Ces dernières années, les dispositifs orthodontiques plus discrets ont gagné en popularité, répondant à une demande croissante de la part des patients pour des traitements à la fois plus discrets et plus confortables. Les avancées technologiques dans le domaine des aligneurs transparents permettent désormais d’atteindre des résultats comparables à ceux des appareils fixes, tout en offrant une meilleure expérience au quotidien pour les patients.
Dans ce cas clinique réalisé par le Dr Nojan Sadighiyan, vous suivez une prise en charge progressive d’un encombrement dentaire associé au repositionnement de canines ectopiques, à l’aide des aligneurs ClearCorrect®.
Fig. 01 : situation initiale.
Une patiente de 32 ans s’est adressée au praticien pour un traitement orthodontique. Elle présentait une occlusion de Classe I avec un profil orthognathique. Sa denture permanente comprenait des incisives inférieures rétro-inclinées, des canines supérieures en position vestibulaire ectopique, et un encombrement modéré des deux arcades, toutes deux de forme rectangulaire.
Sa demande principale portait sur l’alignement des canines maxillaires. Elle ne souhaitait pas porter d’appareil fixe, comme c’est souvent le cas chez les patients adultes.
Les objectifs du traitement avec les aligneurs ClearCorrect® étaient multiples :
• Réaligner les dents antérieures
• Repositionner les canines dans le plan occlusal de l’arcade supérieure
• Réduire l’encombrement sur les deux arcades
Fig. 02 : situation finale.
Sur le plan fonctionnel, il s’agissait de conserver les rapports de Classe I à l’arrière, d’améliorer la supraclusion et le surplomb pour un meilleur équilibre esthétique, tout en maintenant une occlusion stable.
Retrouvez sur le site Clearcorrect® ce traitement détaillé étape par étape : de l’évaluation initiale jusqu’à la stabilisation finale. Ce cas clinique met en évidence la manière dont les aligneurs peuvent être adaptés à des situations spécifiques, en prenant en compte les attentes du patient, tant sur le plan esthétique que fonctionnel.
L’article propose une réflexion intéressante sur la personnalisation du traitement et l’optimisation des outils numériques pour accompagner des cas présentant des particularités morphologiques ou occlusales. Une lecture intéressante pour les praticiens souhaitant intégrer les aligneurs dans la prise en charge de cas présentant certaines complexités morphologiques ou occlusales.
Parmi les nombreux articles cliniques publiés en 2024 sur Dentalespace, nous en avons sélectionné cinq qui ont marqués l’année. Ces publications sont autant de ressources précieuses pour enrichir votre pratique et développer vos compétences.
Oups, j’ai perforé le plancher… et maintenant ? Endodontie
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Dans cet article du Dr Rémy Gombert, vous découvrirez comment gérer une complication redoutée : la perforation du plancher de la chambre pulpaire. Ce cas clinique détaille les étapes pour identifier la perforation, évaluer les conséquences et mettre en œuvre une solution efficace pour préserver la dent. Une lecture incontournable pour mieux appréhender ces situations complexes et maintenir la confiance de vos patients. [Lire l’article en intégralité]
Prise en charge implantaire en secteur antérieur maxillaire Implantologie
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La zone antérieure maxillaire présente des défis esthétiques et fonctionnels uniques. Ce step-by-step clinique proposé par le Dr Nicolas Davido explore les stratégies pour garantir un résultat optimal, de la planification à la mise pose des implants. Une combinaison d’expertise technique et de sens esthétique qui ravira vos patients les plus exigeants. [Lire l’article en intégralité]
Caries radiculaires : difficultés et recommandations pour la pratique Étude
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Les caries radiculaires, fréquentes chez les patients âgés ou atteints de récession gingivale, nécessitent une approche spécifique. Cet article du Dr Falk Schwendickevous guide dans le diagnostic précoce et les stratégies de traitement les plus adaptées. Une étude enrichie de conseils pour gérer cette pathologie avec succès. [Lire l’article en intégralité]
Extraction-implantation immédiate et protocole PRF en secteur molaire Implantologie
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Ce cas clinique du Dr Julien Biton met en lumière l’utilisation du PRF (Protéine Riche en Fibrine) pour optimiser les résultats après une extraction suivie d’une implantation immédiate. Une technique qui améliore la cicatrisation et permet d’intervenir qu’une seule fois sur le patient afin de raccourcir considérablement le temps de traitement ! [Lire l’article en intégralité]
Prise en charge globale du sourire avec traitement orthodontique Esthétique
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L’esthétique du sourire est un aspect primordial de la qualité de vie et de la confiance en soi de nos patients. Cette vidéo du Dr Ralph Boutros détaille une approche globale combinant orthodontie invisible, pour créer l’espace nécessaire aux futures restaurations, et traitement prothétique. Des techniques complémentaires à intégrer dès maintenant à votre pratique ! [Lire l’article en intégralité]
Ces articles mettent en évidence la richesse et la variété des situations cliniques rencontrées au quotidien au cabinet. Nous tenons à remercier chaleureusement nos auteurs pour leur expertise et nos lecteurs pour leur fidélité.
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Notre patient consulte pour une réhabilitation esthétique des dents antérieures en raison d’une usure dentaire avancée. Après une analyse approfondie de l’esthétique faciale et du sourire, nous lui avons proposé la pose de huit facettes.
Afin de visualiser le résultat final et d’assurer la satisfaction du patient, un mock-up a été réalisé à l’aide d’un Smile Design.
Fig. 01 :situation initiale et étude du futur sourire à l’aide d’un Smile Design (ratio largeur/longueur de l’incisive centrale égale à 80%).
La Dimension Verticale d’Occlusion (DVO) est intacte et aucune usure des dents postérieures n’a été constatée. Ces deux critères nous permettent d’envisager uniquement de légères coronoplasties de l’émail sur les dents antagonistes, créant ainsi l’espace nécessaire pour la pose des futures facettes.
Après validation esthétique et fonctionnelle du mock-up, les préparations dentaires seront réalisées directement à travers celui-ci.
Fig. 02 :mock-up en bouche.
Le mock-up sert de guide précis, permettant une préparation minimale des dents tout en restant dans l’émail, ce qui est essentiel pour assurer la durabilité à long terme du collage des facettes.
Fig. 03 :préparation dentaire à travers le mock-up.
Après la prise des empreintes, les facettes provisoires ont été réalisées par auto moulage en utilisant la spot etching technique. Cette méthode consiste à appliquer un point d’acide orthophosphorique sur l’émail pendant 30 secondes avant la mise en place de la résine auto polymérisable.
Nous avons demandé au laboratoire des facettes en disilicate de lithium Lingotin Lisi Press MT-A2 (GC).
Après l’essayage, la céramique a été préparée par application d’acide fluorhydrique à 10 % durant 20 secondes avec application de silane.
La dent a ensuite été préparée par sablage avec de l’oxyde d’alumine à 50 microns, mordançage de l’émail à l’acide orthophosphorique pendant 30 secondes, application d’un adhésif universel et polymérisation.
Le collage a été effectué avec une résine composite photopolymérisable, sous champ opératoire unitaire pour chaque dent. Les excès de colle ont été soigneusement éliminés à l’aide d’un bistouri à lame n°12.
Fig. 04 :collage des facettes sous champ opératoire.
Un suivi régulier est prévu à 6 mois, à 1 an et à 2 ans.
Fig. 05 :contrôle à deux ans post-collage définitif.
Thomas REBOUL
• D.U. Implantologie, chirurgie et réhabilitation orale – Université de Technologie de Troyes (UTT)
• D.U. Esthétique du sourire – Université de Strasbourg
• D.U. Chirurgie osseuse et pré-implantaire – Hôpital Saint-Antoine de Paris
Les praticiens peuvent obtenir des résultats de restauration hautement esthétiques lorsqu’ils disposent de produits bien coordonnés et d’un protocole de traitement efficace. Le cas clinique suivant illustre l’utilisation des produits de la gamme Tetric (Ivoclar) au cabinet dentaire. Cet article rédigé par le Dr Benjamin Kette présente la mise en place réussie de restaurations postérieures sur les dents 14 à 16.
Une patiente de 55 ans s’est présentée à notre cabinet pour un contrôle dentaire de routine. Nous lui avons demandé si elle avait remarqué des changements au niveau de ses dents depuis le dernier rendez-vous. Elle a signalé une sensibilité aux aliments froids, tels que la crème glacée, au niveau de ses dents postérieures maxillaires droites. Au cours de l’examen qui a suivi, nous avons découvert des hiatus marginaux autour de deux anciennes obturations.
Après avoir consulté la patiente sur les possibilités de traitement, nous avons pris rendez-vous pour déposer les obturations défectueuses et en réaliser de nouvelles. Depuis ce traitement, la patiente n’a ressenti aucune gêne. Elle est ravie du résultat, car la coloration grise de la structure de la dent causée par les amalgames a également été éliminée.
Le cas clinique
Fig. 01 : vue préopératoire, obturations à l’amalgame défectueuses sur 14 et 15.
Les obturations en amalgame autour desquelles un hiatus s’était formé ont dû être remplacées sur 14 et 15. Des lésions carieuses secondaires ont été détectées sur les deux dents. Nous avons placé l’écarteur pour lèvres et joues OptraGate (Ivoclar) pour isoler le champ de traitement. Nous avons ensuite retiré avec précaution les anciennes obturations et la structure dentaire cariée. Parallèlement, nous avons réparé la fracture mésiale de l’émail de la 16.
Fig. 02 : dépose des amalgames et retrait des lésions carieuses sur 14 et 15. Réparation de la fracture mésiale de l’émail de la 16.
Nous avons procédé à un mordançage sélectif de l’émail avec de l’acide phosphorique à 37 % pendant 30 secondes. Nous avons d’abord réparé la 16, puis vérifié les contacts proximaux et procédé aux ajustages nécessaires. Nous avons poli les nouvelles limites proximales de l’obturation avec des disques Soflex.
Fig. 03 : mordançage sélectif de l’émail à l’acide phosphorique.
Ensuite, nous avons placé une matrice Tofflemire pour aider à sculpter les nouvelles obturations des dents 14 et 15, puis insertion des coins interdentaires en bois orange en interproximal pour fixer la matrice.
Après le processus de mordançage, nous avons réhumidifié la dentine avec une solution de CHX à 2 % pendant 60 secondes. Ensuite, nous avons appliqué Adhese Universal (Ivoclar), que nous avons frotté dans la cavité pendant 20 secondes, puis photopolymérisé. Les matériaux utilisés sont le Tetric PowerFlow (Ivoclar) et le Tetric PowerFill (Ivoclar). Le composite modelable Tetric PowerFill a été appliqué en couches à l’aide d’un instrument de modelage OptraSculpt (Ivoclar).
Fig. 05 : matrice conventionnelle Tofflemire.
Le composite a été avec photopolymérisé la lampeBluephase PowerCure (Ivoclar) en mode 3 secondes. Nous avons ensuite vérifié les contacts occlusaux et proximaux des dents et procédé aux ajustages nécessaires. La finition des limites de la cavité est réalisée à l’aide d’un instrument à ultrasons, de disques Sof-Lex (3M), de bandes de polissage, de polissoirs Brownie et Greenie (Shofu), du système Occlubrush (Kerr) ainsi que du nouveau système OptraGloss (Ivoclar).
Fig. 06 : vue occlusale après obturation avec Tetric PowerFlow.
Une isolation complète peut être obtenue avec OptraDam (Ivoclar). Ce dispositif crée les conditions idéales pour que le dentiste et l’assistant dentaire puissent retirer confortablement les anciennes obturations, en particulier les amalgames, afin de les remplacer. Dans certains cas, le praticien peut travailler seul sur le patient, par exemple lors de la pose de strates de composite. Cela libère l’assistant(e) qui peut alors effectuer d’autres tâches. L’acceptation de ce dispositif par les patients est élevée, car OptraDam empêche tout goût désagréable et toute humidité de pénétrer dans la bouche. La seule gêne ressentie est une légère difficulté à déglutir (comme avec une digue en caoutchouc).
Fig. 07 : stratification du matériau Tetric PowerFill à l’aide d’OptraSculpt.
Fig. 08 : polissage avec une pointe à polir OptraGloss.
Enfin, les nouvelles obturations ont été polies avec les pointes à polir OptraGloss. Le praticien et le patient sont très satisfaits du résultat esthétique du traitement.
Fig. 09 : restaurations terminées sur les dents 14 à 16.
Fig. 10 : vue occlusale des restaurations.
Conclusion
Nous avons beaucoup apprécié l’utilisation et l’application avec le stylo VivaPen Adhese Universal, c’est très pratique : il suffit d’appuyer sur un bouton pour distribuer plus d’adhésif en cas de besoin.
De plus, le composite modelable 4 mm Tetric PowerFill est facile à manipuler – en particulier avec le petit Cavifil. Le composite ne colle pas aux instruments OptraSculpt et peut donc être stratifié très facilement. La stabilité de Tetric PowerFill est excellente, tout comme la fluidité de Tetric PowerFlow.
Il ne nous a fallu que peu de temps pour nous familiariser à l’utilisation de la lampe à photopolymériser Bluephase PowerCure, qui est tout simplement incroyable.
Le temps de polymérisation de 3 secondes des matériaux mentionnés ci-dessus vous permet de travailler rapidement et efficacement. Nous avons été impressionnés non seulement par le temps que nous avons gagné, mais aussi par la polyvalence des matériaux pour la réalisation de restaurations importantes et complexes.
Les produits nous ont été fournis gratuitement. Nous avons intégré certains d’entre eux dans notre pratique clinique et nous pouvons certainement les recommander à nos collègues. Nous sommes reconnaissants d’avoir eu l’opportunité passionnante de participer à l’essai clinique de ces produits. Nous avons acquis des connaissances inestimables et découvert de nouveaux produits qui seront utiles dans notre cabinet dentaire.
La nouvelle convention dentaire 2023-2028 marque une nouvelle étape dans le domaine de la prévention en France et une réorientation profonde de l’exercice en faveur de la santé bucco-dentaire des patients, en particulier des plus jeunes.
Un objectif : faire émerger une génération d’enfants et de jeunes sans caries grâce à l’annualisation de l’examen bucco-dentaire pour les patients de 3 à 24 ans, contre un examen tous les trois ans actuellement. De plus, elle valorise davantage ce temps passé par les chirurgiens-dentistes en prévoyant une augmentation de 10€ des examens bucco-dentaires, passant de 30 € à 40 € pour un examen simple, de 42 € à 52 € pour un examen bucco-dentaire avec 1/2 radiographies et de 54 € à 64 € pour un examen bucco-dentaire avec 3/4 radiographies ou une radiographie panoramique.
Le programme préventif M’T Dents créé en 2007 favorise la prise en charge bucco-dentaire et l’éducation à la santé des plus jeunes. L’examen doit se composer d’une anamnèse, d’un examen diagnostic clinique voir radiologique, de conseils d’éducation à l’hygiène bucco-dentaire, complété éventuellement par des soins consécutifs.
Fig. 01 : affiche de prévention de l’Assurance Maladie, 2019
Un jeune patient auquel il faut savoir s’adapter
À cet âge-là, l’enfant est toujours reçu avec le(s) parent(s) car encore sujet à l’angoisse de séparation. Le fauteuil dentaire peut être alors présenté comme un manège, qui peut monter et descendre, grâce à une télécommande magique. Tout enfant qui découvre les choses de la vie affiche une empathie naturelle qui l’amène tout naturellement à vouloir imiter « les grands », tout en voulant leur faire plaisir. Donc une fois rassuré par le comportement de ses parents face aux chirurgiens-dentistes, il pourra collaborer et écouter.
Lorsque l’enfant est un peu craintif, il peut montrer des signes d’inconfort en pleurant, il pourra alors être examiné sur les genoux du parent. Le praticien doit absolument, au cours de cette première séance avoir des mouvements doux et adaptés à cet âge, tout en évitant de sortir un instrument dentaire qui pourrait faire peur.
Pensez aussi que notre cabinet doit être le plus neutre possible durant cette visite car nous allons juste compter les dents avec nos doigts colorés ! Il est important de visualiser l’ensemble des dents, sont-elles toutes là ? Présentent-elles des caries ou non ? A quel stade ?
Fig. 02 : université d’Ontario, mars 2009.
Il est tout aussi primordial d’observer l’évolution de la croissance bucco-faciale de notre petit patient, il faut savoir qu’à 3 ans, 7 enfants sur 10 présentent déjà des troubles de croissance bucco-dentaires, qui non pris en charge, ne vont que s’accentuer avec le temps d’après le Pr Michel Limme.
À nous d’être vigilant sur les conséquences d’habitudes présentes en bouche, de trouble de la ventilation, de la déglutition et/ou de la mastication. Quelques signes simples peuvent nous aider à découvrir cela : • allergies • pathologies ORL • sélections alimentaires • signes de douleurs • succion diurne et/ou nocturne • persistance d’un biberon de lait
Ce rendez-vous est fait pour guider les parents par nos conseils vers la prise en charge de ces parafonctions.
Tout comme enseigner la bonne méthode de brossage, si celui-ci n’est pas encore quotidien, en prescrivant une brosse à dents adaptée à l’âge de nos jeunes patients ainsi qu’un dentifrice. Il doit être effectué par le parent, sans mouiller la brosse à dents, avant de mettre un petit pois de dentifrice, le soir en priorité puis 2 fois par jour.
Fig. 03 : recommandations de l’UFSBD en matière de fluor dans les dentifrices.
Les parents tiennent un rôle essentiel lors de ce rendez-vous, ils sont donc tout aussi importants à choyer afin de créer une vraie équipe « Praticien-Enfant-Parents » soudée indispensable à la réussite de nos traitements futurs.
Fig. 04 : Younes, 3 ans et demi.
Quelles obligations pour ces examens bucco-dentaires ?
N’oubliez pas que ce bilan bucco-dentaire doit être réalisé dans le délai d’un an suivant la date d’anniversaire de l’enfant, afin d’inciter ceux qui ne vont pas chez le chirurgien-dentiste à réaliser au plus vite cet examen de dépistage.
D’un point de vue administratif le formulaire de prise en charge simplifié est impérativement à remplir dans sa partie basse. Les renseignements médicaux :
• le schéma dentaire
• une indication de l’état parodontal du patient
• le programme de soins à réaliser ainsi qu’un point sur l’éducation sanitaire sont là pour constituer le dossier médical du patient. Il sera à conserver dans nos archives.
Si un programme de soins est établi, il doit débuter dans les 3 mois qui suivent l’examen et s’achever dans les 6 mois suivant la date de début des soins, afin que le patient puisse bénéficier d’une prise en charge à 100% par la sécurité sociale sans avance des frais.
À noter, l’examen et les soins consécutifs ne peuvent pas faire l’objet de dépassements d’honoraires.
Conclusion
Ce premier bilan bucco-dentaire a pour objectif de rencontrer et mettre en confiance les très jeunes patients pour un suivi régulier, tout en motivant les parents.
C’est pourquoi cet examen dès 3 ans fait partie d’un programme bien plus large permettant la prise de rendez-vous aux âges les plus exposés aux risques carieux et troubles oraux : 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21 et 24 ans.
Notre rôle de chirurgien-dentiste ne se limite donc pas aux soins, à nous d’être plus préventif lors de nos rendez-vous en prenant le temps d’évaluer la cavité buccale dans son ensemble.
Comme le recommande la Haute Autorité de Santé en demandant aux chirurgiens-dentistes « de dépister, diagnostiquer, traiter ou adresser tout enfant porteur de problèmes fonctionnels péri-oraux avec ses dysmorphoses associées, et ce, dès l’âge de 3 ans. »
La difficulté réside à faire recourir aux soins les sujets avec des besoins identifiés et d’atteindre les populations les plus précaires ! Un dispositif malgré tout sous-exploité par la profession et la patientèle, qui pourrait être un support d’enquête nationale incroyable.
Marie Dacquin vous propose une classe virtuelle sur le thème « Changez de vision sur l’EBD, approche préventive et thérapeutique » le 26 janvier 2024 de 9h à 17h. Pour vous inscrire, c’est ici !
Nous vous avons proposé en 2022 des articles de grande qualité sur des sujets passionnants et des vidéos cliniques exclusives qui ont eu pour objectifs de vous aider dans votre pratique quotidienne. Et cela, grâce à votre fidélité, alors merci à tous !
Dans ce Top 5, nous avons choisi de mettre en avant les cas cliniques que vous avez plébiscités en 2022. De l’endodontie, en passant par l’esthétique et l’implantologie, retrouvez les articles et vidéos que vous avez préférés !
Réhabilitation bi-maxillaire et mise en charge immédiate Chirurgie guidée intégrale
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Certainement le cas clinique le plus impressionnant présenté par Frédéric Chamieh et Ahmed Rabiey. Cette chirurgie guidée a été réalisée sur un patient atteint d’une parodontite terminale dont la totalité des dents n’étaient pas conservables.
Pour (re)voir l’intégralité de ce cas clinique, c’est par ici !
Préparation d’un inlay/onlay Le protocole
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En 2022, nous avons eu le plaisir de démarrer notre collaboration avec Esthet Practical. Ainsi, nous vous proposons tous les mois, un cas clinique axé sur l’esthétique, le sujet de prédilection de Charles Toledano.
Son article sur le protocole de préparation d’un inlay/onlay a rencontré un très vif succès !
(Re)découvrez le protocole de préparation et de collage d’un inlay/onlay.
Mainteneur d’espace antérieur collé Le bridge cantilever pédiatrique
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Quand on pense à la pédodontie, on l’associe souvent à un rendez-vous pénible voire à une corvée tant ce moment est redouté par bons nombres de praticiens. Mais lorsque vous prenez le temps de vous documenter et d’explorer de nouvelles techniques, cela devient un jeu d’enfant !
Camille Laulan, une de nos expertes en pédodontie, vous a proposé un cas d’édentement unitaire antérieur qu’elle a choisi de traiter avec un bridge cantilever. C’est cet article de pédodontie que vous avez plébiscité en 2022 !
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Nous ne présentons plus Benjamin Boublil, l’un de nos spécialistes en endodontie. Sa passion : vous donner les clés qui vous permettront de devenir aussi « accro à l’endo » que lui ! Il nous explique, sous forme de tutos vidéos, comment s’extraire de situations délicates.
Et le cas clinique d’endodontie que vous avez préféré en 2022 est celui sur le dens in dente ! Dans cette vidéo, il y détaille comment gérer cette anomalie de développement de la dent.
Récession gingivale importante Le traitement par tunnelisation
Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo en intégralité.
La récession gingivale semble être un sujet qui vous passionne !
Pour notre dernière vidéo publiée en 2022, nous avons accueilli un nouvel auteur, Jonathan Semtob, chez qui nous avons eu le plaisir de filmer un magnifique cas de traitement d’une récession gingivale par tunnelisation. Ce sujet semble réellement vous passionner, alors nous allons certainement l’approfondir pour vous en 2023 !
Nous tenons à vous remercier, chers lecteurs, pour votre fidélité ainsi que tous les auteurs avec lesquels nous collaborons depuis de nombreuses années et qui ont permis de faire de Dentalespace ce qu’il est aujourd’hui : un véritable site de partage du savoir en accès libre.
MIH… Trois lettres qui, assemblées, forment un acronyme très à la mode en Odontologie. Issu de la dénomination anglo-saxone Molar Incisor Hypomineralisation, cet acronyme désigne une anomalie de structure de l’émail dentaire retrouvée sur au moins une première molaire permanente, associée de manière inconstante à une atteinte des incisives permanentes. Dans de rares cas, d’autres catégories de dents peuvent être affectées. Cette anomalie se manifeste par des taches blanches, jaunes ou brunes, localisées préférentiellement au niveau du 1/3 occlusal. Sa sévérité est variable.
Pourquoi entend-on beaucoup parler de MIH aujourd’hui ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela :
• L’anomalie a une prévalence relativement élevée avec 1 enfant sur 7 atteint en moyenne dans le monde, ce qui signifie que de nombreux praticiens la rencontrent dans leur structure,
• Elle peut occasionner des délabrements importants sur des dents considérées comme des piliers des arcades, les zones amélaires poreuses étant régulièrement le siège de maladie carieuse à évolution rapide,
• Des taches peuvent être présentes sur les incisives permanentes, entraînant un sourire disgracieux à l’origine de troubles psycho-sociaux,
• Les facteurs étiologiques ne sont pas vraiment identifiés, une trentaine d’hypothèses étant relayées dans la littérature, ce qui ne permet pas de mettre en place une prévention des facteurs de risque en amont,
• La fréquence des traitements et des consultations est 10 fois plus élevée chez les enfants présentant l’anomalie par rapport aux enfants ne l’ayant pas.
Le diagnostic des MIH doit être extrêmement précoce, les atteintes dentinaires, voir pulpaires pouvant apparaître en quelques mois. L’un des premiers signes cliniques est l’hypersensibilité entraînant un contrôle de plaque déficient de la part de l’enfant, puis une détérioration rapide des tissus, aboutissant à une majoration de l’anxiété du jeune patient, majorant la difficulté de réalisation des soins éventuels. Des difficultés anesthésiques sont fréquemment relevées, difficultés pouvant être éliminées grâce aux techniques ostéo-centrales. L’usage du MEOPA peut permettre de réduire l’anxiété du patient.
La prise en charge de ces enfants doit reposer sur une véritable stratégie. Les thérapeutiques préventives sont à appliquer initialement. Axées sur la reminéralisation et la réduction de l’hypersensibilité, elles visent à renforcer l’émail présentant une densité minérale réduite. Le scellement des sillons fait également partie des traitements à mettre en place rapidement après l’éruption de ces premières molaires permanentes. Lorsqu’une perte de structure s’observe, des thérapeutiques restauratrices, directes ou indirectes, voir des réhabilitations prothétiques dans les cas sévères peuvent être envisagées. La priorité absolue est de conserver ces premières molaires vivantes. En présence de germes de troisièmes molaires, l’avulsion de certaines molaires délabrées, en particulier lorsqu’elles ont subi une thérapeutique endodontique, constitue une excellente solution si l’analyse orthodontique le permet.
L’esthétique constituant un motif fréquent de consultation, les défauts antérieurs, plus résistants, ne sont néanmoins pas à négliger à partir du moment où les secteurs postérieurs ont été pris en charge. Les défauts avec perte tissulaire et ceux impliquant le bord libre nécessitent une attention particulière. L’éclaircissement, non possible de manière efficace avant 18 ans en France, pourrait néanmoins permettre de « diluer » les taches disgracieuses. Les facettes composites pourront faire disparaître un défaut en le masquant. Des techniques directes, semi-directes, ou indirectes sont proposées. L’infiltration résineuse en profondeur constitue une alternative, même si elle occasionne un coût tissulaire.
Aujourd’hui, l’un des points essentiels est d’effectuer un diagnostic précoce des MIH permettant d’intervenir en amont de manière à éviter un délabrement tissulaire rapide et des soins pouvant être fastidieux.
Un article de Patrick Rouas et Elsa Garot
MCU/PH en Odontologie pédiatrique, Université de Bordeaux/CHU de Bordeaux. Chercheurs Permanents laboratoire PACEA, UMR5199, Université de Bordeaux.
En cette période particulière de confinement, nous sommes heureux de vous proposer le second module de la formation vidéo sur le thème « La Dentisterie Restauratrice 2020 » réalisée par le Dr Franck Decup avec le soutien institutionnel de U.Labs (Fluocaril Cosmétique).
Cette formation a été réalisée avec le soutien institutionnel de U.Labs (Fluocaril Cosmétique).
Nous sommes des chirurgiens-dentistes. Dans chirurgien-dentiste il y a « chirurgien » : nous traitons des lésions et il y a « dentiste » : nous prenons en charge des patients. Il est donc intéressant de se poser la question de « qui soignons-nous ? ».
Notre mission thérapeutique est de rétablir et maintenir la santé du milieu buccal. C’est un équilibre qui peut à tout moment se rompre. Cette rupture est sous la dépendance d’événements que l’on qualifie de « facteurs de risque ». Les facteurs de risque sont les éléments qui participent au déclenchement et à l’évolution des maladies. Il est important de noter que pour plusieurs des pathologies fréquemment rencontrées, il est possible de les contrôler. La difficulté est de passer du concept scientifique à la procédure clinique à mettre en œuvre dans le quotidien de l’omnipraticien.
La démarche thérapeutique est basée sur la recherche et l’identification des facteurs de risque du patient et le recours à des moyens de contrôle systématiques. Nous pouvons illustrer cliniquement cette action sur le risque carieux et le risque érosif qui sont les deux principales pathologiques rencontrées.
Facteurs de risques et maladie carieuse
Aujourd’hui, ce qui doit être considéré comme normal, c’est de ne pas avoir de caries ! L’observation clinique de lésions actives doit être considérée comme un signal d’alarme. Leur diagnostic doit nous amener à rechercher quels sont les facteurs de risque qui ont permis leur développement.
Les facteurs de risque de la maladie carieuse sont connus et ont été déterminés par l’intermédiaire d’études d’évaluation populationnelle qui ont mis en rapport les états de santé généraux, les habitudes de vie et d’alimentation avec l’apparition systématique de lésions carieuses. Nous pouvons en faire facilement une check-list d’à peine dix points à retenir. Des facteurs de risques généraux peuvent ressortir dès l’entretien clinique. Puis d’autres facteurs, dits locaux, apparaîtront lors de l’examen bucco-dentaire.
Les facteurs généraux connus sont variés. Certaines professions constituent un risque, comme les métiers de bouche ou le travail nocturne qui favorise le grignotage. Les conditions socio-économiques sont un élément fort dans la détermination du risque au niveau populationnel. Les pathologies chroniques, comme le diabète, engendrent un déséquilibre. La femme enceinte, dans cette période particulière, doit être surveillée de près également. Tout ce qui génère de la dépendance, c’est-à-dire les situations de handicap et le grand âge, représentent un risque important.
Sur un plan des habitudes de vie, l’exploration de l’équilibre alimentaire est une recherche facile à faire à travers quelques questions simples (régularité des repas, consommation de sodas, etc). Nous connaissons aussi l’effet très néfaste de la prise régulière de stupéfiants sur la santé bucco-dentaire.
Ensuite, lors de l’examen clinique, la quantité de biofilms bactériens répartis sur les dents est un critère important. Les facteurs de rétention (anciennes restaurations, mal positions importantes, etc..) sont à relever. Les signes d’hyposialie doivent être détectés : une salive peu présente, filante ou mousseuse, la sensation de bouche sèche associée (pas toujours décrite par le patient) sont des signes de déséquilibres salivaires qui ont une répercussion énorme sur le risque carieux. Et bien sûr, la présence d’une carie nouvelle ou récente, appelée « l’expérience carieuse de moins de 3 ans », est le signe avéré du risque puisque la maladie a pu se développer.
In fine, ces risques, associés ou non à la présence de caries, font ou peuvent faire basculer l’équilibre bucco-dentaire du côté de la pathologie. C’est cette détermination « risque ou non risque » qui doit être relevée pour décider du type de prise en charge prophylactique.
En omnipratique où cette action n’est pas rémunérée par la nomenclature, la prise en charge doit être facilitée. Il est assez simple, une fois que le risque est déterminé, d’associer le patient à un groupe spécifique de son risque. Pour la maladie carieuse, nous avons l’habitude de séparer, par tranches d’âge : enfants, adolescents, adultes (chaque période de la vie qui peut être soumise à des conditions de vie particulière, qui donnent leur propre risque). Par tranches d’âge, nous pourrons donc orienter le patient du côté risque ou du côté non-risque. On y ajoute trois conditions particulières : l’hyposialie, la personne dépendante et la femme enceinte, qui génère une prise en charge spécifique.
Prise en charge du risque
Nous pouvons simplifier et associer à chaque groupe un traitement particulier. On peut enregistrer préalablement une ordonnance et des recommandations correspondant à chacun des groupes de façon à pouvoir facilement réagir pour prescrire les produits et matériels d’hygiène adaptés et autres conseil.
À chaque groupe son traitement, mais pour tout le monde le même scénario. La prise en charge du risque doit s’appuyer sur de l’information, du conseil et de la prescription. En effet, pour impliquer le patient dans sa guérison et contrôler un risque, il faut l’avoir compris. C’est notre rôle, avec des mots justes, d’expliquer le processus carieux. Ensuite, donner des conseils sur l’équilibre alimentaire, mais également des conseils de facilitation dans la vie de tous les jours pour permettre au patient de transformer ses habitudes. C’est un point intéressant et difficile. Pour changer ses habitudes, Il faut donner au patient des objectifs faisables. Le troisième point est la prescription qui, pour la maladie carieuse, s’appuie sur les molécules fluorées et les techniques de brossage qui doivent être parfaitement expliquées. Cette prescription peut être pré-établie à l’aide d’ordonnances type selon les différents groupes à risques.
Il faut être convaincu et convaincre le patient que le changement est possible. Le but est de passer du côté risque au côté non-risque. Ensuite, contrôler le maintien à long terme du côté non-risque.
Facteurs de risques et maladie érosive
La démarche est valable pour l’érosion puisque l’érosion des tissus dentaires est provoquée par un certain nombre de déséquilibres acides intra-buccaux. Les facteurs de risque de l’érosion dentaire sont également connus aujourd’hui.
Au niveau général, ce sont notamment les facteurs de risque médicamenteux qui peuvent transformer le flux salivaire, et par là-même, transformer la clairance et le contrôle du pH par la salive, laissant libre cours à l’acidité intra-buccale. Les patients asthmatiques par leur traitement associé, provoquent beaucoup de détériorations acides. Les reflux gastro-œsophagiens (acidité intrinsèque) sont souvent non ressentis mais atteignent au moins 20 % de la population, créant des atteintes essentiellement sur les dents les plus postérieures et sur la partie interne au niveau des faces linguales. Attention aussi aux entreprises qui font travailler des gens dans des conditions particulièrement acides : construction de batteries ou de composants particuliers.
C’est surtout au niveau comportemental qu’il faudra mener l’enquête, puisque les comportements à risque que sont l’anorexie et la boulimie, par leur vomissement associé répété, créent beaucoup de dégâts. Les signes dentaires d’érosion se trouvent sur les faces linguales des dents antérieures et les faces occlusales des dents postérieures. Beaucoup de patients assez jeunes ont de l’érosion. L’enquête doit être menée sur le style de vie du jeune adulte. L’alcool festif mélangé aux sodas ou aux jus de fruits auxquels il est accompagné, parfois mixé avec des stupéfiants, peut créer des atteintes importantes. Mais en général, notre enquête concerne les facteurs alimentaires. Il est souvent intéressant de demander au patient de réaliser des enquêtes alimentaires sur 4 jours en incluant le week-end, à la recherche de tous les éléments acides dans l’alimentation (ne pas oublier les boissons). Les sportifs de haut niveau ou ultra sportifs ont souvent recours à des boissons énergisantes très acides, et dont le sport intensif provoque lui même des reflux non ressentis associés à une baisse de salivation.
Cliniquement, les macro-photos, les aides optiques sont les éléments importants qui nous aide à aller rechercher les signes précoces.
Enquêter, parce que c’est une véritable enquête que de trouver le « pourquoi ». Rien ne sert de soigner si on ne trouve pas le « pourquoi » et si on ne reprend pas le contrôle sur le déséquilibre du milieu buccal qui a pu provoquer la pathologie. Si l’on détermine les facteurs de risque, nous pouvons avoir une action sur eux.
Comme pour la prise en charge du risque carieux, nous pourrons appliquer la procédure dans une consultation. Expliquer le « pourquoi » de manière à faire comprendre au patient la cause de sa maladie. Conseiller sur la façon de trouver les solutions de modification des habitudes de vie. Il faut apporter des solutions pratiques, de tous les jours, accessibles, faisables. Et pour finir, associer une prescription pour élever le seuil de dissolution amélaire par une fluoration des surfaces à un degré élevé. Dans certains cas, il est utile de communiquer avec le médecin-traitant, soit pour des problèmes de reflux, soit pour des problèmes de prises en charge personnelles (troubles du comportement alimentaire).
En conclusion, quelle que soit la maladie rencontrée (caries, érosions), la prise en charge globale des facteurs de risques et l’accompagnement dans le temps est la seule manière de soigner les pathologies et d’aider les patients à retrouver l’équilibre de la santé bucco-dentaire.
Cet article présente la seconde partie du module de formation « La Dentisterie Restauratrice 2020 » du Dr Franck DECUP. Pour retrouver la premième partie de la formation, rendez-vous ici.
En cette période particulière de confinement, nous sommes heureux de vous proposer cette vidéo de formation sur le thème “La Dentisterie Restauratrice 2020” réalisée par le Dr Franck DECUP avec le soutien institutionnel de U.Labs (Fluocaril Cosmétique).
Cette formation a été réalisée avec le soutien institutionnel de U.Labs (Fluocaril Cosmétique).
Nous sommes chirurgiens-dentistes et une grande part de notre activité consiste à réaliser des actes de dentisterie restauratrice. Ces actes correspondent au traitement d’un certain nombre d’événements pathologiques au niveau des dents.
Il est intéressant de se poser une question toute simple : aujourd’hui en 2020, que soignons-nous ?
Se poser cette question, c’est comprendre comment nous allons soigner. Aujourd’hui, les principes de traitements sont basés sur des concepts d’intervention minimale très préservateurs au niveau des tissus dentaires associés à des matériaux biomimétiques qui en prennent l’aspect et dont l’objectif est de s’inscrire dans la durée pour assurer au patient une reconstruction acceptable et confortable qui s’inscrivent dans le temps.
À l’aide d’exemples cliniques, nous allons essayer de mieux comprendre ce que l’on soigne. Les situations sont nombreuses. Les cas sont différents.
Temps diagnostic – comprendre & contrôler
Comprendre ce que l’on soigne, c’est en faire le diagnostic, c’est aussi savoir mieux le traiter et surtout mieux le contrôler quand c’est possible.
Les causes de destruction des tissus dentaires sont nombreuses ; une dizaine de processus pathologiques vont aboutir à une perte de structure :
Nous allons les voir ensemble et les classer par ordre de prévalence.
La carie dentaire : 75% des caries sont concentrées sur 25% de la population. À l’inverse, 25% des caries se répartissent sur les 75 autres % de la population. D’où notre véritable sensation de baisse de cette problématique.
Néanmoins, étonnement, très peu de données récentes existent sur le développement actuel de la maladie carieuse chez l’adulte.
L’érosion : cette usure due à l’acidité est de plus en plus fréquente dans notre pays. Des études européennes ont montré que la prévalence pourrait être très importante (57 %). Cette prévalence englobe des lésions sévères, mais également des lésions initiales. Ce sont ces signes là qu’il faut aller chercher en connaissant la forte prévalence de cette pathologie pour diagnostiquer la lésion mais aussi son risque de développement et comprendre pourquoi elle a pu commencer à se développer.
Il est également intéressant de comparer ces deux pathologies qui sont les plus fréquentes dans notre exercice. Ce sont des éléments qui atteignent les tissus dentaires, qui restent cependant très différents. Ils s’inscrivent déjà dans un contexte qui ne réagit pas de la même manière : lors d’une érosion dentaire, le biofilm, la salive, l’exsudat gingival est un élément qui protège toute la périphérie de la dent ; c’est pour cela qu’à ce niveau, les tissus sont rarement atteints.
Au niveau du processus carieux, le biofilm, lorsqu’il est en déséquilibre, est justement tout le contraire, non pas protecteur mais le siège du départ du développement de la maladie carieuse.
En termes d’atteinte morphologique, l’érosion atteint les surfaces exposées, lisses, occlusales qu’elle va user et aplanir. La carie, quant à elle, va se développer dans les espaces confinés, anfractueux, donc les espaces les moins exposés au brossage.
En termes de diagnostic, les caries sont assez faciles à identifier cliniquement par leur couleur et leur aspect. Pour autant, les lésions érosives, surtout à l’état initial, sont plus difficiles à repérer et il faut y être véritablement attentifs. Le développement d’une lésion érosive se fait dans la surface, notamment axiale ou occlusale. C’est tout le contraire qui se passe au niveau des lésions carieuses, puisque la lésion carieuse en suivant le trajet des canalicules dentinaires a une pénétration interne beaucoup plus en profondeur au niveau de la dent.
Le processus pathologique mène à laisser des séquelles tissulaires complètement différents : l’érosion laisse des tissus certes abîmés mais sains. La carie laisse derrière elle des tissus détruits et en plus infectés sur lesquels il va falloir avoir une première action de désinfection (curetage) avant restauration.
En termes de localisation, compte tenu que l’érosion est souvent due à des phénomènes de flux d’acidité, l’atteinte est généralement plurale. C’est souvent le contraire pour les caries qui sont souvent plus localisées au niveau d’une dent. Les caries se développent plus classiquement sur les dents postérieures, plus difficiles d’accès à l’hygiène alors qu’elles le sont beaucoup moins sur les dents antérieures. C’est le contraire pour l’érosion acide qui est fréquemment diagnostiquée sur les dents antérieures. Elles sont le siège, dans un sens, de l’agression de l’acidité alimentaire ou dans l’autre sens, de l’agression des fluides acides intrinsèques que l’on peut régurgiter.
La séquelle mécanique au niveau des dents est également différente. La destruction en surface due à l’érosion dentaire laisse un noyau dentinaire qui reste résistant à la contrainte même s’il est plus fragile à l’usure en surface. La carie, par sa pénétration en profondeur, va transformer complètement l’architectonie de la dent, c’est-à-dire la forme dans laquelle elle a été conçue pour résister aux contraintes de mastication. C’est pour cela qu’une carie importante déstructurant ces tissus va rendre la dent beaucoup plus fragile à la fois sur le plan biologique et biomécanique.
La réintervention ou le remplacement des restaurations vieillissantes : il a été montré qu’il pouvait s’élever de 40 à 70% de notre activité. Ce remplacement est naturellement dû au vieillissement des restaurations et il faut se poser la question aujourd’hui de savoir si on peut avoir une action initiale et dans la durée sur ce vieillissement.
L’usure abrasive :elle intéresse généralement les faces occlusales où un brossage traumatique qui agresse les lésions de manière importante.
Les fêlures : elles sont généralement dues à des contraintes de mastication sur des dents ayant déjà des obturations fragilisantes et ces fêlures sont le véritable siège de passages toxiques bactériens qui vont agresser à la fois biologiquement les dents et qui peuvent conduire bien entendu à des fractures importantes. Ces fêlures sont à diagnostiquer et à surveiller le plus tôt possible.
La fracture : on rencontre chez l’adulte, de manière moindre, des problématiques de fractures traumatiques. Ces fractures sont, comme les études nous le montrent, plus orientées vers des fractures simples c’est-à-dire sans atteinte de la pulpe et de l’os alvéolaire. Elles intéressent les tissus amélaires et dentinaires et sont donc le siège de toutes nos possibilités de restauration.
Anomalies de structures ou de teinte :ces anomalies sont plus ou moins destructrices de tissus et peuvent conduire à des besoins de restauration.
Résorption corono-radiculaire externe :pathologies auto-immunes d’origine parodontales où des cellules vont se retourner contre le tissu dentaire. Il ne s’agit pas de pathologies infectieuses. Elles sont généralement sans signes cliniques, ce qui les rend plus difficiles. Il faut être attentif à ces signes.
Ces différents aspects des événements d’agression dentaire que nous pouvons avoir à traiter prennent des formes tout à fait différentes. Aujourd’hui, nous n’en connaissons pas la fréquence. La répartition dans la population française et c’est grâce à ce constat que nos deux équipes, lyonnaise et parisienne, ont développé une étude d’évaluation nommée « Resto Data » et dont l’objectif est d’évaluer l’état de santé dentaire de la population française en 2020 chez l’adulte et également la qualité des restaurations que l’on trouve dans la bouche de nos compatriotes. Nous ne manquerons pas de communiquer les résultats dès que possible. Nous sommes actuellement sur la phase d’analyse des résultats.
Ces événements dentaires donnent lieu à des besoins de soins. Aujourd’hui les traitements proposés sont plutôt orientés vers les restaurations adhésives. Ces restaurations ont, elles aussi, été évaluées dans leur capacité à répondre à leurs objectifs et la dentisterie adhésive, qu’elle soit directe ou indirecte, montre des résultats tout à fait acceptables avec des taux de survie moyen qui dépassent la dizaine d’année.
Si on rentre un plus dans le détail : les restaurations postérieures ont été évaluées sur des études longitudinales et les dernières analyses montrent que le taux d’échec moyen est en dessous de 2 %, ce qui montre encore la validité de ces concepts et de ces types de matériaux de restauration.
On pourra noter un dernier élément qui ressort dans ces études : les risques carieux sont un paramètre extrêmement important justement pour valider ou invalider la durée de vie de ces restaurations. En termes de restaurations antérieures, des études assez récentes montrent aussi des résultats meilleurs avec un taux d’échec assez bas. Comme on pouvait s’y attendre, c’est le paramètre couleur qui est le principal signal d’alarme pour la réintervention. Cette étude souligne aussi qu’il faut faire attention et ne pas confondre les colorations marginales gênantes esthétiquement mais sur lesquelles ont peut prévoir une réintervention partielle ou une réparation simplement des joints à ne pas confondre avec une véritable carie secondaire qui nécessiterait une réintervention plus globale.
On retiendra donc qu’il est possible en particulier sur les restaurations antérieures de prolonger la durée de vie des restaurations par réintervention partielle. C’est vraiment un élément à développer dans la dentisterie 2020.
Plus intéressant encore, De Marco attire notre attention sur le fait que le type de matériaux utilisé pour la restauration n’a finalement pas tant d’influence que cela sur sa durée de vie. Les facteurs les plus importants sont trouvés dans les facteurs environnementaux de la bouche dans laquelle se trouvent ces restaurations. C’est ce qu’on appelle les facteurs de risque carieux, érosifs qui sont représentés par l’écosystème bucco-dentaire, par l’intermédiaire du biofilm, par l’alimentation acide, par des variations de température, par les forces de mastication et par la salive. Importante dans notre bouche, c’est elle qui assure l’écosystème bucco-dentaire. Elle assure différentes fonctions : le lavage des surfaces dentaires et muqueuses ; le pouvoir tampon (régulation de l’acidité intra-buccale) ; le transport d’électrolytes et des molécules médicamenteuses que l’on peut apporter (fluor…), la création de la pellicule acquise, du biofilm et la régulation du microbiote.
Il existe de nombreux perturbateurs salivaires qui viennent rompre ce bel équilibre et qui créent une bascule vers une pathologie carieuse, érosive et vers le vieillissement prématuré des restaurations. Ces éléments sont regroupés sous forme de facteurs de risque. Ils déclenchent ou participent au développement des maladies. Certains facteurs de risque sont inhérents à notre corps, notamment les facteurs immunitaires sur lesquels on ne peut pas avoir d’actions mais beaucoup sont inhérents à notre environnement et donc susceptibles d’être contrôlés.
C’est sur ces reprises de contrôles que nous enchaînerons une seconde présentation où nous nous demanderons « qui soignons-nous ? ».
Cet article présente la 1ère partie du module de formation « La Dentisterie Restauratrice 2020 » du Dr Franck DECUP. Pour retrouver la deuxième partie de la formation, rendez-vous ici.
L’aménagement du sourire est de plus en plus demandé par nos patients. Le sourire fait partie intégrante de sa présentation et de sa représentation aux autres. Cette réhabilitation peut être nécessaire suite à des traumas, une maladie parodontale, des prothèses devenues inadaptées, ou une demande d’embellissement. Pour le praticien, ces demandes sont à évaluer très sérieusement en termes de légitimité, et de faisabilité. Les moyens utilisés quotidiennement pour prendre nos repères dans nos cabinets libéraux seront présentés de manières pratiques et pragmatiques, tant gingivaux que prothétiques. Les critères nécessaires à la réhabilitation prothétique (forme, taille, préparation, matériaux) et parodontaux (biotypes, espace biologique, profils gingivaux, profils osseux…) vont être décrits. Les moyens de les communiquer entre tous les acteurs de ces réhabilitations seront présentés par des prévisualisations grâce à des wax-up, différents types de mok-up et des prévisualisations numériques.
Pour changer l’aspect de la gencive en fonction de la symétrie et des proportions, des techniques de chirurgies par soustraction ou addition vont être utilisées avant une réhabilitation prothétiques :
• Par soustraction : des techniques de gingivectomie, des lambeaux avec ostéoplastie et ostéoectomie, des lambeaux esthétiques d’accès seront décrits avec les instruments adaptés.
• Par addition avec l’utilisation de greffes gingivales pour retrouver du volume et/ou du recouvrement, avec les types de sutures en « O », en matelassier, en « U » en fonction des besoins.
Le traitement chirurgical des maladies parodontales a longtemps été préjudiciable au niveau des résultats esthétiques. Mais les lambeaux esthétiques d’accès et de déplacements coronaires, puis les chirurgies mini-invasives, ont redonné des possibilités fiables de conservation, voire d’amélioration tout à fait satisfaisantes.
Le but de cette séance est de partager au maximum, ensemble, de manière pragmatique et dynamique, la gestion des réhabilitations esthétiques et fonctionnelles des secteurs antérieurs grâce à la chirurgie parodontale.