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L’examen bucco-dentaire M’T Dents de 6 à 15 ans

le 13-11-2023

La nouvelle convention dentaire 2023-2028 marque un grand tournant dans le domaine de la prévention en France et une réorientation profonde de l’exercice en faveur de la santé bucco-dentaire des patients, en particulier des plus jeunes.

Un objectif : faire émerger une génération d’enfants et de jeunes sans carie grâce à l’annualisation de l’Examen Bucco-Dentaire (EBD) pour les patients de 3 à 24 ans, contre un examen tous les trois ans actuellement.

 

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Fig. 01 : affiche de prévention de l’Assurance Maladie, 2020.

 

La campagne M’T Dents

Chaque jeune reçoit une invitation personnelle pour l’encourager à consulter le chirurgien-dentiste de son choix afin de réaliser un EBD.

 

Ce formulaire EBD contient :
• une anamnèse (recherche de facteurs de risque)
• un examen bucco-dentaire (dents et parodonte)
• les soins nécessaires seront notés sur le compte rendu d’examen qui sera gardé dans le dossier patient et un plan de traitement proposé
• la prise éventuelle de clichés radio
• des conseils adaptés

 

Les âges choisis correspondent à des moments clés de la vie buccale. Dans cet article, nous allons nous intéresser aux 6, 9, 12 et 15 ans qui sont les âges les plus exposés aux risques carieux.

 

L’examen bucco-dentaire à 6 ans

Nos petits patients et leurs parents souhaitent plus d’autonomie au brossage alors qu’arrivent les premières molaires permanentes. Celles-ci poussent tout au fond, dans une bouche dont l’ouverture reste encore bien petite… Sans oublier les incisives lactéales qui vont laisser place aux définitives, les unes après les autres, créant des zones de non brossage.

Un bon brossage nécessitera donc d’être encore accompagné par un adulte. Il faudra prendre le temps, lors de notre rencontre, de revoir et d’adapter la méthode de brossage ainsi que le matériel utilisé.

 

fig-04-fluor-marie-dacquinfig-05-fluor-marie-dacquinFig. 02 : recommandations de l’UFSBD en matière de fluor dans les dentifrices.

 

Ce rendez-vous permettra aussi d’établir un protocole de prévention adapté en fonction du risque carieux individuel, pouvant comprendre l’application de vernis fluoré et la mise en place de scellements de sillons.

 

L’examen bucco-dentaire à 9 ans

Maintenant les dents de lait et les dents permanentes « cohabitent ». Nous sommes en denture mixte avec souvent une gencive très inflammatoire et donc un brossage plus difficile… La surveillance parentale au brossage reste importante. Pourquoi ne pas proposer d’utiliser des révélateurs de plaque ?

C’est également l’âge d’arrivée des canines définitives. Celles-ci sont primordiales pour nos confrères orthodontistes dans l’établissement de leur plan de traitement. Ce rendez-vous de contrôle est donc un bon moment pour adresser notre patient en fonction de ses besoins orthodontiques.

 

L’examen bucco-dentaire à 12 ans

La denture adulte achève sa mise en place, les dernières dents de lait tombent et l’arrivée des deuxièmes molaires nous permet de nouveau de déterminer les besoins d’une prise en charge orthodontique.

 

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Fig 03 : chronologie de l’éruption des dents permanentes (Ordre des Hygiénistes Dentaires du Québec).

 

À cet âge, l’alimentation change car plus en autogestion. Il est donc primordial de faire un point sur les risques du grignotage et de la consommation d’aliments et boissons sucrés !
Il est important d’adapter notre discours en s’adressant cette fois-ci directement au jeune patient avec des recommandations réalistes et, si possible, en argumentant nos paroles d’illustrations.

 

L’examen bucco-dentaire à 15 ans

L’entrée dans l’adolescence est un moment où l’on est souvent moins sensible aux règles d’hygiène et notamment d’hygiène bucco-dentaire. Il n’est pas aussi évident de convaincre un adolescent de se brosser les dents qu’un enfant accompagné de ses parents. Mais à un âge où l’on essaie de plaire, il est essentiel de cibler un beau sourire aux dents bien blanches et alignées comme sur les réseaux sociaux !

C’est d’ailleurs le dernier moment pour envisager un bilan orthodontique, pris en charge par la sécurité sociale. Aujourd’hui, les appareils dentaires et les bagues sont beaucoup plus discrets et confortables qu’il y a quelques années.

 

Lors de notre rendez-vous, il est recommandé d’évoquer l’alimentation « fast-food », mais aussi commencer à évoquer les risques des différentes tentations comme la consommation d’alcool festif et de tabac qui peut  vite devenir excessive et dangereuse !

 

Prévention et éducation

Le programme M’T Dents met en exergue que peu d’enfants et de jeunes consultent régulièrement un chirurgien-dentiste. L’objectif est d’inciter les parents, les enfants et les adolescents à consulter précocement et à acquérir le réflexe préventif de visites régulières. En même temps, des conseils adaptés sur l’hygiène buccale, sur l’alimentation non cariogène et les substances toxicologiques doivent être donnés par le praticien.

Ces rendez-vous sont l’occasion d’aller plus loin dans l’accompagnement de vos patients. Un dispositif malgré tout sous-exploité par la profession et la patientèle, qui pourrait être un réel support d’éducation à la santé !

 

Vous avez manqué les deux articles précédents sur le sujet ? Retrouvez-les dès maintenant en libre accès sur Dentalespace :
L’examen bucco-dentaire pour les femmes enceintes
Bilan bucco-dentaire chez les jeunes enfants : quels objectifs ?

 


 

Encart-Formation-Marie-DacquinMarie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème « Changez de vision sur l’EBD, approche préventive et thérapeutique » le 26 janvier 2024 de 9h à 17h. Pour vous inscrire, c’est ici !

Le scellement des sillons

le 24-10-2022

Depuis quelques d’années en France, la maladie carieuse est en régression constante. Son étude montre qu’elle touche préférentiellement les faces occlusales des dents, puis les faces proximales, alors que les faces lisses dentaires sont beaucoup moins affectées. C’est pourquoi le scellement prophylactique des sillons, puits et fissures, a été mis en avant en tant que mesure de prévention.

 

Des zones de fragilité 

L’intérêt anatomique des sillons est double : en plus d’une augmentation du rendement masticatoire, ils constituent des voies d’échappement du bol alimentaire vers les sommets cuspidiens ou les crêtes marginales. Mais il s’agit aussi de secteurs anatomiques à risque. La Haute Autorité de Santé (HAS) met en garde en 2005 en définissant les sillons anfractueux comme des « sillons apparaissant profonds et étroits à l’examen clinique simple. En cas de sillons anfractueux, les versants cuspidiens possèdent souvent des lobes très marqués par des sillons secondaires. »
Ainsi les principales zones de congruence que l’on pourrait retrouver à la surface de l’émail d’une molaire sont :

• Les sillons principaux ou intercuspidiens
• Les sillons secondaires ou accessoires
• Les fossettes marginales situées aux extrémités des sillons principaux
• Les fossettes secondaires situées sur le trajet des sillons principaux

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Fig. 01 : vue occlusale d’une molaire permanente (HAS, 2005).

 

Un bon brossage semble utopique, les poils d’une brosse à dents aussi fins soient-ils, ne peuvent pas parvenir à accéder à ces fissures.

 

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Fig. 02 : schéma d’une molaire lors du nettoyage à l’aide d’une brosse à dents.

Plusieurs auteurs (Batchelor et al., 2004) ont démontré, dans une étude de cohorte de 20 000 enfants de 5 à 16 ans, que les zones les plus touchées par la carie sont la surface occlusale des premières molaires, puis le sillon vestibulaire des premières molaires mandibulaires, suivi des faces occlusales des deuxièmes molaires, leurs sillons vestibulaires pour les maxillaires et linguaux pour les mandibulaires ; ensuite seulement, sont concernées les surfaces proximales.

Le risque augmente même lors de la période d’éruption, c’est-à-dire le laps de temps entre l’apparition des pointes cuspidiennes dans la cavité buccale et son occlusion fonctionnelle. Elle est de 15 mois en moyenne pour la première molaire permanente et de 27 mois pour la deuxième molaire permanente (Ekstrand et al., 2003). Durant ce temps, la dent ne participe pas à la mastication, elle peut donc être soumise à une accumulation de micro-organismes, avant qu’elle ne soit fonctionnelle en occlusion (Opsahl Vital, 2012).

De plus, l’émail immature est plus poreux ce qui le rend plus cariosusceptible. Avec le temps, la minéralisation de l’émail augmente, il devient moins perméable et plus résistant à la lésion carieuse. Pour que la maturation des molaires permanentes soit complète, il faut compter 2 à 3 ans. Elle s’opère à travers des changements physiques et chimiques.

 

Une thérapeutique préventive 

Dans ce contexte, le chirurgien-dentiste tient un rôle primordial, celui de devoir identifier le plus rapidement possible les patients à risque et d‘instaurer un plan de traitement adéquat pour éviter l’apparition, voir la progression de la maladie carieuse.

Après une stratégie de prévention primaire collective en France, la prophylaxie individuelle en dentisterie pédiatrique s’est de plus en plus développée. C’est en 2001 que le scellement prophylactique a été inscrit à la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP) et donc admis au remboursement par les caisses d’assurance maladie. Actuellement, la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) définit le scellement prophylactique des puits, sillons et fissures comme un acte de prévention indiqué en cas de risque carieux et précise que « sa prise en charge est limitée aux 1ères et 2èmes molaires permanentes et peut intervenir qu’une fois par dent et avant le seizième anniversaire ».

L’HAS détermine cette thérapeutique comme « un acte non invasif visant à combler les sillons avec un matériau adhésif fluide qui réalise une barrière physique étanche, lisse et plane qui s’oppose à l’accumulation de plaque bactérienne au contact de la surface amélaire protégée, et qui prévient ainsi la déminéralisation acide à ce niveau ». Il est indiqué sur les molaires permanentes des sujets à Risque Carieux Individuel élevé (RCI élevé) et sur les molaires permanentes anfractueuses quel que soit le risque carieux (HAS, 2005). Certaines associations, comme l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) et la Société Française d’Odontologie Pédiatrique (SFOP), étendent leurs indications aux molaires temporaires et aux autres dents permanentes mais leur niveau de preuve est faible (Droz et al., 2004 ; Muller-Bolla et al., 2013).

 

Si une lésion carieuse limitée à l’émail est observée, le scellement reste recommandé, mais l’ouverture des sillons n’est pas préconisée. La prévention secondaire consiste à stopper la progression des lésions carieuses occlusales non cavitaires. L’objectif est de supprimer le biofilm présent et inhiber l’initiation ou la progression de lésions carieuses en bloquant l’apport nutritionnel.

En cas de suspicion de caries dentinaires, il conviendra de nettoyer la lésion à l’aide d’une fraise ou d’air-abrasion et d’utiliser un matériau de restauration. On sort alors du cadre définit.

 

Leur effet bénéfique sur des dents saines est de 4,5%, sur des lésions initiales cette thérapeutique augmente l’incidence à 41%, soit quasiment une multiplication par 10 (Nowak et coll., 2019). Il a été montré que le pourcentage annuel de progression des lésions carieuses au niveau des sealants placés sur lésions non cavitaires est de 2,6%, ce pourcentage s’élève à 12,6% sur des dents non scellées (Griffin et coll., 2008). L’efficacité de cette thérapeutique est liée à la rétention et à l’étanchéité du biomatériau utilisé, donc au respect d’un protocole rigoureux, c’est-à-dire sous digue ou à quatre mains avec une aspiration chirurgicale continue et rouleaux de cotons salivaires.

 

Les contre-indications du scellement de sillons

Quelques contre-indications relatives existent :
L’isolation impossible, qui pourrait compromettre la réussite du traitement. La temporisation par application de fluorures est alors recommandée.
• Le scellement de dents temporaires à un stade avancé de rhizalyse.
• Les lésions carieuses dentinaires cavitaires atteignant le tiers dentinaire (ICDAS 5/ICDAS 6).

 

Une seule contre-indication absolue est relevée, l’allergie à un des composants du matériau de scellement (Kühnisch et coll., 2010 ; Muller-Bolla, 2018).

 

Actuellement, la résine composite s’impose comme le matériau de choix lorsque les conditions optimales sont réunies (bonne coopération, isolation satisfaisante de la dent, respect rigoureux du protocole…). Néanmoins, le CVI par sa facilité d’utilisation et sa tolérance à l’humidité tend à s’affirmer et n’apparaît plus seulement comme un second choix ou un compromis.

 

L’ajout de fluorures aux biomatériaux cherche à établir une barrière chimique supplémentaire. La présence d’ions fluor entraîne à la fois une réduction du risque de déminéralisation et une accélération du processus de reminéralisations. Malheureusement, il a été montré que ces fluorures sont relargués sur une durée relativement courte et qu’aucune différence significative de leur taux n’est observée avant et après la pose des scellements (Simonsen et Real, 2011).

 

La recherche du matériau idéal est toujours en cours, les évolutions sont nombreuses et les études pour simplifier les protocoles constantes. L’International Caries Detection and Assessment System (ICCMSTM), a défini une stratégie de prise en charge totalement personnalisée et adaptée au patient dans son guide « Le CariesCare ». Le praticien est complétement guidé dans sa gestion du patient en fonction de ses besoins.

Retrouvez ici le cycle des 4D – guide pratique du CariesCare (Beltran et coll., 2019).

 

Le scellement des sillons, puits et fissures des molaires permanentes s’inscrit dans une démarche préventive globale. En aucun cas, cet acte ne doit délaisser les autres moyens de prévention des lésions carieuses. Le praticien doit faire prendre conscience à l’enfant ainsi qu’à ses parents qu’il est nécessaire de maintenir une très bonne hygiène bucco-dentaire et alimentaire, mais aussi des visites de contrôle régulières afin de mettre en place toutes les mesures nécessaires à une bonne prise en charge du risque carieux.

 


 

Encart-Formation-Marie-DacquinMarie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème de « L’Éducation Fonctionnelle par l’omnipraticien : une prise en charge globale des fonctions orales, essentielle dès le plus jeune âge » le 2 décembre 2022 de 9h à 17h30. Pour vous inscrire, c’est ici !
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L’utilisation du fluor en dentisterie

le 02-05-2022

Introduction

La santé bucco-dentaire de la France s’est sensiblement améliorée depuis deux décennies. Cette évolution est principalement liée à l’utilisation du fluor, mais aussi à la diffusion des bonnes habitudes d’hygiène bucco-dentaire. Cependant n’oublions pas que la carie reste bien trop fréquente et peut retentir sur l’état général de toute personne qui en est atteinte. En cela, elle constitue un véritable problème de santé publique.

 

Qu’est-ce que le fluor ?

Avant tout, le terme fluor est souvent utilisé par abus de langage à la place de fluorures dentaires. D’ailleurs les fluorures sont utilisés sous différentes formes, en prévention :
• Individuelle (gouttes, comprimés, dentifrices, bains de bouche, gels et vernis)
• Collective (fluoration du sel de cuisine, du lait et de l’eau)

Leur utilisation fait l’objet de nombreux débats entre divers spécialistes ayant des approches et parfois des intérêts différents. Ces divergences ont d’ailleurs entraîné des recommandations contradictoires qui ont fini par braquer une partie du public et des professionnels de santé.

 

Je vous rappelle donc les 7 points clés de la mise au point de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) (octobre 2008) :

 

1) La carie dentaire est une maladie multifactorielle faisant intervenir des facteurs liés au sujet, à la flore buccale et à l’alimentation.

2) La prévention de la carie dentaire passe par :
• L’éducation à une hygiène bucco-dentaire adaptée ;
• L’éducation à une bonne hygiène alimentaire ;
• Une bonne utilisation des fluorures ;
• Une consultation précoce et régulière du chirurgien-dentiste.

3) Les fluorures ont démontré leur efficacité en prévention de la carie dentaire. Leur usage, topique et/ou systémique, doit être modulé en fonction du risque carieux.

4) Quel que soit le niveau de risque carieux d’un enfant, la mesure la plus efficace de prévention des lésions carieuses est un brossage au minimum biquotidien des dents avec un dentifrice fluoré ayant une teneur en fluor adaptée à l’âge. Ce brossage doit être réalisé par un adulte chez les enfants avant 6 ans, puis aidé.

5) Les enfants à risque carieux élevé doivent bénéficier de mesures de prévention et d’une prise en charge spécifique par un chirurgien-dentiste. Des outils complémentaires au brossage des dents doivent être proposés. En particulier, une supplémentation médicamenteuse par voie orale est conseillée dès l’apparition des premières dents (aux environs de l’âge de 6 mois).

6) Compte tenu de la diversité des apports en fluor (eau, sel, dentifrice ingéré…), toute prescription de fluor médicamenteux (gouttes/comprimés) doit être précédée d’un bilan personnalisé des apports journaliers en fluor.

7) Afin d’éviter la survenue d’une fluorose dentaire, il faut contrôler l’administration des fluorures chez les jeunes enfants. Ceci nécessite de réaliser périodiquement un bilan fluoré et de restreindre l’utilisation de fluorures systémiques à une seule source.

 

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Le fluor au quotidien

Depuis 1985, la fluoration des eaux du robinet n’est plus pratiquée en France, mais toujours utilisée dans certains pays. Toutefois des sels de fluor persistent naturellement dans le réseau, à des taux assez faibles n’excédant pas 0.5 mg/L dans 95% des communes françaises. D’après l’OMS (2003), ce taux ne suffit pas à être préventif.

Attention aussi à la consommation d’eaux minérales qui contiennent plus ou moins de fluor. Parmi les plus chargées se trouvent la Quézac (2,2mg/L), la Badoit (1,2 mg/L) ou encore la St-Yorre (1 mg/L). D’autres techniques consistent à ajouter artificiellement des fluorures dans le sel ou le lait. Au quotidien, saler avec ce type de sel lors de ces repas représente une dose moyenne de 0,25 mg/j. Il est important aussi de prendre en compte la consommation de certains poissons de mer pouvant contenir de 1 à 3 mg/100 g.

 

Au cabinet

 

Le dentifrice

Mis à part les dentifrices à 5 000 ppmF et plus, tous les dentifrices peuvent s’obtenir sans ordonnance. Mais à l’heure du « home made » et du « sans fluor », le chirurgien-dentiste doit reprendre son rôle et prescrire le dentifrice adapté au risque carieux individuel de son patient.

 

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On distingue deux types de fluorures dans les dentifrices :

Les fluorures inorganiques :
• Le fluorure de sodium (NaF)
• Le monofluorophosphate de sodium (Na2PO3)
• Le fluorure d’étain (SnF2)
• Le fluorure d’argent diamine (Ag-(NH3)2-F)

Les fluorures organiques :
• Le fluorure d’amines (olafluor)
• Le fluorhydrate de nicométhanol (fluorinol)

Les premiers sont les plus utilisés en raison de leur faible coût de fabrication et de leur grande compatibilité. Les seconds sont entre autre incompatibles avec les ions calcium, mais par contre plus efficaces pour induire la déminéralisation de l’émail.

 

Les vernis fluorés

Le vernis fluoré, tout récemment pris en charge par la caisse entre 6 et 9 ans, peut être utilisé dans la gestion du risque carieux, des MIH, des sensibilités, et de toutes anomalies de constitution de la dent. C’est un acte professionnel complémentaire, simple à mettre en œuvre et au coût très abordable.

Le vernis fluoré dosé à plus de 22 600 ppm (50 mg/1 g soit 5 %) et appliqué tous les 6 mois est le topique fluoré à privilégier en cas de risque carieux individuel élevé. Il permet aussi de reminéraliser les lésions initiales à condition d’être appliqué de façon hebdomadaire au départ avec un dosage d’au moins 22 600 ppm.

 

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Conclusion

L’utilisation de fluor aux dosages préconisés ne présente aucun risque. Comme tout, c’est son mésusage qui peut être à l’origine de fluoroses si l’on dépasse une ingestion quotidienne, répétée, d’au moins 1,5 mg/jour avant 6 ans. Ces rares cas d’intoxication sont liés à une alimentation ou à une supplémentation mal adaptée, d’où l’importance d’un bilan personnalisé régulier.

L’utilisation du fluor produit un réel bénéfice pour les personnes qui l’utilisent. Les ions fluor agissent en se combinant aux ions calcium présents dans la salive, afin de protéger l’email en inhibant le phénomène de déminéralisation et en favorisant celui de reminéralisation. Il agit comme un catalyseur aidant à la refixation des ions présents dans la salive suite aux attaques acides et permet ainsi la formation d’une fluorapatite plus résistante à la dissolution.

 


 

Encart-Formation-Marie-DacquinMarie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème de « L’examen bucco-dentaire de la femme enceinte au jeune adulte (jusqu’à 24 ans) » le 30 juin 2022 de 9h à 17h30. Pour vous inscrire, c’est ici !

Une solution fixe dès 2 ans pour un sourire retrouvé

le 01-03-2022

L’arc comme mainteneur d’espaces, la solution

Ces mainteneurs d’espace se présentent comme un arc transpalatin pour le maxillaire et un arc lingual pour la mandibule, munit d’une extension métallique permettant au niveau du secteur édenté de maintenir une ou plusieurs dents prothétiques sur une fausse gencive. Il est scellé grâce à des bagues ou Coiffes Pédodontiques Préformées (CPP) sur les molaires temporaires.

Ce type de restauration est utilisé lors de la perte précoce d’une ou de plusieurs dents antérieures dès le plus jeune âge.

 

Les bagues orthodontiques ou les CPP ?

Le choix entre les bagues orthodontiques et les CPP comme moyen de rétention dépend de l’intégrité des dents de supports. Les bagues seront utilisées si les molaires sont intactes alors que les CPP seront préférées dans le cas inverse. Comme la croissance osseuse n’est pas terminée à ces âges-là, il est important de placer une glissière au niveau de l’arc. Des omégas peuvent sinon être utilisés, constituant une réserve de fil qu’il est possible de déplier pour compenser la croissance.

 

Cas clinique Marie Dacquin CPP 1

Fig. 01 : exemple d’un arc palatin doté de bagues orthodontiques et d’omégas.

 

L’arc transpalatin ou lingual

Selon la convention dentaire, le code CCAM pour cet acte est le suivant : « HBDL003 : pose d’un arc de maintien d’espace inter dentaire avec dents prothétiques ». Il s’agit d’une solution non pris en charge par la sécurité sociale (NPC).

 

Les coiffes pédodontiques préformées

 

Critères de choix

Pour être performants les coiffes pédodontiques préformées doivent(1) :
• Avoir un concept simple et peu encombrant
• Avoir un bon rapport qualité/prix
• Ne pas interférer avec les différentes fonctions de la cavité buccale
• Ne pas gêner la croissance dento-faciale
• Ne pas être un obstacle à l’éruption des dents permanentes
• Permettre une bonne hygiène orale irréprochable

Mais il est également indispensable de(2) :
• Maintenir la totalité de l’espace dans le sens mésio-distal
• Empêcher l’égression des dents antagonistes
• Ne pas irriter ou enflammer les différents tissus de la cavité buccal
• Restaurer l’esthétique antérieur et la fonction axiale

 

Protocole clinique

Une première séance est fixée pour l’essayage des supports prothétiques. Elle sera plus ou moins longue en fonction du choix de la solution : CPP ou bagues orthodontiques. En cas de CPP la préparation des dents temporaires est nécessaire.

Les empreintes sont réalisées avec les CPP ou les bagues placées en bouche, mais non scellées. Elles seront repositionnées dans l’empreinte avant envoi au laboratoire de prothèses. Si possible on enregistre l’occlusion et on pense à prendre quelques photos.

C’est au tour du prothésiste qui confectionne la prothèse en fonction des indications du praticien en soudant un fil (7 ou 8/10è acier) sur les bagues ou CPP, sans oublier le système d’expansion permettant de suivre la croissance osseuse. La selle peut être demandée sans fausse gencive antérieure afin d’améliorer l’esthétique.

Le praticien réalise l’essayage de la prothèse et la valide avec l’accord du patient et de ces accompagnants. On peut ensuite sceller le Ciment Verre Ionomère (CVI) et la prothèse.

Un suivi clinique et radiologique est indispensable tous les 6 mois. Sa fréquence doit être augmentée à l’approche de l’éruption prévisible des dents permanentes sous-jacentes(3).

 

Cas de Lucas

Dans ce cas clinique, le patient Lucas est un jeune garçon âgé de 2 ans. Découvrez ci-dessous quelle solution envisager.

 

Situation initiale - Solution Marie Dacquin

Fig. 02 : première séance, le choix est porté sur les CPP avec empreintes.

 

Cas clinique Marie Dacquin Solution CPP 3

Fig. 03 : premier essayage, nous pouvons constater que les dents prothétiques sont trop grandes.

 

Cas clinique Marie Dacquin Solution CPP 4

Fig. 04 : second essayage, scellement par CVI après validation par le patient et ses parents.

 

Résultat final solution CPP

Fig. 05 : contrôle de l’hygiène et de l’occlusion tous les 6 mois.

 

Références bibliographiques

(1) C. Naulin-Ifi – Odontologie pédiatrique clinique.
Collection JPIO, 2011.

(2) A. Bahreman – Early-Age Orthodontic Treatment.
Quintessence Pub Co, 2013.

(3) N. Davido, K. Yasukawa – Orthopédie dento-faciale – Odontologie pédiatrique.
Maloine collection Internat en odontologie, 2017.

 


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Comment appréhender le brossage sonique dès le plus jeune âge ?

le 20-03-2021

Introduction

Par définition la carie dentaire est une maladie infectieuse multifactorielle d’origine bactérienne qui se manifeste symptomatiquement par des lésions carieuses.

Son apparition et son développement sont liés à 4 facteurs :
• Présence de bactéries cariogènes
• Ingestion de glucides fermentescibles
• Capacité de défense de l’hôte
• Temps

Cette maladie touche 60 à 90 % de nos enfants. Toutes les études s’accordent sur le fait qu’elle constitue la plus fréquente des maladies chroniques de l’enfance. Elle est d’ailleurs toujours considérée comme le 3è fléau mondial par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Or la carie dentaire peut être évitée, grâce notamment à de bonnes habitudes d’hygiène bucco-dentaire, comme un brossage bi-quotidien de 2 minutes minimum.

 

Il est indispensable d’instaurer une hygiène bucco-dentaire le plus tôt possible. Le matériel d’hygiène bucco-dentaire, la technique et la durée de brossage doivent être adaptés à l’âge de l’enfant. Pour un brossage efficace et non traumatique, la brosse à dents doit être changée au minimum tous les 3 mois. Une brosse à dents à poils souples est recommandée, à petite tête pour pouvoir atteindre les endroits difficiles d’accès.

Actuellement, de nombreux modèles de brosses à dents enfants manuels ou électriques sont sur le marché. Celles-ci sont devenues de véritables concentrés de technologie, avec têtes interchangeables, divers modes de brossage et de nombreux gadgets.

 

Brossage manuel ou électrique ?

En 2014, la collaboration Cochrane a publié une revue systématique montrant l’effet bénéfique de la brosse à dents électrique par rapport à une brosse à dents manuelle. La conclusion des auteurs est que la brosse à dents électrique réduit davantage la plaque dentaire et la gingivite qu’un brossage manuel, à court et à long terme.
Pour un même temps de brossage, la quantité de plaque retirée est plus importante avec une brosse à dents électrique qu’avec une brosse à dents manuelle.

 

Philips-Pedodontie-Marie-Dacquin-Photo-4

 

Les têtes des brosses à dents électriques et le type de brossage, permettent aux poils de la brosse d’atteindre à la fois les dents mais aussi plus facilement les interstices et les sillons gingivaux. C’est notamment dans ces zones, les plus difficiles à nettoyer, que la quantité de plaque éliminée sera supérieure après un brossage électrique par rapport à un brossage manuel. La plupart des patients n’utilisent pas de moyens spécifiques pour le nettoyage interdentaire, la brosse à dents électrique peut donc apporter un plus.
Plusieurs autres études montrent par ailleurs qu’après utilisation de la brosse à dents électrique, les patients ont la sensation de dents douces et lisses après le brossage, ce qui les motive à une régularité d’utilisation.

 

Attention en ce qui concerne les premiers brossages, dès l’arrivée des incisives, à quelques mois, il est indispensable d’être en manuel !
Par la suite nous parlons d’un brossage aidé par les parents dès 3-4 ans qui peut se faire en électrique ou non jusqu’à 9 ans, puis d’un brossage avec une autonomie surveillée jusqu’à l’adolescence. Pour une efficacité optimale, l’apprentissage du brossage doit se faire avec l’aide d’un chirurgien-dentiste lors d’une consultation de prévention.

 

Philips-Pedodontie-Marie-Dacquin-Photo-3

 

La brosse à dents électrique est amusante et attractive pour les enfants, c’est un vrai plus lors des premières années afin de motiver à l’hygiène bucco-dentaire et instaurer l’habitude du brossage bi-quotidien. Les couleurs, les formes et les sensations tactiles transforment l’objet corvée en un gadget ludique. De plus, le brossage de dents avec une brosse à dents électrique doit durer environ 2 minutes pour être efficace, contre 3 minutes avec une brosse à dents manuelle, un vrai argument chez nos jeunes patients vite impatients !

 

Quel type de brossage électrique ?

Actuellement, il existe plusieurs types de mouvements disponibles :
• Le mouvement oscillo-rotatif ou « technologie 2D ». Il est effectué par les brosses à dents électriques à tête circulaire. Ces têtes effectuent des rotations partielles et rapides dans le sens horaire et anti-horaire, associées à des oscillations latérales allant jusqu’à 8 800 tours par minute.
• Le mouvement oscillo-rotatif à pulsations ou « technologie 3D ». Également réalisé par les brosses à dents électriques à tête circulaire. En plus des oscillations-rotations, elles effectuent un mouvement vertical : des pulsations de va et vient allant jusqu’à 40 000 par minute. Depuis fin 2020, le mouvement pulsatile a été amélioré grâce à l’utilisation d’un électroaimant.
• Le mouvement sonique. Il est effectué par les brosses à dents électriques à tête rectangulaire. Cette tête combine ondes soniques et brossage à grande vitesse, permis par la réalisation de vibrations à haute fréquence allant jusqu’à 62 000 mouvements de brosse par minute. Les brosses à mouvement sonique permettent une action mécanique de nettoyage associée à un effet de cavitation hydrodynamique permettant de décoller la plaque dentaire. La cavitation hydrodynamique est le fait que sous l’effet des poils des brosses à mouvement sonique, la salive se vaporise sous forme de bulles qui implosent sur la plaque dentaire, la désintégrant.

 

Marie Dacquin nous confie apprécier particulièrement ce brossage et le recommande car il permet un apprentissage proche du manuel. L’enfant apprend ainsi les gestes d’un bon brossage en s’amusant et acquière la technique qui lui sera utile tout au long de sa vie, tout en étant 75% plus efficace ! Les parents apprécient que ce ne soit pas un brossage totalement assisté, mais le voient davantage comme un brossage manuel potentialisé. L’autonomie de brossage pouvant tenir jusqu’à 3 semaines sans charge et la poignée antidérapante ergonomique sont deux arguments de choix supplémentaires.

 

Connectivité, un vrai plus ?

La révolution numérique a bouleversé notre vie quotidienne mais dans le domaine de la santé, cette révolution est-elle un simple gadget ou au contraire la source d’une amélioration considérable de la prise en charge des patients ?

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Le but est d’améliorer l’observance du brossage chez les patients, en correspondance avec la prescription du chirurgien-dentiste. Par exemple, l’application d’apprentissage, conçue pour les enfants âgés de 6 à 8 ans, est gratuite pour la brosse à dents Philips Sonicare® For Kids connectée en Bluetooth.

Cette brosse à dents est compatible avec 2 têtes de brosse Kids (+3 ans et +7 ans) afin de pouvoir choisir la tête adaptée à la bouche de l’enfant.

Des conseils de brossage visuels sont fournis dans l’application avant chaque session de brossage. Ainsi, l’application est un véritable coach de brossage. En imitant Sparkly qui se brosse les dents, les enfants effectuent un brossage complet de leurs propres dents cadran par cadran : ils chassent les bactéries sur l’écran pour atteindre l’ensemble de leur bouche, en parallèle le manche indique à l’application le temps de brossage effectif.
Afin d’être encouragé, l’enfant reçoit des récompenses après chaque session de brossage réussie pour que son Sparkly soit heureux et en bonne santé. L’enfant reste motivé car il atteint différents objectifs au fil du temps tel que « Combattant des bactéries débutantes » ou « Bourreau de la plaque dentaire ! ».
Deux modes existent sur cette brosse à dents : un mode doux avec la minuterie réglée sur 2 minutes et  toutes les 30 secondes une mélodie pour indiquer la nécessité de changer de cadran. Et un mode extra-doux adapté aux enfants dès 3 ans, la minuterie réglée sur une minute augmente progressivement au fil du temps permettant aux jeunes enfants aidés de leurs parents d’atteindre la durée de brossage recommandée.

 

Conclusion

L’utilisation d’une brosse à dents électrique permet à une grande partie des enfants d’augmenter leur fréquence de brossage et leur durée de brossage. Les séances de coaching avant chaque brossage sont un outil d’éducation thérapeutique intéressant pour les enfants mais également pour les parents, permettant de faire suite aux conseils professionnels donnés lors de la consultation chez le chirurgien-dentiste. Les patients apprennent tout en s’amusant, et les parents peuvent suivre les progrès entre deux visites au cabinet dentaire.

 

98 % des parents interrogés déclarent qu’il est plus facile de motiver leurs enfants à se brosser les dents plus longtemps et plus efficacement.

 

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La connectivité couplée à une relation de confiance chirurgien-dentiste/patient permettra sans doute d’améliorer significativement l’hygiène bucco-dentaire des générations futures. La société évolue et les nouvelles technologies font maintenant partie intégrante de notre quotidien, y compris dans le domaine de la santé, et Philips l’a bien compris.

 


 

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Retrouvez Marie Dacquin, le 30 avril 2021, autour du thème de l’éducation Fonctionnelle par l’omnipraticien : une prise en charge globale des fonctions orales. Pour en savoir plus, cliquez ici.

La douleur chez l’enfant : diagnostic et prise en charge

le 01-03-2021

La douleur se définit comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes d’une telle lésion » (International Association for the Study of Pain). Le fait de ressentir une douleur est une faculté innée, dès la naissance. L’enfant, dont les facultés cognitives et émotionnelles sont en plein développement, est particulièrement touché par l’expérience de la douleur. Plus il est jeune, plus les mécanismes d’adaptation cognitifs à ce signal sont immatures et défaillants. La douleur est alors d’autant plus envahissante et génératrice de détresse et d’anxiété.

 

Peur et douleur sont intimement liées chez l’enfant. La mémorisation d’évènements douloureux entraîne des phénomènes délétères à court, moyen et long terme. Pour ces raisons, le diagnostic, l’évaluation et la prise en charge de la douleur oro-faciale devraient constituer la priorité du chirurgien-dentiste. C’est un devoir pour tous les professionnels de santé d’évaluer et de soulager la douleur des patients.

La douleur peut être induite par trois sortes de mécanismes, pouvant être associés dans certaines situations :

Douleur par excès de nociception : effraction cutanée, traumatisme, inflammation par exemple.
Douleur neuropathique par lésion neurologique, centrale ou périphérique. C’est le système de perception qui est touché. Il s’agit par exemple d’un zona, de la névralgie du trijumeau.
Douleur inexpliquée dont aucune cause n’est identifiée mais la douleur est ressentie dans le corps : céphalées récurrentes et chroniques par exemple.

 

Comment diagnostiquer le type de douleur : aiguë ou chronique ?

• La douleur aiguë est liée à une atteinte tissulaire brutale (traumatisme, lésion inflammatoire, distension d’un viscère…). Elle est le signal d’alarme dont la « finalité » est d’informer l’organisme d’un danger pour son intégrité. Sa prise en charge relève du traitement de l’étiologie et/ou le recours à des antalgiques.

• La douleur chronique se définit tout d’abord par sa durée, supérieure à 3 mois. Récemment, cette notion a été révisée, la douleur chronique est maintenant souvent qualifiée de « douleur persistant au-delà de la durée attendue » par rapport à la cause. Il s’agit d’un syndrome multidimensionnel exprimé par la personne qui en est atteinte (HAS). Il sera important d’évaluer la détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie journalière, au domicile comme à l’école et son retentissement psychologique. La douleur ne constitue plus un signal d’alarme d’une maladie mais devient la maladie en tant que telle, quelle que soit son origine.

 

Comment évaluer cette douleur chez l’enfant ?

La prise en charge de la douleur repose en premier lieu sur son évaluation. Cette dernière permet d’identifier les facteurs somatiques, sociaux et émotionnels participant à l’expérience douloureuse. L’utilisation d’échelles et de questionnaires validés est indispensable à l’évaluation de la douleur. Ces outils servent à décrire, identifier, qualifier et quantifier la douleur.

• L’auto-évaluation : évaluation par l’enfant à partir de 4-6 ans (âge scolaire), capables de communiquer sur l’intensité ou les caractéristiques de la douleur ;

 L’hétéroévaluation : évaluation par le soignant de la douleur des enfants de moins de 4 ans, ou des enfants présentant un trouble cognitif modéré à sévère.

L’évaluation de la douleur doit privilégier l’auto-évaluation chaque fois qu’elle est possible. Entre 4 et 6 ans, il est préférable de combiner les deux types d’évaluation. L’évaluation de la douleur doit être répétée et faire l’objet d’une traçabilité dans le dossier médical du patient.

• L’évaluation n’est possible que si le soignant s’est mis en relation avec l’enfant : communication bienveillante et empathique.
• Dans le cas de l’hétéroévaluation, attention aux enfants « extrêmement sages et calmes ». Une prostration peut masquer la douleur, probablement installée et intense depuis plusieurs heures. Une agitation excessive de l’enfant peut également s’accompagner d’une douleur intense.
• En cas de dissonance entre les observations cliniques et l’auto-évaluation, on peut choisir de changer d’outil et par exemple utiliser une échelle comportementale.
• Le seuil d’intervention thérapeutique a été évalué à 3/10 par les experts.

 

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Fig. 01 : outils d’auto-évaluation de la douleur chez l’enfant d’âge scolaire [HAS].

 

Il existe deux types d’échelles d’évaluation :

• Les échelles unidimensionnelles : estimation globale et ne mesurant qu’une seule dimension de la douleur (intensité).
• Les échelles pluridimensionnelles : appréciation quantitative et qualitative des différentes modalités de la douleur.

 

Exemple d’une situation clinique de douleurs oro-faciales fréquemment rencontrée chez l’enfant :

 

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Fig. 02 : enfant de 13 ans présentant une hypominéralisation isolée sur 36.

 

Evaluation :

• Questionnaire médical : recherche de contre-indications à l’anesthésie locale et d’allergies aux matériaux de restauration.
Evaluation de la douleur : auto-évaluation par échelle des visages ou échelle visuelle analogique.
Evaluation de l’anxiété et de la coopération.
• Examen clinique : anomalie de structure sur 36 avec perte de substance modérée, présence de plaque dentaire (brossage mal ou pas réalisé) et gingivite marginale.

 

Diagnostic :

Douleur aigue à installation chronique, mécanisme nociceptif.


Traitement :

 Traitement de la douleur :
Anesthésie locale : l’inflammation chronique de la pulpe diminue l’efficacité de l’anesthésie. Les techniques locorégionales, ostéocentrales ou transcorticales sont indiquées.
– Eventuel sédation consciente au MEOPA.

• Traitement étiologique :
Eviction des tissus hypominéralisés lésés puis restauration coronaire : tous les matériaux de restauration sont indiqués sauf l’amalgame. Le choix se fait en fonction de la qualité de la coopération et du champ opératoire.
Reminéralisation de l’émail par application régulière de vernis fluoré.

 


 

Pour en savoir plus, inscrivez-vous au webinar Colgate qui aura lieu le 18 Mars 2021, en cliquant ici.

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La carie précoce de l’enfant : toujours d’actualité en 2020 ?

le 01-12-2020

Approche conceptuelle de la cariologie

L’intervention minimale en cariologie a été décrite à la fin des années 1980 et ses fondements initiaux sont toujours d’actualité – « prévention », « reminéralisation », « dentisterie restauratrice invasive a minima » et « diminution du taux de remplacement des restaurations ». Depuis, plusieurs guides cliniques et systèmes de détection et classification des lésions carieuses se sont succédé pour assister les praticiens dans leurs décisions diagnostiques et thérapeutiques. Le dernier guide clinique en date est le CariesCare International (CCI™) (2019) ; il propose une simplification de l’International Caries Classification and Management System (ICCMS™) avec un plan de traitement en quatre phases (« déterminer le risque carieux individuel », « détecter et évaluer les lésions carieuses », « décider d’un plan de traitement personnalisé » et « délivrer des soins cario-préventifs et thérapeutiques ultraconservateurs ») qui s’organisent de façon cyclique avec un intervalle de rappel déterminé au cas par cas.

 

Approche clinique de la carie précoce

La carie précoce de l’enfant est une forme particulière de la maladie carieuse qui peut représenter un défi pour le praticien à tout point de vue. L’identification des facteurs étiologiques et l’instauration de bons comportements alimentaires et d’hygiène buccodentaire sont des paramètres clés à intégrer pour limiter la progression de la pathologie.

 

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Le contexte de vie du patient est un élément crucial à prendre en compte car il va conditionner l’adhérence de l’enfant et de son entourage au plan de traitement choisi. La prise en charge de cette pathologie fait appel à un large arsenal thérapeutique dont l’anesthésie générale pour les cas les plus sévères, si la coopération de l’enfant n’autorise pas les soins à l’état vigil. Cependant les techniques non invasives à la portée de tout praticien permettent bien souvent d’assainir la cavité buccale, de temporiser en attente d’une amélioration du comportement et/ou d’une prise en charge spécifique.

 


 

Pour en savoir plus, inscrivez-vous dès maintenant au webinar Colgate du 10 décembre 2020.

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Caries de la petite enfance : une maladie répandue avec un impact considérable

le 17-11-2020

La carie dentaire est l’une des maladies non transmissibles les plus courantes et les plus évitables touchant tous les groupes d’âge, notamment les enfants d’âge préscolaire. L’étiologie est complexe, avec plusieurs facteurs de risque impliqués et cette maladie augmente la probabilité d’un développement et de résultats sociaux médiocres de l’enfant.

 

Puisqu’il s’agit d’une maladie évitable, une approche préventive est fondamentale pour un impact positif sur sa fréquence. La connaissance de la maladie doit être considérée comme une pierre angulaire du travail de prévention des maladies bucco-dentaires et de promotion de la santé bucco-dentaire.

 

Caries de la petite enfance

La Carie de la Petite Enfance (CPE) est définie comme la présence d’une ou plusieurs lésions carieuses (cavitaire ou non), d’une dent manquante (en raison de carie) ou obturée chez un enfant d’âge préscolaire entre la naissance et 71 mois. L’étiologie de la CPE est multifactorielle et principalement attribuée à une interaction de micro-organismes avec des sucres à la surface d’une dent.

Des facteurs tels qu’un apport élevé en sucre, un manque d’hygiène bucco-dentaire et un manque d’exposition au fluor sont quelques-uns des paramètres les plus importants, responsables du développement de la CPE. Les caries dans la dentition primaire ont un taux de progression plus élevé que dans les dents permanentes, probablement en raison de l’émail relativement plus mince. De plus, les caries précoces sont un prédicteur de l’incidence des caries plus tard dans la vie.

 

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Causes et prévention

La carie dentaire est actuellement la maladie chronique la plus courante chez les enfants, touchant 60 à 90% des enfants dans le monde, ce qui signifie qu’environ 600 millions d’enfants souffrent de CPE. Les pourcentages d’enfants de 5 et 6 ans atteints de caries dentaires en 2017-2018 indiquent un niveau élevé dans certains pays d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine (plus de 70%). L’Amérique du Nord et l’Europe occidentale avaient des niveaux modérément élevés d’enfants atteints de carie à cet âge (35 à 69%), tandis que l’Europe du Nord affichait les scores les plus bas (moins de 35%).

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est fixé comme objectif pour la santé dentaire en Europe, que d’ici 2020, 80% des enfants de six ans ne devraient plus avoir de caries, un objectif qu’aucun pays n’atteindra probablement. Au contraire, les rapports indiquent que la prévalence de la CPE augmente rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette augmentation des caries dentaires chez les enfants signale une crise de santé publique imminente.

La carie n’est pas répartie uniformément entre les pays, pas plus que la distribution au sein des pays ou des villes; le problème est concentré dans les zones vulnérables. La nécessité d’atteindre ces communautés est évidente, et une des approches est basée sur des activités participatives de promotion de la santé.

 

Impact sur la qualité de vie

La santé bucco-dentaire est une composante fondamentale de la santé globale et de la qualité de vie. Indépendamment de l’approche de mesure de la qualité de vie et de la culture liées à la santé bucco-dentaire, la CPE semble avoir un impact négatif sur les enfants affectés, leurs familles et les communautés. Si elle n’est pas traitée, ce qui n’est pas rare même dans les pays en développement, elle influe sur le bien-être de l’enfant et peut entraîner des douleurs, des infections et des inflammations dentaires chroniques, des troubles du sommeil et une diminution de la capacité de mastication, ce qui, à long terme, conduit à la malnutrition et à des problèmes de croissance. D’autre part, il a été démontré que le traitement de la CPE a un impact positif sur la qualité de vie liée à la santé bucco-dentaire. Il a été rapporté que l’amélioration des connaissances, de l’attitude et du comportement des parents et des soignants vis-à-vis de la santé bucco-dentaire pendant la petite enfance entraîne une réduction des scores de caries et de la prévalence de la CPE.

 

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Une approche préventive

La prévention primaire est fondamentale pour avoir un impact sur la prévalence mondiale de la CPE. Une éducation pertinente des soignants et l’utilisation de dentifrice au fluor sont les fondements. Sur la base de recommandations personnalisées et centrées sur la famille, une visite dentaire précoce au cours de la première année de vie est d’une grande importance pour la stratégie préventive. Ce rendez-vous devrait se concentrer sur l’évaluation du risque de carie, l’enseignement du brossage des dents, les conseils diététiques, les conseils préventifs et l’établissement d’habitudes saines tôt dans la vie.

 

Selon la déclaration de l’Association Internationale de Dentisterie Pédiatrique (IAPD) Bangkok, les éléments clés pour influer sur la prévalence de la CPE sont :

• Sensibiliser les soignants, les professionnels dentaires et les autres professionnels de la santé,
• Éviter les sucres pour les enfants de moins de deux ans et limiter la consommation de sucre dans les aliments et les boissons pour tous les enfants,
• Brosser les dents avec du dentifrice fluoré, d’au moins 1 000ppm. Pour les enfants de moins de trois ans, une fine couche est recommandée, et pour le groupe d’âge de 3 à 6 ans, la taille d’un « pois » est recommandée.

 

Le rôle du dentifrice fluoré dans le travail préventif des caries est bien établi, ce qui est également vrai en ce qui concerne la dentition primaire. Une revue systématique et une méta-analyse soutiennent l’utilisation de dentifrice fluoré pour la prévention des caries dans la dentition primaire. Il y a eu une réduction significative du nombre moyen de caries primaires, dents manquantes en raison de caries et de dents obturées chez les enfants d’âge préscolaire utilisant un dentifrice fluoré avec une concentration standard de fluor de 1 000 à 1 500ppm. Le même groupe avait également un risque significativement plus faible de développer des caries dentaires par rapport à ceux utilisant un dentifrice à faible teneur en fluorure, qui présentaient un risque accru de développer des caries.

 

Un défi du futur

Un défi dans les futurs projets de prévention des caries chez les enfants sera de trouver de nouvelles façons de travailler pour réduire les disparités existantes en matière de santé bucco-dentaire afin de garantir que tous les enfants ont une bonne santé bucco-dentaire. Les enfants en bas âge dépendent du niveau de connaissances et de l’attitude des parents à l’égard des interventions sanitaires, y compris la santé dentaire.

Les parents vivants dans un environnement socialement vulnérable peuvent avoir besoin du soutien de la communauté afin d’établir de bonnes habitudes alimentaires, d’hygiène bucco-dentaire et avec le fluor dans le cadre de la prévention des maladies de la cavité buccale. Dans les zones socialement vulnérables, les problèmes de santé dentaire et bucco-dentaire peuvent faire partie d’un certain nombre d’autres problèmes sociaux.

Des recherches visant à comprendre l’impact des activités de promotion de la santé menées dans un sous-groupe vivant dans des quartiers socialement défavorisés indiquent que la promotion de la santé bucco-dentaire par la réflexion et le dialogue avec les citoyens de la communauté et les parties prenantes peut avoir le potentiel d’influencer le changement de comportement. Impliquer les équipes de soins primaires, y compris les agents de santé communautaires, en tant qu’approche stratégique collaborative dans la prévention et le contrôle des caries dans ces jeunes groupes d’âge, peut être un moyen d’identifier plus facilement les enfants à risque de santé dentaire moins bonne.

 

Conclusion

Pour conclure, la CPE est une maladie affectant les jeunes enfants dans le monde et il est urgent de développer davantage de stratégies pour limiter cette maladie et son impact sur les jeunes enfants. Des facteurs tels que l’implication des parties prenantes, y compris les enfants et leurs familles, l’éducation et la sensibilisation sont au cœur de ce travail.

 

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Cet article vous est proposé par le Dr Anna Nilvéus Olofsson & Susanne Brogårdh-Roth (Suède) de TePe.

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Anna Nilvéus Olofsson, DDS, Spécialiste en dentisterie pédiatrique, Responsable de l’odontologie et des Affaires Scientifiques chez TePe.
Susanne Brogårdh-Roth, DDS, Spécialiste en dentisterie pédiatrique, Malmö University.

 


 

Références bibliographiques

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L’hygiène bucco-dentaire de l’enfant en 2020

le 03-11-2020

Les messages de prévention bucco-dentaires existent depuis de nombreuses années, relayées par les publicités et par les actions nationales comme M’ Tes Dents et l’UFSBD. Malgré tout, la maladie carieuse perdure.

 

 

La maladie carieuse

Nous devons sensibiliser les parents (et le milieu médical et paramédical) à l’assainissement de la cavité buccale. La transparence de la plaque dentaire la rend difficile à visualiser, ce qui fait que les parents sous-estiment cette présence bactérienne et l’intérêt de l’éliminer.

 

On peut la colorer avec des révélateurs mais aussi des dentifrices spécifiques éducatifs révélateurs de plaque qui permettent un auto-contrôle.

 

Un message difficile à faire passer

En France, les chirurgiens-dentistes sont les acteurs majeurs de cette prévention. Cependant, c’est une activité chronophage et peu valorisée, qu’ils ne peuvent déléguer, contrairement aux autres pays européens.

Pour optimiser ce message de prévention, les chirurgiens-dentistes vont s’adresser d’une part aux parents et d’autre part aux enfants.

 

Les praticiens doivent veiller à montrer la technique de brossage sur l’enfant car les explications orales ne suffisent pas. Dès l’éruption de la première dent, il faut commencer à brosser gencives et dents. Un rendez-vous vers l’âge d’un an permet de sensibiliser les parents à l’arrêt de l’endormissement au sein ou avec un biberon et de montrer l’importance du brossage et sa technique,  avec l’éruption des 1ères molaires.

L’âge de 5-6 ans est un autre âge clef de la prévention avec l’éruption des molaires permanentes. Même si l’enfant gagne en précision dans sa gestuelle, l’aide des parents est indispensable jusqu’à au moins 7 ans et la supervision jusqu’à 9 à 12 ans selon les pays.

 

Qu’en est-il du fluor ?

Il faut privilégier son application biquotidienne par les dentifrices qui doivent systématiquement contenir du fluor à des concentrations adaptées à l’âge de l’enfant car il n’existe pas d’autre molécule à ce jour aussi efficace.

Vers 3 ans, si le risque carieux est augmenté, un dentifrice à 1000 ppm sera prescrit, selon les recommandations européennes.

 

Les brosses à dent électriques sont-elles plus efficaces ?

L’important c’est que les parents parviennent à ce que leurs enfants se brossent les dents régulièrement, avec plaisir et efficacité. Aujourd’hui, c’est réalisable avec une brosse à dent conventionnelle.

Cependant la brosse à dent électrique a montré de nombreux avantages : nous avons observé dans une étude comparative en cross-over auprès de 68 enfants en denture mixte (âge moyen 8 ans et demi) que l’utilisation d’une brosse à dents sonique permettait une élimination de plaque significativement meilleure qu’avec une brosse à dents manuelle.

 

Les applications numériques

Grâce au support des applications numériques connectées et au minuteur intégré dans les brosses électriques, une étude Lilloise a montré que les enfants se brossaient deux fois plus longtemps les dents et que cette amélioration perdurait après l’étude clinique.

 

Malgré ces progrès, le contrôle parental reste nécessaire et l’enfant doit apprendre à maîtriser la technique de brossage. Trop souvent, les parents se déchargent sur le fait que la brosse électrique fait le travail toute seule. Il faut en quelque sorte un « permis de conduire » !

 

Conclusion

L’hygiène bucco-dentaire des enfants passe par celle des parents et les techniques enseignées pour les uns sont aussi valables pour les autres !

 


 

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Avec l’aimable collaboration de l’université de Toulouse

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