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L’innovation en implantologie à l’ère du numérique

le 04-12-2019

SOMMET UNIVERSITAIRE EN IMPLANTOLOGIE
La 5ème édition du Sommet Universitaire d’Implantologie aura lieu à Chamonix les 24 et 25 janvier 2020. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les praticiens investis dans l’implantologie orale.
Entre convivialité, échanges privilégiés et découverte d’innovations cliniques, ce sommet s’inscrit dans la tradition des précédents, présidés avec brio par Serge Armand et Francois Boschin.

AVANT-PROPOS
Une grande majorité des chirurgies implantaires nécessite une augmentation osseuse. La Régénération Osseuse Guidée (ROG) est la technique la plus utilisée et celle qui présente le moins de complications.
Pour cette raison, Dentsply Sirona et son groupe de réflexion autonome, le PEERS, ont décidé, à l’occasion du Sommet Universitaire d’Implantologie, de traiter cette année de la reconstruction osseuse ainsi que de l’apport incontournable des techniques numériques.
Ce sera également l’occasion pour certaines équipes de montrer leurs recherches en cours.

AU PROGRAMME

Vendredi 24 janvier
Le matin, 2 ateliers au choix vous seront proposés :

• Atelier 1 : « L’implantologie numérique de la planification à la prothèse d’usage » Dr Jean-Francois Chouraqui, Chirurgien-Dentiste.
Cet atelier pratique vous donnera toutes les bases de l’implantologie numérique. Il vous permettra de réaliser, pas à pas, une planification numérique, la conception d’un guide chirurgical, la réalisation d’une chirurgie implantaire guidée et les prises d’empreintes numériques pour la réalisation de la prothèse d’usage, au laboratoire ainsi qu’en CFAO.

• Atelier 2 : « La Régénération Osseuse Guidée (ROG) : Dialogue et mise en pratique » Dr Georges Khoury, Chirurgien-Dentiste, et Dr Anne Benhamou, Chirurgien-Dentiste.
Cette session interactive s’articule autour de cas cliniques réels où une reconstruction osseuse a été planifiée et où la participation de tous est encouragée. Des travaux pratiques permettront aux participants de perfectionner leurs gestes chirurgicaux notamment de manipuler les dernières générations de biomatériaux et de membranes. Entre bases chirurgicales et biomatériaux novateurs, participez à un dialogue avec des Experts en ROG.

L’après-midi :
14h30 : Mots de bienvenue
15h00 : Présentation des Diplômes Universitaires par leurs responsables
19h15 : Cocktail dînatoire
20h00 : Conférence du Dr Peter Gehrke, Chirurgien-Dentiste : « Digital implant prosthodontics : Recognizing the benefits while understanding its limits »

Découvrir le programme détaillé du vendredi 24 janvier.

Samedi 25 janvier
Le matin, les mêmes ateliers que le vendredi vous seront proposés.

L’après-midi :
14h30 : Introduction – Dr Yves Lauverjat, Chirurgien-Dentiste
14h45 : Présentation des Diplômes Universitaires par leurs responsables
18h35 : Conclusion – Dr Yves Lauverjat, Chirurgien-Dentiste
20h30 : Cocktail dînatoire de clôture

Tous les D.U participant ont en commun la rigueur scientifique, et œuvrent pour la formation continue. Ils représentent une interface utile entre le monde hospitalo-universitaire et la profession.

Découvrir le programme détaillé du samedi 25 janvier.

Rendez-vous les 24 et 25 janvier 2020
Hôtel Mercure Chamonix Les Bossons
59 Route de vers le Nant
74400 Chamonix-Mont-Blanc


Pour en savoir plus sur la 5ème édition du Sommet Universitaire d’Implantologie, rendez-vous sur le site https://sui-ds.com/index.php

Vers une endodontie raisonnée et raisonnable

le 25-11-2019

Mais qu’est-ce que ce titre veut bien vouloir dire ?… Dans la notion de raisonnable, nous nous rapportons au principal dogme abstentionniste appris au cours de notre formation initiale et qui nous conduit tout au long de notre vie professionnelle, à savoir : « Primum non nocere ».

Depuis une dizaine d’années maintenant, les termes  « Dentisterie micro-invasive », « préservation tissulaire », « dentisterie a minima » raisonnent dans la profession et orientent l’évolution de notre exercice quotidien.

De la trilogie « dévitalisation, inlay-core, couronne », nous passons progressivement à des reconstitutions moins mutilantes grâce aux progrès faits dans le domaine du collage et des matériaux de reconstitutions.

L’endodontie a suivi cette évolution. Alors qu’une exposition pulpaire conduisait presque systématiquement à une pulpectomie, les techniques de préservation de la vitalité pulpaire ont resurgi, tel le Phénix de ses cendres, pour revenir coller aux concepts de la dentisterie moderne ou se modernisant.

Cependant, de nombreuses situations cliniques ne permettent pas d’envisager la conservation de ce tissu. C’est alors que le traitement canalaire s’impose et doit, lui aussi, évoluer vers une conservation tissulaire.

Les principes biologiques d’un traitement canalaire restent immuables. Désinfecter le canal et l’obturer de façon à prévenir toute réinfection qui se drainerait vers le peri-apex et déclencherait une réaction inflammatoire périapicale.

Des principes de mise en forme qui s’adaptent

Les principes mécaniques, quant à eux, évoluent vers une préservation des tissus durs – les mise en forme sont moins mutilantes, ce qui par conséquence devrait conduire à une augmentation de la résistance mécanique de la dent (si les hypothèses biomécaniques sont bonnes !).

L’évolution de l’instrumentation se fait dans ce sens. En marge des systèmes qui s’appuient sur des concepts traditionnels (de conicité essentiellement), des sociétés leaders ont développé des instruments au design adapté, non conventionnel qui permettent d’obtenir des préparations plus « raisonnées » pour une endodontie plus « raisonnable ».

Les tailles et les formes des instruments sont totalement innovantes, et la mise en forme finale n’est plus imprimée par la forme de l’instrument lui-même, mais par la forme du mouvement développé lors de son utilisation.

Ce concept revient au fameux « mouvement d’enveloppe » qui était le principe de base d’utilisation des instruments dans la technique de H Schilder décrite en 1974, qui a permis de développer toute l’endodontie pendant les 40 dernières années, celle que nous envisageons de revisiter aujourd’hui…. Mais avec des concepts équivalents. De quoi devenir fou !

Après la mise en forme, la désinfection et l’obturation s’adaptent aussi

Parce que les formes de préparation sont plus étroites, moins coniques, le respect des objectifs biologiques impliquent une évolution également des techniques de désinfection et d’obturation.

Pour la désinfection, des embouts dédiés ont été développés pour certains (Iriflex – PDSA, Suisse) tandis que d’autres développent des instruments utilisés en rotation pour activer la solution au sein du canal dans le but de le nettoyer et le désinfecter (XP Finisiher – FKG Suisse).

La dernière étape du traitement, l’obturation canalaire, doit également s’adapter. Avec des mises en forme « minimalistes », la compaction de gutta, qu’elle soit envisagée à chaud ou à froid, devient techniquement impossible. D’autant que l’obturation en compaction verticale de gutta chaude s’appuie sur le principe de conicité de la mise en forme canalaire.

Les matériaux de la famille des Biocéramiques permettent aujourd’hui de concevoir l’obturation comme un remplissage du canal, sans compaction aucune, simplement avec l’adjonction d’un cône de gutta qui sert de compacteur latéral du matériau lors de sa mise en place, et autorise la réintervention si celle-ci devient nécessaire.


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Figure 1 : Radiographie préopératoire d’une première molaire maxillaire. La patiente présente une récession gingivale importante induisant des douleurs très importantes d’origine pulpaire justifiant une pulpectomie et le traitement canalaire.

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Figure 2 : Vue occlusale de l’accès endodontique. La dent ne présentant aucune destruction coronaire, la cavité d’accès est réalisée a minima, tout en préservant un équilibre destruction tissulaire/accès visuel et pratique.

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Figure 3 : Vue occlusale après obturation des canaux.

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Figure 4 : Radiographie post opératoire. Le traitement a été réalisé avec des critères de préservation tissulaire maximale. Obturation aux Biocéramiques.


Stéphane Simon, responsable scientifique de Endo Académie, vous donne rendez-vous ce jeudi 9 janvier à 19h00 pour développer cette conception de l’endodontie moderne, ou en tout cas, qui s’inscrit dans une conception modernisée. Pour « une endodontie raisonnée et raisonnable ! »

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Réussir la chirurgie parodontale d’exposition de la dent incluse

le 01-10-2019

Le jeudi 19 septembre se tenait à Lyon la conférence du Dr Jean-Marc DERSOT, ayant une pratique exclusive en implantologie et parodontologie sur Paris, ayant pour thème la chirurgie parodontale d’exposition de la dent incluse.

Le Dr DERSOT a introduit cette conférence en insistant sur l’importance des relations entre la parodontologie et l’orthodontie et les différents types d’intervention parodontales pouvant faciliter le traitement orthodontique (traitement des maladies parodontales telles que la gingivite et la parodontite, frénectomies labiale et linguale, traitement des problèmes éruptifs muqueux, dégagement et exposition chirurgicale des dents incluses, germectomies, avulsions des odontomes et germes surnuméraires, mise en place de mini-vis et micro-vis d’ancrage, Orthodontic Bone Stretching, implantologie, orthodontie accélérée, piézochirurgie…).

Sur 1 000 dents incluses traitées entre 2010 et 2019 (hors dents surnuméraires, odontomes, capuchons muqueux et dents de sagesse) par le Dr DERSOT, 73,9% sont des canines maxillaires. On retrouve ensuite les incisives centrales maxillaires (5,1%), les canines mandibulaires (5%) et les deuxièmes prémolaires mandibulaires (4,4%).

En ce qui concerne les canines maxillaires, l’âge moyen des patients est de 15 ans. Les canines étaient dans 59% des cas en position vestibulaire, et 41% des cas en position palatine.
On note une prédominance des femmes (60,7% contre 39,3% pour les hommes).
Le parodonte se compose de 2 tissus calcifiés (le cément et l’os) et de 2 tissus non calcifiés (la gencive et le desmodonte). L’objectif principal de la chirurgie parodontale orthodontique est d’aider à la mise en place de la dent incluse avec tous les composants du parodonte.

Avant toute intervention, il est nécessaire de procéder à un examen clinique minutieux (palpation) qui sera complété par des examens radiographiques (cliché panoramique, scanner ou cone-beam seulement si il n’y a aucun résultat à la palpation, reconstitution tridimensionnelle). Il sera également déterminé du choix de la technique (ouverte ou fermée), du collage de l’ancrage (bouton ou anneau avec une ligature métallique). La traction sera le plus souvent immédiate avec un élastique. Il ne faut jamais chercher à mobilier ou luxer la dent incluse. En fin d’intervention, un compte-rendu de l’intervention avec des photos est remis au confrère correspondant.

Pour ce qui est de la canine maxillaire, sa position va avoir une influence déterminante pour la suite de l’intervention :
• Lorsque la canine est en position palatine, il faudra prendre en considération le risque hémorragique lié à la présence de l’artère palatine descendante. Selon KOKICH, une exposition ouverte et préorthodontique des canines incluses au palais facilite leur éruption et leur traction orthodontique. Entre la technique ouverte et la technique fermée, aucune n’a prouvé sa supériorité et il est laissé à l’appréciation du chirurgien ou de l’orthodontiste de choisir la technique (voir tableau ci-dessous, extrait de l’article des Drs ZEITOUNI, WANONO et TELEGAT “Ne tirez plus sur les canines” paru dans DENTOSCOPE en 2014). Si le chirurgien choisit de pratiquer une technique ouverte, une deuxième intervention sera nécessaire par la suite et consistera à réaliser une plastie gingivale vestibulaire. En cas de technique fermée, il faudra revoir le patient une fois de plus avant la gingivectomie pour procéder à une operculisation.

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• Lorsque la canine est en position vestibulaire basse, tout dépend de la quantité de gencive attachée : si elle est présente en quantité suffisante, on procédera à une simple gingivectomie. Dans le cas contraire, il faudra l’apporter grâce à un lambeau déplacé latéralement ou apicalement.

• Lorsque la canine est en position vestibulaire haute, une première intervention aura pour but de faire un lambeau repositionné et de tracter la canine vers une position basse. Durant une seconde intervention, on réalisera un lambeau déplacé apicalement ou latéralement (voir arbre de décision chirurgical).
Les Drs CHILLES ont proposé l’utilisation de microvis ancrés sur l’os basal pour faciliter la traction orthodontique de la canine.
Les sutures en fin d’intervention ne servent qu’à sécuriser la zone traitée.

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Pour ce qui est de la canine mandibulaire, la classification de MUPPARAPU en 2002 a déterminé 5 positions possibles en cas d’inclusion (voir schéma ci-dessous).

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Si la canine dépasse la ligne médiane, elle devra être extraite. Lors de l’intervention, 2 incisions verticales dans la muqueuse déterminent le sens du déplacement de la canine.
Plusieurs cas cliniques (canines maxillaires et mandibulaires, prémolaires mandibulaires, deuxièmes molaires mandibulaires et maxillaires, incisives centrales maxillaires) ont été présentés pendant la soirée.
Le Dr DERSOT est ensuite revenu sur les erreurs à éviter (traction dans la mauvaise direction, négligence de la deuxième chirurgie, mauvaise utilisation du laser, traction trop forte).
Sur 595 canines dont le traitement est terminé, seules 12 n’ont pas bougé et il n’y a eu que 5 décollements. 583 canines sont sur l’arcade. Il faut donner sa chance à chaque dent.
Lorsque la dent ne bouge pas, on peut avoir recours à une corticomie partielle (Orthodontic Bone Stretching).

En conclusion, le Dr DERSOT a évoqué l’hypnose et ses effets positifs sur les patients (relaxation, sensation que l’intervention est plus rapide) et en remerciant ses formateurs dans ce domaine, les Drs Bruno DELCOMBEL et Marc REVISE (qui nous a quitté en 2017).

 


15225244_10154404023759262_1932763663_oAlaa Zeidan
Docteur en Chirurgie Dentaire, Lyon, 2010
Exercice privé à Villeurbanne (Rhône)
C.E.S d’histologie-embryologie (Lyon)
C.E.S de parodontologie (Lyon)
A.E.U d’implantologie (Lyon)
Administrateur du groupe Facebook Dentistes de France


Ne manquez pas la prochaine soirée organisée par Alpha Omega Lyon le 12 décembre avec le Dr Jean-Christophe Paris sur le thème : l’étude des critères esthétiques à travers une application numérique.

Retour sur la conférence de Gil Tirlet du 2 avril

le 08-05-2019

Le 2 avril 2019 avait lieu la conférence de Gil Tirlet : « No Post… No Crown » : un plaidoyer biologique et biomécanique contemporain. Alaa Zeidan était sur place pour nous résumer cette soirée exceptionnelle placée sous le signe du partage.

Le concept du “No Post No Crown“, décrit pour la première fois en 2011 par Urs Belser et Pascal Magne est un concept biologique contemporain majeur.
Il permet avant tout de prendre conscience de l’importance de la conservation tissulaire lors de la prise en charge globale d’un patient. Ce concept fixe en réalité pour le Dr Gil Tirlet un véritable objectif de santé publique.

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Le Dr Gil Tirlet énonce trop souvent le recours systématique à la couronne en première intention dans le cadre des réhabilitations dentaires avec d’importants effets délétères sur les plans biologiques et biomécaniques. Cette dentisterie est préjudiciable pour l’organe dentaire pour plusieurs raisons :
• baisse de la résistance mécanique (augmentation de la perte de rigidité de l’organe dentaire, réduction voire élimination dans certaines situations du « ferrule effect ») ;
• réduction des capacités de collage (en éliminant l’émail sur toute la périphérie) ;
• perte de la jonction amélo-dentinaire qui a un faible module d’élasticité et qui permet d’amortir l’énergie de contrainte ;
• réalisation fréquente de dépulpation associée encore trop souvent à la réalisation de couronnes (à des fins de rétention) ;
• risque plus important d’atteinte parodontale : situation de la limite cervicale, profils d’émergence axiaux, Irritation (provisoires, accès aux limites cervicales, assemblage, etc…)

Le Dr Tirlet s’engage depuis de nombreuses années déjà dans le développement de la dentisterie contemporaine. Il la définit comme une dentisterie du présent, avec une acuité et une pertinence particulières par opposition à ce qui est banal ou pire, dépassé. Il étaye, tout au long de cette soirée, son exposé par un important référentiel bibliographique et de très nombreuses illustrations cliniques.

Le profil du dentiste contemporain devrait répondre à ces principaux objectifs :
• être empathique avec le patient ;
• être préventif sur les plans parodontal, carieux, orthodontique et vis-à-vis de l’usure ;
• assurer une prise en charge globale pluridisciplinaire ;
• répondre aux exigences biologiques, biomécaniques, fonctionnelles et esthétiques actuelles (Puzzle Physiologique de Magne et Belser) ;
• permettre la persistance des dents le plus longtemps possible sur l’arcade en préservant au maximum les tissus.

Sur ce dernier point, l’Organisation Mondiale de la Santé préconise d’avoir encore au moins 20 dents à 80 ans. Or, d’après le même temps la Fédération Dentaire Internationale statue sur le fait que 30% des adultes âgés de 65 à 74 ans ont déjà perdu toutes leurs dents naturelles.

Le concept majeur de la dentisterie contemporaine est le biomimétisme : c’est la science qui consiste à observer les mécanismes de la nature pour trouver des solutions techniques innovantes et douces pour l’environnement. Il peut être de deux ordres : d’inspiration et/ou d’application. La nature nous sert de guide et bien au-delà de « Professeur » .
Dans le concept biomimétique, on essaie d’être le plus conservateur en préservant l’émail dans son épaisseur (point capital), et ainsi épargner la jonction amélo-dentinaire qui, de par sa capacité à amortir l’énergie de contrainte en tête des fissures, constitue une véritable barrière face à ces dernières.

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Le Dr Pascal Magne parle de « trinité dentaire » pour définir le système constitué par l’émail, la dentine et la jonction amélo-dentinaire et qui constitue le modèle biologique naturel de la dent. Pour ce qui est des propriétés mécaniques, la céramique se rapproche de l’émail, le composite de la dentine et le système adhésif de la jonction amélo-dentinaire.
Ce dernier est matérialisé par la couche hybride créée au niveau de la dentine exposée après la préparation : on réalise un “Immediate Dentin Sealing” ou scellement dentinaire immédiat avec de l’adhésif afin d’assurer une étanchéité dentinaire immédiate et d’optimiser les valeurs d’adhérence des futures restaurations adhésives. Il est également très important de préserver l’émail dans son épaisseur car les valeurs d’adhérence à son niveau restent les plus importantes.

Plusieurs slogans contemporains peuvent résumer ce concept :
• “Be additive”
• “Let nature be our guide”
• “Get bonded, stay bonded”

Le gradient thérapeutique, défini en 2009 par les Drs Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal, fait également partie des concepts de la dentisterie contemporaine. Selon ce concept, les thérapeutiques doivent se faire dans l’optique d’une préservation tissulaire maximale. De ce fait, l’orthodontie est la thérapeutique esthétique la moins invasive qui permet le plus souvent de faciliter le traitement global et, à chaque fois que cela est possible bien entendu, de se substituer à la prothèse (libération d’espaces, traitement des supracclusions, rétablissement d’un équilibre dento dentaire et obtention de calage postérieurs stables…).

L’élaboration du traitement se fait grâce à un diagnostic précis avec notamment l’utilisation d’outils importants (aides visuelles, macrophotographie avec les modes polar-eyes et fluor-eyes…). Il est également essentiel de réaliser un projet de traitement. Les moyens ne manquent pas à ce niveau, avec la proposition d’outils virtuels comme le VEP de Didier et Hélène Crescenzo, ou le DSD de Christian Coachman.
On arrive ainsi à la création de masques “Mock-up”, qui restent pour lui le point de départ essentiel du traitement en termes de fonction et d’esthétique. Ils permettent d’une part de montrer au patient une anticipation des résultats du traitement tel qu’on l’envisage et sa validation à distance de la séance par le patient (et son entourage).
Par ailleurs, de guider le praticien dans la calibration des préparations par rapport à la quantité de matériau nécessaire en épaisseur, ce qui permet d’être le plus conservateur possible, avec les tissus de soutien des futures restaurations. Le « Mock up » est le véritable GPS qui nous conduit au traitement final.

Le Dr Gil Tirlet a ensuite passé en revue les différents types de restaurations dans le cadre de la dentisterie contemporaine.
Au niveau antérieur, il y a les “chips”, les hémi-restaurations adhésives céramique et les restaurations adhésives céramique (anciennement facettes).
Au niveau postérieur, il y a la famille des restaurations adhésives en céramique qui incluent les inlays, onlays,  overlays, veneerlays et table-tops.
Quelques aspects thérapeutiques ont été développés tels que, la “3-step” technique (élaborée par les Francesca Vailati et Drs Urs Belser) pour la prise en charge ultra préservatrice des lésions d’usure érosives et attritives. D’autres aspects de procédures cliniques très actuels comme :

• La “super closed sandwich” technique : utilisation de composite “flow” au contact de la marge, reconstitution des parois proximales en composite, adjonction de 2 mm de CVI, CVIMAR ou de composite à base de fibre courtes Ever x (GC) puis de composite classique en occlusal (Magne, Longuet) ;
• La remontée de marge au niveau cervical, avec la technique “matrix-in-a-matrix” (Magne, Spreafico) pour relocaliser verticalement les marges profondes. Le Dr Tirlet a décrit également les nouveaux designs postérieurs en illustrant les nouvelles propositions de préparations axiales et proximales (slot, bevel, shoulder) et occlusaux (ridge, ridge up, Ferraris, Veneziani, Politano, Peumans et Van Merbeck).

La conservation tissulaire maximale développée grâce à ces nouveaux design postérieurs permet de conserver  un « effet ferrule » particulièrement important dans l’appréciation de la longévité de la dent restaurée. Le Dr Tirlet a présenté un coffret de fraises élaboré par Komet pour les préparations contemporaines d’overlays.

125 experts venus de 35 pays différents sont arrivés à un consensus sur l’avenir de la dentisterie contemporaine :
• le traitement restaurateur aura pour rôle plus que jamais dans les prochaines années de préserver l’émail et la dentine encore présents et de maintenir la vitalité pulpaire ;
• l’optimisation de l’adhésion, qui est la clé du succès des traitements adhésifs ultraconservateurs.

Selon le Dr Tirlet, les indications de couronnes périphériques ne devraient quasi plus exclusivement se faire que dans le cadre des réinterventions prothétiques.

Le Dr Gil Tirlet a conclu sa conférence en partageant les considérations du Pr Daniel Edelhof, à savoir que « La dentisterie numérique aura à l’avenir une place plus importante, mais elle ne remplacera jamais l’homme, car il est le seul à déterminer ce qui est de bon goût, à faire preuve d’empathie et à susciter la confiance du patient. »

D’où l’impérieuse nécessité d’être attentif et de sauvegarder nos artisans prothésistes, qui seront toujours les meilleurs partenaires des praticiens dans le cadre de cette dentisterie contemporaine.

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Réalisation prothétique : Laboratoire Esthetic Oral

Réalisation prothétique : Laboratoire Esthetic Oral


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Docteur en Chirurgie Dentaire, Lyon, 2010
Exercice privé à Villeurbanne (Rhône)
C.E.S d’histologie-embryologie (Lyon)
C.E.S de parodontologie (Lyon)
A.E.U d’implantologie (Lyon)
Administrateur du groupe Facebook Dentistes de France


Ne manquez pas la prochaine soirée organisée par Alpha Omega Lyon le 16 mai avec le Dr Eric Schneck sur le thème suivant : La péri-implantite : pathologie de l’implant ou du patient ?

Chirurgie du sinus : techniques et actualités pour une approche en conscience

le 24-10-2018

Voici le résumé de la conférence du Dr Eric Amsellem pour Alpha Omega Lyon le 11 octobre 2018 : « Chirurgie du sinus : techniques et actualités pour une approche en conscience » écrit par Benjamin Fitouchi, interne en médecine bucco-dentaire.

Ce jeudi 11 octobre 2018, nous avons eu l’immense honneur de recevoir le Docteur Eric AMSELLEM, chirurgien-dentiste à Neuilly-sur-Seine et attaché au CHU Henri Mondor en chirurgie orale, pour une conférence sur la chirurgie du sinus dans le cadre de réhabilitations implantaires du secteur postérieur maxillaire.

La chirurgie sinusienne consiste à décoller la membrane sinusienne afin de pouvoir procéder à une augmentation tissulaire en hauteur dans cet espace créé.
Cette technique s’est développée auprès des chirurgiens-dentistes dès les années 90 et elle tend aujourd’hui à se démocratiser, grâce notamment aux nouvelles technologies qui facilitent et sécurisent le geste.

Avant de pouvoir envisager ce geste, une analyse clinique et radiographique précise est nécessaire. En effet, certains éléments sont à rechercher, notamment la hauteur osseuse sous sinusienne résiduelle, la perméabilité de l’ostium du sinus, l’anatomie du bas fond sinusien, la présence d’éventuelles déviations de la cloison nasale ou de polypes sinusiens. De cette analyse ressort un plan de traitement et une thérapeutique individualisée pour notre patient.

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Deux types de chirurgies d’augmentation osseuse sous sinusiennes sont alors envisageables : par voie crestale et par voie latérale.

La classification de Carl Misch pose l’indication de chaque technique en se basant sur la hauteur d’os résiduelle. Cette classification a été réactualisée :
Entre 4 et 8 mm : voie crestale ou voie latérale en fonction de l’anatomie du bas fond sinusien, qui a une valeur pronostic sur notre capacité à soulever la membrane.
Inférieur à 4 mm : voie latérale avec plus ou moins la pose concomitante de l’implant en fonction de l’obtention d’une stabilité primaire.

Le Docteur Eric AMSELLEM affirme que la pratique d’aujourd’hui se tourne de plus en plus vers la chirurgie sinusienne par abord crestal.
En effet, cette chirurgie est moins invasive que la voie latérale et permet des augmentations sous sinusiennes d’environ 3 à 4mm, en fonction de l’anatomie du bas fond sinusien.
Cependant, la chirurgie par voie latérale trouve toujours son indication, notamment lors de pneumatisation importante du sinus maxillaire suite à des extractions anciennes du secteur postérieur maxillaire.

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L’apport des nouvelles technologies permet d’être plus serein lors de notre geste opératoire. Le Docteur AMSELLEM conseille l’utilisation du système DASK pour l’ostéotomie et le décollement de la membrane. Ce système semble être moins « opérateur dépendant », il fonctionne avec des forets diamantés en rotation continue à 1000 tours/minute, et permet une approche sereine et non chronophage de la chirurgie sinusienne. De plus, l’irrigation interne facilite le décollement par pression hydraulique.

Toute chirurgie présente des risques et des complications. Les connaitre est un pré-requis indispensable pour tout praticien. Les principales complications sont la perforation de la membrane sinusienne, qui peut amener à surseoir à l’intervention, la fuite de biomatériau per-opératoire ou tardive, suite à un mouchage par exemple, et la fuite de l’implant dans le sinus en cas de stabilité primaire insuffisante. Ces complications peuvent nécessiter l’intervention de chirurgiens-dentistes expérimentés, voire de médecins ORL.

Fort de son expérience de plus de 25 ans dans ce domaine, le docteur Eric AMSELLEM a démontré au cours de cette conférence que la chirurgie sinusienne requérait une analyse et une réflexion approfondie, notamment dans l’évaluation de la difficulté opératoire de notre geste. Même si la technologie et les améliorations industrielles facilitent notre geste, la chirurgie sinusienne reste une intervention sérieuse dont les complications peuvent être délicates à gérer.

Un grand merci à nos partenaires présents ce soir : Approdent, Dentsply Sirona, Pierre Fabre Oral Care, Philips Sonicare, Bucam, PC Net Santé, Icade, Labocast.
Sans oublier notre sympathique traiteur « Le vôtre » qui nous propose des douceurs et du thé bien chaud en fin de conférence !

Pour ceux qui veulent aller plus loin, le Docteur Amsellem propose des formations à son cabinet.


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Le Docteur Éric Amsellem est attaché C.H.U Henri Mondor
Service de Chirurgie Orale et Implantologie
Enseignant divers D.U

 

 

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Propos recueillis par Benjamin Fitouchi
Interne Médecine Bucco-Dentaire
Co-fondateur de Guided

Conférence Scientifique Nobel Biocare – Marseille 2018

le 03-10-2018

Les 13 et 14 septembre derniers, plus de 400 professionnels du secteur dentaire se sont réunis à Marseille pour la Conférence Scientifique 2018 de Nobel Biocare.

Dans le majestueux Palais du Pharo, les participants ont découvert les dernières évolutions en matière d’implantologie dentaire sur le thème « des facteurs du succès à long terme des traitements implantaires ».

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45 conférenciers français et internationaux de renom ont donné vie à ce thème à travers un programme scientifique varié, ainsi que des ateliers et des master classes qui se sont déroulés sur deux jours. Les experts ont transmis leurs connaissances, partagé leurs expériences et présenté les toutes dernières technologies et approches cliniques innovantes. Pour contribuer à la réussite de cet événement enrichissant exceptionnel, plusieurs innovations Nobel Biocare ont été présentées. Chacune d’entre elle a été conçue dans le but d’améliorer l’efficacité des protocoles et les résultats thérapeutiques.

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Ce rendez-vous a été l’occasion de plusieurs lancements majeurs tels que :
• Le système Trefoil, qui permet la pose d’une prothèse fixe le jour de la chirurgie à un coût plus accessible ;
• Le tout nouvel implant deux pièces en céramique : le NobelPearl, 100% sans métal
• Le logiciel DTX Studio 1.8 : plateforme CAD/CAM qui permet désormais l’export de fichiers stl pour une production en labo, et une interface ouverte qui accepte tous fichiers stl provenant d’un scanner desktop ou d’un scanner intra-oral
• Crown On Base : une prothèse zircone HTML pour restaurer le système On1 qui garantit l’intégrité du joint épithélial dès le jour de la chirurgie.

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Par ailleurs, Nobel Biocare a montré en avant-première le système de navigation chirurgical X-Guide, que les participants seront ravis de re-découvrir lors de roadshows organisés en novembre sur toute la France, et qui terminera son parcours à l’ADF.

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Tous ces lancements 2018 ne sont qu’un avant-goût de l’ampleur des lancements qui auront lieu lors du prochain Symposium Global Nobel Biocare du 27 au 29 juin 2019 à Las Vegas.

Clinic All : bilan du premier congrès

le 04-09-2018

Le dimanche 26 août 2018 a été marqué par la disparition brutale et prématurée du Dr Olivier Guastalla.

Le Dr Olivier Guastalla a été une source d’inspiration pour moi, mais aussi pour l’ensemble de la profession. En effet, au-delà de son excellente pratique quotidienne, il a surtout marqué les esprits par sa gentillesse, son sens de la pédagogie et la passion qu’il avait pour tout ce qu’il entreprenait.

Le congrès Clinic All qu’il a organisé en juin 2018 fut une immense réussite et le reflet de ce qu’il était.
C’est pour cela que je souhaite lui dédier cet article et avoir une pensée pour sa famille et ses proches.

Repose en paix Olivier.
Alaa Zeidan


Clinic All est un organisme de formation continue créé en 2008 à Lyon par les Drs Sébastien Monchanin, Olivier Guastalla et Charles Coudurier, qui ont été rejoints par la suite par le Dr Nicolas Lehmann.
A l’occasion de son dixième anniversaire, Clinic All a organisé son premier congrès à Lyon les 29 et 30 juin 2018 à la Cité Internationale.

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RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 29 JUIN

La journée du 29 juin débuta par une vidéo présentant Clinic All, puis le Dr Frédéric Raux (Paris) fut le premier conférencier à prendre la parole en abordant l’évolution des principes et techniques d’adhésion au cours des dix dernières années. Le Dr Raux a fait quelques rappels historiques sur les principes et techniques des différents moyens d’adhésion (ancrage mécanique, infiltration, différents types d’adhésifs) et a notamment évoqué l’arrivée des adhésifs “universal” qui obtiennent lors des Batailles de l’adhésion les meilleures valeurs en terme d’adhérence aux surfaces dentaires, mais qui ont également leurs limites (insuffisants pour coller les céramiques vitreuses, le composite de labo, la zircone et les alliages métalliques) avant de conclure sa conférence sur les caractéristiques d’un adhésif idéal (vraiment universel, totalement hydrophobe après la polymérisation, moins opérateur-dépendant, antimicrobien, reminéralisant et antienzymatique).

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Puis le Dr Francesco Mintrone (Florence) a plongé les congressistes dans une immersion au sein de la dentisterie digitale. L’ensemble des possibilités offertes par le numérique a été abordée (empreintes numériques, enregistrement de l’occlusion, simulation des plans de traitement…) ainsi que ses avantages (gain de temps, précision accrue, communication plus aisée avec le patient et les autres intervenants…).

Le Dr Keyvan Davarpanah (Paris) a ensuite traité la gestion des tissus mous à travers plusieurs cas cliniques (traitement de récessions parodontales, relations entre l’orthodontie et la parodontologie, renforcement des tissus de soutien en implantologie, aide au traitement de lésions cervicales). Il a notamment rappelé que les techniques de recouvrement par lambeau sont plus efficaces si elles sont combinées à une greffe de tissu conjonctif.

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Le Dr Alain Vanheusden (Liège) s’est exprimé au sujet de la restauration des dents naturelles par une approche prothétique moins invasive. Après quelques rappels sur les lésions dentaires et l’usure dentaire (abrasion, érosion, abfraction, attrition), la question de la restauration des pertes tissulaires avancées a été traitée avec une approche biologique modifiée (bioémulation, moins de réduction tissulaire, procédures adhésives…). Selon le Dr Vanheusden, l’augmentation de la dimension verticale d’occlusion permet de libérer de l’espace pour remplacer les tissus dentaires perdus et de restaurer l’esthétique et les fonctions tout en préservant les structures dentaires et parodontales.

La “3-step technique” mise au point par les Drs Belser et Vailati (wax-up, automoulage des restaurations provisoires, restauration des dents postérieures par overlays et des dents antérieures par des facettes vestibulaires et la technique sandwich) a été illustrée à travers un cas clinique.

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Ce fut ensuite au tour du Dr Marwan Daas (Paris) de présenter une nouvelle approche du traitement de l’édenté complet par implants. Le Dr Daas a, tout au long de sa présentation, insisté sur plusieurs principes fondamentaux : imaginer le résultat final avant de commencer, appliquer les critères de qualité d’une prothèse complète conventionnelle, penser à l’aspect biomécanique, définir la notion de gradient de résorption en implantologie, raccourcir la durée du traitement grâce à la mise en charge immédiate, optimiser la phase chirurgicale et la chaîne prothétique grâce aux outils numériques.

Le Dr Francesco Mintrone a clôturé cette journée du vendredi 29 juin avec une deuxième conférence sur la zircone et ses différentes propriétés (organisation, propriétés physiques, chimiques, biologiques et esthétiques) et applications en odontologie.

La journée se clôtura par une croisière sur le Rhône reliant la Cité Internationale au Rooftop 52, situé au niveau du quartier de la Confluence, et une soirée de gala.

RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 30 JUIN

Le samedi 30 juin, c’est le Dr François Bronnec (Paris) qui a ouvert le bal en évoquant l’endodontie minimalement invasive. Après des rappels au sujet de la notion de gradient thérapeutique, le Dr Bronnec a expliqué que la dent vivante a un meilleur pronostic que la dent dépulpée et que cette dernière a 6 fois plus de probabilité d’être perdue si elle n’est pas restaurée après le traitement endodontique. C’est principalement la perte de la crête marginale qui contribue à la diminution de la résistance mécanique. La notion de cavité minimalement invasive a été abordée en comparant les résultats du traitement endodontique avec une cavité traditionnelle (nettoyage plus difficile des canaux distaux mandibulaires et de la chambre pulpaire avant de conclure sur la planification endodontique.

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Dr François Bronnec

Le Dr Ronald Jung (Zurich) a pris le relais en abordant la réduction des risques en implantologie. La conception de la prothèse (position de l’implant, gestion des tissus mous et osseux) doit être réalisée avant les éventuelles extractions.
Les implants courts et les cantilevers permettent d’être moins invasifs, tout comme les moyens de planification informatiques à notre disposition. Enfin, on favorisera, lorsque cela sera possible, les reconstitutions vissées plutôt que scellées, ainsi que les piliers en zircone au niveau antérieur et les piliers en titane au niveau postérieur.

Le Dr Elisabeth Dursun (Paris) est ensuite revenue sur le traitement en 2018 des dents temporaires avec la prise en considération des orientations actuelles en dentisterie (préservation tissulaire, esthétique, biomimétisme…). Après quelques rappels sur les spécificités morphologiques et anatomiques de la dent temporaire et les différents types de lésions carieuses, le Dr Dursun a présenté les différentes possibilités de traitement avec les propriétés du matériau idéal (biocompatible, bioactif, adhésif, étanche, résistant, hydrophile, esthétique), les matériaux à notre disposition (composite bulk-fill, compomère, ciments verres ionomères conventionnels, modifiés par addition de résine ou à haute viscosité, résines d’infiltration, coiffes pédodontiques préformées en métal ou zircone, onlays CFAO) avec leurs propriétés et leurs indications en fonction du diagnostic.

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Mr Laurent Bertin (formateur en hypnose) a été le dernier à monter sur scène pour aborder la question de la relation entre le praticien et le patient. Il a mis en avant l’importance de la relation de confiance ainsi que la capacité du praticien à se positionner par rapport à son savoir-faire et la gestion de la relation à soi.

Le Dr Nicolas Lehmann a clôturé le congrès Clinic-All en donnant rendez-vous en 2020 pour la seconde édition à Lyon !

Nicolas Lehmann, Julien Murigneux, Sébastien Monchanin et Olivier Guastalla.

De gauche à droite : Nicolas Lehmann, Julien Murigneux, Sébastien Monchanin et Olivier Guastalla.


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Docteur en Chirurgie Dentaire, Lyon, 2010
Exercice privé à Villeurbanne (Rhône)
C.E.S d’histologie-embryologie (Lyon)
C.E.S de parodontologie (Lyon)
A.E.U d’implantologie (Lyon)
Administrateur du groupe Facebook Dentistes de France

Tunnel ou Lambeau bilaminaire : comment et pourquoi choisir ?

le 26-06-2018

Voici le résumé de la conférence de Benjamin Cortasse écrit par Marc Gaudin, étudiant en 5ème année qui répond toujours présent aux soirées d’Alpha Omega Lyon.

« Nous avons eu la chance, ce jeudi 7 juin, de recevoir Benjamin CORTASSE. Après plusieurs DU en implantologie, expertise maxillo-faciale et biomatériaux, il s’est imposé en tant que conférencier dans le monde de la chirurgie plastique parodontale et implantologie esthétique. Il a approfondi particulièrement les techniques de microchirurgie.

Cette conférence avait pour thème de nous faire découvrir 2 techniques différentes de chirurgie plastique parodontale : le tunnel et le lambeau bilaminaire. Avec un taux de recouvrement de 97% que l’on peut espérer grâce à l’utilisation de ces techniques et des résultats esthétiques similaires, se pose alors la question des indications.

Nos traitements chirurgicaux et prothétiques seront analysés, discutés et planifiés grâce à l’utilisation du Digital Smile Design. Il permet d’assurer la prévisibilité du résultat final grâce à l’analyse statique et dynamique du patient, avec des photos extra et intra orales, des vidéos, et une méthodologie numérique adaptée à chaque patient. Ce protocole nous permettra de déterminer le pink esthetic score, le white esthetic score ainsi que l’analyse esthétique de la zone de transition qui nous intéresse particulièrement dans les traitements de chirurgie plastique parodontale.

Benjamin nous a énoncé les indications qu’il avait mises en évidence par les nombreux cas cliniques qu’il a réalisés. Une tunnelisation sera plutôt choisie dans des cas de récession où la papille est longue et étroite avec une récession inférieure à 4mm, ainsi que des traitements allant jusqu’à 4 dents présentant des récessions. La technique bilaminaire sera, elle, plus utilisée dans des cas de récessions multiples, importantes mais techniquement plus accessible lorsque la gencive attachée est en quantité suffisante (> 2mm).

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La réussite de nos traitements chirurgicaux repose principalement sur une chirurgie la plus atraumatique possible. Cela nécessite l’utilisation d’un matériel spécifique :
• Des aides optiques (jusqu’à X6) avec lumière adaptée, qui, d’après les études de Burkhardt, révèlent une réelle différence face à des actes chirurgicaux réalisés sans. L’assistante peut elle aussi bénéficier d’aide optique (2,5) pour optimiser ses mouvements à notre acte.
• Des lames précises et adaptées à nos incisions (dont les tracés sont bien définis en fonction des récessions), de la 15C à la Viper. Cette dernière est l’une des plus petites lames du marché, avec une tête de 2,5 mm de long pour 1,5mm de large. Elle est dotée d’une partie sécante dans la partie arrière de la zone affûtée, qui lui permet d’être utilisée aussi bien en poussée qu’en traction, assurant ainsi une plus grande maîtrise du geste.
Ces lames triangulaires permettent d’atteindre des espaces réduits sans traumatiser les tissus environnants.
• Les sutures ont également une importance capitale pour bien plaquer et maintenir les greffons en place.

Le prélèvement de greffon peut se faire au palais ou en rétro tubérositaire :
• Le prélèvement palatin profond par monoincision est plus simple à réaliser et permet l’obtention d’un greffon d’une grande étendue, mais il présente une fonte plus ou moins importante.
• Le prélèvement rétro tubérositaire, quant à lui, permet un volume, une qualité et une stabilité du greffon importants, mais l’accessibilité est plus limitée. La technique présentée par les équipes italiennes propose de réaliser un prélèvement epithélioconjonctif de 1,5mm, qui sera desépithélialisé à la lame sur la table opératoire. Cette technique permet d’obtenir un bandeau homogène de lamina propria de grande qualité.

Les astuces de Benjamin pour les prélèvements :
• Le décollement du palais se réalisera à la lame pour permettre de laisser le périoste en place et de limiter le risque de nécrose palatine.
• Regarder par l’extérieur pour réaliser les incisions, afin d’éviter toute déchirure
• Inciser de distal en mésial pour éviter d’être gêné par les éventuels saignements
• Favoriser si possible la technique de Bruno, en réalisant des incisions en marche pour permettre une cicatrisation palatine de première intention
• La desépithélialisation est réalisée à la lame plutôt qu’à la fraise
• Si l’épithélium n’est pas entièrement retiré, la surface du greffon apparaît mate, alors que s’il l’est suffisamment, la surface parait brillante

Les astuces de Benjamin pour la préparation du site receveur :
• Limiter au maximum les tensions au niveau de notre site chirurgical
• Desépithélialiser les papilles avec une lame et les découper avec des ciseaux pour une meilleure précision et pour éviter de léser l’émail
• Rincer notre site receveur avec un contre angle irrigué au sérum physiologique pour éliminer les micro caillots et favoriser la revascularisation de notre greffon
• Préparer les racines avec de l’EDTA (prefgel)
• Utiliser la technique et le fil de suture de 6/0 ou 7/0 spécifique à la technique utilisée.

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Benjamin nous a démontré à quel point les techniques de microchirurgie peuvent révolutionner nos actes, permettant de prédire et obtenir des résultats stables et esthétiques.
Précision et anticipation sont au cœur de son travail et lui permettent d’avoir des résultats cliniques impressionnants.
Ces 2 points clés sont à mettre en priorité au quotidien pour obtenir un travail de qualité. »


Propos recueillis par Marc GAUDIN – Etudiant en 5ème année à Lyon
Ne manquez pas la prochaine soirée organisée par Alpha Omega Lyon le 11 octobre avec le Dr Eric Amsellem sur le thème suivant : Le sinus dans tous ses états.


A propos du conférencier Benjamin Cortasse
cortasseLe Dr Benjamin Cortasse est diplômé de l’Université de Montpellier. Il a ensuite obtenu un CES de Biomatériaux, puis un CES de Parodontologie.

Il est titulaire d’un DU en Implantologie orale et d’un DU en Expertise Maxillo-faciale.
Il exerce en cabinet privé à Pernes-les-Fontaines, en Provence.

Il est formateur en implantologie et parodontologie au sein du DU d’esthétique de Montpellier, de l’Académie de Paro, d’Icampus, d’Apex-esthétique et de la SOP.

Il est l’auteur de nombreux articles et partage, en tant que conférencier national et international, sa passion au sein de la profession.
Il est concepteur d’instruments liés à la microchirurgie.

Vous pouvez retrouver les formations de B. Cortasse sur www.academiedeparo.fr et www.paroplastic.com

Les 1000 sourires du Maroc 2017

le 14-02-2018

 

CONCEPT
Les mille sourires du Maroc est un projet collaboratif.
Sous l’égide du Ministère de la Santé Marocain, cette action humanitaire est co-organisée par CID Formation (organisme de formation spécialisé en techniques de médecine et de chirurgie esthétique depuis plus de 20 ans) et Biotech Dental (société française créée en 1987 qui conçoit, fabrique et distribue du matériel de chirurgie dentaire).

La santé bucco-dentaire est une composante importante de la santé générale et de la qualité de vie. Les pathologies bucco-dentaires sont qualifiées de problème de santé publique majeur dans les pays à revenus élevés et leur poids augmente dans beaucoup de pays à revenu faible et moyen.

Le projet des mille sourires du Maroc est né de ce constat. Dans le cadre de la campagne d’hygiène bucco-dentaire lancée par le Ministère de la Santé Marocaine, CID Formation et Biotech Dental ont décidé de mettre en place plusieurs séminaires intensifs et pratiques en implantologie et prothèse sur implants.

OBJECTIFS
Donner au chirurgien-dentiste toutes les clés lui permettant de démarrer la chirurgie implantaire, d’avoir des gestes chirurgicaux sûrs et d’être serein lors de ses premières chirurgies.

MÉTHODE
Plusieurs groupes de travail constitués de 4 participants + 1 formateur clinique expérimenté. Chaque groupe occupe un fauteuil à plein temps et traite 9 patients : consultation, étude de cas, plan de traitement, prémédication et pose d’implants en vue d’une réhabilitation sectorielle fixe ou adjointe complète stabilisée sur implants. La réhabilitation prothétique est réalisée lors d’une action “Mille sourires du Maroc” (3 à 9 mois après la pose selon le cas).

Une soirée d’anniversaire exceptionnelle !

le 08-11-2017

Le 11 octobre dernier, une atmosphère de légèreté et de fête s’est diffusée à la Maison de la Chimie, où la SOP célébrait avec panache son 50e anniversaire. Musique, bonne humeur et convivialité étaient au rendez-vous de cette soirée qui fut, de l’avis général, exceptionnelle.

Décor chaleureux, ambiance cosy, orchestres, éclats de rires et mets délicieux… C’est à une Maison de la chimie totalement relookée pour la circonstance que la SOP a accueilli, le 11 octobre dernier, ses invités pour fêter ses cinquante ans d’existence. En ouverture de cette superbe soirée, Marc Roché, président de la SOP, a tenu à remercier les anciens présidents, sans qui la SOP ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire une société scientifique leader dans la formation continue en odontologie, œuvrant pour une médecine bucco-dentaire humaniste et tournée vers l’avenir (lire le discours de Marc Roché, pp. 34-35 de ce numéro du JSOP).

Plus de 400 personnes ont répondu à l’invitation de Corinne Touboul et de son groupe de travail, qui furent les chevilles ouvrières de l’événement et que nous remercions ici pour le travail accompli. Dans une atmosphère très conviviale, les invités avaient la possibilité de prendre la pose devant un photomaton et de repartir avec une photo souvenir. Ils ont également pu déguster une coupe de champagne (ou plusieurs…) en écoutant un groupe de jazz manouche, le Swing Quartet. Plus tard dans la soirée, les convives ont été nombreux à investir la piste de danse sur les rythmes groovy insufflés par le Live One, un orchestre de variété.

Cette soirée a, par ailleurs, permis de mettre sous le feu des projecteurs l’implication de l’ensemble des membres de la SOP qui s’engagent et travaillent bénévolement au service de la profession.

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Cet article a été rédigé par Philippe Milcent, rédacteur en chef du Journal de la SOP.