiennes (44,55%) qui, selon l’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD), exerçaient en France en 2017, vont prochainement voir leur nombre augmenter et dépasser leurs 23 743 confrères (55,55%).

 

Un rajeunissement de la profession

Une évolution inéluctable au regard de la démographie, puisque l’âge moyen des « chirurgiennes-dentistes » n’est que de de 44,3 ans, contre 50,2 ans pour leurs homologues masculins (53,2 ans en Corse, 51,5 ans en région Centre, 51,4 ans en Basse-Normandie, 51,3 ans en Ile-de-France et dans le Limousin, 51 ans en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur).

Des chiffres d’autant plus parlants que, sur l’ensemble du territoire, l’âge moyen de la profession est de 47,3 ans, et que la différence entre l’âge moyen des praticiens et des praticiennes est a minima de cinq ans au profit de ces dernières. La féminisation de la profession est donc synonyme de rajeunissement.

 

Timide percée du salariat

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), la féminisation des diplômés n’aurait cependant quasiment aucun impact sur le nombre, et donc la densité de chirurgiens-dentistes à l’horizon 2030, car cette évolution se répercuterait dans des proportions identiques parmi les libéraux et parmi les salariés.

Les auteurs des études de la DREES « Les chirurgiens-dentistes en France : situation démographique et analyse des comportements en 2006 » et « La démographie des chirurgiens-dentistes à l’horizon 2030 : un exercice de projection au niveau national », considèrent en revanche que cette féminisation se traduira par « une timide percée du salariat », les femmes exerçant plus facilement « dans un hôpital, un centre de santé (centres de santé dentaire, dispensaires polyvalents, centres de soins médicaux)*, un organisme de Sécurité sociale, dans l’enseignement et la recherche, ou encore comme collaboratrice dans le cabinet d’un confrère ».

 

Plus de 87% de libéraux

Un choix de carrière qui se traduirait aussi, à terme, par une mobilité moins forte vers le secteur libéral, puisque « les femmes s’avèrent relativement moins enclines à se réorienter vers l’exercice en cabinet libéral que leurs homologues masculins » estiment Marc Collet et Daniel Sicart, les auteurs des études de la DREES. En 2017, 37,24% des chirurgiens-dentistes étaient des libérales et 50,20% des libéraux.

L’exercice demeurera néanmoins majoritairement libéral. Un constat logique puisqu’en 2017, quelque 12% seulement des praticiens avaient fait le choix du salariat et plus de 87% avaient opté pour un exercice libéral (91,5 % en 2006). Mais qu’elles exercent en libéral ou comme salariées, les femmes présentent « une propension plus forte que les hommes à cesser leur activité entre 60 et 64 ans ».

D’où une interrogation pour la prise en charge à venir des patients… La féminisation de la profession de chirurgien-dentiste pose donc la question de l’opportunité d’augmenter le numerus clausus et d’accroître les structures propices à l’exercice salarié.


*Evain, Amar, 2006 ; Aïach, Cèbe, Cresson, Philippe, 2001 ; mentionné dans l’étude de la Drees N°594 (septembre 2007) : Les chirurgiens-dentistes en France, Situation démographique et analyse des comportements en 2006.

Cet article vous est proposé par La Médicale.

Le nombre de soins dentaires en hausse

le 09-01-2018

Le nombre de soins dentaires a augmenté de 2,2% en France en 2016. En valeur, la croissance atteint +2,9%.

Les Français consultent davantage leur chirurgien-dentiste. Le volume des soins dentaires a augmenté de 2,2% en France en 2016, selon le rapport sur les dépenses de santé publié le 20 septembre 2017 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme rattaché au ministère des Solidarités et de la Santé. Une hausse d’autant plus significative que le nombre de soins dentaires avait progressé de seulement 0,8% en 2015.

La dynamique pourrait en réalité être encore plus soutenue. « Le nombre de soins dentaires est difficile à appréhender, les soins non remboursables étant mal mesurés », souligne la Drees. En d’autres termes, certains soins dentaires n’apparaîtraient pas dans les statistiques officielles.

Revalorisations tarifaires

Par ailleurs, non seulement les soins dentaires augmentent en volume, mais ils progressent encore plus vite en valeur. Alors que le chiffre d’affaires de la consommation dentaire avait crû de 1,6% en France en 2015, il a bondi de 2,9% en 2016 pour atteindre 11,07 milliards d’euros.

Cette croissance forte résulte des revalorisations appliquées en 2013 et 2014. Le tarif de la consultation a été porté de 20 à 23 euros et celui de l’examen de prévention bucco-dentaire de 25 à 30 euros. Sans oublier « la rénovation de la classification commune des actes médicaux (CCAM) depuis juin 2014 », rappelle la Drees.

Dépassements d’honoraires importants

En outre, en dépit d’un repli de 2,1 points entre 2013 et 2016, la part des dépassements dans les honoraires dentaires demeure importante. Elle s’élève en moyenne à 50,9% chez les chirurgiens-dentistes, contre 17,6% en moyenne pour les médecins spécialistes.

Les dépassements d’honoraires dentaires sont concentrés sur les prothèses et les actes d’orthodontie, seuls actes dentaires remboursables pour lesquels ils sont autorisés. Compte tenu de ces dépassements, les soins prothétiques constituent environ 56% des honoraires des chirurgiens-dentistes, loin devant les soins conservateurs et chirurgicaux (23%) et les traitements d’orthodontie (15%).

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Ensemble contre la santé low-cost #CapSanté

le 04-12-2017

Suite aux différentes lois votées et imposées ces dernières années, la CaPS (Coordination Asyndicale des Professions de Santé) veut alerter les pouvoirs publics et les médias et informer les patients du risque sanitaire potentiel.

Ces lois BACHELOT, ANI, LEROUX, HTPS ou le règlement arbitral sont présentées comme des lois protectrices et sociales. Combinées entre elles, elles laissent place libre à une médecine à 2 vitesses et provoqueront la disparition des cabinets de proximité.

Les organismes de remboursement des soins sont loin d’être dans l’esprit ancien de la mutualité dans le sens noble du terme. Ils représentent une partie de ce que François Hollande décrivait comme adversaire lors de son discours du Bourget. Ces organismes ont une vision comptable où l’Humain n’a pas sa place, une vision de profit. Des cabinets médicaux non réglementés par le Conseil de l’Ordre, obéissant à la loi du marché et non au serment d’Hippocrate, ouvrent dans des zones déjà surdotées.

Les pouvoirs publics ont misé sur une désunion des professionnels de santé qui seuls chacun dans leur coin n’arrivent plus à réagir.

La CaPS a décidé de réunir en son sein tous les soignants, médicaux ou paramédicaux pour alerter les pouvoirs publics et les Français du désastre sanitaire à venir (rappelez-vous Dentexia). La CaPS est née des CCDeLi, découvrant que la problématique des dentistes était un processus commun à toutes les autres professions médicales ou paramédicales.

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Nous avons organisé un rassemblement samedi 2 décembre à Paris, rassemblement marquant la naissance de notre mouvement, qui s’est voulu être davantage une session d’information du public qu’un défilé inutile, nous avons utilisé les moyens modernes de communication à l’image de la médecine de pointe à laquelle nous aspirons.

Le principe a été de disposer 40 équipes de 15 soignants sur 26 sites, avec une banderole différente pour chaque lieu, exemple : “pour une révolution du système de santé” à la Bastille ou “soignants, formez vos bataillons” à l’école militaire. L’objectif de chaque participant était d’informer les passants, de leur distribuer des “cartes dévitalisées” (sur lesquelles sont mentionnés les liens vers notre site) et de sensibiliser les pharmaciens et les opticiens sur notre chemin.

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A partir de 15h30, tous les groupes ont convergé vers l’Île aux Cygnes au pied de la statue de la Liberté, symbole du libre choix du praticien par son patient et de la thérapeutique par le soignant. Une fanfare animait le lieu, des photos des participants rassemblés avec l’ensemble des banderoles ont été prises. Nous nous sommes rendus spontanément sur le pont de Grenelle permettant une dernière série de photos.

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Un QG jouait le rôle de tour de contrôle, il récupérait toutes nos photos via WhatsApp en temps réel et tweetaient avec #CapSante pour compléter le tonnerre d’applaudissements du Thunderclap.

Notre volonté est d’être des lanceurs d’alerte, d’utiliser pour cela les moyens modernes de communication permettant d’inonder d’informations la toile et les Français de la mutation du système de soins.

Retrouvez toutes les informations et actualités du mouvement sur le site ccdeli.fr

L’effectif des chirurgiens-dentistes dopé par le salariat

le 08-11-2017

En France, le nombre de chirurgiens-dentistes a encore progressé en 2016, essentiellement grâce aux professionnels salariés en nette augmentation.

De plus en plus de chirurgiens-dentistes exercent dans l’Hexagone. D’après une enquête de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), un organisme rattaché au ministère des Solidarités et de la Santé, rendue publique le 20 septembre 2017, on dénombrait 42 197 professionnels en France au 31 décembre 2016, contre 41 778 un an plus tôt. Soit une progression de 1% sur 12 mois.

Si cette hausse peut paraître modeste, elle est supérieure à l’augmentation de 0,8% par an de l’effectif enregistrée depuis 2011. Surtout, cette croissance contraste avec la baisse moyenne de 0,3% par an du nombre de chirurgiens-dentistes entre 2006 et 2010.

Ce dynamisme retrouvé s’explique par l’élargissement du numerus clausus. Celui-ci est passé de 930 places proposées par an dans les années 2000 à près de 1 200 places depuis 2012.

Une faible féminisation

La progression démographique des chirurgiens-dentistes est également portée par l’essor du salariat dans cette profession. Si le nombre de professionnels exerçant leur activité à titre libéral a augmenté de 0,4% en 2016, il a bondi de 5% chez leurs confrères salariés. Reste qu’avec 37 356 chirurgiens-dentistes travaillant à leur compte l’an dernier, les libéraux représentent encore 88,5% de la cohorte.

Contrairement à ce que l’on peut observer chez d’autres professions libérales de santé, le développement du salariat n’entraîne pas une féminisation du métier. La proportion de femmes augmente toutefois puisqu’elle est passée de 36,6% en 2007 à 44% en 2016, toujours selon la DREES. Et les nouvelles générations pourraient bouleverser la donne. 59,1% des chirurgiens-dentistes âgés de moins de 30 ans étaient des femmes en 2016, contre 58,6% en 2014.

Écarts de densité géographique

En revanche, les écarts de densité géographique persistent chez les chirurgiens-dentistes. Alors que l’on comptait 63,2 professionnels pour 100 000 habitants en 2016, le ratio a dépassé cette année-là 70 professionnels pour 100 000 habitants en Ile-de-France et dans le Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Corse). A contrario, on dénombrait en 2016 seulement 45 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants en Normandie et dans certains départements et régions d’outre-mer.

Cet article vous est proposé par La Médicale.

Newsletter – ONG Dar as Mãos

le 18-10-2017

L’ONG DaM (Dar as Mãos, qui veut dire en portugais “donner la main”) est domiciliée dans le village de Tarrafal de Monte Trigo, sur l’île de Santo Antao. Cette ONG propose de contribuer à favoriser les moyens d’éducation et de santé pour les habitants du village et des environs.
Dans cette lettre, vous trouverez décrite l’opération organisée en juillet 2016 avec l’ONG espagnole SMILES ; une initiative qui a permis la venue pendant deux semaines de 12 dentistes qui ont pu traiter plus de 600 personnes, dont la plupart n’avaient jamais bénéficié du moindre soin dentaire…

Extrait de la newsletter n°6 du 03.09.2016

Chers amis du Cap-vert,
Nous avons fait beaucoup de choses au cours des trois derniers mois. Les dernières semaines ont été très excitantes, et nous avons fait un bon pas dans le sens de nos projets et de nos objectifs. Merci à tous les contributeurs !

(…)

Depuis l’année dernière, nous avions envisagé la venue d’une équipe de plusieurs dentistes originaires d’Espagne et du Portugal. Le docteur Heinz-Oliver Siebelist, co-fondateur de l’ONG espagnole SMILES, avait été invité à Tarrafal en avril 2015, et nous avions convenu le principe d’une collaboration entre SMILES et DaM. Nous voulions organiser, pendant une ou deux semaines de vacances, la venue d’une équipe de dentistes sur Santo Antão, pour soigner les habitants des villages reculés, avec interventions dentaires gratuites. Douze mois plus tard, la confirmation du Dr. Siebelist du Portugal est venue: les premiers volontaires espagnols étaient d’accord pour un stage: nos préparatifs sur place pouvaient commencer… En collaboration avec l’office de la santé et la municipalité de Porto Novo, nous avons prévu un programme pour six villages situés dans la partie ouest, la moins peuplée de Santo Antão : Tarrafal de Monte Trigo, Monte Trigo et Bolona au sud-ouest ainsi que Ribeira das Patas, Alto Mira et Ribeira da Cruz dans les montagnes du nord-ouest de l’île.

5 6

Le dimanche le 31 juillet, la majorité des volontaires d’une équipe de 12 médecins débarque à Tarrafal ; les quatre derniers arrivent par avion quatre jours plus tard. Ils sont logés, dans deux classes de l’école, tandis que leurs équipements sont stockés dans un local appartenant au Centre de santé. Le lendemain matin, c’est le début des consultations. Les nombreuses personnes qui attendent reçoivent une fiche à leur nom avec un numéro d’ordre. Elles sont interrogées par l’infirmière du Centre de Santé qui prend leur tension et inscrit leur état (diabète, insuffisances, allergies, etc) sur leur dossier de patient. Pour chaque personne un premier diagnostic dentaire est établi, et on note les extractions et les plombages nécessaires. Enfin, chacun peut être confié à l’un des dentistes de l’équipe pour les soins. À cette occasion, le vieux fauteuil dentaire, venu de Mindelo au printemps, est mis à contribution. Heureuse initiative ! Mais il faisait déjà si chaud ce matin dans le bâtiment du Centre de Santé, malgré la présence de ventilateurs et de rideaux, que les soins devenaient difficiles. Il a fallu déplacer les extractions à l’air libre, sous un toit d’ombre provisoire. On dit chez nous « utiliser Belzebuth pour chasser le diable ». Malgré une canicule de singe, 66 patients sont examinés, 95 dents sont arrachées, 32 plombages sont faits. Un seul souhait pour les jours suivants : plus d’ombre !!!

7 8

Dès le deuxième jour, à Tarrafal, tous les soins sont réalisés à l’extérieur, hors du Centre de Santé. Ayant ainsi réduit les inconvénients de la veille, les soins ont pu se dérouler en douceur. 62 nouveaux patients ont été traités, dont 53 extractions et 24 plombages. En fin d’après-midi, tous les patients ont été traités, et tout l’équipement nécessaire est rangé et préparé pour les jours  suivants.
L’équipe des dentistes au complet, avec armes et bagages, doit prendre le bateau de pêche pour Monte Trigo, accompagnée de notre président Jailson et de l’aide infirmier, Jair Pires. Le voyage a duré une bonne heure et s’est tout à fait bien déroulé. Seul le débarquement à Monte Trigo fut difficile, car de très hautes vagues rendaient l’accostage du bateau périlleux. Malgré cela, le compresseur et tout l’équipement furent débarqués à terre en bon état. Résultat: 42 patients soignés dont 39 extractions et de nombreux pansements.

9 10

La prochaine étape fut le lieu-dit Bolona, un peu à l’écart de la route de Porto-Novo à Tarrafal. Là, dans ce petit hameau composé de plusieurs maisons dispersées, vivent une douzaine de familles qui élèvent des chèvres, au pied du Tope de Coroa (avec ses 1982 mètres c’est le sommet de l’île de Santo Antão).
Ici pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de téléphone, aucun réseau de portable. Déjà, faire savoir à tous les habitants qu’ils peuvent venir rencontrer le dentiste, ce jour, dans les locaux de l’école, ne fut pas simple. Et pourtant, 22 patients sont venus pour les soins : 54 extractions et 12 plombages.
Retour dans l’après-midi vers Tarrafal en aluguer.

11 12

(…)

Là aussi toute l’équipe des dentistes passe la nuit dans le lycée, celui qui couvre la région. Et le lendemain, les consultations commencent avec les premiers examens, puis les plombages dans les locaux scolaires, et les extractions, sur une place ombragée de la cour. Ainsi, jusqu’au soir, 130 patients ont été traités, dont 60 plombages et 363 extractions.

Le mardi matin toute l’équipe, accompagnée de son matériel, se déplace à Alto Mira, un village à 30 minutes de là. Le travail de l’équipe se poursuit dans le Centre de Santé local, avec un résultat brut de 100 patients traités pour 230 extractions et 55 plombages. Dès que tout est rangé, ils vont passer la nuit à Ribeira da Cruz. Et l’agréable confort d’une invitation dans la grande maison d’un émigrant local eut beaucoup de succès ; même si la traditions des dîners espagnols les obligea à se coucher un peu tard.
Lors de la dernière séance à Ribeira da Cruz, ils ont soigné 86 patients dont 70 plombages et 156 extractions jusque dans l’après-midi. Et dès que tout fut remballé, commença la partie agréable de leur voyage dans le Nord-ouest de l’île : toute l’équipe des dentistes, leurs assistants et accompagnateurs furent invités à une fête de remerciements.
Après quelques discours, les participants ont été conviés à un délicieux dîner composé de spécialités locales; et pour finir ils ont pu apprécier “Tocatina” un groupe de musique vivante. Ils ont dansé et fait la fête jusque tard dans la nuit.

(…)

Nous nous réjouissons des nombreux soutiens et engagements de tous et vous exprimons, une fois encore, NOS REMERCIEMENTS POUR TOUTES VOS PARTICIPATIONS !

Retrouvez la newsletter en intégralité ici

Dépose sécurisée des amalgames dentaires

le 27-09-2017

Cher Docteur,

Vous entendez sûrement parler de plus en plus de la polémique sur les amalgames dentaires.
Certains de vos patients refusent que vous leur en posiez, d’autres veulent que vous leur enleviez et vous posent des questions sur les précautions que vous allez prendre afin qu’ils n’avalent, ni ne respirent du mercure pendant le retrait de l’obturation.

Savez-vous que votre santé et celle de votre assistante sont encore plus en danger que celle de vos patients, si vous ne prenez pas un minimum de mesures de protection à chaque fois que vous retirez une obturation contenant du mercure ?

La respiration de vapeurs de mercure pendant des années participe à votre intoxication aux métaux lourds : fatigue, pertes de mémoire, irritabilité, tremblements, mais peut-être plus grave, fibromyalgie, électro sensibilité, Sclérose en plaque ou Parkinson. Aucune preuve scientifique aujourd’hui de tout cela, mais on sait officiellement que le mercure est toxique, donc dans le doute : protégez-vous, protégez votre assistante et vos patients.

Le Docteur Catherine ROSSI vous offre dans cette vidéo les 6 règles de base de protection lors de la dépose d’amalgames dentaires. Vous pourrez ainsi répondre à la demande de vos patients inquiets, vous ne travaillerez plus dans un environnement intoxiqué aux vapeurs de mercure, votre personnel et vos patients seront protégés, et vous ne passerez peut-être pas votre retraite avec une maladie dégénérative.

C’est gratuit et c’est pour vous !

Ajoutez de nouvelles compétences à votre pratique. Répondez à la demande croissante des patients investis dans leur santé. Mettez de la nouveauté et un nouvel enthousiasme dans vos consultations !
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Un nouveau climat — Edito de la Lettre de l’Ordre par Gilbert Bouteille

le 12-09-2017

Reproduction de La Lettre de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes du mois de septembre 2017.

Le Conseil national se réjouit du nouveau climat instauré par la ministre de la Santé, qui a donc décidé de relancer les négociations conventionnelles entre les syndicats et l’assurance maladie. Après cinq ans de silence opposé par l’ex-ministre de la santé aux représentants du secteur dentaire – silence ponctué par l’arbitrage que l’on connaît –, notre nouvelle ministre, Mme Agnès Buzyn, a décidé de renouer le dialogue. Cela paraît presque un comble, mais il faut ici féliciter une ministre de parler directement aux représentants d’une filière dont elle a la tutelle !

C’est pourtant bien ce que nous faisons dans ces lignes, et avec sincérité ! Nous aurons d’ailleurs l’occasion de le lui dire lors d’une prochaine rencontre. Nous ne manquerons pas aussi de réaffirmer que, même si l’Ordre se garde bien d’interférer dans la négociation conventionnelle qui reprend en cette rentrée, il plaide depuis longtemps pour une juste valorisation des actes de prévention et conservateurs, fondement d’une dentisterie moderne, éthique, soucieuse de l’intégrité de la sphère oro-buccale. Nous aurons aussi à cœur de relayer les idées fortes qui se sont exprimées lors de nos assises ordinales de juin dernier, entre autres sur la réforme de l’Ordre. Il faut d’ailleurs souligner ici à quel point les élus ordinaux – vos élus ordinaux – venus de toutes les régions et départements se sont réellement et intensément impliqués dans ces assises.

Au fond, toutes les idées émises consistent à faire vivre et à transmettre la déontologie non pas comme une servitude imposée aux praticiens, mais comme le levier d’une pratique médicale valorisante placée au service des patients et, plus largement, de la santé publique bucco-dentaire.

Bonne rentrée à toutes et à tous.

Gilbert Bouteille, président de l’Ordre.

Un lieu de soins peut-il servir d’antenne de détection de la radicalisation terroriste ?

le 01-09-2017

En regard des textes qui régissent le secret médical et face à l’extraordinaire complexité du problème qui se pose aujourd’hui aux sociétés occidentales, telle n’est sans doute pas la solution.

En ce sens, les récents propos du ministre de l’Intérieur relatifs à une possible collaboration des psychiatres en vue de déceler les signes de radicalisation terroriste chez certains de leurs patients suscitent de la circonspection, voire une pointe d’hostilité de la part des soignants de terrain comme de l’institution ordinale.

Dans un rapport adopté en janvier 2017*, le Conseil national de l’Ordre des médecins estime que le signalement aux autorités par le praticien relève de sa responsabilité professionnelle et individuelle. C’est la conscience d’un danger imminent qui doit lui faire de franchir le pas, quitte ensuite, à fournir les éléments probants de justification.

Les dérogations possibles au secret médical existent déjà sans qu’il soit absolument nécessaire d’en ajouter d’autres. Ainsi l’article 223-6 du code pénal qui traite de l’obligation de signaler un danger potentiel dans les termes suivants :
« Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Et il faut prendre garde à ne pas créer, dans l’opinion publique, un climat de suspicion qui tendrait à assimiler tout patient psychiatrique à un terroriste en puissance.


* Conseil national de l’Ordre des médecins. « Risque terroriste et secret professionnel du médecin » – Rapport adopté lors de la session de janvier 2017

Cet article a été rédigé par Jean Vilanova, extrait de la Newsletter La Médicale – Septembre 2017.

La sécurité dans les cabinets dentaires, c’est l’affaire de tous !

le 31-08-2017

L’Ordre insiste sur le fait que les praticiens victimes de violences, verbales comme physiques, peuvent être accompagnés par les conseils départementaux. Toute agression, même verbale, peut être suivie d’un dépôt de plainte.

violence

Reproduction de La Lettre de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes du mois de juillet 2017.

Au contact quotidien avec la population, il n’est pas rare que les chirurgiens-dentistes soient victimes de violences en tout genre : cambriolage, vandalisme, agression physique, mais aussi injures et menaces. Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans les structures de soins, un nouveau formulaire de déclaration des incidents édité par l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) remplace la « fiche de déclaration d’incident à visée observationnelle », dont l’Ordre était à l’origine.

Ainsi, les chirurgiens-dentistes souhaitant déclarer des faits de violence commis dans le cadre de leur exercice sont invités à remplir ce formulaire. La procédure de transmission n’est pas modifiée. Le praticien doit adresser le questionnaire dûment complété au conseil départemental dont il dépend qui le transmettra à l’Observatoire de la sécurité du Conseil national de l’Ordre. Il est important de préciser que ce formulaire ne se substitue en aucune façon au dépôt d’une plainte devant les services de police ou de gendarmerie. Rappelons que des conseillers départementaux sont à l’écoute du praticien en cas de besoin. Le conseil départemental de l’Ordre peut s’associer à la plainte et se porter partie civile. Cette démarche de dialogue avec le conseil départemental est encore trop peu suivie. Elle permettrait pourtant de mieux évaluer l’insécurité et donc de mieux y répondre. En effet, même verbale, toute agression peut être suivie d’une plainte auprès des services mentionnés plus haut.

En pratique, et s’agissant des termes utilisés dans le formulaire de déclaration, issus du vocabulaire hospitalier, plusieurs remarques doivent être exprimées :

  • Le terme « établissement » vise toutes les structures de soins, y compris, bien entendu, les cabinets libéraux ;
  • Il convient d’entendre espace d’accueil et/ou salle d’attente par « espace d’accueil de l’IOA » (infirmier organisateur de l’accueil) ;
  • Le personnel de la structure correspond au « personnel hospitalier » ;
  • La formule « médecins ou assimilés » inclut naturellement les chirurgiens- dentistes.

 

Par ailleurs, l’ONVS a mis en ligne un guide méthodologique très complet intitulé « La prévention des atteintes aux personnes et aux biens en milieu de santé ». Cet ouvrage recense les dispositifs mis en place sur le territoire qui ont donné satisfaction. « Certains éléments constituent une synthèse des bonnes pratiques pour lutter contre les violences et les incivilités », expliquent les auteurs. Au-delà de son caractère pratique, ce guide vise à « aider les personnels qui travaillent en milieu de santé à s’approprier pleinement cette thématique qui ne saurait être abordée que sous le seul angle de la “sécurité-sûreté” entendue au sens strict. En effet, on peut œuvrer plus aisément à prévenir les atteintes aux personnes et aux biens si on a procédé auparavant à un diagnostic précis des divers facteurs qui génèrent ces atteintes et si ce travail se fait en concertation avec l’ensemble des personnels », précisent les auteurs du guide.

Reproduction de La Lettre de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes du mois de juillet 2017.